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Il y a des c a if fe s qui fervent à placer des abrif-
festux, qu’on ne plante pas en pleine terre*
On fait d,e ces caiffes de jardins de toutes grandeurs
, depuis fix pouces en carré , qui font les
plus petites , jufqu’à quatre pieds & même quatre
pieds fix pouces. „ .
Ces caiffes forment une efpèce de coffre dont
le deffus eft découvert & eft compofé de quatre
pieds ou montans de quatre côtés, & d’un fond.
Aux petites caiffes, dépuis fix pouces jufqu à
deux pieds en carré , les côtés ou panneaux s’attachent
deffus ; mais à celles qui font plus gran- !
des , ces panneaux font difpofés de manière qu’ils
puiffent s’ouvrir, pour pouvoir changer les ârbrif-
feaux ou y faire quelque opération.
Quant à la conftru&ion de ces caiffes ƒ on
commence par faire les côtés ou. panneaux qu on
’équarrif & qu’on met de longueur, en obfervant ;
-d’en faire deux plus' courts que les autres de l’é-
paiffeur de ces derniers, afin que la caiffe. étant
montée, elle foit égale fur fés quatre faces.
Les panneaux étant équarris, on les met d’é-
paiffeur fur la riVe de devant & par les deux
bouts , en y faifant un ravalement d’une lar- 1
geur fuffifante , pour que le pied de la caille ;
étant placé fur le panneau, joigne contre le ravalement.
/ < j •
Les quatre panneaux étant prépares, les pieds ;
étant corroyés & tournés par la tête , ,on attache j
un des panneaux les plus courts , fur deux pieds j
qui.l’affleurent en dehors, - .
Ôn en fait autant à l’autre panneau ; après
quoi on attache fur les pieds & en dedans de :
chacun des deux panneaux, un taffeau qui fert à
porter le fond de la caiffe qui doit .affleurer avec
le deffous des panneaux.
Ce taffeau s’attache tout à plat fur les pieds;
ou l’on fait aux pieds une entaille de deux, trois,
quatre ou même fix lignes , félon leur groffeur,
dans laquelle on fait entrer le taffeau , lequel n’eft
pas alors expofé à être entraîné par la trop grande
pefanteur de la terre.
Quand les deux taffeaux font attachés. , on
achève de bâtir la caiffe, en attachant fur les
deux côtés déjà montés, les deux panneaux les
plus longs, dont les extrémités doivent affleurer
avec le nu des deux premiers.
Le fond doit entrer un peu à l’aife , & être
percé de plufieurs trous pour faciliter l’écoulement
de l’eau qu’on y vèrfe , afin darrofer les
arbriffeaux placés dans la caiffe.
Quand le fond eft grand, on met pour le Soutenir
une ou deux barres en deftous , attachées
avec des clous qui paffent au travers, & qui font
Hvés eh deffus.
'Les panneaux du pourtour de la caiffe, doivent
être joints à rainures .& languettes., & collés.
S’ils font d’u ne certaine grandir > il faut y
mettre dès clefs dans les joints, &>4riôou,deu?
barres à queue en dedans, prifesdapsTépaiffeur
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du ravalement, qu’il eft bon de faire un peu profond
, tant pour donner plus de prife aux barres
à queue, que pour diminuer la faillie que font
les côtés de ila caiffe fur les pieds où ils font
attachés. . x ,
Le haut des pieds des petites caiffes eft ordinairement
orné d’une boule , & les grandes ont
communément une boule & une gorge au deffous.
; .1 ' ' \ ' r V x -
Les caiffes doivent être carrées quant à leur
plan; mais on doit les faire un peu plus hautes
que larges,,
On fait auffl des coiffes barlongues par leur
plan, pour mettre : le long des murs & des pa-
liffades. : v
Les.grandes caiffes, ou celles qui paffent 2 pieds
en carré ,, font ordinairement difpofées de manière
que leurs panneaux ou côtés peuvent, comme on
l’a dit, s ’ouvrir quand on le juge à propos.:
Ces fortes de caiffes fe conftruifent à feuillure
ou à recouvrement, ■
Les panneaux de ces caifles font retenus en
place • par des barres de fer , arretees avec un
crampon ou piton à vis dans un des pieds , &
qui viennent s’accrocher dans un piton, ou crampon
placé dans l’autre, ;i n ;./• <
On met deux barres dç cette efpèce à chaque
panneau ouvrant, vers leurs extrémités fuperieure
& inférieure. ' . •
Il y a quelques-unes de ces fortes de.caiffes ou
l’on ne fait ouvrir que deux panneaux ; alors on.
met des traverfes par le haut des panneaux dor-
mans , & quelquefois même à ceux qui s’ouvrent,
IVÎais les caiffes les plus commodes font celles
dont les quatre côtés ouvrent également, de manière
qu’il ne refte plus que les quatre pieds de
la caiffe , le fond & les traverfes qui la portent.
Ces traverfes font affemblèes dans lès pieds à
l ’ordinaire, & font d’une épaiffeur affez confiderable
pour déborder ces derniers, & recevoir les côtés
de la. caiffe avec lefquels elles affleurent ; & pour
que ces traverfes foient plus folidement affemblees
dans les pieds, on fait entrer leur partie .Caillant«
en enfourchement dans l’épaiffeur de ces derniers.
Les panneaux de la caiffe font retenus en place
par le moyen de deux efpèces de pentures de fer
qui y font attachées, & qui tournant tout au pourtour
de la caiffe. ^ •
Aux angles & aux joints d’épaiffeur de la caifle,
les pentures s’affemblent les unes dans les autres,
comme des charnières, dans lefquelles paffent des
broches de fer qui fervent de goupilles- à celles
du haut & du bas. Enfin, pour que les côtés foient
plus adhérens avec les pieds, on pofe au.milieu
de la largeur de ces derniers & de celle du panneau
, des loquetaux à reffort qui paffent au travers
de l’épaiffeur des panneaux, &. les retiennent
en place. ‘ , ;■ c
Les fonds de ces caiffes; portent fur des terni-
| Jures,faites aux traverfes du bas des : bâtis. Les
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caiffes doivent être imprimées, tant en dedans
qu’en dehors, de deux ou trois couches de groffe
couleur avant de. les employer.
La m en a ife r ie d e s f e r r e s confifte en des portes
& des châffis vitrés qui en ferment les ouvertures
, & en des gradins de bois de chêne , fur
lefquels on place les pots & les petites caiffes où
l’on met les plantes de toute efpèce.
Ces gradins font de différentes grandeurs. Il
y en a qui ont jufqu’à douze rangs de tablettes, qui
font inégales, de hauteur & de largeur., lefquelles
vont en décroiffant jufqu’à la feptième , qui eft
à cinq pieds & demi de hauteur , & recroifiènt
enfuite jufqu’à.la douzième. Au refte, ces proportions
peuvent varier fuivant le befoin & le
goût des propriétaires.
Les tablettes des gradins font ordinairement en
bois de chêne, d’un pouce au moins d’épaiffeur.
Elles font portées par des fupports d’affemblage,
diftans d’environ trois pieds & demi les tins des
autres. |
Ces fupports font compofés d’une forte planche
de bois de chêne , de : deux pouces d’épaiffeur,
taillée en crémaillère pour recevoir, les planches
ou tablettes qui forment le gradin. La partie inférieure
de cette planche eft affemblée à tenon &
embreuvement dans un patin dont la partie antérieure
eft prolongée pour porter la première tablette.
1
Ce patin a quatre pouces d’épaiffeur fur fix
pouces de hauteur , & eft vidé en deffous- afin
qu’il porte mieux des extrémités, & que les inégalités
du fol de la ferre ne le faffent point vaciller.
On entretient l’écart des fupports du gradin
par deux cours d’entretoifes , qu’on arrête avec
les patins par le moyen de boulons à vis.
On met auiTt un autre cours d’entretoifes dans
la partie fupérieure du gradin, lefquelles font entaillées
, ainfi que celles du bas , pour recevoir
les montans avec lefquels on les arrête pareillement
avec des boulons à vis.
La difpofition des gradins, quant à leur plan ,
eft toujours fur une ligne droite.
Les tablettes font clouées fur les fupports; &
à l’endroit où elles finiffent, on doit les entailler
à moitié bois de leur épaiffeur , fur trois pouces
de longueur, afin qu’én les attachant l’une avec
l’autre fur le fupport, elles tiennent plus folidement.
La fermeture des ferres dont il eft queftion , &
abftraâion faite des po.rtes , confifte en des châffis
dont les bâtis font réduits à la moindre largeur pof-
fible, afin de porter moins d’obftacle à la chaleur
du foleil, dont les rayons pénètrent au travers des
verres dans l’intérieur de la ferre ; ce qui fait
qu’on a fouvent préféré de les fabriquer en fer.
Quand on les fait en bois , il faut que leur
force foit fur leur épaiffeur ; & pour conferver
plus de jour à ces châffis, on met à la place des
MEN 735 montans des tringles de fer qui fupportent les
carreaux de verre , & entretiennent l’écart des
battans.
Il y a même de ces châffis où l’on ne met
point de traverfes en bois ni en fer dans t'oute
la hauteur, fi ce n’eft une ou deux petites tringles
qu’on pofe en dedans pour retenir l’écart des
battans , &. où les carreaux" de verre recouvrent
les uns fur les autres : on arrête leurs extrémités
avec des vis, pour les empêcher de tomber.
- On couvre' ordinairement les ferres en appentis
renverfés, c’eft-à-dire, que l’égout de leur comble
fe trouve fur le derrière , de manière que leur
plafond eft beaucoup plus bas fur le derrière de
la ferre que fur le devant.
Il y a une a utre e fp è c e d e fe r r e qui ne confifte
qu’en une enceinte de murs d’appui faite en pleine
terre, & qu’on couvre avec des châffis vitrés.
Les f e r r e s p o r ta t iv e s font compofées de plufieurs
caiffes garnies de quatres mains de fer, deux de
chaque côté, afin de pouvoir les ti-anfporter.
On place ces caiffes à côté les unes des autres,
& elles font couvertes chacune de deux châffis,
qui les débordent au pourtour d’environ un pouce.
Chaque châffis eft compofé de deux battans ,
de deux traverfes, & de deux montans difpofés
parallèlement à ces derniers dans toute la longueur
du châffis , dont tous les bois, du moins
une partie, doivent avoir deux pouces ou vingt-,
une lignes d’épaiffeur.
Les verres de ces châffis fe pofent à plat & à
recouvrement les uns fur les autres d’environ deux
pouces ; ce qui oblige à faire les feuillures plus
profondes qu’à l’ordinaire, afin que le maftic ait
plus d’épaiffeur , & par conféquent de force en
cet endroit du recouvrement clu verre.
On fait anffi des fe r r e s ch a u d e s qui ont leur
pourtour fermé par des châffis de menuiferie, du
moins des trois côtés les plus expofés au foleil.
Ces châffis font vitrés, ainfi que ceux qui forment
la couverture des caiffes, dont le deffous eft ordinairement
fouillé pour y placer des fourneaux.
Les châffis qui forment le deffus des ferres
chaudes , fe lèvent indépendamment les uns des
autres , ou on les entr’ouvre pour donner de l’air
à l’intérieur de là ferre ; ce qu’on fait en les levant
du derrière à la hauteur qu’on juge convenable
, & on les retient ainfi ouverts par le moyen
d’une crémaillère.
Cette crémaillère a plufieurs crans pour élever
plus ou moins le châffis , dont le devant pofe
fur le bout de la ferre , où le taffeau l’empêche
de couler , quoiqu’il fût plus sûr d’y mettre des
crochets de fer.
Nous devons répéter ici,. en finiffant cette grande
efquiffe de l’art du menuifier , que nous avons
beaucoup confulté le favant Traité de M. Roubo,
que nous avons fouvent emprunté fes defcriptions ,
& que nous avons même .rapporté fes propres
expreffions ; d’autant que nous ayons toujours en