
Dcmoifelles.
Les dcmoifelles , dans l’orgue, font de petits morceaux
de fil de fer d’environ trois pouces de long,
qui ont un anneau à chacune de leurs extrémités.
L’anneau inférieur efi paiTé dans 1 anneau de la
touche du clavier inférieur; le corps de la demoi-
felle paffe dans la mortaife de la touche du clavier
fupérieur, & l’anneau fupérieur de la demolfellç
reçoit le fil de fér de la targette, qui va du clavier
à l’abrégé.. ' ,
Les demoifelles m, pl. V III, fig. 17 » attachées
au clavier inférieur, doivent être d’un pouce plus
longues que les deux claviers ne font enfetnbled é-
paiffeur. .
Il y a des orgues ou les demoifelles du premier
clavier en traverfent deux ; ainfi, elles doivent
être plus longues à proportion. On fait les anneaux
avec dès pincettes rondes.
Lorfqu’il n’y a point de pédales à un orgue ,
on met une tiraffe, c’eft-à-dire, un clavier de pédales
qui tire le grand orgue; pour cela, il faut
que le clavier du pofitif, qui eft le premier cia-
v ie r , foit entaillé.
On fait paffer des demoifelles par ces entailles ,
qui vont s’attacher par leur anneau fupérieur aux
anneaux qui font au deffous des touches du clavier
du grand orgue , qui eft le fécond ; & par leur
anneau inférieur, elles vont s attacher aux targettes
de l’abrégé du clavier de pédales , fur les touches
duquel, en pofant le pied, on fait baiffer les touches
correfpondantes du clavier du grand orgue,
& même aufli celles du clavier du pofitif, fi le
clavier du grand orgue eft tiré deflus.
Talons.
Les talons, dans l ’o rgue, font de petits morceaux
de bois a o, pl. V III9 fig. 17 i collés les uns
comme a fur les touches du clavier inférieur, les
autres 0 au deflus du clavier inférieur.
Ces petits morceaux de bois font faits en con-
fole, comme on le peut voir dans la figure.
' Lorfque l’on a tiré le fécond clavier fur le pre*
mier, les talons rencontrent ceux du clavier inférieur,
au deflus defquels ils font alors.
Si donc l’organifte abaifîe une touche du clavier
fupérieur , le talon de cette touche ' rencontrant
celui de la touche correfpondante du clavier inférieur
, la fera baifler en même-temps ; ce qui fera
parler les tuyaux qui répondent à cette, touche,'
Pioches,
Ce font de petits crochets de fer , qui traverfent
la barre de derrière, du çhâfîis & les queues
des touches.
Abrégé.
Vabrégé, dans l’orgue, efi un aflemblage de
plufieurs rouleaux, par le moyen defquels on répand
& l’on tran'fmet l’aétion des touches du clavier
dans une plus grande étendue. Voyeç la
pl. IX , fig. 10 , Art du Luthier , tome 3 des gravures.
Si les fommiers n’avoient pas plus d’étendue
que le clavier, il fuffiroit alors de mettre des targettes
qui feroient attachées par leur extrémité
inférieure aux demoifelles du clavier, & par leur
extrémité fupérieure aux anneaux;-des bourfettes.
Il eft fenfible qu’en baiflant une touche du clavier
, on tireroit fa targette qui feroit fuivre la
bourfette, l’effe & la foupape correfpondante.
Mais comme les foupapes ne peuvent pas être
aufli près les unes des autres que les touches du
clavier , dont treize , nombre de touches d’une
odave y compris les feintes , ne font qu’un demi-
pied , puifqu’il y a tel tuyau dans l’o rgue, qui
porte le doùble , il a donc fallu nécefl'airement
les écarter les unes des autres : mais en les éloignant
les unes des autres, elles ne fe trouvent
plus vis-à-vis des touches correfpondantes du clavier
, d’où cependant il faut leur tranfmettre Faction.
Il faut remarquer que l’a&ion des touches du
clavier fe’ tranfmet par le moyen des targettes
pofées verticalement, & ainfi que cette a&ion efi
dans une ligne verticale.
Pour remplir cette indication, on fait des rouleaux
B C , pl. IX t fig: 21 y qui font de bois & à
huit pans , d’un pouce ou environ de diamètre :
aux deux extrémités de ces rouleaux , que l’on
fait d’une longueur convenable, ainfi qu’il va être
expliqué , on met deux pointes de fil de fer d’une
ligne ou d’une demi - ligne de diamètre , pour
fervir de pivots. Ces pointes entrent dans les trous
des billots A A.
Soit maintenant la ligne E T ), fig. 21 , la targette
qui monte d’une touche de clavier au rouleau
, & la ligne G F , celle qui defçend de la
foupape au même, rouleau.
La diftance F D , entre les perpendiculaires qui
paffent par une foupape & la touche qui doit la
faire mouvoir, "s’appellera Yexpanfion du clavier.
Les rouleaux doivent être de trois ou quatre
pouces plus longs que cette étendue : ces. trois ou
quatre pouces doivent être répartis également aux
deux côtés de l’efpace I K , qui eft l’efpace égal
& correfpondant dit rouleau,
A l’efpace F D , aux points I & K , on perce
des trous qui doivent traverfer les mêmes faces.
Ces trous fervent à mettre des pattes I F , K D ,
de gros fil de fer.
Ces pattes font appointées par l’extrémité qui
entre dans le rouleau, & rivées après l’avoir tra-
verfé ; l’autre extrémité de la patte eft applatie
dans le fens vertical, & percée d’un trou qui fert
à recevoir le laiton des targettes.
Les pattes ont trois ou quatre pouces de lotir
sueur
gueur hors du rouleau, & font dans le même plan
. horizontal.
On conçoit maintenant que fi on tire la targette
E D attachée a une touche, en appuyant le doigt
fur cette touche, l’extrémité D de la patte D K
doit, baifler.
Mais Comme la patte eft fixée dans le rouleau
.3,1 point K , elle ne fauroit baifler par fon extrémité
D , fans faire tourner le rouleau fur lui-même
d’une égale quantité.
Le rouleau en tournant fait fuivre la patte I F ,
dont l’extrémité F décrit un arc de cercle égal à
ceiui que décrit l’extrémité D de l’autre patte, &
tire la targette F G , à laquelle le mouvement de
la targette E a ainfi été tranfmis. Cette targette
F G eft attachée a la bourfette, par le moyen du
laiton H.
Un abrégé eft. un compofé d’autant de rouleaux
.femblables à celui que l’on vient de décrire, qu’il
y a touches au clavier ou de foupapes dans
les fommiers.
Tous (es rouleaux qui compofent un abrégé,
font rangés fur une table ou planche E F G H ,
meme pl. IX , fig. 2.0, dans laquelle les, queues des
billots entrent & font collées.
Une de leurs pattes répond direaement au def-
ius d une touche du clavier L M , à laquelle elle
communique par le moyen de la targette a h.
L autre patte communique , par le moyen d’une
targette ç # , à une foupape des fommiers S S ,
, .» s’ouvre lorfque l’on tire la targette du
clavier, en appuyant le doigt fur la touche à laquelle
elle eft attachée; ce qui fait tourner le rou-
Jeau & tirer la targette du fommier.
On appelle targette du clavier y celle qui va du
clavier à l’abrégé ; & targette du fommier , celle
qui va de l’abrégé au fommier.
Les unes & les autres doivent fe trouver dans
un meme plan vertical , dans lequel fe doivent
aufli trouver les demoifelles du clavier & les boûr-
lettes des fommiers. ;
Par cette îngériieufe conflrafliôn, l’étendue des
10miniers qui eft quelquefois de quinze ou vingt
pieds, fe trouve rapprochée ou réduite à l’étendue
du clavier qui. n’eft que de 2, pieds pour quatre octaves.
C ’eft ce qui lui a fait donner le nom d'abrégé
comme étant les fommiers réduits ou abrégés.
Bafcules brifées.
Les bafcules brifées de l’orgue , repréfentées
P ’ X y fig. 26. y Art du Luthier, tome 3 d e f gravures
y font compofées de deux bafcules C H , H D ,
articulées enfemble par des entailles à moitié bois,!
A01i voit çn Elles font montées fur un
c aflis A B , dans lequel font aflemblées à queue
aronde deux barres de bois E , garnies de pointes
qui entrent dans le milieu des bafcules , & qui
tcur.lçryent, avec le dos d’âne des barres E E ,
ùe point d’appui.
4 rt$ & Métiers. Tome IV. Partie I,
’ ■ Au milieu du châfîis, qui eft l ’endroit ou les
deux bafcules fe réunifient, font d'eux règles ou
barres H G.
L’inférieure H eft garnie de chevillés en fe r ,
entre deux defquelles les bafcules peuvent fe mouvoir.
Cette barre, avec les pointes, s’appelle le guidé:
vis-à-vis du guide & au deflus, eft une autre barre
G , dont l’ufage eft d’empêcher les bafcules de
fortir d’entre.les chevilles du guide.
Le contre-dos d’âne K , fait la même fonâion ;
il fert à empêcher les bafcules H D de fortir des
pointes de la barre E , vis-à-vis de laquelle il eft
placé.
Aux deux extrém tés C D des bafcules , on met
des anneaux de fil- de fer : ceux de la partie C
doivent être en deflous, pour recevoir la targette
C L , qui defcend de la bafcule au clavier; & ceux
de la partie D doivent être en deflus , pour rece- '
voir la targette D M , qui monte de la bafcule au
fommier.
Les bafcules brifées font une manière d’abrégé.:
car elles font convergentes du côté, des targettes
du clavier, où elles n’occupent pas plus d’étendue
que les touches du clavier auxquelles elles répondent
perpendiculairement; & du côté de celles du fommier,
elles font divergentes & occupent la même .
étendue que les foupapes auxquelles elles communiquent
par le moyen des targettes D M , &
des bourfettes.
Lorfqu’on abaifle une touche du clavier, la tar-
§ettte_ C L qui-y eft attachée tire en en bas l’extrémité
C de la bafcule C H , qui a fon point d’appui
au point E.
(E extrémité G ne fauroit baifler, que l’autre extrémité
H ne lève : mais cette partie reçoit l’ex-
tremite de J autre bafcule D H , par conféquent
elle doit l’élever avec elle vers la barre G ; ce
W ne fè peut faire fans que la bafcule H D ne
defçendé & n’entraîne avec elle la targette D M j
qui communique par le moyen d’une bourfette à
la, foupape correfpondante du fommier, qui fera
ainfi ouverte.
Lorfqu’on lâchera le doigt, le reflort qui renvoie
la foupape contre la gravure , tirera en haut la
targette M D - , qui relevera l’extrémité D de la
bafcule, & fera par conféquent baifler l’a litre extrémité.
H , qui , parce qu’elle appuie fur l’extrémité
ae 1 autre balcule, la fera baifler avec elle,
& par conféquent lever par l’autre extrémité C ,
qui tirera en en haut la targette C L , & la touche
du clavier qui y eft attachée.
Les bafcules du pofitif ou petit orgue, repréfen*
tées pl. IX y fig. 22. y Art du Luthier, ' tome 3 des
gmvëres , font- des règles A B de bois de chêne,
de cinq ou fix pieds de long, plus larges dans leur
milieu qu’à leurs extrémités ; ces règles font 'pc*-
fees d<; champ & par le milieu fur un d’os d’âne
F , qui eft garni dè pointes G.
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