
L orfque les quintes que l’on accorde v o n t en
defcendant ou font en deffous , elles on t leu r b attem
en t eh deffus ; co m m e , par exem ple, la quinte
fa ut, on doit hauffer la n o te fa q ui eft celle que
l’on accorde un peu au deffus du to n où elle fait
fa q uinte jufte avec Y u t , 8c cela a fin , dans les
deux c a s , de dim inuer l’intervalle d’une note à
l’a u tre ; ce qui eft u n tem péram ent que les quintes
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exigent dans le fyftêm e d iato n iq u è tem p é ré , fes
Ion lequel on accorde les orgues 8c les clavecins.
A près que le fol de la clé de g re fo l eft accordé
& tem p éré, com m e il c o n v ie n t, on accorde fon
o étave en deflous f o l ; fur ce fo l, on accorde la
quinte ré en deffus , le b attem ent de cette quinte
doit être en deffous fur le re'; on accorde la quinte
la , dont le b attem en t doit de m êm e être en deffous.
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On prend enfuite Y ut à l’o&ave de la clé de C
fo l u t , au de flous duquel on accorde la quinte fa ;
cette quinte doit battre en deffus.
On connoit que les quintes font bien tempérées,
fi la tierce majeure fa la , qui eft entre les termes
fa ut de la quinte, eft jufte.
Onfonne cette tierce majeure avec la note que
l’on accorde, & avec laquelle elle doit être jufte
fur le fa.
On accorde en deflous la quinte b f i ; cette
quinte a pour preuve la tierce majeure b f i re ,
qui doit être jufte fur le f i b.
On accorde fon oflave au deffus, qui doit être
jufte fur le f ib fupérieur : on accorde en deffous
la quinte f i b mi, dont le battement doit être en
deffus. •
Cette quinte a pour preuve la tierce majeure b mi fol.
On reprend enfuite le la accordé à la quinte du
ré, dont on accorde l’oâave en deffous.
Sur ce la inférieur dernier accordé, on accorde
la quinte la mi qui a fon battement en deffous •
& pour preuve la tierce majeure mi ut au deffus
de çe mi naturel, on accorde la quinte mi f i naturel.
Cette quinte, dont le battement doit être en deffous,
a pour preuve la tierce majeure f i fol : on
accorde enfuite fur le même y* .naturel fon oélave
en deffous, laquelle, comme toutes les autres octaves
, doit être jufte.
Sur f i naturel inférieur, on accorde la quinte
f i fa dièfe , en deffus , & dont par conféquent le
battement doit être en deffous ; cette quinte a pour
preuve la tierce majeure fa dièfe ré.
Sur le fa dièfe, on accorde fon o&aye fa en
«leffpMS.
Sur le fa dièfe dernier accordé, on accorde la I
quinte au deffus ut dièfe, qui a pour preuve la I
tierce majeure ut dièfe la , & dont le battement I
doit être en deflous.
Sur ut dièfe on accorde en deffus la quinte ut dièfe,' I
dièfe fo l, dont le battement doit de même être en |
deffous, & qui a pour preuve la tierce majeure H
mi fol dièfe, fur lequel fo l dièfe on accorde fon I
oétave en deffous fol dièfe, par où finit la parti- i
tion.
On accorde enfuite les notes des deffus & des I
baffes par oâaves fur les notes de la partition.
Les notes des deffus A C , fig. 68, s’accordent H
à l’o&ave des notes B qui font celles de la parti- |
tion, & qui font rondes, pour les diftinguer des I
noires qui font celles que l’on accorde.
Les notes des baffes È D s’accordent à l’oétave I
en deffous des notes A qui font celles' de la par- I
tition , lefquelles font rondes, pour les diftinguer |
des noires F D qui font de même celles que l’on H
accorde.
Ordinairement les claviers ont une touche au 1
deffous des quatre oâaves ; on accorde cette tou- '
che à l’o&ave en deffous du premier fo l, ou à la I
triple oélave en deffous du fol de la clé de G ré I
f o l , & la touche ut dièfe de la première o&avc j
à l’oéfave du premier la , comme on voit dans |
la figure à la lettre D.
Pour amener les tuyaux à leur ton, on fe fert I
des accordoirs A B C , a b c , fig. 43, pl. X I I I , I
dont les premiers fervent pour les gros tuyaux, I
8c les féconds qui font emmanchés pour lés per I
tits, où on ne peut pas atteindre avec la main , |
il fuffit d’en avoir de trois groffeurs différentes.
Lorfqu’on veut baiffer le ton d’un tuyau , on I
le coiffe avec le cône creux, & en appuyant on I
fefferre I
uefferreles bords du tuyau qui baiffe de ton par
ce moyen. ,
S i , au contraire , on veut hauffer le ton du
tuyau, il faut enfoncer le cône dedans par la
pointe; il fera ouvrir le tuyau , ce qui le fera
monter de ton.
Le numéro f d e la fig. 4g , marque le cône
concave, dont il faut fe fervir pour faire baiffer
le ton; & le chiffre 2 , le cône convexe dont il
faut fe fervir pour le faire hauffer..
Voye^ l’article tempérament détaillé ci-deyant,
à l’occaiion de la partition du clavecin.
Des Battemens dans V Orgue.
Lorfque deux fons forts & foutenus, comme
ceux de l ’orgue, font mal d’accord & diffonnent
entre eux à l’approche d’un intervalle confonnant,
Ils forment , par fecouffes , plus ou moins fréquentes,
des renflemens de fon, qui font à-peu-
près , à l’oreille, l’effet des battemens du pouls au
toucher.; c’eft pourquoi M. Sauveur leur a aufli
donné le nom de battemens.
Ces battemens deviennent d’autant plus fré-
quens., que l’intervalle approche plus de la jufteffe ;
& lorfqu’il y parvient, ils fe confondent avec les
vibrations du fon.
M. Serre prétend, dans fes EJfais fur les principes
de Vharmonie, que ces battemens, produits
par la concurrence de deux fons , ne font qu’une
apparence acouftique, occafionnée par les vibrations'
coïncidentes de ces deux fons.
Ces battemens, félon lu i, n’ont pas moins lieu
lorfque l’intervalle eft confonnant ; mais la rapidité
avec laquelle ils fe confondent alors , ne permettant
point à l’oreille de les diftinguer; il en
doit réfulter, non la ceffation abfolue de ces battemens
, mais une apparence de fon grave & continu
, une efpèce de foible bourdon, tel précifé-
ment que- celui qui réfulte, dans les expériences
citées par M. Serre, & depuis détaillées par M.
Tartini, du concours de deux fons aigus & con-
fonnans.
» Ce qu’il y a de bien certain , continue M.
Serre, c’eft que ces battemens, ces vibrations coïncidentes
qui fe fuivent avec plus ou moins de
rapidité, font exaélement ifochrones aux vibrations
que, feroit réellement le fon fondamental,
fi, par le moyen d’un troifième corps fonore,
on le faifoit aâuellement réfonner. »
Cette explication très-fpécieufe , n’eft peut-être
pas fans ^difficulté.:; car le rapport de deux fons
n’eft jamais plus compofé que quand il approche
de la fimplieité qui en fait une confonance, 8c
jamais les vibrations ne doivent coïncider plus
rarement que quand elles touchent prefque à 1 ifochronifme. D’où il fuivroit, ce me femble,
que les battemens deyroient fe ralentir à mefure
qu ils s’accélèrent, puis fe réunir tout d’un coup
à 1 inftant que l’accord eft iufte.
Arts 6* Métiers, tome IV. Partie ƒ,
L'obfervatlon des battemens eft une bonne
règle à confulter fur le meilleur fyftême de tempérament
; car il eft clair que de tous les tempé-
ramens poflibles, celui qui laiffe le moins de battemens
dans l’orgue, eft celui qùe l’oreille & la
nature préfèrent. Or, c’eft une expérience confiante
& reconnue de tous les faâeurs, que les
altérations des tierces majeures produifent des
battemens plus fenfibles & plus défagréables que
celles des quintes ; ainfi la nature elle - même a
choifi.
Des Soufflets de l'Orgue.
Les foufflets de torgue , repréfentés pl. X
fig. 23, Art du Luthier, tome 3 des gravures, font
de grands corps q u i, en fe dilatant, fe remplif-,
fent d’air , qu’ils chaffent par les porte-vents dans
la laie du fommier lorfqu’ils fe contrarient. C’eft
cet air ainfi pouffé avec viteffe, 8ç qui eft condenfé,
qu’on appelle vent, fans lequel l’orgue eft un corps
fans ame.
Les foufflets , dont un feu l, quelque grand qu’on
le faffe, ne fauroit fuffire , font compofés de deux
tables de bois de chêne, de 6 , 7 ou 8 pieds de.
long, fur 3 ou 4 de large, plus ou moins, félon
la grandeur des foufflets 8c celle de l’orgue.
Ces tables font faites de bois de Hollande, de
deux pouces d’épaiffeur, qu’on affemble à rainures
& languettes, ou avec des clés, & que l’on
dreffe bien des deux côtés & fur champ.
La table inférieure, fig. 24, eft percée de deux
ou de trois trous. Le trou O , qui a un pied de
long , 6 pouces de large, reçoit la partie fupé-
rieure du gofier O R , fig. 23, par lequel l’air contenu
dans la capacité du foufflet paffe dans le
porte-vent. Ce trou doit être à environ 2 pouces
du bout de la table , & dans, le milieu de fa largeur,
enforte que le grand côté du trou foit parallèle
au petit côté de la table, comme on voit
dans la fig. 24.
L’autre #trou, ou bien deux autres , fi on a fait,
deux ouvertures, eft vers l’autre bout de la table,
dont il eft éloigné de 8 pouces ou environ. Ce
trou a . un pied en carré ; c’eft où on ajufte les*
deux foupapes S P , qui chacune ferment un trou.
Lorfque l’on a fait deux ouvertures à l’extrémité
des tables, qui eft le côté du gofier , & à la partie
intérieure du foufflet , on met des barres D C ,
fig. 23; chaque barre a autant d’épaiffeur que la moi-
tié de tontes les édifies qui trouvent place dans la
largeur D D , dont les deux barres D C éloignent,
les tables.
A l’autre extrémité des tables font d’autres bar-,
res de bois parallèles aux premières , mais collées
& clouées de l’autre côté , enforte que ces
dernières font extérieures.
La barre extérieure de la table de deffous eft
à l’extrémité de cette table ; mais les barres L L £
N N de la table de deffus, & qui font au nombre
K .