grands mangeurs, leur flanc s’avale ordinairement,
ik ils prennent un ventre de vache.
Les côtes peuvent être rompues par divers ac-
cidens externes , foit en dedans, foit en dehors.
La fra&ure en dedans eft celle dans laquelle le
bout de la côte caffée incline en dedans , du côté
de la membrane interne de la poitrine : la fra&ure
en dehors a le bout rompu du côté des mufcles
extérieurs. La première eft plus dangereufe que la
fécondé.
C oude; partie de devant de la jambe du cheval
.C
oup de hache ; mauvaife conformation du col
d’un cheval : c’elt un creux à la. jon&ion du col
& du garrot.
C oup de boutoir dans la foie ; c’eft lorfqu’en
parant le pied du cheval, on a donné un coup
de boutoir qui pénètre jufqu’à la foie charnue.
C oupe-paille. Le coupe-paille fert à couper la
paille par petits fétus , pour que le cheval puiiTe
manger en guife d’avoine , après cependant qu’on
l’a mêlée avec moitié de ce grain. Je crois que
cette machine a été inventée en Allemagne, : les
Allemands en font beaucoup d’ufage. C ’eft une
efpèce de canal de bois , de grandeur propre à
recevoir une botte de paille, il efl terminé en devant
par une arcade de fer, un morceau de planche
, plat en deffous, & traverfé par une barre
de fer dont les deux bouts paffent de chaque côté
par une petite fenêtre ferrée , communique par
le moyen de courroies à un marche-pied, fur lequel
l’homme qui coupe la paille met le pied pour
ferrer la botte de paille , qu’il avance à chaque
coup de couteau qu’il donne, afin d’en couper ^extrémité
par le moyen d’un rateau de fer , qu’il enfonce
dans la botte. Quand la paille excède la
longueur d’un grain d’avoine, ilia t»ncheeufai-
fant couler un couteau tout le long de l’arcade de
fer; plus elle eft coupée courte, & mieux les chevaux
la mangent : il eft bon.de la mouiller en la
mêlant avec l’avoine , foit que le cheval foit fain
ou malade.
C ouper un cheval; c’eft le châtrer.
On dit : On a été obligé de couper ce cheval, parce
qu 'il ruoit & mordoit, C’eft un excellent remède
contre ces vices.
C ouperet ; efpèce de couteau dont la lame de
bon acier eft large & le dos épais.
Les maréchaux s’en fervent pour la fe&ion de
la queue des chevaux.
C ourbature. On appelle ainfi le battement ou
l’agitation du flanc du cheval, & un mouvement
tel que celui qu.e la fièvre caufe aux hommes.
La courbature peut arriver lorfque le cheval a été
furmené , & la refpiration n’eit alors altérée que
par l’excès du travail ; à la différence du cheval
pouffif, dont le poumon eft altéré avec de grands
redoublemens de flanc. Il devient auffi courbatu
fans être furmené, & c’eft lorfqu’il eft trop échauffé
ou plein de mauvaifes humeurs.
La courbature, fuivant Soleifel, eft une chaleur
étrangère , caufée par les obftruétions qui fe forment
dans les inteftins & les poumons , ce qui
donne les mêmes fignes que pour la pouffe, &
même avec plus de violence.
Le remède le.plus sûr & le plus facile à la courbature
eft le verd : fi le cheval eft jeune, il remettra'
affurément le prenant dans les premières
herbes , & fi on le laine pendant la nuit à l’herbe; !
car la rofée d’àyril & de mai le purgera & lui débouchera
les conduits. L’orge verd , donné avec
modération, eft auffi parfaitement bon.
La courbature eft un des trois cas rédhibitoires j
qui annulent la vente d’un cheval. On en eft ga- j
rant pendant neuf jours , parce que ce défaut peut !
être caché durant ce temps-là.
C ourbe ; les maréchaux appellent ainfi une tumeur
dure & calleufe qui vient en longueur au
dedans du jarret du cheval, c’eft-à-dire, à la partie
du jarret oppofé à l’une des jambes de côté.
C ouronne; c’eft la partie la plus baffe du paturon
du cheval, qui règne le long du fabot, fe diflingue
par le poil , joint & couvre le haut du fabot.
Atteinte à la couronne, crapaudine à la couronne. |
C ouronné ; on appelle cheval couronné, celui
qui s’eft emporté la peau des genoux en tombant,
de manière que la marque y refte.
Les chevaux couronnés ne font pas de vente,
parce qu’on les foupçonne d’être fujets à tomber j
fur lès genoux.
C ourt-jointe ; eft un cheval dont le paturon
eft court.
C oussinet ; c’eft un tampon rembourré & couvert
de cuir, placé en dedans du travail pour^empêcher
que les chevaux ne s’eftropient.
C o u s u , fe dit d’un cheval fort maigre. On dit
qu’i/ a les flancs coufus, pour dire qu’il y . a fi peu
d’épaiffeur d’un flanc à l’autre , qu’il femble qu’ils
foient coufus enfemble.
C outeau de chaleur ; morceau de vieille faulx,
avec lequel on abat la fueur des chevaux en le
coulant fur leur poil.
C outeau de feu ; inftrument de cuivre ou de
fer , applati par une de fes extrémités, & forge
en façon de couteau. Les maréchaux s’en fervent
pour donner le feu aux parties qui en ont befoin
dans les maladies des chevaux.
Crampe ; maladie qui prend au jarret des chevaux
, qui- leur fait traîner la jambe pendant cinquante
à foixante pas en fortant de l’écurie, &
qui fe diffipe par le mouvement.
C rampon ; petit morceau de cuir qui eft en
forme d’anneau fur le devant de k felle , pour
attacher les fourreaux des piftoiets. Ce mot défigne
auffi le renverfement de l’éponge du fer du cheval
, ou la manière de renverfer cette éponge, h
y en a de carrés & d’autres en oreilles de lievre.
C ramponer un cheval; c’eft recourber fes fers
par le bout, pour qu’il fe tienne plus ferme fur h
glace.
CRAPAUD ; les maréchaux appellent ainfi: une
roffeur molle qui vient fous le talon du cheval :
on l’appelle aufli K j
Crapaudine ; crevaffe que le cheval fe fait aux,
pieds par les atteintes qu’il fe donne fur la couronne,
en croifant avec les éponges de fes fers.
La crapaudine dégénère en ulcère.
Crevasse ; les maréchaux appellent ainfi des
fentes qui viennent aux paturons & aux boulets
des chevaux , & qui rendent une eau roufle &
puante.
Crin; on appelle ainfi tout ces grands poils qui
font attachés tout le long du c o l, de même que
ceux qui forment la queue du cheval : on dit qu’un
cheval a tous fes crins , lorfqu’on ne lui a coupé
ni la queue , ni les crins du col : on noue , on
treffe, & on natte les crins , ou pour l’embellif-
fernent du cheval, ou pour les-accoutumer à refier
du côté que l’on veut : on coupe les crins depuis
la tête-jufqu’à la moitié du col , pour que celui-ci
paroiffe moins gros & plus dégagé.
Faire le crin ; c’eft recouper au bout de quelqué
temps le crin de l’encolure qui a été coupé, lorf-
qu’iî devient trop long.
Faire les oreilles ou. faire le crin des oreilles ; c’eft
couper le poil tout autour du bord des oreilles.
Crinière ; c’ell la racine du crin qui eft fur le
haut de l’encolure du cheval. Les crinières larges
font moins eftimées que les autres. G’eft un défaut
, fur-tout aux chevaux de felle, que d’avoir
une crinière large, parce qu’à moins que d’en avoir
un foin extraordinaire , elle eft fujette à la galle.
Lorfque le cheval fe cabre, on le prend aux crins
ou à la crinière.
On appelle auffi crinière une couverture de toile
qu’on met fur les crins du cheval, depuis le haut
de la tête jufqu’au furfaix.
Elle a deux trous à l’une de fes extrémité pour
pafferles'oreilles , d’où elle vient répondre & s’attacher
au licou fur le devant de la tête , & delà
au furfajx fur le dos du cheval. Les Anglois donnent
des crinières aux chevaux pendant l’hiver ; en
France, on ne s’en fert guère que dans les écuries.
Criquet; on appelle ainfi un petit cheval de
peu de valeur. _
Crocs ou C ro ch e t s ; on appelle ainfi quatre
dents rondes & pointues , qui croifent entre les
dents de devant .& les mâchelières, plus près des
dents de devant; & cela au bout de trois ou quatre
ans, fans qu’aucune dent de lait foit venue auparavant
au même endroit. Prefque tous les chevaux
ont des crochets, mais il eft allez rare d’én
trouver aux jwmens.
Quelques-uns difent écaillons, mais ce terme eft
hors d’ufage.
Pouffer des crochets , fe dit d’un cheval à qui les
crochets commencent à paroître.
Crochu , fe dit d’un cheval qui a les jarrets
*f°P près l’un de l’autre : on dit auffi quil efl fur
fa jarrets ou qu'il efl jarreté.
C roissant ; fuite de la fourbure.
C rotin ; on appelle ainfi la fiente fraîche du
cheval.
C uisses; on appelle ainfi les parties du cheval
qui vont depuis les feffes & le ventre jufqu’aux
jarrets.
C ul de verre ; efpèce de brouillard verdâtre qui
paroît au fond de l’oeil de quelques chevaux, &
qui dénote qu’ils ont la vue mauvaife.
C ure-pied ; inftrument de fer long de cinq à
fix pouces , crochu d’un côté , plat & pointu de
l’autre , qui fert à nettoyer le dedans du pied
des chevaux, à en ôter la terre, la crotte ou lé
fable, foit après qu’ils ont travaillé au manège,
foit après quelque courfe. Lorfqu’on n’eft pas exa&
à les faire nettoyer avec ce cure-pié , la poudre
qui y refte deffèche le pied & y produit les feyrnes.
C ’eft: un bon expédient pour hume&er les pieds,.
que d’y mettre de la fiente de vache après les avoir
nettoyés avec le cure-pied.
D artre ; ulcère large à peu près comme la main,
qui vient ordinairement à la croupe & quelquefois
à la tête, & quelquefois à l’encolure des chevaux,.
& qui leur caufe une demangeaifon fi violente,
qu’on ne peut les empêcher de fe gratter & d’augmenter
par conféquent ces fortes d’ulcères.
D éferrer ( f e ) , fe dit d’un cheval dont le fer
quitte le pied fans que perfonne y touche. Les chevaux
qui ont mauvais pied ou qui forgent, fe déferrent
fouvent.
D égorger ; c’ë ft, en terme de maréchallerie
donner au fer qu’on forge la courbure qui carac-
térife le fer du cheval.
D ég o û t ; maladie du cheval qui lui donne une-
averfion pour toute nourriture.
D émê ler un cheval de voiture ; c’eft lui remettre
les jambes où elles doivent être quand il vient de
les paffer par deflùs fes traits.
D ents ; les chevaux en ont de deux fortes ;
favoir i°. les dents mâchelières au nombre de vingt-
quatre , dont douze font à la mâchoire inférieure
fix de chaque côté ; & douze à la mâchoire fupé-
rieure , fix de chaque coté : ces dents fervent à
mâcher les alimens. 2.0. Les dents de devant ou in--
cifives au nombre de douze ; favoir, fix en haut
& fix en bas : celles qui font tout-à-fait au devant
de la bouche, s’appellent les pinces ; celles qui les-
côtoient , les mitoyennes ; & celles d’après , les
coins : les crocs viennent entre les dents mâchelières.
& les dents de devant.
Ces dents de devant fervent à couper l’herbe
le foin , & elles font éloignées dés mâchelières de-
quatre à cinq pouces : cet intervalle s’appelle la
barre.
Les dents de devant fervent à faire connoître
l’âge du cheval jufqu’à fept ans.
Les dents de lait font celles de devant qui pouffent
au cheval auffitôt qu’il eft né , & tombent au
bout d’un certain temps pour faire place à d’autres ,,
que le cheval garde toute fa vie.