fur les piédroits avec les ceintres, en place desquels
, par économie , l’on applique des poireaux
& linteaux.
On pofe des gargouilles, bornes, bancs de pierre
où il en faut, avec maffif de maçonnnerie deffous,
des feuils aux portes, des appuis , des balcons en
baluftradesou en entrelacs aux croifées ; enfin ,
des parpins fous les cloifons de refend.
Arrivé à la hauteur des entrefols, on pofe le
premier plancher, on en lie les pièces dans les
murs avec des liens & étriers de fe r , les murs de
face avec des chaînes, tirants & ancres à la hauteur
de chaque plancher, & l’on continue ainfi jufqu’aux
combles, fcellant les planchers à mefure que les
charpentiers les pofent & élèvent les cloifons.
Si le bâtiment ne peut être couvert avant l’hiver,
il faut prévenir les gelées, & couvrir les murs
à force de pailles ou paillaffons, & mieux encore
avec un lit de paille & des décombres par deffus
jufqu’après l’hiver, ainfi que toutes les pierres qui
font- fur l’atelier , afin qu’encore empreintes des
humidités de carrières, elles ne foient point ex-
pofées à la gelée. Si la belle faifon n’eft pas trop
avancée, on fait les légers ouvrages.
Des légers Ouvrages.
Tous les ouvrages en plâtre, qui ne font point
gros murs ou maflifs, font réputés légers ouvrages,
& fe paient ordinairement io iiv. & 10 liv. io fols
la toife fuperficielle.
Les uns hourdés, s’appliquent aux cloifons ,
planchers, efcaliêrs & poteries. Les autres enduits,
s’appliquent aux plafonds , corniches , faillies, &
aux furfaces de murs, portes & croifées.
Les. cloifons fe font en charpente ou en me-
nuiferie.
Les premières de fix, fept ou huit pouces d’épaiffeur?
font de deux fortes. Les unes à bois recouverts,
hourdées, pleines & enduites, ou bien
creufes & enduites, font formées de poteaux, décharges
& tourniffes, efpacées des quatre à la latte;
c’eft-à-dire, de façon qu’une latte, fixée à environ
quatre pieds de longueur , puifte embraffer quatre
poteaux afîemblés dans la fabliére du haut qui
porte les folives du plancher, & dans la fabliére
du bas pofée fur un parpin de pierre dure , de deux
pouces d’épaiffeur plus que la cloifon élevée fur
la maçon nefie des murs.
Les deux fablières arrêtées avec les autres parties
de charpente, de liens, étriers, tirans & ancres
de fer contournés fuivant les places , on attache
fur les poteaux & tourniffes des lattes en liaifon
de chaque côté, éloignées entre elles de cinq à fix
pouces, qu’on appelle à claire-voie, & l’on garnit
l’intervalle en pierraille, plâtras & gros plâtre gâché
, ce qu’on appelle hourdage ; & fur les lattes,
on applique une première couche de piâtre gâché
paiTé au panier, ce qu’on appelle crépis ; & enfuite
une deuxième- couche paflée au fas ou tamis , ce
qu’on appelle enduit.
Cette dernière eft gâchée très-claire , & s’appli»
que avec un balai de bouleau plongé à diverfes
reprifes dans le plâtre liquide, & fur lequel on
paffe la truelle, pour l’unir à mefure qu’il devient
dur ; & lorfq.u’il commence à l’être, on paffe le
riflard çà & là en tout fens ; d’abord par le côté
brételé, & enfuite par l’autre, pour en dreffer la
furface.
Lorfqu’on fait les cloifons creufes, on attache
les lattes tout près les unes des autres, ce qu’on
appelle à lattes jointives, laiffant vide l’intervalle
des bois , & l’on applique deffus les crépis & enduits
en plâtre, comme à la précédente.
• Les premières ont l’avantage d’affourdir les pièces
& d’empêcher la voix d’en traverfer l’épaiffeur, ce
que n’ont point les autres, à travers lefquelles les
maîtres font entendus des domefàques.
La deuxième forte de cloifon à bois apparens,'
eft aufli compofée de poteaux affemblés dans la fa-
blière du haut & dans celle du bas, ayant chacun &
de chaque côté des rainures, entre lefquelles on fixe
des petits ais hâchés & garnis de clous ainfi que
les poteaux, & l’on remplit l’intervalle de plâtras
& de plâtre, qui s’accrochent dans les hachures 8c
clous.
Lorfque le garni a pris une certaine confiftance,
on le couvre de deux couches de plâtre femblables
aux précédentes, jufqu’à la furface des bois qu’on
laiffe apparens.
Les cloifons en menuiferie de trois à quatre
pouces d’épaiffeur, font, comme les précédentes,
pleines ou creufes; mais au lieu de poteaux, on
les fait en planches de bois de bateau ou de moindre
valeur, fixées haut & bas dans des couliffes à rainures,
attachées fur les plafonds & planchers. On
les couvre, comme les autres,, de lattes à claire-
voie ou jointives, & enfuite de crépis & enduits
en plâtre.
Les planchers font en général de trois' fortes.
La première, fuivant l’ancienne méthode, eft compofée
de poutres fur lefquelles font pofées des folives
fimples, folives d’enchevêtrure , & chevêtres
portés fur les murs, lattés par deffus à lattes jointives
& recouvertes d’une aire de plâtre, pour être
par la fuite carrelé ou parqueté, & le deffus des
entrevoux plafonné, c’eft-à-dire , recouvert d’un
enduit de plâtre.
A ces planchers l’on réferve des intervalles vides
, que l’on remplit de plâtras & plâtre foutenus
de chevêtres de fer, fur une partie defquels on
pratique des foyers au befoin ; la sûreté publique
& lès lois exigeant qu’ils foient éloignés des bois
. & autres matières combuftibles.
Lorfque les planchers n’ont point de fo ye rs ou
qu’ils ne font pas placés où on les defire, on eft
obligé pour lors de les pofer fur les poutres & folives,
ce qu’on ne peut faire sûrement & fuivant
la loi, qu’en les élevant au deffus du carreau avec
un rang de briques d’épaiffeur.
Il arrive auftî quelquefois qu’on bourde ces planchers
comme les cloifons & de la même manière,,
pour en intercepter le bruit, fur-tout lorfqu’on a
deffein de les plafonner.
La deuxième efpèce , fuivant la nouvelle méthode
, eft compofée feulement de folives plus
fortes, méplates & pofées de champ. On y joint,
comme aux autres, des folives d’enchevêtrure &
chevêtres, pour former-des foyers & des linçoirs ,
afin d’éviter que quelques folives ne portent fur
les vides ou parties'foibles.
Ces derniers, qui n’ont point de poutres , font
bien plus agréables à la vue ; & les plafonds, qui
né font point interrompus , font plus iufceptibles de
peintures & de fculptures.
Lorfque les pièces font trèsrvaftes ou que l’on
veut économifer les petits bqis, on eft obligé d’employer
les poutres : alors on les noie dans l’épaif-
feur des planchers , en les faifant doubles ; la partie
fupérieure avec des bois forts pour porter le carreau
ou parquet, & la partie inférieure avec des
bois foibles pour porter le plafond.
On lés compôfe , comme les autres, de folives ,
folives d’enchevêtrures, chevêtres & linçoirs où il
en faut, toutes pièces au niveau des poutres, &
portées fur des lambourdes fixées folidement fur
les poutres & lés murs.
Le plancher inférieur eft compofé des mêmes
pièces affemblées à tenons & mortaifes dans les
poutres &' à fleur par deflbus , fur lefquelles on
applique le latis & le plafond-, pour en égalifer
l’épaiffeur.
On diftribue les dimenfions en conféquence,
les folives fupérieures à neuf pouces , les lambourdes
à quatre pouces , & les folives inférieures
a Clnq pouces, faifant enfemble dix-huit pouces,
hauteur des poutres : ou autrement , les folives
fupérieures à dix pouces , les lambourdes à cinq
pouces, & les folives inférieures à fix pouces ,
faifant vingt-un pouces , hauteur des poutres.
Les efealiers font compofés de rampes & de paliers
hourdés, lattés & enduits par deflbus comme,
les cloifons & planchers.
Les poteries pour les chauffes d’aifance , font
compofées de plufieurs pots fournis par les potiers
de terre, emboîtés les uns dans les autres, garnis
«e plâtras & plâtre & enduits par deffus , quelques
uns doubles pour les fièges à mi-hauteur, &
ventoufes pour l’évaporation continuelle du mauvais
air. ; ;
Les enduits de portes & croifées, fe font avec
plâtre paffé au fas. On fait les feuillures & les
arêtes avec ces règles les intervalles font rem-
pus de pareil plâtre mis avec la truelle & paffé au
riflard. .
Les cheminéés font prifes dans l’épaiffeur des
murs, ou adoffées.
Les unes occupent moins de place, & leurs
uyaux n’interrompent point la continûité des murs
ans les pièces ; aufli ces murs, affamés par les
vides qu’ils laiffent, & conféquemmènt moins fo-
lides , exigent des parties de chaînes en pierre,
pour leur conferver une liaifon & de quoi fup-
porter le poids des planchers.
Les autres plus défagréables à la vue , laiffent
aux murs toute leur folidité ; ce qui eft indifpen-
fable pour les murs mitoyens, qui, fuivant la loi,
doivent être confervés entiers.
Ces cheminées font compofées de manteaux, de
tuyaux ou fouches de plufieurs tuyaux enfemble,
de têtes, & quelquefois de faux tuyaux lorfqu’elles
font dévoyées. ■
Les manteaux font faits de deux petits murs, de
cinq à fix pouces d’épaiffeur, conftruits en plâtras
& plâtre ou en briques liaifonnées , & couverts
d’une -tablette de même confiruétion , foutenue intérieurement
d’une barre de fer pliée d’équerre ,
qu’on appelle aufli manteau...
Les tuyaux font faits de deux petits murs latéraux
& d’un autre de face, appelés languettes, de
trois pouces d’épaiffeur en plâtre pigeonné, mis ài
la main, liées intérieurement de fantons de fer ,
& mieux en briques liaifonnées,; pour prévenir les.
accidens du feu.
Pour donner de la folidité à ces tuyaux S t économifer
les languettes , on les adoffe & on les
groupe, ce qui forme ce qu’011 entend par fouche..
On les furmonte de têtes terminées de plinthes
mîtres , & quelquefois de tuiles pofées debout
triangulairement, pour faciliter l’évaporation de la.
fumée.
.Les faux tuyaux, pofés fur les manteaux faits;
feulement pour la repréfentation & pour fupporter
le parquet des glaces, font aufli faits à languettes
de plâtre pigeonné, ou en briques liaifonnéesdont
l’intervalle fermé eft inutile.
Les corniches fervant, à l’extérieur, de couronnement
à l’édifice, Si dans l’intérieur, de bordures,
aux plafonds, ainfi que les chambranles, moulures
& faillies, fe font.le long de deux règles, fixées,,
l’une fur le mur & l’autre fur le plafond , avec un-
calibre découpé des moulures , dont la corniche
doit être compofée , montée & arrêtée fur fonu
châflis ou fabot.
Pour les fabriquer, on applique le plâtre liquide
fur les faillies, & l’on traîne deffus & à diverfes.
reprifes le calibre , l’appuyant ferme fur les règles,.
& remettant de nouveau plâtre à mefure , jufqu’à.
ce que la corniche foit entièrement pleine, réfer-
vant pour faire à la main 8c au cifeau, les parties^
angulaires & courbes qui ne peuvent fe traîner ait
calibre.
Les refends fe font avec des règles de la forme-
du creux des refends, dont on remplit l’intérieur de
plâtre au fas 'jufqu’à fleur.
Il faut obferver de donner à ces règles, de la
dépouille , c’eft-à-dire , de les faire plus étroites
par deffous, afin qu’elles puiffent aifément fe détacher
& en quelque forte fe dépouiller du plâtre