
& au contraire, on ne dit point ho ardeur, mais ter-
rajfeur.
T erre : on entend par ce mot fa confiftance
du terrain fur lequel on bâtit.
Et par rapport à l'art de bâtir , on diflingue
i° . la terre franche , efpèce de terre graffe , fans gravier,
dont on fait du mortier & de la bauge en
quelques endroits.
2°. La terre nmjjlve. Nom général qu'on' donne
à toute terre confidérée folide & fans vide , &
toifée cubiquement ou réduite à la toife cube ,
pour faire l’eftimation de fa fouille.
3°. La terre-naturelle. Terre qui n’a point encore
été éventée ni fouillée : on la nomme aufli terre
neuve.
4°. La terre rapportée. Terre qui a été tranfportée
d’un lieu à un autre pour combler quelque foffé,
& pour régaler & dreffer un terrain de niveau.
5°. Les terres jeêlices. On appelle ainfi, outre les
terres qui font remuées pour être enlevées , celles
qui reftent pour faire quelque exbauffement de terraffe
ou de parterre dans un jardin. Si cet exhauf-
iement le fait contre un mur mitoyen, comme il
eft à craindre que la pouffée de ces terres jeêlices
ne le faffe périr „ parce que: les- rez-de-chauffée des
deux héritages ne font plus pareils, il eft à propos
& même néceflaire , que pour refifter à cette
pôuffée, on faffe- un contre-mur fuffifant, réduit
au tiers de l’exhauffement, & qu’on ajoute des
éperons du côté des terres.
T erre plein ; terre rapportée entre deux murs
de maçonnerie, qui fert de terraffe ou de chemin
pour communiquer d’un lieu à un autre.
T errain; c’eft le fonds fur lequel on bâtit. Ce
fonds- eff de différente denfité ou confiftance ,
comme de roche, de tu f, de gravier, de fable,
de glaife, de v afe, &c. & on doit y avoir égard
lorfqu’on bâtit.
Terrain de niveau. C ’eft une étendue de terre
drefîêe fans aucune pente.
Terrain, par chûtes. Terrain dont la continuité
interrompue eft raccordée avec un terrain, par
des perrons ou des glacis.
T êtes de cha t ; nom que les maçons donnent
à des moellons trop arrondis.
Tete de ravdlemens ; pièce de bois qui porte fur
deux étaies, pour foutenir quelque pan de mur
ou quelque encoignure, pendant qu’on fait une re-
prife par fous- oeuvre.
Tête de mur. C’eft ce qui paroît de l’épaiffeur
d’un mur dans une ouverture, qui eft ordinairement
revêtu d’un chaîne de pierre ou d’une jambe
étriere.
Tête de voujfoir. C’eft la partie de devant ou de
derrière d’un vouffoir d’arc.
Tête perdue. On appelle ainfi toutes les têtes ou
boutons., vis & clous qui n’excèdent point le parement
de ce qu’ils attachent ou retiennent.
T êtu ; outil de maçon qui fert à démolir les
anciens ouvrages de maçonnerie. C ’eft une efpèce
de gros marteau, dont la tête, qui eft fort large
par un bout, fe termine en pointe par l’antre extrémité.
T evertin ; pierre dure, rouffâtre ou grifâtre,
C ’eft la meilleure pierre qu’on ait à Rome.
T irant ; longue pièce , q u i, arrêtée par fes
extréfcumès par des ancres, fert fous une ferme
de comble pour en empêcher l’écartement, comme
aufli celui des murs qui la portent.
Tirant de fer. Groffe & longue barre de fer \
avec un oeil ou trou à l’extrémité , dans lequel
paffe une- ancre qui fert pour empêcher l’écartement
d’une voûre,. & pour retenir un mur, un
pan de bois, ou une fouebe de cheminée.
T o isé ; lignifie le dénombrement par écrit des
toifes de chaque forte d’ouvrages qui entrent dans
la conftruétion d’un bâtiment ; lequel fe fait pour
juger de la dépenfe ou pour eftimer & régler l’ef-
pèce & les quantités de ces mêmes ouvrages.
T oiseur ; celui dont l’emploi eft de toifer toutes
les parties d’un bâtiment, fuivant les ufages & la
loi ; d’en dreffer les mémoires, & d’y mettre les
prix relatifs aux marchés & à la nature des ouvrages.
T oit ; c’eft la charpenterie en' pente & la garniture
d’ardoifes ou de tuiles qui couvrent une
maifon.
En Orient & en Italie, la plupart des toits font
en plate-forme.
En France & autres pays de l’occident, on
donne aux toits différentes figures ; on les fait en
pointe, en dos-d’âne, en croupe, en pavillon.
Nous avons aufli des- toits- à- la manfarde, ainfi
nommés de Manfard qui en a été l’inventeur;
ce font des toits coupés qui ont une double pente
de chaque côté, ce qui retranche de leur élévation
& ménage plus de logement.
T onneau de pierre ; c’eft la quantité de quatorze
pieds cubes, qui fert de mefure pour la pierre
de Saint-Leu, & qui peut pefer environ un millier
ou dix quintaux : ce qui fait la moitié d’un tonneau
de la cargaifon d’un vaiffeau.
Lorfqu’une rivière a fept ou huit pieds d’eau,’
la navée d’un grand bateau peut porter 400 à 450
tonneaux de pierres.
T orches ou T orchons ; ce font des nattes ou
Amplement des paquets & des bouchons de paille,
que les bardeurs qui portent le bar ou qui traînent
le binard , mettent fur l’un & fur- l’autre de ces
biffrumens , lorfqu’ils veulent porter ou traîner
des pierres taillées, pour empêcher que leurs aretes
ne s’écornent & ne fè gâtent.
On dit qu’un bar ou qu’un- binard eft armé ae
fes torches , lorfque ces nattes font, placées demis.
T or che r ; c’eft enduire de terre ou torchis : on
torche une cloifon , lés murs d’une grange , &c.
T orchis; efpèce de mortier fait de terre graiic
détrempée , & mêlée avec dç la paille coupée»
pour faire des murailles de bauge , & garnir les
panneaux des cloifons, 8c" les entrevoux des planchers
des granges. & des métairies.
On l’appelle torchis, parce qu’on le tortille pour
l’employer, au bout de certains bâtons faits en
forme de torches.
T our ; corps,de bâtiment fort élevé, de figure
ronde, carrée ou à pans, qui flanque les murs de
l’enceinte d’une ville ou d’un château, auquel il
fert de pavillon : il eft quelquefois feigneurial &
marque un fief.
Tour de chat ; les ouvriers appellent ainfi un
demi-pied d’ifoleinent, & un pied de plus en épaif-
feur que le contre - mur dés fours & des forges
doit avoir, félon la coutume de Paris : ils le nomment
aufli ruelle.
Tour de dôme ; c’eft le mur circulaire ou à pans
qui porte la coupe du dôme, & qui eft percé de
vitreaux, & orné d’architeélure par dedans & par
dehors.
Tours d'égüfe; c’eft un gros bâtiment, prefque
toujours carré , qui fait partie du portail d’une
églife. Ce bâtiment eft accompagné d’un autre pareil
qui lui fait fymmétrie, & ces deux tours font
ou couvertes , ou en terraffe, ou terminées par
des aiguilles ou flèches.
On appelle tour chaperonnée, celle qui a un petit
comble apparent.
Tour ifolée ; tour qui eft détachée de tout bâtiment
, & qui fert de clocher, de fo r t , comme
celles qui-font fur les côtes de la mer ou fur les
paflages d’importance ; de fanal, telles que les tours
de Cordouan & de Gènes ; de pompes, comme la
tour de Marly.
Tour de- moulin à vent ; mur circulaire qui porte
de fond, & dont le chapiteau de charpente, couvert
de bardeau , tourne verticalement, pour ex-
pofer au vent les volans ou les ailes du moulin.
Tour ronde, ne fignifie pas toujours une tour,
mais tout parement convexe d’un mur cylindrique
ou conique. ,
Tour creufe, eft le concave.
Tour de la fouris ; les ouvriers appellent ainfi
deux à trois pouces d’ifolement, qii’un contre»mur
doit avoir pour les poteries d’aifances-, & contre-
mur d’un pied d’épaiffeur contre un mur mitoyen
P°Pf fôffe. j & entre deux foffes, quatre pieds, &c. 1 Ourelle ; petite tour fonde ou carrée , portée
par encorbellement ou fur un cul-de- lampe, comme
on en voit à quelques encoignures de maifons à
v Tourelle^ de dôme ; efpèce de lanterne ronde ou
a Pans5 qui porte fur le maifif du plan d’un dôme,
pour 1 accompagner & pour couvrir quelque effiler
à vis.
& Î ° URNER ’ c e ft exP°fer & difpofer un bâtiment
des appartemens avec avantage.
. racer ; c’eft tirer les premières lignes d’un
fn ^ u.n P^an > ^ur Ie papier , fur la toile, çu
* .e, tçrr?dn. Il y a , dans l’art de bâtir, plufieurs
manier.es de tracer»
Tracer àufimbleau. C ’eft tracer, d’après plufieurs
centres, les ellipfes, arcs furbaiffés, rampans, corrompus
, &c. avec le fimbleau , qui eft un cordeau
de chanvre, ou mieux de tille, parce qu’elle ne
fe relâche point. On fe fert ordinairement du fimbleau
pour tracer les figures plus grandes que les
portées du compas.
Tra çer en cherche ; c’eft décrire, par plufieurs
points déterminés, une feétion conique , c’eft-à-
dire, une ellipfe, une parabole ou une hyperbole,
& d’après cette cherche levée fur l’épure, tracer
fur la pierre : ce qui fe fait aufli à la main, pour
donner de la grâce aux arcs rampans de diverfes
efpèces.
Tracer en grand, c’eft en maçonnerie tracer fur
un mur ou une aire , une épure, pour quelque
pièce de trait ou diftribution d’ornemens.
Tracer par êcarrijfement ou dérobement ; c’eft:,
dans la conftruêtion des pièces de trait ou coupe
de pierres, une manière de tracer les pierres par
des figures prifes fur l’épure, & cotées pour trouver
les raccordemens des panneaux de tête, de
douelle, de joint, &c.
Tracer fur Le terrain ; c’e ft, dans l’art de bâtir,
faire de petits-filions, fuivant des lignes ou cordeaux,
pour l’ouverture des tranchées des^fondations.
Tracer à la main ; c’eft déterminer à vue d’oeil
le contour d’une ligne courbe, en fuivant plufieurs
points donnés par intervalle , ou en corrigeant
feulement par le goût du defîin une ligne courbe,
qui ne fatisfait pas la vue.
T raîner; c’eft faire mécaniquement une ligne
parallèle à une autre ligne donnée droite ou courbe,
en traînant le compas, ouvert de l’intervalle requis
d’une ligne à l’autre, de manière qu’une de
fes pointes parcoure la ligne donnée, & que l’autre
pointe, ou plutôt la ligne qu’on peut imaginer paffer
par les deux pointes , foit toujours perpendiculaire
, ou également inclinée à la ligne donnée,
ou à fa tangente fi elle eft courbe.
Traîner en plâtre ; c’eft faire une corniche ou un
cadre avec le calibre, qu’on traîne fur deux règles
arrêtées, en garniffant de plâtre clair ce cadre ou
cette corniche , & les repaffant à plufieurs fois ,
jufqu’à ce que les moulures aient leur contour
parfait.
T rait ; ligne qui marque un repère ou un coup
de niveau. On donne aufli ce nom , dans la coupe
des pierres , à toute ligne qui forme quelque
figure.
Trait biais ; ligne inclinée fur une autre, ou en
diagonale , dans une figure.
Trait corrompu ; trait qui eft fait à la main, c’eft-
à-dire, fans compas & fans règle, & qui ne forme
aucune courbe déterminée ou régulière.
Trait carré ; c’eft une ligne qui, en en coupant
une autre à angle droit, rend les angles d’équerre.
Le trait fe prend encore, en architecture , pour
le deflïn & la coupe ardfte des pierres qui font