
un infiniment à archet, qui répond à notre haute- ,
contre, taille & quinte de violon.
7°. Leur première viole eft à peu près notre
hautrè - contre de violon ; du moins on fe fert
communément delà clé de c fol Mf fur la première
ligne, pour noter ce qui eft deftiné pour cet inf-
trnment.
S°. Leur fécondé viole eft à peu près notre taille
de v iolon, de la clé de c fol u t, fur la fécondé
ligne.
cf. Leur troifième viole eft à peu près notre
quinte de violon, la clé de c fol ut, fur la troifième
ligne.
* io°. Leur quatrième viole n’eft point en ufage
en France : mais on la trouve fouvent.dans les
ouvrages étrangers, la clé de c fo l ut eft comme
la taille des voix, fur la quatrième ligne d’en haut.
i i °. Enfin, leur petite viole, violetta, eft, à le
bien prendre-, notre deffus de viole. Cependant,
fouvent les étrangers confondent ce mot avec ce
que nous venons de dire de viola prima, féconda
, &c. fur-tout lorfque ces adjeâifs- numéraux,
prima , féconda, terça, &c. y font joints.
Accord de la Violé.
La viole a fept cordes de boyau, dont les plus
groffes font filées d’argent ou de cuivre, comme
à la baffe de violon.
' Ces cordes font accordées, enforte que de chacune
à fa voifine, il y a l’intervalle d’une qïiarte ,
excepté de la quatrième à la troifième, où l’intervalle
doit être feulement d’une tierce, & forment
à vide les tons^’ re,fol,ut,im,la, re, Y oyez
la table du Rapport de l'étendue des Inflrumens,
pl. X X I de l’art du Luthier, tome III des gravures,
& la tablature ci-après marquée par les lettres a b
c d e f g h ï k l m n , qui îontles feules dont on
faffe ufage ; on écrit ces lettres fur fix lignes parallèles
, comme celles fur lefquelles on écrit ordinairement
la mufique.
La ligne fupérieure repréfente la chanterelle , ou
la plus aiguë ; la fécondé, la fécondé corde; la troifième
, &c. félon l’ordre des nombres 1 2 3 4 5 6 7 ;
la feptième eft repréfentée par l’efpace, qui eft
au deffous de fix lignes où on écrit les lettres ;
on remarquera que les lettres doivent être écrites
fur les lignes mêmes, & non au deffus ou dans
leur intervalle.
Figure du manche de la Viole, avec les noms des tons
que font les cordes étant ouchées aux endroits onces
noms font écrits. Les lignes verticales r e pré f entent
lés cordes, & les horizontales les touches.
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Cette tablature de la viole eft fi intelligible,
qu’elle n’a pas befoin d’explication ; on conçoit
de refte que les touches b c d e f g h, lefquelles
répondent à toutes les fept cordes , étant touchées
fur quelle corde on vôudra, rendront le ton qui
eft écrit à l’interfeélion de la corde & de la touche.
Ainfi, fi le c de la chanterelle étant touché, rend
le fon mi, la fécondé corde étant touchée fut la
même touche c9 rendra le fon fi.
Cette même Corde étant touchée fur la touche
d , rendra le fon u t , qui fait l’uniffon avec \'ut
de la clé de c fo l ut des clavecins ; ainfi des autres.
Les lignes ponâuées i k l m n9 repréfentent lés
autres endroits de la touche où on peut pofer les
doigts, & qui ne font point garnis de cordes de
hoyau.
Ces intervalles qui ont fervi à trouver les lieux
des autres touches b c d e f g h , contiennent,
comme eux, un demi-ton. La longueur a n , com-
prife entre le fillet & la ligne pon&uée n , doit être
égale à la moitié de laf longueur des cordes, prifes
depuis le fillet a jufqu’au chevalet C. Voyer la
fig. 1 9 pl. X III des Inflrumens de Mufique.
Les cordes fixées au point n , & touchées dans
leurs parties n C avec l’archet, fonnent l’oftave au
deffus du fon qu’elles rendent à v id e , c’eft-à-dire ,
lorfqu’elles' ne lont point touchées avec les doigts,
& qu’elles peuvent vibrer dans toute leur longueur
a C.
Baffe de Viole.
Cet infiniment a fept cordes, dont la plus groffe
à vide eft à- l’uniffon du la du ravalement des
clavecins, ou du la du 16 pied. La plus petite ou
la chanterelle, eft à l’uniffon du re qui fuit immédiatement
la clé de c-fol-ut.
Dans les deux derniers fiècles, non-feulement
les baffes de viole avoient tantôt trois , tantôt
quatre , tantôt cinq cordes ; mais encore on les
accordoit tantôt par quartes , tantôt par quintes,
auflfi bien que les violons, à la volonté du mu-
ficien.
La baffe de viole eft compofée, comme les
inftrumens de la claffe du violon , • de deux tables
collées fur les écliffes, pl. XIII des, Infi rumens de
Mufique, tome III des gravuresy qui font les côtés
ou le tour de l’inilrum’ent, fig, /, D D D , & d’un
manche A F G , dont la partie fupérieure A eft
traverfée par les chevilles E , par le moyen desquelles
on Ænd des cordes à Q fur l’inftrument;
la partie F G du manche s’appelle le talon , lequel eft collé fur le taffeau.
Au refte , la facture de cet infiniment eft la
même que celle du violon, dont il ne diffère que
parce qu’il a un plus grand nombre de cordes ,
que les écliffes font plus larges., & que la pièce
Q R , à laquelle les cordes font attachées, eft
elle-même accrochée à un morceau de bois Q ,
qu’on peut appeler contre-tajfcau ; au lieu qu’aux
baffes de violon , cette pièce Q R, appelée le tirant
, eft liée à un bouton qui eft à la place du
contre-taffeau.
Le manche A F eft couvert d’une pièce de bois
dur noirci ou d’ébène, notée a B , qu’on appelle
la touche, parce qu’on touche cette pièce avec les
doigts aux endroits où il faut la toucher ; il y a
des ligatures de cordes de boyau, marquées a b
c d, &c. que l’on appelle fingulièrement touches,
& fur lefquelles on applique les cordes a C , pour
déterminer la longueur de leur partie vibrante , laquelle
fe prend depuis le chevalet C jufqu’à la
touche, fur laquelle la corde eft appliquée ; ce
qui détermine le degré de leur fon.
Les touches font éloignées les unes des autres,
comme les divifions du monocorde , qui font tous
compris dans l’étendue de l’oftave, laquelle, pour
les inftrumens, eft diyifée en douze demi - tons
égaux.
Quoique cependant on puiffe y applique^ d’autres
tempéramens , l'intervalle d’une touche à
l’autre eft un femi-ton ;' ainfi, l’intervalle a b compris
depuis le fillet a , qui eft la pièce d’ivoire
fur laquelle paffent les cordes jufqu’à la première
touche b 3 il n’y a qu’un femi-ton. Pour former
un ton , il faut toujours paffer par - deffus une
touche, i
La tablature de la viole qui fuit par notes de
mufique & lettres de l’alphabet , fera voir fon
accord, fon étendue, & le rapport du doigté expliqué
ci-devant par la figure du- manche.
Les a placés au deffous des notes , marqueront
’quels fons la corde rend à vide ; & les autres
lettres, quels fons rendent les cordes étant touchées
fur les touches auxquelles ces lettres fe rapportent.
Toutes des lettres de différentes cordes placées
àu deffous les unes des autrés vis-à-vis d’une même
note, fonnent toutes l’uniffon de cétte note, & par
conféquent l’uniffon entre elles*
Les fix lignes.de la tablature par lettres, avec
l’efpace au deffous , repréfentent les fept cordes
de la viole , comme fi le manche de cet inftru-
ment étoit couché fur le côté. Les lettres mifes
fur chaque corde , marquent à quel endroit ou
quelle touche de cette corde il faut toucher.