
couvreurs mettent aux angles faillans d’un comble
couvert en tuile.
A rêt e; c’eft l’angle ou le tranchant que font
deux furfaces droites ou courbes d’une pierre quelconque.
Lorfque les furfaces concaves d’une voûte com-
pofée de plufieurs portions de berceaux, fe rencontrent
en angle taillant, on l’appelle voûte.
Lorfque l’angle d’une pierre eft bien taillé, &
fans aucune calibre, on dit qu’elle eft à vive-arête.
A rmature ; nom fous lequel on comprend
toutes les barres, boulons, clés , étriers, & autres
liens de fe r , qui fervent à contenir un affemblage
de charpente.
A rrachement , s’entend des pierres qu’on arrache
& de celles qu’on laiffe alternativement pour
faire liaifon avec un mur qu’on veut joindre à un
autre : arrachemens font aufli les pierres retombées
d’une voûte enclavée dans le mur.
A rrases ; ce font des aflifes de pierres jetées à
l’aventure, & liées par du mortier.
A rrêter , eft affurer une pierre à demeure,
maçonner les folives, &c. C ’eft aufli fceller en
plâtre, en ciment, en plomb.
A rrière-corps ; partie d’un bâtiment qui accompagne
un avant-corps, & a moins, de faillie
fur la lurface.
A rrière-cour , eft une petite cour, qui, dans
un corps de bâtiment, fert à éclairer les moindres
appartemens, garde - robes, efcaliers de dégagement,
& c .
A rrière-voussure ; c’eft une forte de petite
voûte dont le nom exprime la pofition , parce
qu’elle ne fe met que derrière l’ouverture d’une
baie.de porte ou de fenêtre , dans l’épaiffeur du
mur , au - dedans de la feuillure du tableau des
pieds-droits. Son ufage eft de former une fermeture
en plate-bande, ou feulement bombée ou en plein
cintre.
Celles qui font en plate-bande à la feuillure du
linteau & en demi-cercle par derrière, s’appellent
arrière -vouffure faint - Antoine, parce qu’elle étoit
exécutée à la porte faint-Antoine à Paris.
Celles au contraire qui font en plein cintre à
la feuillure & en plate-bande par derrière, s’appellent
arrme-vovffure de Montpellier.
A rtificielles ( pierres ) ; ce font toutes efpèces
de briques, tuiles , carreaux, &c. Sj
A spect ; on dit ce bâtiment préfente un bel afpeêi,
c’eft-à-dire, qu’il paroît d’une belle ordonnance à
ceux qui le regardent.
On dit aufli que tel ou tel palais , maifon ou
château ejl fitué dans un bel afpeêi, lorfque du
pied du bâtiment on découvre une vue riante &
reriile, telle que celle du château neuf de Saint-
Germain en Laye, de Meudon, de Marly, &c.
A sseoir; c’eft pofer de niveau & à demeure
les premières pierres des fondations, le carreau,
le pavé.
A ssise; c’eft, en architeâure,un rang de pierres
de même hauteur, foit de niveau, foitrampant’
foit continu , foit interrompu par les ouvertures
des portes & des croifées.
*Ajfife de pierre dure, eft celle qui fe met fur
les fondations d’un mur de maçonnerie J où il n’en
faut qu’une, deux ou trois, jufqu’à hauteur de
retraite.
AJfife de parpain, eft celle dont les pierres traver-
fent l’épaiffeur d’un mur, comme les aflifes qu’on
met fur les murs d’échiffre, les cloil'ons, &c.
Atelier ; lieu où plufieurs ouvriers travaillent
pour la conftruâion d’un bâtiment.
A t r e , eft la partie d’une cheminée où l’on fait
le feu entre les jambages , le contre-coeur & le
- foyer. Elle fe carrelle de grand ou petit carreau
de terre cuite, ou quelquefois de plaque de fonte
ou fer fondu, aufli-bien que toute la hauteur de
la cheminée jufque vers la tablette du chambranle.
Les angles en doivent être arrondis, pour renvoyer
la chaleur dans l’intérieur de la pièce.
Il faut faire les âtres de dix-huit pouces au moins
de profondeur , & de deux pieds un quart au
plus; trop profonds., la chaleur fe diffipe dans le
tuyau de la cheminée ; & à moins de dix - huit
pouces, les cheminées font fujettes à la fumée.
A ttente (pierre d’ ) ; celle qu’on a laiffée en
boffage pour recevoir des ornemens, ou en harpe
pour fe lier avec celle du mur voifin.
A ttique ; étage peu élevé qui fert à couronner
& exhauffer un bel étage.
Av a n t - c o r p s , s’entend de la partie {aillante
d’un corps d’archite&ure fur un autre corps, foit
par rapport aux plans, foit par rapport aux élévations
, fans avoir égard à leur largeur ni à leur
épaifleur, qui peuvent être arbitraire.
On dit aufli qu’un pavillon fait avant-corps dans
un b âtimentfoit qu’il- foit compofé d’une ou de
plufieurs croifées.
A v a n t -c o u r ; c’eft dans un palais ou château
à la campagne , une cour qui précède la principale.
Ces fortes d’avant- cours fervent quelquefois à
communiquer dans les baffes-cours des cuifines &
écuries, qui font affez fouvent aux deux côtés.
A u g e ; c’eft une pierre carrée ou arrondie par
les angles, de grandeur arbitraire, mais en hau1
teur d’appui , fouillée en dedans , ou taillée de
manière qu’on laiffe une épaifleur de fix pouces
au plus dans fon pourtour aufli-bien que dans le
fond, pour retenir l’eau. Ces auges fe mettent ordinairement
dans les cuifines près d’un puits.
A uge de Ma ç o n ; efpèce de boîte non couverte
, conftruite de chêne, de forme carré-longue,
dont le fond plus étroit que l’ouverture forme des
taluds inclinés en dedans, & donne la facilite a
l’ouvrier de ramaffer le plâtre qui eft gâché dedans
, pour l’employer à la main & à la truelle.
A uvent , eft une avance faite de planches, q*
fert à mettre quelque chofe à couvert ou à garantir
de la pluie ce qui peut être au deffous.
rÂuveni proprement dit, eft ce qui fert à couvrir
la montre d’une boutique ; les auvens font ordinairement
droits, & quelquefois bombés.
Il eft défendu de pofer des auvens fans le congé
& l’alignement du voyer & de fes commis. La
police en a fixé la longueur & la largeur, relativement
à celle des rues ; & il eft défendu d’y
mettre aucun étalage, ni rien qui les déborde.
Badigeon; c’eft un enduit jaune de terre, qui
fe fait de poudre de pierre de Saint-Leu, trempée
avec de l’eau.
Badigeonner ; c’eft colorer avec du badigeon
un ravallement, en plâtre fait fur un pan de bois,
ou fur un mur de moellon, de brique, &c.
La plupart des ouvriers mettent au badigeon de
l’ocre pour le rendre plus jaune ; mais il n’y en
faut point, cette teinte devant plutôt imiter la pierre
dure d’Arcueil, qui eft prefque blanche, que celle
de Saint-Leu qui eft plus colorée.
Bain (mettre à) ; c’eft employer à la liaifon des
parties d’un ouvrage, la plus grande quantité de
plâtre qu’il eft poflible : on fe fert du mot bain,
parce qu’alors les pierres ou moellons font entièrement
couverts & enduits de tous côtés.
Balcon ; . faillie pratiquée fur la furface extérieure
d’un bâtiment : on y fait un appui de pierre
ou de fer, qui, lorfqu’il eft de maçonnerie, s’appelle
balufirade ; & quand il eft de ferrurerie ,
s appelle aufli balcon.
Balevre ; c’eft l’excédent d’une pierre fur une
autre près d’un joint, dans la douille d’une voûte
ou dans le parement d’un mur.
C eft aufli un éclat près d’un joint occafionné
dans la pierre, parce que le premier joint étoit
trop ferré.
Baliveaux; grandes perches qui fervent à faire !
plufieurs échafauds les uns fur les autres.
» a P*erre qui fert de fiége dans une cour,
a cote d’une porte, ou dans tel autre endroit d’un
rez-de-chauffee.
Banc de pierres ; c’eft une couche ou rangée
de pierres.
La hauteur d’un banc eft l’épaiffeur de la pierre
ans la carrière ; il y en a plufieurs dans chacune.
, ANÇHEs; dans l’art du maçon pifeür, ce font
es tables en carré lo n g , d’ais de fapin, dont la
ngueur conftitue. celle du moule, & dont la hau-
tCg eft de deux pieds & demi,
i An^hes montées ou établies ; ce font autrement
moules ou les formes de terre du pifé.
anchée; c’eft la maffe de terre travaillée par
e maçon pifeur.
tn^Aj^DEAV * pkte-bande unie qui fe pratique au-
ur des croifées ou arcades d’un bâtiment où l’on
jjJ1 j Vlter k dépenfe , & qui diffère des cham-
gç n es en ce que ceux-ci font ornés de moulures ,
o u T e r Sbanàeai1x n en ont point, à l’exception
-fl § 5 9 <îuart fie ronfi I fi’un talon ou
• n e tetmlure, que l’on introduit fur l ’arête du
eau de ces mêmes portes ou croifées.
BANDER un arc ou u n e plate - bande ; c’eft en
affembler les vouffoirs & claveaux fur les cintres
de ch arp en te, & les Term er avec la clé.
B a n n e a u ; efpèce de petit tom bereau porté fur
deux ro u e s , que l’on traîne à fo rc e 'd ’hom m e.
B a n q u e t t e s .; ce font des appuis de pierres de
14 pouces de h a u te u r, pratiqués dans l’épaiffeur
des croifées & dans l’intérieur des appartem ens.
C es appuis reçoivent en dehors des balcons d e
f e r , d o nt la h a u te u r, réunie avec la banquette de
p ie rre , d o it être celle du coude p o ur s’y a p p uy er
com m odém ent.
B a q u e t e r ; term e de b âtim en t, ô ter l’eau d ’une
tranchée avec u n e p e lle , u n e c o p e , o u to u t autre
uftenfile p ropre à c e t effet.
B a r , eft une efpèce de civière avec laquelle
des hom m es p o rten t des p ierres, ordinairem ent de
peu de groffeur.
B a r a q u e , lieu conftruit de charpente rev êtu e
d e planches d e bateau , couvertes de doffes , &
p ratiquée près d’un grand atelier ou dans un grand
c h a n tie r, p o ur fervir de retraite aux ouvriers.
B a r b a c a n e ; o u vertu re étroite & longue en
h au teu r , qu’on laiffe aux m urs q ui foutiennent
des te rr e s , pour y do nn er de l’air & p o ur faciliter
l’entrée & la fortie des eaux.
Ba r d e a u ; c’eft u n petit ais de m airain en form e
de tuile ou de la tte , de dix ou douze pouces de
l° n g , fur fix à fep t de large , d o nt on fe fert encore
à préfent p o ur couvrir des h an gard s, appentis
, m oulins , & c.
Ba r d e r ; c’eft l’aélion de m ettre la p ierre fur
le bar.
B a r d e u r s : o n nom m e ainfi les ouvriers qui
chargent les pierres fu r u n ch a rio t, ou qui les po rten
t fur une civière ou fur u n b a r, d u chantier au
pied du tas.
B asse -c o u r ; c’e f t, dans u n bâtim ent conftruit
à la v ille, une cour féparée de la p rin cip ale, au to u r
de laquelle fo n t élevés des bâtim ens deftinés aux
rem ifes , aux écu ries, ou pour les cuifines, offices,
com m u n s, & c.
A la cam p agn e, les baffes-cours font aufli def-
tinées au p re flo ir, fellier, b û c h e r, &c.
B a s s in ; c’eft un efpace creufé en terre , de
figure ro n d e , o v a le , c a rré e , à p a n s, & c. rev êtu
de p ie rre , de p a v é , de p lo m b , p our recevoir l’eau
d’un j e t, ou p our fervir de réfervoir pour arrofer.
B a s s in à chaux, vaiffeau bordé de m açonnerie
& plancheyé de doffes o u m açonné de lib a g e s,
dans lequel on détrem pe la chaux.
B a t im e n t ; ce m ot défigne non - feulem ent la
dem eure des particuliers , mais encore to u t édifice
public.
Ba t if o d a g e : on donne ce nom aux plafonds
que l’on fait avec de la terre graffe & la bourre
bien m êlées.
Bâ t ir ; co n ftru ire , faire quelque édifice , ou
en donner les deflîns & les e x é c u te r, o u en faire
la dépenfe.
V v ij