
par fon crin, un éventail : la queue étant fôtroulîéé,
il faut faire la première incifion à deux pouces du
reéhim, de peur d’attaquer les fibres du fphinâer de
l’anus, ce qui formeroit une plaie fiftülettfe.
Chaque incifion doit fe faire en deux temps-;
dans le premier on incife la peau & on met lés muf-
cles à découvert, & dans le fécond on les coupe.
Lorfque la feâiôn des Uiufcles eft faite, on a
coutume de renverfer la queue fur le dos & de la
contenir dans une efpèce de gouttière, ce qui eft
une mauvaife méthode -, parce qu’en renverfant ainfi
la queue, on enfonce les noeuds , on ôte l’aâion
des mufcles releveurs, il fe forme des plis1 qui
s’échauffent, produisent inflammation-,'d’où réfulte
quelquefois la gangrène : au lieu de cela, il faut
laiffer pendre la queue dans fon état naturel ; car
les mufcles abaiffeufs étant coupés, lès, releveurs
antagoniftes opèrent leur effet dans le moment même,
& mieux encore lorfqu’ils font guéris.
Opération du javart.
Avant que d’en venir à l’opération du javart,
on doit s’a durer fi la tumeur eft dure ou molle,
11 la fiftul-e eft caufée par une tumeur furriaturelle,
& fi le pus qui en fort vient du cartilage, dans
fon état de belle nature , ou s’il vient d’un bord
cartilagineux, fitué fur ce que j’appelle forme de
nature, cette exoftofe ou oMftcation dont nous
avons parlé à l’article ~de la forme.
Dès qu’on a reconnu , par le taâ & par le
moyen de la fonde , que le javart eft produit par :
une carie dans le corps du cartilage, il faut parer !
le pied & en général humeâer le fabot avec des
emmiellures pendant deux jours ; le jour de l’opération
l’on râpe la muraille du quartier & du talon
du côté de la fiftule, de la longeur d’un poucë ,
depuis la couronne jufqu’en bas ■, en mangeant le
coté du talon, de manière qu’on puiffe emporter
avec le biftouri toute la portion de corne qui loge
la chair de la couronne.
Après le fécond appareil le v é , fi l’on apperçoit,
du côté de la pince, un petit point élevé, ou une
tache noirâtre , à laquelle On donne le nom de
cul-de-poule, on juge qu’îl y a un fond ; mais ce
fond n’eft pas aflèz confidérable pour qu’on s’en
inquiète ; on ne doit pas même le fonder ; fou-
vent c’eft une portion du cartilage que l’on a
laiffée fur l’os du pied, quelquefois c’eft l’os du
pied qui veut s’exfolier.
Il eft 'bon d’obferver que dans toutes les plaies
de pied, le palefrenier , en levant le pied, doit
tendre le -genou & ne pas plier le paturon , ce
qui feroit (àigner la plaie : celui qui panfe doit fe
baiffer & pofer fon appareil de manière qu’il n’intercepte
point la circulation du fang. 11 faut bien
fe garder de faire l’opération d’un javart encorné
incurable : ceux qui attaquent la pointe du talon
fe guériffent par l ’exercice & par la marche ;;la matière
aidée par -le jeu des articulations de cette
partie, détâche certains paquets qui font guérir le
cheval.
Différent vices du Cheval, 6> remèdes.
On appelle, en général, tiqueux un cheval qui a I
contrarié une habitude de mouvoir perpétuellement
, ou la tête , ou le corps, ou les jambes**
mais, à proprement parler, un cheval tiqueux eft
celui qui met les .dents de la mâchoire fupérieure
fur'la mangeoire ou ailleurs , ce qui fait ouvrir la
bouche & coulér perpétuellement la falive : la
perte excefiive de cette humeur fait dépérir l’animal.
Il faut lui mettre un collier de cuir bien ferré
large de deux pouces, pendant tout le temps qu’il
eft dans l’écurie : il y en a qui contraélent cette I
habitude, parce qu’ils lèchent fouvent les murs,
où ils trouvent fréquemment du falpêtre.
Pour les guérir , il ne s’agit que de frotter les I
murailles- avec une teinture d’aloès ou une décoc-1
tion de plantes amères.
On appelle chevpl arqué celui qui a la jambe de I
devant repliée & recourbée en forme d’arc. On I
fent- au deffous de la peau , au bas du poitrail,
une efpèce de cordé : c’çft une ëxpanfion aponé-
vrotique qui enveloppe prefque tout le bras. Cette
membrane étant tendue, tient la jambe arquée.
Pour y remédier, on fend la peau en cet endroit
, puis embraffant l’aponévroie avec la corne
de chamois, on'la coupe ; ce qu’on appelle diA
iierver.
On dit que le cheval fait des armés ou montrtl
le chemin de faint Jacques , lorfqu’il n’eft pas ferme
& affuré fur fes jambes , qu’il ne réfifte pas au I
travail, qu’il fe couche fouvent, & qu’étant levé
il tient fes jambes en avant, tantôt l’une, tantôt
l’autre ; c’eft une marque de foibleffe à laquelle
il n’y a point de remède.
Un cheval a le flanc retroujfé, lorfque fon ventre
eft avalé & que fes mufcles font tendus comme
une corde : ce défaut eft ordinaire aux chevaux
qui ont ,1e cerceau mal fait ou la côte plate ; ils
mangent peu & ont allez fouvent de l’ardeuf. Nul
remède pour ce défaut qui, pour l’ordinaire, vient,
de conformation.
Les maréchaux entendent par cheval huche [ut\
fort derrière, un cheval ufé qui porte le boulet en |
avant & qui fe foutient fur la pince.
-On entend par cheval boule té, celui dont le tendon
fléchiffeur du boulet a fouffert & s’eft retire,
& quelquefois celui dont le tendon extenfeur du
pied s’eft relâché : cette maladie vient d’ufure, a un
travail outré, mais-principalement delà ferrure»
par exemple, fi on a mis des fers longs à fortes
éponges & dont on a paré la fourchette, ce <jui
-les empêche de porter à terre, le tendon fléchi
feur de l’os du pied étant toujours oblige de porter»
d’être tendu, fera de toute nécefiitê obligé de ten'
de paturon droit fur l’os coronaire, & liicceinY
aient avec le temps de porter la partie fupérieure
de-l’os du paturon en avant,
Les remèdes font les mêmes pour ces deux der- -
I niers défauts : on fait la ferrure courte, & on laiffe 1
la fourchette pofer à terre.
Le cheval époinCé eft celui qui a une hanche plus
baffe que l’autre : ce défaut,; qui vient ou de conf-
truftion, ou d’une fra&ure faite à la pointe des
I os des îles , eft abfolument incurable.
[ ' Lq pied plat eft toujours large. Tous les jours
on confond le pied plat avec le pied comble ,
quoique ces défauts foient bien différens ; on peut
toujours juger du pied plat fans le lever, mais
I jamais du pied comble , à moins qu’il ne foit
K outré..- f jS . / » ; .»;• i f c X
I On regarde comme pied plat tout fabot qui,
I pour ainn dire, ne tombe pas droit,. ou qui tient
■ plus de l’obliquité , & qui d’ailleurs eft large:
K quelquefois ce défaut eft naturel, & pour lors la
I couronne eft très - grofle & la muraille mince :
I quelquefois il vient à la fuite d’une fourbure ou
I d’un effort, & dans ce cas on fent un creux, un
I vide tout autour de la couronne, ce qui prouve
I le relâchement de l’os du pied avec: l’os coronaire,
I &une réparation de la chair canelée avec la corne
■ canelée. '
I On défigne fous le nom de pied foible ou pied
Ijgr^, celui dont la muraille eft mince : c’eft un
II vice de conformation qui arrive à un pied bien
11 fait comme à un pied plat ; les chevaux chez lef-
11 quels on le remarque , font fouvent expofés à être
11 encloués ou ferrés.
Les chevaux dont le$ pieds font plats , ont pref-
11 que toujours les talons bas, auffi leur fourchette
| eft-elle très-groffe : les talons peuvent quelquefois
|| devenir bas par la ferrure, par.exemple, ft l’on
11 met des éponges fortes ou des crampons qui les
| auront abîmés. On y remédie par la ferrure des
pieds plats.
Par referrement du pied on entend une diminu-
11 tion totale du fabot fur venue, à la fuite d’un étonnement
du fabot, d’une fourbure, ou pour avoir
trop paré le pied. Le feul rernède eft de tenir le
fabot toujours humeâé.
{ On appelle quartier ferré un rétréciflement du pied
■ à 1 endroit des quartiers : cette maladie eft naturelle
ouaccidentelle : naturelle , lorfque c’eft un vice de
| ^formation : accidentelle, lorfqu’elle vient de
quelque caufe extérieure, comme quand on pare
trop le pied & qu’on détruit les arcs - boutans ;
alors la muraille n’ayant point d’appui fe renverfe y
lerre le pied, comprime la chair canelée, & fait
boiter le cheval.
I <i ^ rem®die eA hume&ant lé pied , en évitant
[ de le parer , en abattant du talon & en ferrant
court, de manière que les talons ne portent pas
fur le fer. 1 v *
o k* niauvaife méthode que l ’on a de rapetiffer
d enjoliver le pied , fait que l’on abat beaucoup
e Muraille, qu’on râpe bien le fabot tout autour ,
& qu’on vide beaucoup le dedans du pied : on
l’expofe par là au contaft de l’afir qui deffèchef
l’humidité & fait refferer le pied. Le remède eft
le même que ci-deffus.
Le pied altéré eft un deffèchemenr de la foie de
corne : ce mal vient fouvent de ce qu’on a paré
ls pied jufqu’à la rofée, l’air a enlevé toute l’humidité
du pied, & a fait refferrer la foie de corne
de forte qu’elle comprime la foie charnue ; ce qui
rend le cheval boiteux ; il faut adoucir & humeâer
la foie de corne.
On appelle quartier foible la muraille des quartiers
lorfqu’elle eft mince, plate, ferrée & quelquefois
renverfée à la partie inférieure ; ce défaut
le rencontre plutôt en dedans qu’en dehors , &
toujours aux pieds de devant. Il n’y a point d’autre
remède, que celui qu’on peut y apporter par la
ferrure.
Un quartier dèfe&ueux eft celui dont la corne eft
devenue raboteufe & filamenteufe , foit parce
qu’on a coupé le cartilage ou la muraille , ou qu’on
a appliqué des cauftiques fur cette partie, ou parce
qu’on y a mis le feu.
Si une feime a été mal guérie ou mal opérée,
il fe forme au quartier une fente par laquelle paffe
la chair canelée, & qui rend le quartier fiftuleux.
On ne guérit jamais ce mal ; il faut faire une nouvelle
opération , à laquelle il faut apporter plus de
foin qu’à la première.
Feu, Cautère.
Termes fynonymes. Le premier eft particulièrement
üfité parmi les maréchaux dans lë fens des
cautères aEluels : quelques-uns de nos auteurs' l’ont
auffi employé dans le fens des cautères potentiels
qu’ils ont appelés feux morts , & quelquefois ré-
toires, du mot italien retorio, cautère^
Le feu aétuel ou le cautère aâuel n’eft, à proprement
parler, que le feu même uni & communiqué
à tels corps ou à telles matières folides capables
de le retenir en plus ou moins grande quan-
tité , & pendant un efpace de temps plus ou moins
long. • , .
Ses effets fur le corps de l’animal varient félon
la différence de fes degrés.
i°. L’irritation des folides , la raréfa&ion des humeurs,
font le. réfultat d’une légère brûlure.
2°. Cette brûlure eft-elle moins foible, la féro-
fité s’extravafe ; les liens qu; unijïbient l’épiderme
à-la-peau font détruits ; & cette cuticule foulevée,
nous appercevons des phyli&ènes.
3°. Une impreffion plus violente altère & côn-
fume le tiffu des folides : par elle les fluides font
abforbés ; leurs particules les plus fubftiles s’exaltent
& s’évaporent, de manière que dans le lieu
qui a fubi le coiita&du feu, on n’entrevoit qu’une
maffe noirâtre que nous nommons efcarre , & qui
n’eft autre choie qu’un débris informe des folides
brûlés & des liquides defféchés ou concrets