
Ces pointes entrent dans un trou percé au milieu
çlè la baTcüle.
C e trou doit être un peu plus ouvert par le
haut que par le bas qui porte lur le dos d’âne ,
& cela feulement dans le fens de la longueur de
la baiculë.
A l’extrémité B delà bafcule eft un petit trou percé
verticalement , dèftiné à recevoir une pointe ou
épingle, 'qui eft e'm'manchée à l’extrémité inférieure.
de la pilote E C.
Les pilotes font dés'baguettes de bois de chêne, ;
de quatre ou cinq lignes de diamètre : leur partie
fupérièure tràverfe une planche D , D , D , même
planche, fig. 2 0 , percée d'autant de trous qu’il y
a de pilotes ,. dont le nombre eft égal à celui des
touchés du clavier, au deffous defquelles elles doivent
répondre ; enforte ’ que lorfque les, pilotes
font pàiTées dans les trous du guide, leurs extrémités
fupérieures portent contre le deffous des
touches, à un demi-pied près Ou environ dé'l’extrémité
antérieure des touchés.
L’extrémité A des bafcules répond fous le fom- |
mier du pofttif qui efl garni en deffous de pointes \
de fer , entre deux defquelles les bafcules fe meu- ;
vent. Ces pointes s’appellent guides.des bafcules. \
Elles fervent en effet à les guider dans leurs mou-
venfens.
Lorfque l’organifte baiffe une touche du clavier,
elle comprime la pilote E C , qui fait baiffer l’extrémité
B de la bafcule, & par conféquent hauffer
l’extrémité A , qui foule en haut le petit bâton
qui traverfè la bourfotte ; ce qui fait ouvrir la
foupape : la foupape étant ouverte , laiffe aller
le vent dans la gravure du fommier.
Ces bafcules , qui du côté des pilotes n’occupent
que la même étendue que le clavier, font divergentes
du côté du fommier du pofitif, ou elles
occupent la même étendue que les foupapes de
ee fommier.
La place de ces bafcules dans l’orgue, efl fous
le pont qui efl entre le grand orgue & le pofitif,
fur lequel le liège de l’organifte efl placé. L’extrémité
qui porte Tes pilotes, entre dans le pied du
grand orgue, & l’autre extrémité dans le pofitif
au deffous du fommier.
Le guide des bafcules efl pour les bafcules bri-
fèes & les bafcules du pofitif , des rangées de
pointes en tout femblàblés à celles du guide des
claviers, mais d’une grandèur & groffeur proportionnées
à l’étendue des moüvemens qu’elles doivent
conduire.
Des Regiflres*
Les registres mobiles dans l’orgue1 ou Amplement
regifires, ainA nommés de regere, gouverner- , parce
qu’en effet, ils gouvernent le vent qui anime l’orgue
, font des règles M N , p/. VII-, fig. 10 8c n ,
Art du Luthier, tome 3 des gravures.
Ces règles font de bois de feuillet très-fec ; elles
doivent occuper toute la largeur que laiffent entre
eux les regiiirès dormans , entre deux deiquels
elles doivent couler facilement : on colle fous le
regiftre de la peau de mouton par le côté glabre;
le duvet doit être tourné du côté de la table du
fommier, fur laquelle le régi lire doit pofor.
Les fadeurs de Flandre ordinairement ne mettent
point de peau fous les regiftres , mais ils
dreffent A bien lai table du fommier & le.regiftre,
que l’air ne fauroit trouver entre deux aucun paf-
fage; cependant la méthode de les garnir de peau
eft préférable : car pour peu que le bois travaille
& le gauchiffe, le vent s’introduit d’une gravure
dans une autre ; ce qui produit des cornemens in-
fupportables.
Après que les regiftres font placés entre les regiftres
dormans , on les égalife de hauteur ; on
met les épaulemens N O , M O , fig* n , qui font
des morceaux de bois aufli larges que le regiftre
que l’on colle à fes extrémités, qui doivent excéder
d’un demi-pied la largeur du fommier de
chaque côté.
Ces épaulemens qui fervent à limiter la marche
du regiftre, doivent laiffer entre eux une longueur
O O , égale à toute la longueur du fommier ,. &
à la moitié de la diftance qui fe trouve entre les
milieux de deux gravures contiguës.
Les regiftres doivent être percés d'autant de
trous a b c d e f i, fi g. n , qu’il, y-a de gravures au
fommier ; ces trous que l’on perce en même temps
que ceux de la table & de la chappe , doivent
répondre vis-à-vis de ceux-ci, lorfqu un -des épaulemens
touche contre la table du fommier, comme
en M , fig. to , & lorfque l’autre épaulement O
: touche la table par l’autre bout, & que l’épaule-
ment m en eft éloigné ; les intervalles de ces mêmes
trous doivent répondre vis-à-vis les trous de la
table & de la chape du fommier , pouf intercepter
la communication entre les tuyaux pofés fur la
chape au deffus du regiftre , & le vent dont la
gravure eft remplie ce qui empêche ces tuyaux
de parler.
Les regifires dormans font des règles H H , pi. VI,
fig. 7 , collées & clouées fur la table du fommier,
entre lefquellës les regiftres mobiles fe meuvent;
ces règles doivent croifer à angle droit les gravures
qui font au deffous de la table du fommier,
fur le deffus de laquelle elles font collées &
clouées.
Des Moüvemens dans P Orgue» .
Les moüvemens de P orgue, font les pièces par le
moyen defquelles on ouvre 6c on ferme les regiftres.
Un mouvement eft compofé d’un rouleau vertical
B Q , pl. V , fig. 1 , Art du Luthier , tome 3
des gravures. ■ " : ‘ ’ • )'y ' >
-Ces rouleaux font faits de bois de chêne & à
huit pans, d’un pouce 6c demi ou environ de
diamètre.
O11 met à chaque bout du rouleau une pointe
de gros Al de fer, pour fervir de pivot.
Ces pivots entrent dans deux fabliéres ou pièces
de bois P p , Q q , même figure, qui traverfent le
fût d’orgue, 6c qui entrent à queue d’aronde dans
des taffeaux difpofés pour cet effet aux faces intérieures
du fût d’orgue, qui eft la menuiferie ou
carcaffe d*e l’orgue.
Chaque rouleau a deux pattes de fer R , T ,
qui font applaties 6c percées de pluftéurs trous.
Ces pattes qui ont un demi-pied ou environ, de
long, font rivées après avoir traverfè le rouleau
que l’on perce avant de faire entrer la patte qui
feroit fendre le rouleau fans cette précaution.
_ Le plat de Ta patte inférieure R eft tourné horizontalement,
& la longueur de cette patte eft parallèle
à la face du fût d’orgue ; l’extrémité de cette
patte R doit répondre vis-à-vis 6c au même niveau
, que le trou par où paflè le bâton carré S R
d’un pouce d’écarriffage.
Ce bâton carré eft fendu en fourchette pour
recevoir la patte R , qui eft arrêtée dans cette fourchette
par une pioche de Al de fer, qui tràverfe le
bâton carre 6c la patte qui peut fe mouvoir horizontalement
dans cette fourchette ; à l’autre extrémité
du bâton carré qui fort du fût d’orgue
auprès du clavier, eft un trou percé félon l’axe
du bâton.
Ce trou reçoit la pomelle S faite au tour, qui
eft de buis, ou d’ébène, ou d’ivoire.
Vers le haut du rouleau eft une autre patte T ,
rivée comme la première j la longueur de cette
patte eft perpendiculaire à la face du fût d’orgue,
enforte que les directions de ces deux pattes R , T ,
font un angle droit.
Cette patte T entre par fa palette qui eft horizontale
, dans la fourchette du bâton, carré X V ,
& y eft arrêtée par une cheville ou une pioche.
L’autre extrémité de'ce bâton carré qui eft fendu
en fourchette verticalement , reçoit l’extrémité
inférieure de la bafcule « V qui eft retenue par
une cheville. ....
La bafcule V u tràverfe une pièce de bois v r ,
le long de laquelle règne une gravure r v , dans
laquelle entrent'les chevilles de fer fur lefquelles
les bafcules fe meuvent.
L extrémité u des bafcules entre dans les trous
qui font aux épaulemens des regiftres.
Il fuit de cette conftruélion que, A l’organifte ;
tire le bâton carré S R , par la pomelle S , que la
patte R fera tourner le rouleau , le rouleau fera
tourner la patte T qui tirera le' bâton T V , le
bâton tirera l’extrémité V de la bafcule de fer V « ,
dont l’extrémité u , à caufe que ceft une bafoule’
s éloignera du fommier, en tirant avec elle le re-
giltre clont la marche fera limitée par l’épaulement
oppofé. ' .
.. lorfque l’organifte repouffera le bâton carré S R ,
il tera tourner le rouleau en fens contraire ; &
par conféquent, le bâton carré T V repouffera '
j l'extrémité V de* la bafcule V u , dont l’extrémité
fupérieure u repouffera le regiftre, jufqu’à ce que
l ’épaulement de ce côté porte contre le fommier.
Chaque jeu de l’orgue a ce mouvement particulier
, qui eft en tout femblable à celui que .l’on
vient de décrire ; ainft, il fuffit d’en entendre' un
foui pour être au fait de tous les autres..
Les'moüvemens des jeux du pofitif j lorfque
les bâtons carrés des pomel-les fortent du grand
orgue, font compofés de deux rouleaux verticaux ;
celui, où il communique au bâton carré de la pomelle
eft dans le .grand orgue, & defeend, dans
le pied qui communique par une patte à un bâton
carré qui paffe fous le clavier de pédales,* le ftège
de l’organifte, & va joindre une patte de rouleau
qui eft dans le pofitif : ce rouleau tire le regiftre par
fon autre patte.
Dans les moüvemens de l’orgue , les bâtons
carrés font des barres de bois de chêne d’un pouce
d’écarriffage , qui communiquent d’une pièce de
mouvement à une autre , pour tranfmettre l’a&ion
que la première a reçue.
Des Tuyaux d'Orgue.
Les tuyaux d-orgue (ont des canaux dans lefquels
entre le vent, qui produit le fon & l’harmonie de
l’orgue.
On les fait la plupart d’étain, tels que font ceux
de la montre ; quelques-uns de plomb, comme le
nazard ; quelques.-uns de laiton , comme ceux à
anches ; & plufteurs de bois , comme ceux du
bourdon 8c dés pédales.
Un tuyau eft compofé de quatre parties. La
première eft fon porte-vent, fait en forme de cône
renverfé & tronqué , dont la bafo eft le corps ,
& l’ouverture du tuyau & de la languette; & le
fommet eft ce qui entre dans le trou du fommier,
par où le vent dû foufflet fo communique jufqu’à
la languette. La fécondé partie eft le corps du
tuyau. La troiftème eft la languetteq üi eft cette
partie qui eft taillée en bifoaü oü en talus, qui
s’incline du quart d’un angle droit vers le corps
du tuyau. C ’eft elle qui coupe & fend le v en t,
8c elle eft ainA nommée , parce qu’elle fort de
•langue à la bouche des tuyaux pour lès faire
parler. Elle doit avoir le tiers dé la hauteur de la
bouche. ' ,
La languette qui couvre lé concave du demi-
cylindre des tuyaux à anche, s’appelle échalotte.
L’ouverture du tuyau qui donne libre entrée au
v en t , s’appelle la bouche ou là lumière. Elle doit
avoir le quart de la largeur du tuyau , & aux
tuyaux ouverts la cinquième partie. Le morceau
de bois qui bouche le tuyau1, s’appelle tampon.
Orf appelle oreilles, de petites lamés de'plomb
qu’on fonde; aux côtés des tuyaux bouché^,- afin
de les abaiffer ou de les relever, pour ouvrir ou
ombrager leur bouche, 8c popr rendre les fons
plus graves ou plus aigus. On les appelle ainA 2
1 n