
S’il y a ravalement au clavier, de pédale , les j
tuyaux du ravalement defcendent a l’uniffon des
baffes de la trompette, dont ce jeu-, qui eft d e-
tain & à anche, ne diffère qu’en ce qu’il eft de
plus groffe taille.
Pédale de quatre où de quatre pieds.
Autre jeu d’orgue que les pieds de l’organifte
font parler , en appuyant fur les touches du clavier
de pédale.
Ce jeu fonne l’uniffon des baffes & des baffes-
tailles du preftant ou de la flûte.
S’il y a ravalement au clavier. de pédale, il
defcend à l’uniflon du bourdon de huit ; comme
ce jeu eft ouvert par en haut, on le tourne d’un
tourniquet pour l’accorder.
Les baffes de ce jeu fe font en bois, & les
deffus en plomb tous ouverts.
Montre de feiçe pieds.
Jeu d’orgue ainfi nommé de ce qu’il eft expofé
à la vue de ceux qui regardent l’orgue : c’eft un
jeu d’étain, dont le plus grand tuyau, qui fonne
Y ut à l’oétave au deffous du plus bas ut des clavecins
, a 16 pieds de longueur.
Il y a deux fortes de tuyaux de montre : les
uns ont la bouche ovale ; les autres font en pointe :
les premiers fe mettent aux tourelles , ou avant-
corps du buffet d’orgue ; les autres dans les plates
faces.
On obferve aufii de placer avec fymétrie les
plus gros au milieu, & d’autres de groffeurs égales
à côté : les pieds de cés derniers doivent être de
longueur égale , afin que leur bouche fe trouve
à la même hauteur.
Comme les tuyaux de montre ne font point
placés fur le fommier, on eft obligé de leur porter
le vent du fommier par un tuyau de plomb, qui
prend d’un bout a l’endroit du fommier où le
tuyau devroit être placé, & de l’autre va au pied
_du tuyau.
On pratique la même chofe pour tous les tuyaux
qui, par leur volume, occuperoient trop de place
fur le fommier.
Bourdon de feiçe pieds ou huit-pieds bouché.
On appelle ainfi, dans les orgues , un jeu dont
le plus grand tuyau, qui fonne Xut à la double
oâave au deffous de la clé de c fol ut , a huit
pieds de longueur : ce qui équivaut à un tuyau
de feize pieds ouvert, qui eft à l’uniffon d’un de
huit pieds bouché
Ce jeu a trois oétaves en bois , & celle de
deffus en plomb. Voyez la pl. X l , fig. 30 , Art
du Luthier, tome 3 des gravures, qui fepréfente un
tuyau de bois des baffes, & un tuyau de plomb
des deffus.
Les tuyaux de bois font compofés de quatre
planches affemblées à rainure & languette, les
unes dans les autres , & fortement collées, comme
la fi g. 30, & 30 /î°. 1 y même planche, le montre..
b , la bouche. 3 , la lèvre inférieure. 4 ou o , la
lèvre fupérieure. A , le pied. B , la chambre. C ,
ie bifeau. E , le tampon que l’on retire ou que
l’on enfonce dans le tuyau pour accorder.
La fig. 30 y r i. 2, repréfente un tuyau de plomb
des deffus, & a le pied dans les deux figures, c ,
la bouche, d , les oreilles, au moyen defquelles
on les accorde, e , coupe du tuyau, b , le bifeau,
dont le talus regarde en deffus. ƒ , plaque qui ferme
le tuyau par deffus & qui y eft foudée.
Quant à la proportion des parties du tuyau ,
elle doit être telle qu’il ait de longueur dix fois
fa largeur ou environ ; ainfi , le tuyau de huit
pieds doit avoir 9 pouces d’écarriffage intérieurement.
Remarquez que la longueur du tuyau fe compte
depuis la face fupérieure du bifeau c , fig. 30, n°. t ,
juiqu’à la face inférieure du tampon E , & que la
hauteur de la chambre B , & l’efpace pour retirer
le tampon E , doivent être pris en fus de cette
mefure ; tous les tuyaux du bourdon doivent fuivre
exa&ement entre eux la proportion du diapafon.
Bombarde.
Jeu d'orgue de la claffe de ceux qu’on appelle
jeu d'anche. La bombarde ne diffère de la trompette
, que parce qu’elle fonne l’oftave au deffous,
étant d’un plus, grand diapafon.
Il y a des orgues ou les baffes de ce jeu font
en bois.
Les tuyaux des deffus & des tailles font faits
comme ceux de la trompette, & font d’étain fin,
ainfi que les baffes , fi «n ne les fait point en
bois*
Ordinairement on place la bombarde fur un fommier
féparé; car, comme ce jeu confomme beaucoup
de vent, il altéreroit les autres.
Bourdon de huit pieds ou quatre-pieds bouché.
Jeu d’orgue dont le plus grand tuyau , qui eft
de quatre pieds bouché , fonne l’o&ave au deffus
du bourdon de 16 ; les baffes font es bois & les
tailles en plomb & bouchées à rafe , & les deffus
à cheminées. Voyez la pl. X I I , fig. 32 , Art du
Luthier, tome 3 des gravures. A , tuyau des baffes.
B , tuyau des tailles, c d , les oreilles. 3 , la plaque
qui bouche le tuyau par en haut. C , tuyau des
deffus à oreilles & à cheminées. 4 , la plaque qui
le ferme , laquelle eft percée d’un trou. 2 , cheminée
qui eft foudée fur la plaque 4 , comme la
fig. C le repréfente.
Huit-pieds ouvert ou huit-pieds en réfonnance.
Ce jeu, qui eft d’étain, joue l’o&ave au deffus
du bourdon & de la montre de feize pieds ; &
l’uniflon du bourdon de quatre pieds bouchés : ce
jeu eft ouvert par le haut, & a quatre oétaves.
Régale.
La régale eft un jeu d’anche , dans lequel il
n’y a que l’anche qui donne le fon fans aucune
modification, n’y ayant point de tmyau. On lui
donne toute l’étendue du clavier. C ’eft le plus
ancien jeu d’anche, ou celui qui a été inventé
le premier. On fut fi content de cette découverte ,
qu’on lui donna le nom de régale ou de jeu royal.
Mais ce jeu n’eft pins d’ufage dans les orgues
d’églife, parce qu’on lui a reconnu une harmonie
sèche & maigre, en comparaifon des autres jeux
d’anche.
Trompette.
Jeu d’orgue de la claffe de ceux qu’on appelle
jeux d anches. Il eft compofé d’un tuyau d’étain,
de forme conique comme tous les autres jeux d anche
, excepté le cromorne.
A l’extrémité inférieure eft fotidée une noix
de plomb c , pl. X I I I , fig. 44 , Art du Luthier,
tome 3 des gravures , dans laquelle l’anche & fa
languette font affujetties par le moyen d’un coin
de bois.
Un peu plus haut eft un anneau de plomb D ,
même fig. 4 4 , foudé fur le corps du tuyau dans
lequel paffe la rafette b a , qui paffe auffi dans
la noix du tuyau, & qui va s’appuyer fur la
languette de l’anche , pour fixer la longueur de
la partie qui doit vibrer.
La partie inférieure D C de la trompette, entre
dans une boîte A B qui eft d’étoffe , c’eft-à-dire,
de plomb & d’étain fondus enfemble ; favoir,
deux parties du premier, & une du fécond.
La trompette entre dans la boîte, enforte que
la bague- D vienne appuyer fur la partie fupérieure
qu’elle doit fermer exactement, enforte que
le vent du fommier qui paffe Haas la boîte* par
l’ouverture de fon pied B , ne puiffe trouver d‘iffue
pour fortir qu’entre la languette & l’anche du tuyau
par où il paffe dans le corps de la trompette ; ce
qui la fait parler.
La. trompette fonne l’uniffon du huit pieds ouvert
ou du clavecin, & l’oétave au deffous- du
preftant, fur lequel on l’accorde.
Double Trompette.
Jeu d’orgue qui ne diffère de la trompette dont
il fonne l’uniffon , qu’en ce qu’il eft de plus
groffe taille, pour éviter la confufion que ‘ deux
unifions de même taille font entendre dans les
fons qu’ils rendent.
Hautbois.
Le hautbois eft un jeu d’anche qu’on fait en
étain fin & conique. On le place ordinairement
au récit , & on lui donne fon étendue. Il eft à
l’uniffon des deffus de trompette. Ce jeu a une
harmonie gracieufe qui imite affez bien le vrai
hautbois.
Cromorne.
Le cromorne, jeu d’orgue , fonne l’uniffon dy
8 pieds.
C ’eft un jeu d’anche dont le corps A B , pl. X I I I ,
fig. 47 , Art du %uthier, tome 3 des, gravures, eft
par-tout du même diamètre ou de forme cylindrique.
Il eft terminé par en bas par une portion
Conique B C , qu’on appelle la pointe, à l’extrémité
de laquelle eft foudée une noix garnie de fon
anche & de fa languette , que l’on accorde par
le moyen de la rafette qui traverfe la noix &
vient appuyer deffus.
Ce jeu ne diffère de la trompette, que parce que
le corps du tuyau eft d’un bout à l’aütre du même
diamètre.
L’anche , la noix , la rafette & une partie de
la pointe du tuyau, entrent dans la boîte qui reçoit
le vent du fommier par l’ouverture .pratiquée
à fon pied.
Mufette.
La mufette eft un jeu d’anche en cône renverfé
qu’on fait en étain fin, & auquel on donne toute
l’étendue du clavier, foit du pofitif, foit du grand
orgue.
On le pofe indifféremment à l’un ou à l’autre.
Ce jeu fonn.e huit pieds .quoiqu’il n’ait que quatre
pieds. Il a le fon un peu plus foible que le cromorne
y & imite affez bien la vraie mufette.
Voix Humaine.
Jeu d’orgue, ainfi nommé parce qu’il imite affez
bien , quand le jeu eft bien fait , la voix de
.l’homme ; c’éft un jeu de la claffe des jeux d’anches.:
il eft d’étain, & fonne Tuniffon de la trompette
, aux anches de laquelle fes anches font
égales ; mais fon corps eft de plus groffe taille,
& n’a que le quart de longueur a .b y pl. X I I I ,
fig. 48, Art du Luthier y tome ,3 des gravures.
Le corps du tuyau eft à moitié fermé par le
haut avec une plaque d’étain a , dont la forme
eft un demi-cercle. La noix c eft foudée à l’extrémité
inférieure du tuyau , laquelle porte l’anche
& la languette 3, réglée par la rofette 2 1, q u i,
après avoir pané dans la noix c , paffe .par un
trou fait au tuyau , pour fortir par l’ouverture
fupérieure. Le tout éft placé daus une boîte d’étoffe
d e , qui porte le vent du fommier à l’anche.
Gros Nanard.
Ce jeu fonne la quinte au deffus du 8 pieds ÿ
& la quarte au deffus du preftant ; il eft fait en
pointe ou en fufeau par le haut, & quelquefois