!! i n s Ce-te foupape ( qui comme toutes les autres
eft doublée de peau collée par le côté glabre ,
eriforte que le duvet eft en dehors), laiffe paffer
l ’air contenu dans le fouffiet lorfqu’on le comprime,
& -ne le laiffe point rentrer. ;
La partie inférieure du gofier a un drageoir
e k f , qui entre dans un autre drageoir o o , qui
eft à la face fupérieure du porte-vent M N , fig. 23 ,
avec lequel il doit convenir.
Lorfque le fouffiet eft mis en place, on colle
de la peau de mouton parée fur tous les joints,
tant ceux du gofier avec la table inférieure du
fouffiet, que ceux du même gofier avec le porte-
vent , & on fait la bafcule F I K , fig. 23 , par le
mqyen de laquelle on ouvre le fouffiet.
Cette bafcule eft une forte pièce de bois de
chêne, d’un demi-pied ou environ de large, fur
deux ou trois pouces d’épaiffeur, que l’on arrondit
dans les deux tiers de fa longueur.
A l’extrémité F de cette bafcule, on fait une
fourchette pour recevoir la palette du crochet
F E , qui y eft retenue par une cheville qui la traverse.
Le crochet prend dans une anfe E , attachée à
la table fupérieure du fouffiet, & la bafcule a pour
point d’appui une forte pièce de bois G G , fcellée
dans les murailles.
On fixe fur des chevalets cette pièce de bois à
des entailles H , faites en d’os d’âne , qui fervent
de point d’appui à la bafcule , qui eft traverfée
en cet endroit par une groffe cheville de fer M ,
autour de laquelle elle peut fe nwuvoir librement.
A l’extrémité K de la bafcule, eft une corde
K L , qui a plufieurs noeuds.
Cette corde doit être affez longue pour que le
fouffieur puiffe, par fon moyen, abaiffer l’extrémité
de la bafcule, q u i, dans les grands fbufflets,
fe trouve trop élevée pour y atteindre avec la
main. ;|Ëj§f
On charge les foufftets avec une pierre M- R ,
qui pèCe environ 60 livres , pour un fouffiet de
& pieds j & il en faut au moins quatre pour un
grand orgue de 16 pieds.
Le fouffleur doit obferv’er de ne relever qu’un
fouffiet à-la-fois, enforte que lorfque l’un alpire,.
les autres puiffent toujours fournir au fommier le
vent néceffaire, & de ne point lâcher fubitement
le fouffiet fur. l’air qu’il contient ; car cela donne
une fecouffe aux tuyaux , dont les moins attentifs
s’apperçoivent, & qui eft très-défagréable.
Du Porte-vent de bois.
Le porte-vent de bois eft le tuyau, de bois,
pi. X , fig. 27 ,. Art du Luthier ,. tome y des gravures
, par lequel le vent des fouffiets. eft porté
aux fommiers»
Il eft fait avec du trois quarts de Hollande , qui,
après avoir été bien corroyé 6c dreffé fur tous les
I N S- fens y eft affemblé à rainures 8c languettes, cdmmêles
tuyaux de bourdon ; on met enfuite des vis
appelées vis en bois, qui traverfent les planches à
rainures , 6c fe viffent dans les planches à languettes
; ce qui les fait joindre les unes contre les
aùtres-.
On en colle tous tes joints avant d’affembler les*
pièces, qui, après qu’elles font viflees , font enduites
une fécondé fois de colle que l’on, fait rechauffer
, en faifant paffer la flamme des copeaux
que l’on allume dans le tuyau, dont on couvres
enfuite tous les joints avec du parchemin où de
la peau de mouton parée-
Des Porte-vent de plomb *
Les porte - vent de plomb , dans les orgues %
font des tuyaux de ce métal, dont l’ufage eft déporter
le vent du fommier à un tuyau de montre
ou autre, que fon volume empêche d être placé
fur le fommier..
De la Laie*
La laie eft, dans l’orgue, la boîte E E , pL VI
8c VII, fig.., 4 , 6 ,7 , p, ro, Art du Luthier y tome y
des gravures , qui renferme les-foupapes 8c le vent-
qui vient des fouffiets, par le gros porte-vent de
bois qui- s’abouche à une des extrémités de la laie ;
l’autre bout eft bouché par une planche,*
Cette boîte qui n’a que trois côtés , la partie
du fommier où font les foupapes faifant le quatrième
, eft compofée d’une planche de bois de
chêne, ainfi que tout le refte, de trois ou quatre
pouces de largeur , un pouce ou trois quarts de
pouce d’épaiffeur, 6c aufli longue que le fommier ;
cette barre eft appliquée fur une partie des pièces
X X , pl. V I , fig. 2. ■< ..
Le côté F , fig. 4 , oppofé à cette barre, s’appelle
le devant de la laie ; il eft compofé de deux planches
entaillées à mi-bois dans tout leur circuit :
cette entaille ou drageoir eft faite avec un guil-
laume, aufli bien que celui du châflis qui.reçoit
les deux devans de la laie : voye^ la fig. 6 qui eft
le profil, 8c les fig. 7 8c 10.
Les devans de la* laie font revêtus de peau de
mouton, collée par fon côté glabre fur toute la
furface qui regarde l’intérieur de la- laie , afin de
’ la fermer exa&ement.
Chaque devant de laie a deux anneaux G G ,
fig. 7 y 10 8c 14-, qui fervent à la pouvoir retirer
quand on veut rétablir quelque foupape.
Les devans de la laie font retenues dans leurs
cadres, par des tourniquets de fer p Prfig- 7-
Le deffous de la laie, qui eft le côté oppofé
aux foupapes, eft affemblé à rainure 8c languette
avec le fond E- de la la ie , 8c à .tenons 8c mor-
taifes avec les trois morceaux de bois E E E , qui
forment avec le châflis du fommier, les deux, cadres
entaillés en drageoir dans tout leur pourtour.,
qui reçoivent les deux devans de la laie.
I N S
 la bartïe intérieure du deffous de la la ie ,
eft collée une barre de bois m, fig. 6 , aufli longue
que l’intérieur de la J,aie.
Cette barre, qu’on appelle guide, eft fràverfée
par des traits de foie m m, fig. 7 , parallèles 8c directement
placés vis-à-vis ceux des foupapes qui
doivent les regarder.
Ces traits de foie , tant ceux du guide m que
des foupapes, fervent à loger un reflbr t f g e, fig. 6
& ç , de laiton fort élaftique.
Ces reflbrts ont la forme d’un U de Hollande,
8c font pofés horizontalement en cette forte Jd ;
ils fervent à renvoyer & à tenir appliquées les
foupapes contre le fommier.
Entre le guide m 8c le devant de la la ie , font
des trous d e qui fervent à paffer les bourfettes ,
qui communiquent, par le moyen d’une S , aux
anneaux ƒ des foupapes.
Les bourfettes font tirées par le moyen de la
targette, du fommier 8c de celles du clavier.
Tous les joints de la laie 6c du porte-vent font
couverts de peau de mouton parée ou de parchemin
, qui, lorfqu’ii eft bien collé ,. retient également
le vent.
J e u x .
On nomme jeux les tuyaux d’orgue qui font
rangés fur le même regiftre.
Tous les tuyaux du même jeu rendent des fons
qui ne different que par les différences de l’aigu
au grave; au lieu que les tuyaux d’un autre jeu
rendent des fons qui diffèrent- encore d’un autre
manière, de même qi\e plufieurs nuances de bleu,
par exemple, diffèrent des nuances de rouge qui
participeroient également du clair 8c de l’obfcur,
qui, dans cette comparaifon, répondent à l’aigu 8c
au grave..
Les-jeux, outre les noms qui les distinguent
les uns des autres, prennent encore.une dénomination
de la longueur en pieds de leur plus grand
tuyau, qui eft le c fo l ut, le plus' grave des baffes ;
celui qui répond à la première touche du clavier
du côté de la main gauche de l’organifte, lorfque
le clavier n’eft point à ravalement.
Ainfi , on dit que le preftant fonne le quatre
pieds , parce que fon plus grand tuyau ( 1 q c fol ut )
a quatre pieds de long.
La doublette fonne le deux pieds-, parce que
fon plus grand tuyau , le même c fo l ut au clavier
, n’a que deux pieds : de même des autres jeux.
La table du rapport des jeux repréfente , par
les efpaces ou colonnes verticales , les oftaves
réelles, c’eftr à-dire, celles qui font au* d'effus 8c
au deffous du fon fixe marqué un pied.
Nous prenons pour fon fixe le fon que rend
un tuyau d’1111 pied : ce fon .eft moyen entre les
extrêmes de l’orgue , 8c l’oétave du fonfixe de M.
Sauveur ; le pied' harmonique eft au pied de ro i,
comme 17 à * ainfi , il n’a que 11 pouces 4
I N S 77
On trouve les oétaves graves en doublant fuc-
cefîivement la longueur du tuyau du ton ; pour
la- première, 2 pieds ; pour la fôconde, 4 pieds;
pour la troifième , 8 pieds ; pour la quatrième ,
16 pieds ; 6c pour la cinquième, 32 pieds; dans-
laquelle les tuyaux ne defeendent au plus que
jufqu’à la quinte. Voyez pl. X V , fig . 6 7 , Art du
Luthier, tome y des gravures, la table du rapport
des jeux qui font ceux qui fuivent.
Nous allons décrire ces jeux dans leur ordre
progreflif, en commençant par les pédales ou les1
jeux les plus graves , 8c montant fucceflivement
aux jeux les plus aigus.
Pédale de Bombarde<
Jeu d’orgue, ainfi appelé parce que ce font les
pieds de l’organifte qui le font parler, en appuyant
fut le clavier de pédale.
C ’eft un jeu d’anohe qui ne' fe met que dans'
des orgues bien, complexes.
Ce jeu eft d’étain, fi la bombarde eft de ce'
métal; ou il eft de bois, fi les baffes de la bombarde
en font, 8c il fonne rumffon de la bom-.
barde ou de feize pieds : s’il y a ravalement au"
clavier de pédales , les tuyaux qui répondent aux;
touches du ravalement, defeendent dans le trente-
deuxième pied.
Pédale de Trompette.
Autre jeu d’orgue que les pieds de l’organifte font
parler , en appuyant fur les touches du clavier
de pédale.
C ’eft un jeu d’anche ; fes tuyaux font d’étain..
Il ne diffère de la trompette dont il fonne l’unif-
fon des baffes 8c des baffes-tailles, qu’en ce qu’il
eft dé plus groffè taille. S’il y a ravalement au
clavier de pédale , il defeend à l’uniffon de la-
bombarde ou du feize-pied.
Pédale de huit ,. ou Pédale de huit pieds, ou pédale'
de flûte.
Autre jeu d'orgue que les pieds de l’organifte font
parler , en appuyant fur les touches du clavier
de pédale.
Ce jeu qui eft de bois 8c ouvert par le haut}
fonne l’uniffon des baffes 8c des baffes-tailles du
bourdon de huit pieds : les deffus font de plomb.-
S il y a ravalement au clavier de pédale, le
ravalement defeend dans- le feize-pied à l’uniffon
du bourdon ou de la montre de feize-pied.
Pédale de Clairon.
Autre jeu d’orgue que les pieds de l’ôrganifte font
parler , en appuyant fur les touches du clavier de
pédale.
C ’eft un jeu d’anche avec les tuyaux d’étain'.
Il fonne l’o&ave au deffus de la pédale de trom^
perte, 8c l’imiffon des baffes 8c des baffes - tailles
du preftant 6c du clairon ou de quatre pieds,4