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défendu aux doreurs-miroitiers de vendre aucun j
fût de miroir, boîtes 8c autres marchandifes concernant
le métier de layetier , fans auparavant
avoir été vifités & marqués par les jurés layetiers,
& de leur payer leurs droits de marque.
Une fentence, du 26 juin 1602., ordonne que
les marchandifes du métier de layetier apportées
à Paris par les marchands forains, feront vues &
vifitées dans les vingt-quatre heures par les jurés
layetiers.
Une fentence de police., du 13 feptembre 1616,
condamne les marchands forains à payer aux
jurés layetiers , leurs droits de -vifite fur leurs
marchandifes.
Une autre, du 17 feptembre 1622 , fait défenfe
à un particulier de regrater ni d’acheter à Paris
pour revendre.
Les jurés menuifiers intentèrent procès aux jurés
layetiers, pour les empêcher de faire des tabernacles.
Mais un arrêt du parlement, du 30 janvier
1638, donna main-levée aux jurés layetiers
des tabernacles faifis fur eux par les jurés menuifiers,
avecdéfenfes à ceux-ci de troubler & d’ern-
. pêcher à l’avenir les autres de faire de pareils 1
ouvrages, qui ne peuvent cependant excéder de
deux pieds 8c demi de iarge ; le tout conformément
aux ftatuts, à peine de confifcation.
Les maîtres ferruriers firent suffi un procès aux
maîtres layetiers , pour les empêcher d’appliquer
des ferrures à leurs marchandifes ; mais une fentence
du châtelet, du 6 feptembre 1669 , donna
gain de caufe aux maîtres layetiers , & elle fut
confirmée par un arrêt du parlement du 27 février
.1672.
Plufieurs arrêts du çonfeil , entr’autres du 14
juin 1695 & du 30 avril 1697, ont été rendus en
faveur de la communauté des maîtres layetiers.
Tous les layetiers affiftoient à l’éleétion de leurs
jurés, mais leur nombre étant de plus de cent,
par une délibération de cette communauté , approuvée
par une fentence de police du 14 avril
1723 , il a été-arrêté, que tous les anciens, douze
modernes & douze jeunes, alternativement les
uns après les autres, fuivant l’ordre du tableau ,
feraient feulement appelés pour l’éleâion des jurés
qui fe fait à l’hôtel du procureur du roi. C’eft ce
qui fe pratique auffi dans les autres communautés.
Deux jurés fortent tous les ans, & on en élit
deux nouveaux.
Les afpirans à la maîtrife font tenus de faire
un chef-d’oeuvre. Les anciens font appelés à ces
réceptions avec deux modernes , & deux jeunes
d’entre ceux qui tiennent boutique ou échope,
chacun à leur tour.
Il eft défendu aux maîtres, fous peine d’amende,
de travailler & de vendre le jour de faint Fiacre
leur patron.
- Les jurés, un mois après qu’ils font fortis de
charge , doivent rendre leurs comptes, qui font
examinés par les anciens, deux modernes & deux
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jeunes. Le reliquat du compte eft payé par le juré
entre les mains de celui qui eft en charge, 8cles
pièces juftificatives font remifes dans le coffre de
la communauté.
Les apprentis, après leur temps de deux ans
expiré, font tenus de fervir les maîtres deux ans
en.qualité de compagnons, avant de pouvoir parvenir
-à la maîtrife.
Les délibérations faites entre les maîtres dans
leur bureau , concernant les affaires de la communauté
, font valables quand elles ont été enre-
giftrées fur le livre , & fignées de fix anciens ,
trois modernes & trois jeunes.
Les marchandifes foraines font amenées au bureau
, & loties entre les maîtres en la manière
accoutumée. Une heure avant la délivrance , quatre
anciens, deux modernes & deux jeunes , du nombre
de ceux qui tiennent boutique ou échope, y font
mandés pour faire le prix.
Plufieurs fentences de police, des 26 oftobre
1703, 6 décembre 1 7 1 2 ,7 août 17 14 , 8 janvier
1715 , ordonnent ces lotiffémens de marchandifes.
Pour les bois qui arrivent fur les ports, deux
anciens feulement, un moderne & un jeune, font
mandés pour y mettre le .prix.
Toutes les marchandifes qu’on apporte au bureau
, y font marquées de la marque de la communauté.
Une fentence dé police du i er avril 1745 , con-
I formément à une délibération de la communauté
du 14 mars de la même année , défend à tout
♦ compagnons fortant de chez un maître pour fe
faire recevoir à la maîtrife , de s’établir dans lé
quartier de fon dernier maître ; & aux compagnons
dudit métier de layetier, de quitter leurs maîtres
’ coffretiers; & aux maîtres coffretiers,, de recevoir
chez eux les compagnons layetiers.
Le 16 juin 1747, par un arrêt du confeil d’état
du ro i, les offices d’infpeâeurs & contrôleurs des
jurés de la communauté des maîtres layetiers-
écrimers à Paris, créés par édit du mois de février
1745 ont été réunis à la communauté de ces
maîtres.
Enfin, par édit du 11 août 17 76 , enregiftréle
23 du même mois au parlement, les menuifiers,
ébéniftes, tourneurs & layetiers , font reunis en
une feule & même communauté, & leurs droits
de réception font fixés à cinq, cens livres.
Explication des deux Planches de Part du Layetier,
tome 111 des gravures.
P L A N C H E P R E M I E R E .
La vignette repréfente l’intérieur d’une boutique»
& plufieurs ouvriers occupés à différentes operation
de cet art.
Fig, 1, ouvrier qui dreffe un joint fur la colombe.
, • Fk-h
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Fig. 2 , ouvrier qui rabote une voliche avec la
galère. - . . '
Fig. y , ouvrier qui cloue des traverfes fur le
couvercle d’une caiffe. ,
Fig. 4 , ouvrier qui fcie une planche, affermie
par ion genou fur la colombe.
Bas de la planche.
Fig. ƒ, colombe; forte de grande varloppe fer-
vant à dreffer les joints.
Fig. 6 , compas de bois.
Fig. 7 , petit marteau.
Fig. S , un tas avec fa tige.
Fig. p , une enclume à bigorne,, montée fur un
billot.
Fig. 10, efpèce de trufquin ou compas à verge.
Fig. 11, poinçon dont la lame eft plate & coupante
des deux côtés.
Fig. 12, poinçon ou perçoir.
Fig. iy » poinçon. Cet outil eft de fer acéré à
fon extrémité inférieure ,v qui eft ronde par fa
coupe & un peu conique.
Fig. 14, efpèce de cifeau ou bec d’âne très-
mince.
Fig» \U clou de fer-blanc mince, taillé un peu
en diminuant d’un bout.
Fig. 16, crochet de fil de fer paffé dans une
efpèce de piton.
F O CAB U L A I R
n
■ L/a ra q u e .d ’é c o l ie r s ; c’eft une petite arm oire
garnie intérieurem ent de deux tablettes, avec deux
portes, dont l’une eft arrêtée en dedans avec un
crochet, 8c l’autre fe ferm e avec une ferrure.
Bière ou C e r c u e il ; caiffe de longueur & de
grandeur différente, fuivant le b e fo in , à quatre ,
à cinq 8c à fix pans.
Big o r n e ; forte d ’enclum e avec une ou deux
pointes.
Bo ît e ; petite caiffe de g randeur 8c de form e
différente, ordinairem ent avec un couvercle. .
Bo ît e a g o r g e ; boîte d o nt le couvercle fe
ferme fur une feuillure p ratiquée dans to u t fon
pourtour.
Bo ît e a p e r r u q u e ; boîte qui s’ouvre en
deffus & par d evant jufqu’à la m oitié de fa lar-
gueur; il y a dans fon intérieur une tige term inée
par un rond en deffus 8c garni d’une p o in te , pour
retenir la perruque.
Bo ît e d u c r o c h e t , c’eft u n m orceau de bois
qui reçoit la pointe du crochet ou p atte de f e r ,
qu’on attache fur l’établi du layetier.
Bo ît e de l a c a g e a é c u r e u il ; c’e ft l’endroit
f u l’écureuil a fon logis , & où il trouve fon
boire 8c fon m anger. C ette boîte a environ fept
Arts & Métiers. Tome 1 F. Partie I.
L A Y 255
Fig. 17, pointe de fil de fer coupé à la lo ngueur
c o n v en ab le, p o ur fon ufage.
Fig. 18, efpèce de clou , nom m é clou d’épingle,
Fig. ip , clou à tête ou de bateau.
Fig. 20, boîte encharnée , v u e dans fa partie
dorm ante.
Fig. 21, planche d u p o urto u r d’une b o îte , avec
fes clous.
Fig. 22, planche du p o urto u r d’une b o ite , d o nt
les extrém ités fo n t arrêtées p ar le m o y en d’u n
tenon.
P L A N C H E II.
Fig. 1 , b o îte o u étu i à chapeau.
Fig. 2 , chaufferette.
Fig. y , boîte ronde de fapin.
Fig. 4 , ratière de la grande efpèce.
Fig. $ t bo îte nom m ée trémie, dans laquelle on
m et la graine p o ur les pigeons.
Fig. 6 y cage ou boîte à écureuil.
Fig. 7 , fouricière à bafcule.
Fig. 8 , pupitre à l’ufage des écoliers.
Fig. p y louricière en panier.
Fig. 10, piège nom m é quatre de chiffre o u sure-
guette.
Fig. 11 y fouricière nom m ée planchette.
Fig. 12 y fouricière nom m ée billot.
Fig. 13 y fouricière nom m ée fouricière à bâton.
E de rArt du Layetier.
pouces de la rg e u r, fur n e u f de lo ngueur 8c autan
t d e hauteur.
B o ît e d e l i t ; c’eft une caiffe deftinée à ren ferm
er des h a rd e s, & à être mife fous u n lit.
B o u v e m e n t ; forte de ra b o t, d o n t le fer a , par
fon ta illa n t, u n e form e finueufe.
C a g e a é c u r e u il ; c’eft une boîte deftiaée à
loger u n écureuil : elle eft com pofée de deux
parties principales ; fa v o ir, de la boîte proprem ent
d ite , 8c de la cage o u to u rn ette.
C a is s e a m a r c h a n d is e s ; celle conftruite p our
renferm er 8c tranfporter les m archandifes fans les
endom m ager.
C a is s e d e ja r d in ; c’eft une boîte découverte
a y an t u n fond , avec q u atre côtés attachés par
des clous fur q u atre m ontans , q ui leur fervent
de pieds.
C a r t o n ; on nom m e ainfi la boîte à gorge ou
celle q ui fe ferm e fu r une feuillure.
C a s s e t t e ; boîte o u caiffe de différentes formes
8c g ra n d e u rs, qui s’ouvre 8c fe ferm e au m o y en
d’u n couvercle ferré.
C e r c e u il ; caiffe longue à quatre , à cinq on
à fix p a n s, dans laquelle on enfevelit les m orts.
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