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Par cette tablature des tons corrigés parle moyen
des deux clés, on voit qu’on n’a pas encore remédié
à tous les fe mi-tons faux de la flûte; mais je
fuis rrès-perfuadé qu’un faiieur d’inftrument, intelligent,
muficien & mathématicien, viendroit
à bout de rendre üne flûte parfaite à l’aide de ces
deux clés. . * « .
On prétend aufli qu’un muficien anglois a conl-
truit une flûteàfept clés pour avoir tous lçs femi-
tons juftes.
Deflus de flûte traverfièrei
C ’eft un infiniment de mufique femblable à la
flûte traverflèfe , mais la moitié plus petit, & qui ;
ne fe démonte qu’en deux ou trois parties. La
tablature de cet infiniment qui fonne Foctave au
deflus de la flûte traverflère ordinaire, eft tout-à-
fait femblable à celle de ce dernier inftrument. Voye{
fig, 8, pl. VIH 6- IX des inflrumens de mufique ,
tome I I I des gravures,
Quinte de flûte traverflère,
C ’eft un inftrument pareil à la flûte traverflère , •
& qui fonne la quinte au deflus. Sa tablature &
faconftruâion font entièrement femblables, enforte
que cet inftrument ne diffère de la flûte traverflère
ordinaire qu’en çe qu’il eft plus petit dans laraifon
de 3 à 2.
Hajfle de flûte traverflère.
Cet inftrument fonne la quinte au deffous de la
ulûte traverflère , & lui eft en tout femblable , a
cela près, qu’il eft plus grand , & qu’il eft courbé
dans la première partie, pour que l’embouchure a
foit plus près de l’endroit où il faut pofer les
mains. Voye^ fig. 34, , 36 9 37 & 3$ ? VIII
& IX , tome III des gravures.
Le coude B , fig. 34, qui joint la pièce où eft
l’embouchure avec le refte de l’inftrument, eft un
tuyau de laiton qui entre par chacune de fes extrémités
dans des boîtes ou noix pratiquées aux extrémités
des pièces qu’il faut joindre.
Les trous 1 , 2 , 3 , 4 & 6 , même^ fig. auxquels
les doigts ne fauroient atteindre, vû la grandeur
de l’inftrument, fe bouchent avec les clés que l’on
.voit vis-à-vis.
Ces clés font tellement fabriquées, que lorf-
qu’elles font abandonnées à leurs refforts , elles
laiffent les trous, qui font vis-à-vis, ouverts; &
que lorfque l’on appuie deflus avec un doigt, ils;
font fermés, la foupape de ces clés étant entre
la charnière & le point où on applique le doigt ;
au lieu qu’à la clé du mi bémol, c’eft la charnière
qui eft entré la.foupape & l’endroit où on pofe
le doigt. :
Cet inftrument fert de bafle dans les concerts
de flûte.
Son ton le plus grave eft à l’uniffon du fo l, qui
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fe trouve entre la clé de fu t - fa & de c~fol-ut des
clavecins; ce qui eft, comme on a dit ci-dèvant,
une quinte au deffous des flûtes ordinaires qui ont
deux pieds de long.
La tablature de la flûte traverflère ordinaire;
peut fervjr également pour fa baffe, en obfervant I
toutefois de commencer par le fol.
On façonne cet inftrument, qui eft de buis ou I
de quelqu’autre bois dur , fur le tour, comme tous I
les autres inftrumens à vent.
X I.
Instrumens a v e n t e t a anche.
L'anche eft une petite machine de canne, de
laiton, de bois, ou de toute autre matière, d’une
ou de plufieurs parties , qu’on adapte à des inf-
trumens à vent, & qui les fait réfonner, en portant
une ligne d’air contre la furface du tuyau , que
cette ligne» d’air rafe en vibrant comme une corde,
dont le poids de l’atmofphère ferait le poids ten-I
dant, & qui auroit la longueur du tuyau.
Ce qui fera réfonner un inftrument à v ent, & ne
formera pas avec lui un tout, pourra s’appeler
anche.
Sans l’anche, la colonne d’air qui remplit l’inftrument
feroit pouffée toute entière à-la-fois, &
il n’y auroit point de fon produit.
Les anches d’orgue font des pièces de cuivre de
la forme d’un cylindre concave qui feroit coupe
en deux par un plan qui pafferoit par fon axe.
La partie inférieure de l’anche eft relevée ; en-
forte que quand elle eft appliquée fur un plan, le
paffage à l’air foit entièrement fermé de ce côté.
On les forme fur l’étampoir.
Aux trompettes , dont les anches font la bouche
, la partie fup.érieure de l’anche entre dans la
noix. On la recouvre enfuite d’une pièce de laiton
flexible & élaftique qu'on appelle languette , & on
affermit le tout au moyen d’un coin dans le corps
• de la noix, dont il achève de remplir l'ouverture,
Les anches doivent fuivre la proportion du dia-
pafon,
Hautbois.
Il y a deux fortes de hautbois anciens, les uns
qu’on àppeloit hautbois de Poitou ; les autres Amplement
hautbois : ils étoient à anches. On voit
au deffus les huit premiers trous difpofés comme
on les bouche , pour avoir l’étendue des fons. Les
trous neuf & dix fervent feulement à donner de
l’air aux fons, & à accourcir le deflus, dont la
patte va en s’élargiflant depuis le neuvième trou
qui eft double, jufqu’au dixième qui l’eft aufli,
& delà jufqu’à “ extrémité de l’infirument.
C’eft en bouchant ces derniers trous qu’on fait
defcendre l’inftrument : la taille de ces hautbois e»
d’une quinte plus baffe que le deflus , fonnée a
vuide ; mais elle n’a que fept trous qui fe bouchent,
' , „
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I : De ces fept trous le feptième eft caché fous Ta
fboîte ; cette boîte eft criblée ; ces petites ouvertures
donnent iflùe au vent, ornent 1 inftrument,
&• cachent le reffort d’une clé qui fert à boucher
Ile trou correfpondant à cètte boîte ; la boîte eft
^arrêtée par deux petites branches; le corps de la
faille eft applati dans toute cette capacité ; l’anche
de la taille ne diffère point de l’anche du defliis :
fèlle s’ente fur un cuivret qu’on couvre d’un mor-
ireau de bois que les luthiers appellent pirouette,
Igui s’emboîte dans le haut de l’inftrumeiit.
K Le huitième trou ne fert qu’à donner jour des
deux côtés'.
K Mais tous les trous font faits en biais ; enforte
^qu’ils répondent au dedans de cet inftrument en
;un autre endroit qu’au dehors ; o u , pour parler
plus jufte, le trou & l’endroit auquel il répond,
ne font pas dans un même plan perpendiculaire
à :1a longueur de l ’inftrument; ils biaifent vers
l ’anche, c’eft-à-dire, en montant.
■ . Il arrive ainft que les trous extérieurs étant
proches & les intérieurs éloignés, on peut facilement
boucher & faire les intervalles : la diftance
des trous n’eft pas la même ; le quatrième eft aufli
.jéloigné du troiflème, que le troiflème du premier,
;$>u que le quatrième du fixième, & le feptième
|ft prefque aufli éloigné du ftxième , que le quatrième
du fécond; cependant la différence des Ions
Rendus eft la même.
K Le deflus de hautbois a deux pieds de long,
■ jîpuis l’endroit où l’anche s’adapte au corps jufqu’à
fon extrémité ; & neuf pouces un tiers, depuis
le neuvième trou jufqu’à la même extrémité.
■ Il y a trois pouces & un tiers depuis le commencement
du corps jufqu’au premier trou, qui
Jéft éloigné du fécond de treize lignes ; les autres
gardent à peu près le même intervalle. Il n’y a
que le huitième qui foit éloigné du cinquième de
vingt-deux lignes.
■ La taille a deux pieds quatre pouces & demi
^de long, y compris la pirouette qui eft à deux
pouces & cinq lignes.
K De I ’extrémité de la pirouette au premier trou ,
il y a cinq pouces & fept lignes ; du huitième
wou jufqu’à la pirouette, il y a un pied & trois
quarts.
|f Le premier trou eft éloigné du fécond , le fe-
fond du troiflème, le quatrième du cinquième ,
& le cinquième du fixième , d’un pouce & . un
tiers ; la diftance du troiflème au quatrième, eft
fouble de celle-ci; celle du fixième au feptième,
& du feptième au huitième, eft de trois pouces
& deux tiers.
j * Quant à la baffe, elle eft fl longue, qu’au lieu
4’anche, elle a un canal recourbé au bout duquel
eft adaptée une anche.
|K,Cette baffe a cinq pieds demiis l’endroit où le
^nal tient au corps jufqu’au bout de l’inftrument,
Énze trous , dont les huit , neuf, dix & onze ,
«?nt cachés fous leurs boîtes ; enforte qu’il y a
Arts 6* Métiers, Tome IV. Partie L
I N S 113
dans cette capacité trois clés , fans compter la
poche qui a aufli fa clé , qui bouche l’onzième
trou.
Quant à l’étendue de ces parties, le deffus,
par exemple, fait la quinzième. Après avoir tiré
de l’inftrument autant de tons naturels qu’il y a
de trous, en forçant le v en t, on en obtient d’autres
plus aigus. 11 eft inutile de s’étendre fur les
hautbois de Poitou : ce font les mêmes inftrumens
que nous venons de décrire , fl on veut
négliger quelque légère différence de faâure.
Le hautbois représenté fig. 11 & 12, pl. VIII & IX
des Inflrumens de Mufique , tome 3 des gravures , '
eft compofé de quatre parties; la première & la-
plus étroite A , fig. u , reçoit l’anche.
Cette partie s’affemble avec la fuivante par le
moyen de la noix B , & eft percée de trois trous
1 , 2, 3; la fécondé B C , qui entre dans la noix
de la troiflème, eft percée de cinq trous 4 , f ,
6 , 7 ,8 , & garnie de deux clés ; la troiflème C D ,
plus groffe que les autres, fe termine par un pavillon
ou entonnoir femblable à celui de la trompette
ou du cors.
Cette pièce eft percée de deux trous 9', placés
vis-à-vis l’ün de l’autre : ces trous ne ferment jamais
; leur diftance à l ’extrémité A , détermine le
ton dè l’inftrument.
Le hautbois eft percé dans toute fa longueur
comme les flûtes, avec cette différence, que leur
trou s’élargit de plus en plus du côté de la patte
U, fig. 11.
Des deux clés qui ferment le feptième & huitième
trou , il n’y a que la petite qui foit tenue
•appliquée fur le feptième trou par fon reffort,
comme la clé de la flûte traverflère ; l’autre c lé , ’
qui eft la grande, eft toujours ouverte , & elle
ne ferme , comme celles du baffon, que lorfque
l’on appuie le doigt fur fa bafcule.
A l’extrémité A , fig. u , on ajufte une anche
G H , qui eft compotée de deux lames de rofeau
ou cannes, applaties par le côté G , & arrondies
par le côté H , fur une cheville de fe r , fur laquelle
on en fait la ligature h H plus haut ; vers
la partie G , on met un autre lien'V, qui fixe les
deux lames en cet endroit, & ne les laiffe vibrer
que depuis g jufqu’en G. Cette longueur g G , détermine
le ton de l’anche.
On fait entrer les ligatures de l’anche dans le
trou du hautbois par le côté A , fig. u , enforte
que le plat de l’anche foit tourné du même côté
que les trous 1 , 2 , 3 , &c. fur lefquels on pofe
les doigts. Le hautbois , en cet état , eft comme
il doit être pour en jouer. |
Pour jouer de cet infiniment, "il faut le tenir
à peu près comme la flûte à bec, feulement plus
élevé ; par conféquent on aura la tête droite &
les mains hautes, la gauche en haut, c’eft-à-dire ,
vers l’anche, 8c la droite vers le bas ou vers la
patte D , fig. u.
On pofera les doigts fur les trous en cettefforte;
P