
fourrage dans le râtelier , & pour remuer le fumier,
ou pour le ranger dans la cour deftinée à
cet effet.
Le peu de confiance que mérite cette efpèce de
gens, devroit engager à bannir toute fourche de
ter de nos écuries : fouvent le défaut de zèle ou
1g. pareffe , les porte à en faire ufage dans le cas
où il feroit de leur devoir de fe fervir de la fourche
de bois , & un des fourchons de fer eft capable
de bleffer dangereufement l'animal : d’ailleurs
une fourche de bois eft aufli propre au tranf-
port de la paille & du foin, que celles que nous
confeillons de profcrire.
F o u r ch e t t e . On donne ce nom à la portion
qui, plus ou moins élevée fous le pied du cheval
& au milieu de la foie , préfente la figure d’un
cône, dont la pointe feroit tournée en devant &
dont la bafe échancrée rèpondroit aux talons.
F ourm il lèr e ; c’en un vide qui fe fait entre la
chair cannelée & la muraille du fabot du cheval.
F r a c tu r e de Vos ; accident qui arrive aux chevaux
& le plus fouvent aux pieds.
F r a y é aux ars ; nous difons qu’un cheval eft
frayé aux ars , lorfqu’il y a une inflammation &
écorchure à la partie interne & fupérieure de l’avant
bras.
Un cuir naturellement délicat , l’inattention
d’un palefrenier à maintenir cette partie nette , un
voyage de longue haleine , principalement- dans
des temps de chaleur : telles font les caufes qui
peuvent y donner lieu. Je dis un voyage de longue
haleine , & dès - lors l’écorchure eft caufée par le
frottement continuel de cette partie contre le corps
du cheval.
J’ai vu des chevaux qui en étoient tellement
incommodés, qu’à peine pouvoient-ils marcher,
& qu’en cheminant ils fauchoient comme s’ils
avoient eu un écart.
On y remédie en oignant la partie enflammée
avec parties égales d’onguent d’althæa & de miel
commun.
L’inflammation diflipée,.on la bafline fouvent
avec du vin chaud, & on peut la faupoudrer avec
de la pouflière de bois pourri, de la poudre d’amidon,
de fang-de-dragon, de cérufe, &c.
F r e t il l a r d e , Se r p en t in e ; épithètes fynony-
mes employés pour défigner , dans certains chevaux,
le mouvement continuel de leur langue.
Les langues freûllardes ou ferpentines font celles
qui remuent fans ceffe, & qui s’arrêtent fort peu
dedans & dehors la bouche : les embouchures qui
n’ont pas beaucoup de liberté, retiennent ces langues
aélives & mouvantes.
F ro n t , partie de la tête du cheval. Elle occupe
précifément 1 efpace qui eft au deffus des fa-
lières, du chamfrin & des yeux , & elle fe trouve
couverte par le toupet. Elle ne doit être ni trop
large, ni trop étroite; Ls chevaux dont le bas du
front rentre en dedans, fe nomment chevaux camus;
& nous appelons tête bufquée , tête moutonnée, celle
dont cette partie eft avancée, relevée , & pour
aihfi dire tranchante.
Ces fortes de têtes bufquées font plus communes
dans de certains pays que dans d’autres ; les chevaux
napolitains & les chevaux anglois ont pref-
que tous une tête moutonnée.
F roidure ; maladie du cheval occaftonnée par
le froid, lorfque le cheval eft tout en fueur.
Fer N gus , fe dit d’une excroiffance de chairs
fpongieufrs & fuperflues ; elle furvient dans les
ulcères & dans les plaies. Nous nommons encore
de ce nom certaines protubérances plus ou moins
confidérables qui fe montrent quelquefois dans les
plaies faines. Celles qui naiffent des plaies qui,
enfuite de quelque opération pratiquée, ou par
d’autres caufes quelconques, affectent les pieds,;
font appelées fort improprement par les maréchaux
cerifes ou bouillons.
La nécéflité de confumer toute chair fuperflue,
lâche , molle & faillante, qui s’oppofe à la guéri- ;
fon de l’animal, & à la cicatrice que l’on s’efforce
de procurer, eft généralement connue. Les moyens
que nous employons à cet effet, varient félon la
nature , le genre, & le volume des fungus. Les
cathérétiques plus ou moins forts, difliperontceux
que des topiques defHcatifs & déterfifs n’auroient
pu détruire. Ces derniers médicamens feront préférables
dans le cas des fungus qui naiffent des
plaies faines.
A l'égard des bouillons ou cerifes , qui le plus
communément n’arrivent qu’enfuite du peu dattention
du maréchal à comprimer dans fes panfe*
mens la partie malade, ou à faire porter fon appareil
également dans toute fon étendue ; il faut
fe hâter de les réprimer par la voie de la com-
preflion & par des corrofifs plus ou moins légers,
tels que la poudre de fabine , l’ocre , le vitriol
blanc , la chaux-vive, l’alun brûlé , le précipité
rouge , dont on faupoudrera le fungus, fur lequel
on appliquera enfuite un plumaceau garni d onguent
ægyptiac.
F u sé e ; nous appelons de ce nom deux ou plu*
fleurs fur-os continus, & les uns fur les autres.
G a n a c h e . On appelle en général de ce nom
l’os qui compofe la mâchoire poftérieure. Cet os
eft partagé en deux branches dans le poulain. Dans
le cheval elles font tellement unies, qu’il ne relie
qu’une légère trace de leur jonéfion ; trace que
l’on obferve à la partie inférieure , & qui forme
la fymphife du menton. L’efpace qu’elles lailtent
entre elles contient intérieurement un canal dans
lequel la langue eft logée , & extérieurement un
autre canal nommé proprement Yauge.
Celui-ci doit être tel , qu’il puiffe admettre &
recevoir une portion de l'encolure, dans le moment
où l’animal eft déterminé à fe placer. S’il neft
point affez évidé , fi fupérieurement les deux branches
font trop rapprochées , fi elles ont trop de
volume & trop de rondeur aui angles de la mâchoire,
ce qui rend d’ailleurs la -g an a ch e carree*
la tête difforme & pefante ; il eft fort à craindre
que l’animal ne fe ramène point & porte conftam-
jnent au vent.
Il importe donc d’examiner attentivement la
conformation de cette partie, lorfque l’on achète
un cheval, & de rechercher encore dans le canal
extérieur, fi les glandes maxillaires & fublinguales
ne font point fenfibles au ta â , c’eft-à-dire, fi elles
font non appercevables ôt dans leur état naturel.
Lorfqu’elles fe manifeftent aux doigts » elles font
gorgées d’une lymphe épaiffie ; & félon qu’elles
font plus ou moins dures, plus ou moins greffes,
plus ou moins adhérentes ou mobiles, & que le
cheval eft plus ou moins âgé(, elles préfagent des
maladies plus ou moins dangereufes & plus ou
moins fiineftes.
Ganglion ; groffeur arrondie qui fe trouve
quelquefois fur le tendon du pied du cheval.
Garot (mal de); c’eft une tumeur ou ulcère qui
fe trouve fur la partie de ce nom.
Geneter un fer ; c’eft en courber les éponges
fur plat en contre-haut.
Glandé (cheval ) , eft celui dont les glandes de
deffous la ganache font enflées:
Gorgé ou Enflé ; on dit la jambe gorgée, le
boulet gorgé.
Gosier , partie du col du cheval. Quand on
ferre le gofier du cheval un moment avec la main,
cela le fait touffer ; & on peut alors juger par la
qualité de la tou x , ou par ce qu’il jetfë en touf-
fant par les nazeaux, s’il a la gourme, ou la morve,
: ou la poitrine affeétée.
Gouge , inllrument du maréchal-ferrant ; c’eft un
çifeau recourbé dans fa longueur & en forme de
gouttière, femi-cylindrique à fon extrémité.
Gourme ; e’eft un écoulement d’humeur qui fe
fait ordinairement par le nez dans les jeunes chevaux.
Goutte-sereine; maladie des yeux du cheval
produite par la paralyfie du netf optique.
Grappe ; maladie cutanée, que quelques auteurs
®nt confondue avec celle que nous nommons arêtes
queues de rat, & que d’autres ont imaginé, avec
raifon, être la même que nous connoiffons fous la
dénomination de peignes.
Gras fondure , maladie du cheval ; c’eft une
excrétion de mucofité ou de glaire que le cheval
tend par le fondement.
Guilledin ; terme qui dans notre langue fignifie
Proprement un cheval hongre anglois. Il a été fait
ûu mot gelding, ufité pour exprimer dans' la langue
angloife Yaêlion de châtrer ou de couper, & par le-
quel on défigne encore un cheval hongre, un cheval
c0upécuthorfe.
. Manche ( effort de la ) ; c’eft une diftenfion des
bres charnues, occaftonnée dans le cheval par un
mouvement violent.
! « erber ; c’eft appliquer fous le poitrail du che-
i Ÿal la racine d’ellébore, ou d’autres plantes matu-
*atlYes dans les maladies qui exigent ce remède.
Hernies; les chevaux font fujets à deux efpèces
de hernies, favoir, la ventrale & la crurale.
Hongre ; c’eft le cheval qu’on a privé des parties
nèceffaires à la génération, par une opération
qui confifte à lui ôter les tefticujes , & qui s’appelle
hongrer.
HYDROPISIE de poitrine ; maladie occaftonnée
par un amas d’eau qui féjourne dans la poitrine
du cheval. '
Jardon ou Jarde ; tumeur calleufe & dure qui
vient aux jambes de derrière du cheval, & qui eft
fituée au dehors du jarret, au lieu que l ’éparvin
vient en dédans.
• Les jardons eftropient le cheval lorfqu’on n’y
met pas le feu à propos. Ce mot fignifie aufli l’endroit
du cheval où cette maladie vient.
Jaunisse ; c’eft une maladie des chevaux , qui
eft fort approchante de la j^jiifie des hommes.
Cette maladie eft de deux^Hpèces, la jaune &
la noire.
La jaune eft, fuivant les maréchaux, une maladie
fort ordinaire, qui vient d’obftru&ions dans
le canal du fiel, ou dans les petits conduits qui y
àboutiffent : ces obftrü étions font occafionnées par
des. matières vifqueufes ou graveleufes que l’on
y trouve , ou par une plénitude ou une comprefîion
des vaiffeaux fanguins qui l’avoifinent, moyennant
quoi la matière qui devroit fe changer en fiel enfile
les veines , & eft portée dans toute la malle
du fang, ce qui le teint en jaune ; de forte que
les yeu x , le dedans des lèvres, & les autres parties
de la bouche, capables de faire voir cette couleur,
paroiffent toutes jaunes.
L’effet de cette maladie confifte à rendre un cheval
lâche, pefant, morne , aifément furmené par
le plus petit travail ou le moindre exercice, &c.
Ja v a r t ; c’eft une petite tumeur qui fe rèfoud
en apoftume ou bourbillon, & fe forme au paturon
fous le boulet, & quelquefois fous la corne :
le javart nerveux eft celui qui vient fur le nerf ;
& le javart encorné, celui qui vient fous la corne.
Il faut deflbler le plus fouvent un cheval qui a
un javart encorné, & lui couper le tendon.
Immobilité, maladie du cheval ; c’eft une forte
de ftupeur qui rend le cheval comme immobile &
fixe dans la pofition où on le met.
Indomptable , fe dit d’un cheval ou d’un autre
animal , q u i, quelques moyens qu’on emploie ,
refufe abfolument d’obéir à l’homme , & relie indompté.
11 eft rare qu’on ne vienne pas à bout d’un animal
, quelque féroce qu’il foit, par la privation du
fommeil & par le befoin.
Inflammation ; maladie ou, figne de maladie
dans le cheval.
Jointée, une jointée de fon, une jointée de froment
, une jointée d’orge ; c’eft autant qu’il peut
en tenir dans les deux mains lorfqu’elles font
jointes. Si l’on veut faire venir du corps à un cheval