
Les deux autres trappes doivent avoir tin pied de j
long , fur cinq à fix pouces de large. ?
Ces deux dernières trappes font percées d un ou I
deux trous , félon qu’ils font placés à droite ou à
gauche, par lefquels paffent les tiges de la bonde ou
foupape, & celles des autres robinets.
Il eft effentiel que cês trappes foient bien perpendiculaires
au deffus des robinets, afin que les trous
fe rencontrent jtifte au milieu ; pourquoi cet ouvrage
doit être concerté entre le menuifier & le
fondeur.
Les trappes de côté doivent entrer de toute leur
épaiffeur, qui eft d’environ un pouce, dans les bâtis
du fiège. ,
Quant à la trappe du milieu , elle doit affleurer le
deffus du fiège, ainfi que les deux autres ; mais par
devant, elle doit emporter avec elle toute la cy maife,
& conféquemment recouvrir la lunette.
La lunette placée au deffous de cette trape , doit
être affemblèe à bois de fil, & être percée d’un trou
rond , d’environ fept à huit pouces de diamètre. Elle
entre à feuillure, de la moitié de fon épaiffeur, dans
le gros bâtf. On a foin que ce bâti excède la lunette
de deux lignes au moins, afin que la trappe pofe fur
le bâti , & non fur la lunette.
Il eft une autre manière qui confifte à faire lever
la partie de deffus de ces lièges tout d’une feule
pièce fur la largeur, de forte que les poignées fe
trouvent cachées déffôüs.
Cette fécondé manière ne diffère de la première,
qu’en ce qu’elle oblige à pofer la cuvette de trois
à quatre pouces plus bas , afin que le deffus de
menuiferie ait allez d’épaiffeur pour contenir les
poignées.
fl faut avoir attention que ces fièges ne foient
pas engagés avec le relie de la menuiferie, afin que
fi l’on a quelque réparation à faire aux tuyaux ou à
la cuvette , on ne foit pas obligé de dépofer tout
l’ouvrage.
On doit même avoir foin de pratiquer des portes
aux deux côtés de la niche en forme d’armoire , afin
de donner la facilité de travailler aux tuyaux , lorf-
qu’il eft néceffaire.
Des bibliothèques,
Les armoires ou corps de bibliothèques font com-
pofées de bâtis fur ie devant , quelquefois de derrière
, d’affemblages de côtés & de montans, enfin
de tablettes & de fonds.
Les devantures des bibliothèques peuvent être
très-riches, mais il faut toujours éviter d’y mettre
des cintres dans les traverïes , leurs contours ne
pouvant que produire un mauvais effet avec les
livres , qui préfentent toujours des lignes parallèles
horizontales, qui pour lors feroient interrompues
par les cintres.
Les parties de chaque café ou divifion des bibliothèques
, doivent être ornées d’un chambranle ou
d’une moulure fur l’arête des champs.
Ces champs & ces chambranles ne doivént pas I
être trop larges, & il faut éviter les pilaftres, parce I
qu’ils tiennent trop de place , à moins que l’on ne I
veuille faire ouvrir ces pilaftres en forme d’ar- I
moires , pour y ferrer certains livres ou des ma- I
nufcrits. I
Il y a des bibliothèques dont les devantures font I
fermées avec des portes , lefquelles ne font que des I
bâtis ornés de moulures , dans lefquels , au lieu de I
panneaux , on met des treillis de fer de laiton, pour I
empêcher qu’on ne touche aux livres.-
Il y a plufieurs manières de décorer les grandes I
bibliothèques ; la première, de faire deux corps l’un I
fur l’autre , féparés par une corniche qui fert de trot- I
toir pour atteindre au fécond corps, comme à la bibliothèque
du roi à Paris.
La fécondé manière eft de les faire d’un feul &
même corps , de la hauteur de la pièce ; mais on ne
peut alors atteindre aux tablettes élevées, que par
le moyen d’une échelle.
La troifième manière eft de divifer le corps de
bibliothèque en deux parties , fur la hauteur, dont |
la partie du bas eft en forme d’appui faillant, fut j
lequel on peut monter pour atteindre à tous les
rayons delà bibliothèque ; mais la grande faillie que
l’on eft obligé de donner à ces appuis, rétrécit beau-
coup une pièce, & fait même un affez mauvais
effet.
Il ne faut pas faire joindre les corps dans les angles
, fur-tout lorsqu’on eft borné par la place. Il
eft affez ordinaire d’y pratiquer un pilaftre ouvrant
en tour creufe, afin de profiter de l’angle qui relie
entre ces corps.
On a coutume de terminer le deffus des biblio-1
théques par une corniche de menuiferie , ou par j
la corniche même du plafond , laquelle doit être
d’une grandeur & d’une richeffe relatives acellesde
ces bibliothèques.
Il y a des bibliothèques où l’on fait porter les tablettes
& les montans contre le mur , mais il vaut
mieux fans doute y mettre des planches unies, ou
des affemblages à panneaux arrafés, pour garantir
les livres de la pouffière & de l’humidité.
Les tablettes feront ornées d’une moulure fur
l’arête, & cette moulure excédera de toute fa faillie
les derrières des chambranles ou des bâtis.
La diftribution des tablettes doit fe faire relativement
à la grandeur & à la forme des livres qu elles
reçoivent.
On diftingue quatre efpèces de livres , favoir, les
i/î-folio qui ont dix-huift pouces , fur douze au plus;
& quatorze poiîces, fur huit & demi au moins.
Les in-40. qui ont douze pouces,, fur huit au plllS>
& neuf pouces & demi, fur fept & demi au moins*
Les in-8°. qui ont huit pouces, fur fix au plus)
& fept pouces & demi, fur cinq au moins.
Les in- 12 qui ont fix pouces & demi ,♦ fur trois
pouces neuf lignes au plus ; & fix pouces , fur trois
ï ponces trois lignes au moins.
( y°yeK. ^article librairie, tome I I Ï , part. 2 , pag.
de ce di&ionnaire ).
Il y a différentes manières de pofer les tablettes,
fav.oir : . •
i°. Celle de les pofer fur des taffeaux.
2,0. Celle de les affembler à tenons & mortaifes
dans les côtés &les montans.
30. Celle de les pofer fur des taffeaux avec des
crémaillères ou cremaillèes, en terme d’ouvriers ; ce
qui donne la facilité de hauffer ou baiffer les tablettes.
Les crémaillères fe font ordinairement avec du
j bois de hêtre ; elles doivent avoir depuis fix lignes
| jufqu’à un pouce d’épaiffeur , fur douze à dix-huit
| lignes de largeur, afin de pouvoir y tailler des dents,
[ pour recevoir le bout des taffeaux.
Ces dents doivent avoir cinq lignes de profondeur,
fur fept lignes de hauteur aux plus petites crémaillères
, & fept lignes de profondeur, fur environ
dix lignes aux plus grandes.
Pour donner plus de folidité aux dents des crémaillères
, on laiffe environ une ou deux lignes de
bois plein à leurs extrémités.
On pôurroit auffi leur donner de la force, en les
I taillant en doucine.
On fai: les crémaillères de deux manières ; la première
eft de les corroyer par tringles , de la largeur
j & de l’épaffeur néctflaires , puis d’y faire les dents,
len donnant à chacune un coup de fcie pour la partie I horizontale de chaque dent, & en abattant le refte
[ avec le cifeau.
I La fécondé manière eft de prendre des planches
[de toute leur largeur , mifes d’une épaiffeur égale
I à la largeur des crémaillères qu’on veut faire ; en-
Bfuite ,à la hauteur de chaque dent, donner un coup
[de fcie à travers la planche, à la profondeur des
[dents; après quoi on hache toutes les dents , & on
[les recale à bois de travers , avec une efpèce de
[bouvet ou guillaume en pente. Quand les dents
[font ainfi taillées au travers des planches, on refend
rces dernières à l’épaiffeur de chaque crémaillère, ce
[qui demande beaucoup d’attention.
[ Les crémaillères s’attachent avec des vis fur les cô-
|tès & fur les montans des bibliothèques. On a foin
[ d’enterrer les têtes des vis à celles du devant.
[ Lorfque les tablettes des bibliothèques font d’une
[certaine longueur, on les foutient d’efpace en ef-
I pace par des montans , qui peuvent être recouverts
■ par de faux dofferets de livres , qui s’appliquent
I deffus.
I _ L’épaiffeur des tablettes varie depuis un pouce
[ jufqu’à deux , félon qu’elles ont plus ou moins de
I portée.
[ On termine ordinairement le bas des bibliothé-
Iques par une plinthe au-deffus de laquelle on fait
I affleurer le fond de la bibliothèque. Ce fond doit
| “tre affemblé à tenons & mortaifes , avec les côtés
| & les montans.
! Si les travées de bibliothèques font d’une certaine
largeur, on doit mettre des lambourdes à ces
fonds, pour les empêcher de fe tourmenter.
Cabinets de curiofitc.
Dans ces cabinets, où l’on raffemble divers objets
de curiofité , des modèles en petit de machines ,
des collerions d’hiftoire naturelle, &c. on met ordinairement
de grands corps d’armoires fermées de
portes , dans lefquelles on pofe des glaces au lieu
de panneaux, ou Amplement des panneaux en fil
de laiton..
Ces faces d’armoires font communément en deux
corps ; favoir, un à la hauteur d’appui, lequel fait
avant-corps de fix à huit pouces , & l ’autre qui
monte de toute fa hauteur.
Ces appuis peuvent être difpofés en corps de tiroirs,
de 3 à 4 pieds de hauteur çhacun, fur 1$
pouces à deux pieds de largeur & de profondeur.
On fait des divifions en forme de caffetins , pour
y placer féparément les chofes de différentes efpèces.
Ces caffetins ne font pas attachés aux tiroirs»
mais ils y entrent jufte.
Quelquefois on fait l’appui faillant de quinze à
dix-huit pouces, & on le couvre par des châffis v itrés
, lefquels répondent aux portes des armoires du
deffus , & font en pente , pour y placer les objets
en évidence.
Le dedans des armoires eft garni de tablettes, qu’on
fait porter fur des crémaillères , afin de pouvoir les
hauffer ou baiffer à volonté.
Menuiferie cCèglife.
Les compartimens des lambris qui font deffus les
ftalles d’un choeur, peuvent être traitées de différentes
façons.
Ou l’on donne aux panneaux la même largeur
des ftalles ; ou l’on fait occuper à chaque panneau
la largeur de deux ftalles, & aux pilaftres une feule ;
ou l’on met les pilaftres d’ordre d’architeélure entre
chaque panneau; de forte qu’un panneau & un
pilaftre 11’occupent fjue la largeur de deux ftalles.
Les lambris des choeurs d’églife font ordinaire?
ment couronnés d’une corniche de menuiferie , la*
quelle fe fait en vouffure.
Les jlalles font nommées hautes ou baffes, feloij
qu’elles font placées au deffus les unes des autres. La
; hauteur la plus ordinaire des ftalles eft de trois pieds
trois pouces du nu du plancher jufqu’au deffus de
l’appui. La hauteur du fiége doit être de feize pouces
& demi au plus ; lorfqu’il eft baiffé, & de vingt-fix
pouces lorfqu’il eft relevé.
La largeur des ftalles doit être , en la prenant du
milieu de chaque muf au , de vingt-deux pouces au
moins, & de vingt-cinq au plus.
On entend par muf au, la partie Taillante des
ftalles , laquelle eft arrondie par le bout.
Les appuis, ainfi que les mufeaux , doivent avoir
trois pouces d’épaiffeur ; & quant à leur largeur , fj
c’eft des hautes ftalles | on leur donnera cinq pouces
P p p p ij