
hauteur des mailles , prife du deflus de chaque
latte ou échalas horizontal. Un échalas ainfi divisé
fe nomme échalas de marque.
On fait la même opération pour la largeur des
mailles ; on en trace pareillement la divifion fur
un échalas , qu’on nomme latte de marque.
Il fuffit de déterminer les diftances des mailles
du dedans au dehors des bois, en obfervant que
les divifions fe trouvent à droite en regardant
l ’ouvrage pour les lattes de marque, & en deflus
pour les échalas de marque.
Au haut de l’échalas de la marque, & au nu
de la première ou fécondé divifion , eft placé un
crochet de fer qui fert à retenir l’échalas de marque
fur la première ou fécondé latte qu’on commence
par pofer de niveau , afin de régler &
dreffer toutes les autres lattes.
La divifion tant de hauteur que de largeur
des mailles étant faite , on trace lur le mur des
lignes de niveau à deux ou trois pieds les uns
des autres, en commençant au deflous de la fécondé
latte du haut du treillage ; & fous ces lignes
on pofe des crochets de diftance en diftance,
pareillement de deux à trois pieds les uns des
autres ; lefquels crochets reçoivent des lattes ,
& par ce moyen entretiennent tout le treillage
dans une fituation droite & fiable.
Ces crochets ne font ordinairement que de
fimples clous à crochets à pointes , qu’on enfonce
dans le mur, à mefure que l’ouvrage avance, fe
contentant d’arrêter de niveau la première ou la
fécondé latte du haut.
Dans les angles des murs , il faut que les
crochets foient placés vers la fécondé maille. Il
fuffit qu’en général ceux du bas foient placés à
deux ou trois j>ieds de terre au defîiis des par-
pins de la muraille, fuppofé qu’il y en ait, parce
que l’extrémité inférieure des éfihalas eft enfoncée
dans la terre de trois à quatre pouces, du moins
pour l’ordinaire.
Les crochets pofés , on y attache des lattes,
après quoi on trace les divifions de largeur fur
celle du haut, & on attache de diftance en diftance
, comme de trois pieds en trois pieds, des
échalas qu’on a foin de pofer bien d'aplomb.
Enfuit e on achève de pofer toutes les autres
lattes , c’eft-à-dire, les pièces horizontales ; lef-
quelles, dans tous les cas , doivent paffer derrière
les échalas ou montans.
En pofant les lattes, on fait ufage de l’écha-
las de marque qu’on accroche fur la latte du
haut , laquelle étant bien drefîee , règle toutes
les autres qu’on arrête avec les échalas , félon
que les divifions l’indiquent.
également 9 d’après les premiers échalas qui ont
été pofés bien droits.
On fait les échalas d’une feule pièce , du moins
quand la hauteur, du treillage le permet.
Quant aux lattes, on les ralonge par des ha-
billures, en obfervant de faire des joints en liai-
fon, c’eft-à-dire, alternativement oppofés les uns
aux autres.
Quand toutes les lattes font pofées, on place
les autres échalas qu’on arrête d’abord du haut
aux divifions qui ont été tracées fur la première
ou la fécondé table ; après quoi on achève de
les coudre avec les lattes, en faifant ufage de la j
latte de marque pour les dreffer & les çfpaçer |
Avant de pofer. les, treillages d’efpalïer, il eft
bon de faire crépir les murs qui doivent les fup-
porter , afin qu’ils amaffent moins d’ordures 8c
moins d’humidité. '
Les treillages d’efpaliers fe pofent ordinàire-
ment en blanc, c’eft-à-dire, fans être peints.
Les treillages de paliJJ'ades fe conftruifent à peu
près de la même manière , excepté qu’on les
appuie fur des poteaux de bois ou fur des bâtis
de fer. La première manière eft la plus ufitée & la
moins coûteufe ; mais elle produit un mauvais
effet, en ce que les poteaux qui ne peuvent avoir
moins de trois pouces de gros, bouchent & interceptent
les mailles.
Les poteaux employés dans les treillages de
paliffades, font en rondins ou équarris & corroyés
fur toutes les faces ; les premiers ne font guère
admis que dans les jardins potagers de peu de
çonféquence, & à la campagne. wî
Les féconds font plus propres, fans l’être autant
que les bâtis de fer. _ ^
Les poteaux doivent être dé bois de chene, 8c
le bout inférieur qui entre dans la terre à dix-
huit pouces ou deux pieds, doit être aminci on
le brûle pour qu’il réfifte plus long-temps à 1 humidité.
L’autre bout eft abattu fur les arêtes, afin
qu’il foit moins fujet à fe fendre.
Dans les treillages d’appui, il fout que les poteaux
ne foient pas plus éloignés l’un de l’autre
que de cinq à fix pieds tout au plus, ; & il eft
d’ordinaire d’en placer un à chaque angle, foit
faillant ou rentrant. Dans les intervalles, il faut
que l’échalas fe trouve au milieu du poteau.
Les poteaux. étant tous plantés à leur place,
on y conftruit le treillage , ce qui eft d’autant
plus facile, qu’il ne s’agit que d’attacher la première
latte du haut bien-droite & de niveau ou
en fuivant la pente du terrain, & ainfi des au-,
très par le moyen d’un échalas de marque à 1 ordinaire.
On attache chaque latte avec un clou ou une
forte pointe, après quoi on pofe les échalas.
Les échalas des treillages d’appui affleurent le
deflus de la première latte du haut , & les po*
i teaux débordent cette dernière de trois à quatre
lignes, ce qui eft fufflfant.
Quand le* bâtis de treillage font en fer , on
foit les pièces des angles & celles du couronnement
d’une groffeur égale à l’épaiffeur des lattes
& des échalas pris enfemble.
Quant aux montans qui font placés de eu *
tance en diftance, il faut qu’ils foient d’une largeur
à peu près femblable à celle des échalas.
Aux angles faillans , le bout des lattes vient
battre contre le montant de fer avec lequel on
l’arrête au moyen des noeuds de fil de fer.
Le haut & le bas de ces treillages fe termine
par une latte fur laquelle on attache les échalas
, & la latte elle-même , avec les fommiers
ou traverfes des bâtis de fer.
Les bâtis des treillages faits en fe r , font portés
fur un maflif de maçonnerie , du moins à
l’endroit des principales pièces ou montans , &
ils font retenus derrière avec des arcs - boutans
qui en empêchent le dévers.
Les bandes ou bordures de parterre qui fe placent
dans plufieurs jardins au lieu de bordures
de plantes, font formées par des planches de bois
d’un pouce ou d’un pouce & demi d’épaiffeur.
Une des arêtes de ces planches eft mife d’épaiffeur
, & on y_pouffe un demi - rond entre deux
carrés.
Les bordures s’affemblent d’onglet à tous lés
angles , fur la largeur d’un à deux pouces ; &
on fait des queues d’aronde dans le relie de la
largeur de la planche.
Ori enterre les bordures de manière qu’elles
ne failliffent que de trois à quatre pouces , ou
cinq pouces fout au plus ; & pour qu’elles tiennent
plus folidement , on les appuie contre de
petits pieux de bois qu’on fait entrer à force en
terre.
Gès petits pieux fe nomment racinaux. On en
met à tous les angles des bordures, & de trois
eu trois pieds dans la longueur de ces dernières.
Les bordures cintrées peuvent être moins larges
que les droites , parce que leur courbure leur
donne naturellement de l’affiette , & qu’elles font
moins en danger d’être renverfées par la pouffée
des terres.
Quand les berceaux & autres ouvrages de treil-
lages fimples ne font pas fupportés par des bâtis
de fe r , on les appuie fur des poteaux plantés en
terre & placés à tous leurs angles, comme aux
treillages d’appui. Quelquefois on y affemble par
le haut des fablières.ou impoftes, qui en terminent
les parties verticales, & reçoivent la voûte
dont on forme les principales cerces avec de gros
cerceaux de cuves qu’on équarrit à cet effet, &
qui donnent un cintre plus régulier que ne font les
échalas, qu’on ne peut faire ployer qu’en y faifant
des navrures de diftance en diftance , du
moins quand les cercles font d’un petit diamètre.
Pour la conftruâion des voûtes des berceaux,
©n commence par pofer les principales cerces ,
fuppofé qu’elles ne foient point faites en fe r , &
on les arrête avec la latte ou entretoife la plus
prochaine du milieu de la voûte.
La divifion des autres lattes étant donnée par
celle des cintres de facé , on les pofe toutes &
on les arrête à mefure avec les premières cerces.
Cela fait* on achève l’ouvrage, en y ajoutant les
autres cerces, foit en deflous ou en deflus.
Du treillage compojl & d'ornement. ”
Le treillage compofé eft c elui dans la conftruélion
duquel on fait ufage de bâtis de menuiferie,
corroyés & affemblés.
Les affémblagés de ces bâtis font de deux efpèces;
favoir , ceux qui fervent à ralonger les bois, &
ceux qui fervent à en lie r les différentes parties.
Les premiers font con ftruits en traits de Jupiter ,
atixquels, pour leur donner plus de force , on fait
le joint de biais fur l’épaiffeur.
Les joints ne doivent pas être collés ; c’eft pourquoi
il eft bon de faire leurs coupes en angles
rentrans du côté du plein bois, c’eft-à-dire du
côté qui porte la rainure.
Il eft bon de faire ces rainures peu profondes ,
afin de procurer à leurs jours plus de réfiftance.
Le bois de bout ne fe retirant point, ou très peur,
il fuffit que les languettes foient faites bien juftes
fans être longues.
Les autres affemblages font les tenons, les
mortaifes & les entailles.
Les entailles font fur-tout préférables dans le
cas ou deux pièces fe croifent. Ces entailles fe
clouent ordinairement, ou du moins les pièces entaillées
, mais cela eft peu folide. C ’eft pourquoi
lorfque les pièces font un peu fortes , on fait très-
bien d’y mettre un boulon qui paffe au travers
de leur épaiffeur, & qu’on arrête par derrière
avec des écrous.
Quand les bâtis deviennent abfolumenttrop petits*
leurs affemblages, quels qu’ils foient, ne peuvent
pas être folides ; alors au lieu de les,faire en bois*
il faut les conftruire en fer.
Quant à la forme des bâtis des treillages , elle
eft déterminée par la forme totale & la décoration
de l’ouvrage , en faifant toutefois attention’
à i’efpèce de treillage dont ces bâtis doivent être
remplis.
Ces rempliffages font de deux fortes; favoir'
ceux qui font faits avec des échalas & ceux qui
font faits avec des lattes de frifages.
Pàfljf le premier cas, les rempliffages entrent à
feuillures par derrière les bâtis,.fur lefquels on
les attache avec des pointes.' Il faut que les feuillures
de traverfes tant du haut que du bas foient
plus profondes fur i’épaiffeur , que celle des bat-
tans , de- Fépaiüèur des échalas , afin que l’extrémité
des lattes porte fur les battans , comme
celle des échalas porte fur les traverfes.
Il y a des parties de treillages,comme des focles
où l’on ne met pas des moulures fur l’arête, &
•où l’on foit affleurer les échalas avec le devant de
l’ouvrage ; dans ce cas , on foit des feuillures
au derrière des battans feulement, pour appuyer
l’extrémité dés lattes 'qu’on y attache à 'l ’ordinaire.