
fêparable de cette é ru ption , & qui ne doit être J
attribuée qu’à l’irritation des fibres nerveufes.
U n exercice outré, un régime échauffant, fuf-
citent la rarefcence du fang & des humeurs : trop
de repos , en provoque l’épaifliffement ; la transpiration
interceptée par une craffe abondante qui
bouche les pores ,■ donne lieu au Séjour de la matière
perfpirable, & même au reflux dans la.maffe,
qui peut en être plus ou moins pervertie ; & toutes
ces caufes différentes font fouvent le principe &
la fource des ébullitions.
O n y remédie par la faign é e, par une diète
humeéïante & rafraîchiffante, par les lavemens,
par des bains ; il ne s’agit que de calmer l’agitation
défordonnée des humeurs, de diminuer leur mouvement
inteftin , de corriger l’acrimonie des fucs
lymphatiques, de les dé la y er ; & bientôt les fluides
qui occafionnoient les engorgemens reprenant
co u r s , ou s’évacuant en partie par la tranfpiration,
toutes les humeurs dont il s’agit s’évanouiront*
ErêJipUe.
L'éréjzpèle eft une maladie cutanée. Rien ne
prouve plus évidemment l’uniformité de la marche
& des opérations de la nature dans les hommes
dans les animaux, que les maladies auxquelles
les uns & les autres font fujéts : les mêmes troubles
, les mêmes dérangemens fuppofent néceffai-
rement en eux un même o rd re , une même économie
; & quoique quelques unes des parties qui
en conftituent le corps, nous paroiffent effentiel-
lement diffemblables, pour peu qu’on pénètre les
raifons de ces v a rié té s, on n’en eft que plus fenfi-
blement convaincu que ces différences apparentes,
ces voies particulières qu’il femble que cette mère
commune s’eft tra cé es, ne fervent qu’à la rapprocher
plus intimement des lois générales qu’elle s’eft
prefcrites.
Qu and on eonfidère dans l’animal Téréfipèle
par fes caufes externes & internes, & quand on
en envifage le g én ie, le caraéfère , les fuites &
le traitement, on ne fauroit fe déguifer les rapports
qui lient & qui unifient la médecine & l’art
vétérinaire. Cette maladie, qui tient & participe
aufli quelquefois des autres tumeurs génériques ,
c’eft-à-dire du phelgmon, de l’oedème & du skirrhe,
peut être en effet dans le cheval effentielle ou fym-
ptomatique ; elle peut être également produite
conféquemment à l’acrimonie & à l’épaifliffement
cfes humeurs , ou conféquemment à un air trop
chaud ou trop froid ; à des alimens échauffans,
tels que l’avoine prife ou donnée en trop grande
quantité ; à des exercices outrés , à un repos
immodéré , à des compreffions faites fur les parties
extérieures , à l’irritation des fibres du tégument
enfuite d’une écorchure, d ’une brûlure, du
long féjour de la craffe fur la peau , & c .
Les figues en font encore les mêmes, puifqu’elle
s’annonce fouvent > fur-tout lorfqu’elle occupe la
tête du c h e v a l, par la f iè v r e , pàr le dégoût, par
une forte de ftupeur & d’abattement, & toujours
& en quelque lieu qu’elle ait établi fon ftège , par
la tenfion , la douleur , la grande chaleur, le gonflement
& la rougeur de la partie ; fymptôme
à la vérité , qu’on n’apperçoit pas dans tous les
chevaux , mais qui n’exifte pas moins, & que j’ai
fort aifément diftingué dans ceux dont la robe eft
c la ire , & dont le poil eft très-fin.
Cette tumeur fixée fur les jambes de l’animal,
en gêne plus Ou moins les mouvemens, félon fon
plus ou moins d’étendue ; elle eft pareillement
moins formidable en lui que l’éréfipèle de la face
& de la t ê te , que quelques maréchaux ont prife
pour ce fameux mal de tête de contagion fuppofé
par une foule d’auteurs anciens & modernes, &
fur les caufes & la cure duquel ils- ne nous ont
rien préfenté d’utile & de vrai.
Q u o i qu’il en fo i t , les indications curatives qui
font offertes au maréchal, ne diffèrent point de
celles qui doivent guider le médecin. Les faignées ,
plus ou moins répétées, félon le b e fo in , détendront
les fibres cutanées, défobftrueront, videront
les v a iffe au x, appaiferont la fougue du fang , faciliteront
fon cou rs , & préviendront les reflux qui
pourroient fe faire.
Ces éffets feront aidés par des lavemens émoi-
liens , par des décodions des plantes émollientes,
données en b oiffon, & mêlées avec l’eau blanche.
Lorfque les fymptomes les plus violens fe feront
évanouis par cette v o ie , on purgera l’animal ; &
quand on préfumera que les filtres deftinés à donner
iffue aux humeurs v ic ié e s , ont acquis une fouplefle
capable d’affurer l à liberté d e leur for tie, on pref-
crira de légers' d ia p h o n iq u e s , tels que le gayac
& la racine des autres bois mife en pou dre, donnée j
à la dofe d ’une once dans du fon ; o u , fi l’on veut, j
on huméélera cet aliment avec une forte décoftion
i de ces mêmes bois , dans laquelle on fera infufer
une once de crocus metallorum. -
Qu ant aux topiques & aux remèdes externes,
les cataplafmes émolliens, ou des cataplafmes ano-
d y n s , feront employés pour éteindre la chaleur;
adoucir la cuiffon & relâcher la peau , dont l’épiderme
fe fépare quelquefois en forme de veffie
ou en forme d’éçailles farineufes : ce qui follicite
& précipite la chute des bois.
On fe fervira enfuite de l’eau de fleur de foréau
, dans laquelle on fera diffoudre du fel^ &
Saturne ; on l’aiguifera avec qiielques gouttes d’ef-
pric-de-vin camphré, & on en baffinera fréquemment
la partie, pour réfoudre enfin l'humeur arret
é e , & pour faciliter la tranfpiration; & par *e
fecours de tous ces remèdes réunis, l’animal, parviendra
à une guérifon entière & parfaite.
Goutte-Sereine,
L a goutte-fereine ne fe diftingué, dans le cheval
que par fa marche, car il n’y voit poin t, quoiqu1
ait les yeux très-beaux. Il lève les pieds très - haut,
foit au pa s, fçit au trot ; il porte fes oreilles l’une
en avant , l’autre en arrière alternativement, &
fouvent toutes les deux en avant. C e mal'n ’eft
point incurable : il vient de la paralyfie du nerf
optique.
Emphyfinie ou Bourfoufflure.
Il arrive quelquefois aux chevaux un gonflement
qu’on appelle emphyfime ou bourfoufflure,
qui tantôt occupe la p o itrin e, tantôt le col , &
tantôt les épaules, & c . il occupe m êm e, mais plus
rarement, toute l’habitude du-corps.
On reconnoît l’emphyfème à plufieurs fignes ;
i°. fl on porte les doigts fur la bourfoufflure, ils
n’yiaiffent point d’impreflion, comme dans l’oedème;
2.0. on entend l’air réfonner dans le tiffu cellulaire;
30. en comprimant, on chaffe l’air d’un
endroit, lequel fe porte dans un autre; 40. il n’y
a ni chaleur ni douleur.
Cette maladie n’eft point dangereufe par elle-
même elle ne peut l’être qu’autant que la caufe
qui l’a produite eft elle - même dangereufe , telle
qu’une plaie profonde qui auroit attaqué quelques
parties effentielles à la vie de l’animal. Il eft rare
qu’elle dure au-delà de huit jours.
La curation confifte à faire des ouvertures à la
peau dans differens endroits , ce qui donne une
iffue très-prompte à l’air.
Les chevaux ferrés des épaules font fujets à une
I inflammation accompagnée de beaucoup de ger-
j çure: elle paroît en deflous du poitrail & au dedans
de 1 avant-bras ; ce que l’on appelle frayé aux ars.
! maladie, qui fait écarter le ch e v al, vient à
I la fuite d’un long exercice.
La guérifon de ce mal n’eft pas difficile : elle
| confifte à bafliner fouvent cette partie avec des
décodions émollientes ; & fi c’eft en é t é , à en-
i v°yer le cheval à l’eàu.
Crampe.
La crampe eft une roideur au jarret qui empêche
le cheval de fléchir la jambe : ce qui vient d’un
arrêt de la_ circulation du fang qui comprime les
foets nerveux.
H faut friâionner. l’étendue de la jambe avec une
Droite rude & à rebrouffe-poil.
On appelle arrête un endroit dont le poil eft
0nibé , où il. n’en revient p lu s , & fur lequel on
remarque une efpèce de corne farineufe. Il n’y a
point de remède qui faffe renaître le poil.
Avalure.
L avalure eft la féparation de la corne d’avec la
peau à la couronne ; ce mal peut o coiper toute
l’étendue de la cou ronne, il a pour caufe le pus
qui a féjourné entre la chair cannelée & la muraille
, à la fuite d’une encloure , & qui a fufé
jufqu’à la couronne , & détaché la peau de la
partie fupérieure de la muraille.
avalure ne fait boiter le cheval que lorfqu’elle
eft récente ; il n’en boite jamais lorfqu’eHe eft
defcenduë ; il faut mette fur l’avalure une tenté
imbibée d ’effence de térébenthine , un pluma-
c e a u , & c .
La Fourmïllière.
La fourmïllière eft un vide qui fe fait entre la
chair cannelée & la muraille, & qui règne ordinairement
depuis la couronne jufqu’en bas : les
caufes de cette maladie fo n t , un coup fur la muraille
, une altération du fa b o t , un defféchement
de cette partie occafionné par un fer chaud : une
fourbure peut encore la produire : il faut ouvrir
la muraille à la partie antérieure , & introduire
dans l’ouverture des tentes chargées de térébenthine.
Maladie pédiculaire.
Les poux ou maladie pédiculaire eft très - com*--
in u n e , & fait fouvent maigrir les chevaux ; les
vieux y font plus fujets que les jeunes : la peau
eft pour l’ordinaire dure , tendue ; les poils font
hériffés & femés c la ir ; on voit des chevaux tout
couverts de pous.
Le remède le plus efficace feroit de faire des
fri&ions mercurielles, mais elles ne font pas fans
danger ; c ’eft pourquoi on emploie avec fuccès
une infufion de tabac dans de l’éau-de-vie, & on^
en lave le cheval.
Il eft rare que les chevaux aient des poux fans
avoir en même 'temps des dartres farineufes ou la
gale.
O p e r a t i o n s .
Saignée,
Les endroits où l’on doit faigner le cheval fon t
au c o l , aux a r s , au plat de la cuiffe : l’on peut
encore tirer du fang de la q u eu e , en y coupant
une partie tuméfiée que l’on voudra dégorge r, en
la fcarifiant.
On appelle flamme l’inftrument avec lequel ou
faigne ; il y a des flammes à reffort avec lefquelles
on faigne plus sûrement & plus facilement , on
donne du fer autant qu’il eft néceffaire : je crois
même qu’il eft indifpenfable de faire ufage de ce t
inftrument lorfqu’on veut faigner aux a r s, & principalement
au plat de la cuiffe.
On peut faigner au col avec ou fans ligature 5
fi l’on fe fert d’une ligature , elle doit paffer par
deffus le col , ie plus près du poitrail qu’il fe
pQurra.
O n fera tenir la tête du cheval un peu é le v é e ,