
Ii fit «ne prodigieufe fortune avec cet infiniment,
dont il jouoit bien.
Quinze ou vingt ans après, on réduifit le violoncelle
à quatre cordes , en lui ôtant fa chanterelle'
re.
Voici les proportions Hu violoncelle prifes fur
irai modèle de Stradivarius.
Hauteur des ècliffes toutes finies fur le manche.
En bas, cinq pouces moins un quart.
En haut, quatre pouces & demi. r
Hauteur^ des voûtes, fond & table.
Le fond doit avoir treize lignes de voûte, toute
finie.
La table quinze lignes, toute finie.
Pofition des ouïes•
Diftance du bord de la table en haut, au point
fixe de la pofition du chevalet, quatorze pouces
huit lignes.
Partie du manche.
Le manche doit avoir dix pouces deux lignes
de longueur, tout pofé.
L’excédent du manche au.deffus de la table, neuf
lignes. -
Longueur & largeur.de la toucke.
La longueur de la touche doit être de dix-neuf
pouces.
La largeur en haut doit être de quatorze lignes,
en bas deux pouces un quart.
La hauteur du chevalet doit fe prendre fur Pinf-
trument. Elle n’eft pas fixe. C’eft fuivant la qualité
du bois qu’on doit la fixer.
Suivant un principe raifonné , les épaiffeurs qu’on
adopte d’après le jugement qu’on a fait de la qualité
du bois , doivent être divifées en quatre
parties.
Le haut, le bas & le milieu, doivent être divifés
en deux parties; le côté de l’ame plus épais que
le côté de la barre ; lé bas de l’inftrument plus
épais que le haut, attendu que la table pofe fur
l’inftrument : fi elle étoit également épaifTe en haut
qu’en bas , la partie du haut étant moins large
que celle du bas, la partie du haut feroit roide
& l e bas trop élaftique ; ce qui feroit une inégalité
très-contraire a la bonté de l’infirument.
Il feroit à defirer que chaque luthier voulût
bien n’avoir que les mêmes proportions; les pro-
fefîeurs & leurs élèves trouveroient moins de difficultés
à jouer de cet infiniment.
Un article effentiel, c’eft le choix des cordes;
trop groffes, elles ne vibrent point, affourdiffent
l’inftrument, & à la longue leurs tenfions &. leurs
poids affaiffent la table fupérieure ; trop fines ^ on
ne peut rendre que des fons aigus, & on ne peut
éviter un raclement perpétuel.
Pour obvier à ces deux inconvéniens , ii faut
une monture entre le fort & le foible.
Les vraies cordes font celles de Naples, claires
tranfparentes , fans noeuds dans leur longueur ,
bien proportionnées l’une pour l’autre, à caufe de
la juftefîe des quintes & oâaves , d’où dépend
tout.
L’accord eft de quinte en quinte la , r e ,fo l, ut,
que l’on appelle vulgairement chanterelle , fécondé,
troifième, bourdon.
Le tempérament de l ’accord ne doit jamais être
forcé par les quintes. Le rapport des o&aves en
fait preuve. On ne fauroit trop s’y appliquer pour
la parfaite jufteffe.
Pofition de la main gauche.
Elle doit être pofée à trois doigts de diftance
du fillet, la main très-ouverte, les quatre doigts
très-arrondis de la première phalange, afin d’ attaquer
la corde , toutefois fans force ni roideur
ce qui s’appelle le tait. On ne fauroit trop ob-
ferver que c’eft une partie efifentielle pour bien
jouer de l’inftrument.
Il faut que cette main foit libre dans la rondeur
du manche, afin que les mouvemens des déman-
chemens ne foient ni altérés ni retardés, obfer-
vant que le pouce doit fuivre & être pofé vis-à-
vis le deuxième doigt ; ce qui forme une marche
naturelle pour defcendre & monter librement fur
le manche.
Pofition de la main droite.
L’archet eft la partie la plus difficile à acquérir
, tant pour l’articulation, l’enfemble des deux
mains, les divifions pour les différentes articulations,
que Texpreffion des fons.
La façon de tenir l’archet eft de pofer la main
fur la baguette au deftùs de la hauffe, obfervant
que le premier doigt foit alongé & plié fur cette
baguette, le pouce vis-à-vis le fécond doigt, fans
l’appuyer, pour éviter la roideur, n’oubliant jamais
d’obferver que le poignet en pouffant doit
être élevé, & en tirant creufé.
La difficulté de l’articulation eft l’enfemble des
deux mains ; c’eft à quoi on ne peut trop s’exercer.
( EJfai fur la Mufique. )
Sourdine de Violon.
La fourdine eft une forte de violon qui n’a
qu’une table , lequel fait très-peu de bruit, d’où
lui vient fon nom. Voyez figi 4 , pl. XIII. des
Infirumens de Mufique , tome I I I des gravures.
Sourdine.
On donne encore lemom de fourdine à la petite
plaque d’argent, de cuivre, d’ivoire, ou de bois,
qu’on applique au chevalet d’un inftruinent à cordes
, pour éteindre le fon.
La fourdine en affoibliffant les fons , change
leur timbre , & leur donne un cara&ère extrêmement
attendriffant & trifte. Les muficiens fran-
çois qui penfent qu’un jeu doux produit le même
effet que'la fourdine, & qui n’aiment pas l’embarras
de la placer & déplacer , ne s’en fervent
point; mais on en fait ufage avec un grand effet
dans tous les orcheftres d’Italie , & on trouve
fou vent le mot fordini écrit dans les fymphonies.
Il y a des fourdines auffi pour les cors-de-chaffe,
pour le clavecin.
Violon des Chinois. '
Les Chinois ont auffi des violons : ils font de
deux fortes, à trois & à fept cordes. L’on prétend
que ce dernier, touché par une main habile,
eft affez agréable. Les cordes des Chinois font
plus fouvent de foie que de boyaux.
Violon des Siamois.
Tro, c’eft une efpèce de violon à trois cordes ,
dont fe fervent les Siamois ; il paroît que c’eft le
même que celui des Chinois.
Accordo, ou Amphicordum, ou Lyre barberine.
C ’eft un infiniment inventé par Jean Doni, dont
on fait quelquefois ufage en Italie. Il eft en forme
de baffe de violon, mais avec douze ou quinze
cordes, & fe joue de même avec un archet.
V i o l e .
Les premières violes connues en France, étoient
à cinq cordes, dont l’accord étoit de quatre en i
quatre.
La chanterelle , i '. ~. '. ~. ~. ; ; . ut.
La fécondé, . .................... ... fol.
La troifième, . ...................................... ■ %
La quatrième ..................................la.
La cinquième auffi nommée bourdon, mU
Cet inftrument étoit fi gros , que le muficien
Granier exécutant de la mufique devant la reine
Marguerite, jouoit la baffe & chantoit la taille,
pendant qu’un petit page enfermé dans l’inftru-
ment chantoit le deffus.
Quand on ajouta une fixième corde à la viole,
on changa l’accord.
La chanterelle , . . . . . . . . . " re.
La fécondé................................ " . . . la.
La troifième , , . . . . ......................mi.
La quatrième........................................... ut.
La cinquième ................................ fo l.
La fixième, ........................................... re.
Cette viole fut encore diminuée de grandeur *
pour pouvoir tenir entre les jambes.
Ce fut Sainte-Colombe, élève d’Hofman, qui
ajouta la feptième corde grave la.
Il inventa auffi les cordes filées.
La viole a&uelle eft de même figure que le violon
, à la réferve qu’elle eft beaucoup plus grande,
& que la table de deffous eft plate & le manche
plus large.
La viole fe touche de même avec un archet ; mais
elle a fix cordes & huit touches divifées par demi-
tons : elle rend un fon plus grave qui eft fort
doux & fort-agréable. Voyez fig. 3, pl. X I I I des
Infirumens de Mufique, tome I I I des gravures.
Un jeu de violes eft compofé de quatre violes,’
qui font les quatre parties. La tablature de la viole
fe met fur les fix lignes ou réglets.
Il y a des violes de bien des fortes. i° . La viole
d'amour ; c’eft une efpèce de deffus de viole qui
a fix cordes d’acier ou de laiton, comme celles du
clavecin , & que l’on fait fonner avec un archet
à l’ordinaire. Cela produit un fon argentin, qui a
quelque chofe de fort agréable.
20. Une grande viole qui a 44 cordes, & que
les Italiens appellent viola de bardone , mais qui
eft peu connue en France.
30. La bajfe-viole, que les Italiens appellent auffi
yàola di gamba, c’eft-à-dire, viole de jambe, parce
qu’on la tient entre les jambes. Broffard dit qu’on
la nomme auffi viole de jambe.
4°. Ce que les Italiens appellent alto viola, en
eft la haute-contre ; & leur tenore viola en eft la
taille, &c.
Quelquefois ils l’appellent fimplement la violel
Quelques auteurs prétendent que c’eft la lyra ;
d’autres, la cythara ; d’autres, la chelys ; d’autres ,
la tefludd des anciens.
50. Les Italiens ont encore une viole qu’ils appellent
viole bâtarde. Broffard croit que c’eft une
baffe de viole montée de fix ou fept cordes, &
accordée comme la baffe de viole.
6°. C e que les Italiens appellent viole de bras
viola di bracio, ou fimplement bra^o, bras, eft
D ij