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On ignore de quelle matière les Chinois corn-
pofent leurs fleurs artificielles. Nos dames s’en fer-
voient autrefois pour orner leur toilette ; mais
comme elles exigent beaucoup de précautions , qui
deviennent fouvent inutiles, elles n’en font presque
plus d’ufage. .
Les fleurs d’Italie fe foutiennent mieux que celles
de la Chine, aufii en fait-on une plus grande contamination.
Ces fleurs , qui font fabriquées de coques de
vers à foie, de plumes , & d’une toile teinte gommée
& très-forte, font fupérieures à celles qu’ort
fait ailleurs , parce qu’elles font plus folides, &
que, par la tournure & la couleur qu’on leur donne,
elles repréfentent mieux les fleurs naturelles.
Les Italiens fe fervent de cifeaux pour découper
leurs fleurs ; mais depuis qu’un Suifle a inventé
les fers à découper, qui font des emportes-pièces
ou des moules creux & modelés en dedans fur la
feuille naturelle de la fleur qu’ils doivent emporter
, on abrège de beaucoup le temps de l’ouvrier,
& par conféquent on a trouvé le moyen de rendre
ces fleurs moins chères par la diminution de la
main-d’oeuvre.
M. Séguin, natif de Mende en Gévaudan, eft
le premier qui, en 1708 , s’exerça à Paris à faire
des fleurs artificielles avec du parchemin, de la
tofle, des coques de vers à foie, du fil de fer pour
les queues des fleurs, & une petite graine collée
fur de la foie non filée qui tient à la queue de la
’ fleur. Cette graine fait d’autant mieux dans ces
fleurs , qu’elle imite celle qu’on voit dans le coeur
des fleurs naturelles.
Quoiqu’on fafle un grand ufage de ces fleurs à
la toilete des dames , qu’on en décore les palais
des grands feigneurs, que nos temples même en
empruntent une partie de leurs ornemens, c’eft
fur-tout dans les deflerts ou elles font plus employées
; & une table qui en eft couverte avec
intelligence, a l’air d’un véritable parterre.
On vo it, d’après ce que nous venons de dire '
que l’art du fleurifte artificiel exige beaucoup de
dextérité, de connoiflances & de talent, fur-tout
une grande exactitude à confidérer la nature, parce
qu’il ne fuffit pas de connoître la grandeur, la
couleur, & la découpure d’une fleur, il faut encore
obfervèr très-attentivement les divers états par où
elle pafîe , d’autant que l’ignorance des changemens
qu’elle fubit depuis qu’elle commence à poindre
jufqu’à ce qu’elle foit entièrement flétrie, empê*
cheroit de la copier au naturel.
Il faut encore étudier les nuances des différentes
verdures qui fe trouvent dans les branches d’une
fleur, les diverfes finuofités que ces branches forment
; ce qui demande plus de talçnt & de foin
qu’on ne penfe.
Si
m a r c h a n d s d e b l e d e t a v o i n e .
Xje commerce du bled & de l’avoine eft libre.
On diflingue trois fortes de bleds ; le froment,
lefeigle & le méteil.
Le maïs , ou bled de Turquie ,_ou bled d’Inde,
8t le farazïn ou bled noir, prennent aufli le nom
de bled.
Il y a des réglemens particuliers concernant les
bleds qui arrivent par eau, & pour les fondions des
officiers nommés jurés-mefureurs & porteurs de
bled, fur lefquels les prévôt des marchands &
échevins ont toute infpe&ion & juridiction, excepté
fur les bleds qui font .apportés par terre dans
les marchés, & dont la connoiflance appartient au
lieutenant général de police.
Par l’article I du chapitre 6 de l’ordonnance de
1672, concernant la juridiction du bureau de la
ville, il eft défendu aux marchands traficans d’acheter
des grains en verd & avant la récolte.
Par les articles 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 & 10 , il
leur eft aufli défendu d’acheter dans les dix lieues
de Paris ni grains ni farines.
A l’inftant de l’arrivée , les marchands font tenus
de repréfenter aux officiers leurs lettres de
voiture, pour être fait regiftre de la quantité des
grains.
Les grains en farine doivent demeurer au port
de leur deftination, jufqu’à l’entière v en te ,& ne
peuvent être defcendus à terre, ni mis en grenier ,
fans caufe légitime & permiffion.
Il eft permis aux bourgeois de mettre en grenier
les grains & farines provenant de leur crû, ou
qu’ils auront fait acheter pour leur provifion.
La marchandife doit être bonne, loyale & marchande
, fans aucun mélange , nette de toutes ordures
& pailles, & les avoines doivent être vannées.
Pour empêcher la furvente, il doit être tenu
regiftre exaCt par les jurés-mefureurs, du prix auquel
les marchands, à l’ouverture de leur bateau ,
auront commencé la vente de leurs grains & farines
, lequel prix ne peut être augmenté ; & les
officiers font tenus d’expofer dans leurs chambres
un extrait des prix..