
Les droits qu’il paie à la douane de L y o n , font ,
pour le marbre en tab le , de 15 fols du quintal.
L e marbre re le v é , 30 fols.
Et le marbre bru t, 7 fols.
Communauté des Marbriers.
Les marbriers ne compofent pas à Paris une
véritable communauté, mais feulement une efpèce
d ’affociation, fans jurés & fans les autres privilèges
des maîtres érigés en corps de jurande.
Ils en avoient cependant obtenu le d ro it , de
même que des ftatuts, par des lettres-patentes du
mois d’oétobre 1609 , portant création de leur art
& métier en communauté ju r é e , avec la qualité
de maîtres marbriers, maîtres fcieurs & poliffeurs
de marbre, & c . Mais les jurés fculpteurs & peintres
de P a r is , de qui ils avoient toujours dépendu ] y
ayant formé oppofition au nom de leur communauté
» il intervint fentence du ch âtele t, du 10
novembre 1 6 1 0 , par laquelle il fut fait défenfe
aux marbriers de prendre la qualité de maîtres
ni de p rocéder à l’éleétion de ju ré s , avec permiffion
néanmoins d’ufer chez eux de la fcie & poliffure
pour ce qui leur fera commandé par les fculpteurs
les peintres & même les bourgeois.
Cette fentence ayant été confirmée par deux
arrêts du parlement, l’un du 16 avril 16 1 1 & l’autre
du 16 janvier 1612 ; ce dernier ayant ordonné
qu’ils feroient tenus de fermer boutique , déboutés
enfin par un arrêt du confeil, du 20 mars 1612,
de toutes leurs p rétentions, les chofes font depuis
ce temps-là demeurées fur le même pied*
V O C A B U L A I R E .
.A.LBATRE ; marbre blanc & tranfparent. Il y a
aufïi des albâtres variés de plufieurs couleurs.
A ntique ( marbre ) ; c’efl le beau marbre blanc
q u ’on tiroit des anciennes carrières de la G r è c e ,
& dont on v o it encore de fuperbes flatues.
A rçon ; c’efl un archet fait a v e c une lame
d’acier & une corde à boyau.
Blanc veiné (m a rb re ) ; ce marbre fe tire de
Carrare. Il eft d’un bleu foncé fur un fond blanc ,,
mêlé de taches grifes & de grandes veines.
Bleu tu r q u in ; ce marbre vien t des côtes de
G ènes. Sa couleur eft mêlée de blanc fà lç , fujet
à jaunir & à fe tacher.
Boucharde, outil du marbrier; c’eft un poinçon
avec pointes acérées.
Boue d’émeril ; efpèce de potée qui fe trouve
fur les roues ou meules fur lefquelles les lapidaires
taillent leurs pierres. Les marbriers s’en fervent
pour polir le marbre.
Boulogne (marbre d e ) ; c’efl une efpèce de
brocatelle , dont les taches font grandes & mêlées
de quelques filets rouges.
Brèche ; c’eft l’efpèce de marbre compofé d’un
amas de petits cailloux de différentes couleurs fortement
unis enfemble, de manière que lorfqu’il fe
c a ffe , il s’y forme des brèches qui lui o n t . fait
donner ce nom.
Brocatelle ; marbre dont la couleur eft mêlée
de petites nuances grifes , jaun e s , rouges & ifa-
belles.
Brut ( marbre ) ; celui qui eft encore en bloc
& n’a point été travaillé.
Burin ; c’eft une efpèce de petit cifeau acéré.
C ampan ; marbre qui fe tire des carrières près
Tarbes en Gafcogne. Il y en a de blanc , de
ro u g e , de v e r t & d’ifab e lle , mêlé par taches &
par veines. Celui nommé vert de campan, eft d’un
vert très-vif mêlé feulement de blanc.
C heval de terre ; c’efl ainfi que les marbriers
appellent les efpaces- remplis de terre qui fe découvrent
quelquefois dans le folide des blocs de
marbre, & qui peuvent gâter les plus beaux ouvrages.
C ipolin ; marbre dont la couleur eft formée
de grandes ondes ou de nuances de blanc, & d’un
vert pâle couleur de ciboule, d’où il tire fon nom.
C iseau en marteline , outil du marbrier ; il eft
acéré par un bout & femé de petites pointes.
C ompartiment de pavés de marbre ; c’eft l’arrangement
fymétrique des pavés ou carreaux de
marbre.
C ompas d'épaiffevr; c’eft un compas conftruit
pour prendre des épaiffeurs, diamètres, & autres
chofés femblables.
C oraline ou Serancotine ( brèche ) ; ce marbre
a des taches de couleur de corail.
C uille.R du fcieur de marbre ; c’efl une cuiller
avec un manche fort long , pour puifer l’eau &
le grès lorfqu’on fcie le marbre.
D ent-de-chien , outil du marbrier ; c’eft une
efpèce de poinçon.
D égauchi (fciagemal); ce terme défigneque
les paremens ou pièces de marbre ne font point
parfaitement unis. 1
D égrossi { marbre) ; celui qui eft débité à a
fcie , ou écarri au marteau. i
D urillons de marbre ; ce font des défauts, us
font dans le marbre ce que les noeuds font dans
le bois. -
Ebauché (marbre) ; celui qui eft travaille a la
double pointe ou au cifeau, .
Ebauchoir ; efpèce de cifeau à manche dont le
fervent les fculpteurs qui travaillent en ftuc & eJ1
plâtre, pour ébaucher leurs ouvrages.
Ecailles ; éclats ou recoupes du marbre, doi^
on fait la poudre de ftuc \ en latin cimenta fflar-
morea.
Fermoir ; efpèce de cifeau pour travailler le
marbre.
Fermoir a dents, outil du marbrier; c’eft une
efpèce de cifeau avec des dents acérées.
Fier (marbre ) ; celui difficile à travailler à caufe
de fa trop grande dureté.
Figur* (compartiment); c’efl lorfque l’arrangement
des carreaux de marbre forme des figures
de toute efpèce.
F il a n d r e u x ( m a r b r e ) ; celu i q u i a d es fils o u
des veines d e m a tiè re h é té ro g è n e q u i le tra v e rfe n t.
Fini ( marbre ) ; celui qui a reçu toutes les opérations
de la main-d’oeuvre.
Foyer ; c’eft une pièce de marbre ou de pierre
commune, longue de quatre ou cinq pieds, large
d’un bon pied & d em i, qu’on met devant l’âtre
du feu pour la propreté ; ainfi l’on d i t , un foyer
de marbre, un foyer de pierre, pour défigner, non
l’âtre de la cheminée, mais cette pièce de marbre
ou de pierre qui eft devant l’âtre , & fait faillie
hors de la cheminée au niveau du parquet.
Fraise ; outil propre à percer le marbre.
Gradine , outil du marbrier ; c’eft une efpèce
de poinçon.
Granit ; marbre fort dur & marqué de petites
taches, formées du plufieurs grains de fable con-
denfés. Il y a des granits v e r ts , v io le ts , & c .
Grattoir ; cet outil du ftucateur fe termine en
feuille ou fpatule elliptique , & plus large par le
bout qu’ailleurs ; la portion elliptique eft un peu
recourbée : elle a des dents fur toute fa circonférence.
Le nom de cet outil défigne affez l’ufage que
Tartifte en fait. ' 6 4
Griotte (marbre de) ; ainfi appelé parce que fa
couleur approche beaucoup des griottes ou ceri-
fes. Il eft d’un rouge foncé mêlé de blanc fale.
Il fe tire des carrières près de Cofne en Languedoc.
Houguette , outil du marbrier ; c’eft une pointe
nieplatte & acérée.
Jaspe; marbre de couleur verdâtre, mêlée de
S m taches rouges. Il y a un jafpe antique noir
« blanc par petites taches.
Jaspé (marbre); c’eft un marbre qui approche
jafpe antique.
Jaune de Sienne ; marbre rare d’un jaune ifa-
belle & fans veines.
Jaune^ doré ; marbre antique dont la couleur
«t a un jaune de fafran.
. > marbre antique d’un bleu fo n c é , mouete
dun autre bleu plus c la ir , & entremêlé de
quelques veines d’or.
ime fans dents ; cet-outil fert au marbrier,
ou AILLET » out^ du marbrier, c’eft un marteau
on f n? ma^e bois ponant un man che, donr
à ♦ 6 -n Pour fraPPer far différens outils propres
a travailler le marbre. V
arbre ; pierre dure , un peu tranfparente,
qui prend un beau p o li, & qui a ordinairement
des veines & des taches de diverfes couleurs.
Marbre artificiel ou Factice ; celui fait
d ’une compofition de gypfe dans laquelle on met
diverfes couleurs pour imiter le marbre. Cette compofition
eft d’une confiftance affez dure & reçoit
le p o li, mais elle eft fiijette à s’écailler.
Marbre peint ; peinture qui imite la diverfité
des cou leurs, veines & accidens des marbres, à
laquelle, on donne une apparence de poli fur le
bois ou fur la pie rre, par le vernis que l’on pofe
deffus.
Marbrerie; c’eft non - feulement l’emploi du
marbre, mais encore l’art de le travailler , de le
taille r, de le polir.
Marbre rapporté ; c’efl un marbre peint ou
figu ré, avec de petites pierres colorées.
Marbrier ; ouvrier qui débite, ta ille , & polit
le marbre.
Marteline ; petit marteau propre à égruger le
marbre. Un bout de cet outil a des dents faites
en manière de doubles pointes, forgées carrément
pour avoir plus de force; & fon autre bout fe termine
en pointe^
Masse ( groffe ou petite ) ; infiniment de fer
avec un manche de bois.
Mat (marbre) ; celui qui eft frotté avec de
la prêle ou de la peau de chien de mer, pour lui
ôter le brillant du poli.
Namur ( marbre de ) ; il eft d ’un noir tirant un
peu fur le bleuâtre & traverfé de quelques filets
gris.
Noeuds. Gn appelle de la fo r te , en terme de
marbriers , des endroits qui fe trouvent dans le
marbre à peu près comme les noeuds qui font dans
le bois. Ils font fi durs que les meilleurs outils
rebrouffent contre. O n fe fert ordinairement de 1*
marteline pour les enlever. Ce s noeuds font toujours
un défaut dansles marbres , particulièrement
dans les marbres blancs.
Noir antique (marbre); d’un beau noir lui-
fant.
Noir moderne ; ce marbre eft pur & fans tach
e , comme l’antique, mais plus dur.
(Eil de Paon ( marbre ) ; il eft mêlé de taches
blanches, bleuâtres & rou g e s, reffemblantes'
aux yeu x ou taches qui font au bout des plumes
de la queue des paons.
O util crochu ; tes marbriers ont un outil au
nombre de ceux -dont ils fe fe r v e n t , à qui ils ne
donnent point d’aiitre nom que à'outil crochu, ce
qui lui v ient de là figure qu’il a. Get outil eft une
efpèce de cifeau tranchant , tout d’acier ou du
moins de fer bien acéré par un b o u t , qui eft à-
demi courbé en crochet ; c ’eft avec ce cifeau qu’ils
atteignent où les cifeaux carrés ne peuvent en*
t re r , & où les pointus ne fuffifent point.
Palette ; c’en une palette de bois dont le mw
lieu porte une pièce de f e r , percée de plufieurs
trous qui ne vont que jufqu’au quart de fon épaif