
defquels règne en parement la même moulure qu au-
deflus , à moins qu’on n’en veuille une plus , riche.
Ces paneaux font arrafés par dehors, ou bien
font corps fur le bâti, ce qu’on appelle panneaux recouverts..
. ,
On détermine la hauteur des appuis des portes
croifées en faifant régner le deflus de la traverfe
d’appui avec le deflus des jets d’eau des croifees
avec lefquels elles fe trouvent d’enfilade , ce qui
donné quinze à dix-huit pouces de hauteur au panneau
pris du deflus de la traverfe.
On peut aufii les faire à hauteur d’appui, c’efl-à-
dire leur donner deux pieds & demi ou trois pieds
du deflus de la traverfe; on peut encore faire régner
le deflus de l’appui avec le deflus des iodes ou
retraits du bâtiment.
Sur les traverfes d’appui des portes croifees , on
doit rapporter ou ravaler des fimaifes méplates
d’un ou deux pouces de largeur, félon la grandeur
des portes , & on leur donnera d épaiffeur celle de
la côte pour fervir à porter les volets.
Les croifées entre-fols.
On nomme croifées entre-fols celles qui fervent
à éclairer deux pièces, dont celle de deflus eft appelée
fufpente ou entre-fol.
Ces croifées fe font de deux manières ; la première
eft de pratiquer une frife à l’endroit du plancher
qui fépare l’appartement. Cette frife defcend
en contre-bas du plancher de deux pouces au moins,
ce qui eft néceffaire pour l’échappée de l’efpagno-
lette : il faut un pouce de plus s’il y a un plafond
qui règne avec les embrafemens.
Dans les croifées d’une largeur confidérable, les
frifes affleurent le dormant par dehors, & font corps
îur le châflis.
La fécondé manière eft de pratiquer à 1 endroit
des planchers un panneau ou table arrafée qui,
étant afiemblée dans les dormans, affleure en dehors
les châflis à verre.
On fait l’ouverture de ces croifées à gueule de
loup, à doucine ou à champfrain » quelquefois
même à couliffe, félon les différentes piècesjpi’elles
éclairent.
Des doubles croifées.
Les doubles croifées, dont l’objet eft de fermer
& de tenir plus clos les appartemens, fe pofent
dans la partie extérieure des tableaux des croifées,
de trois manières différentes. La première eft de
les faire entrer à v if dans les tableaux des croifées ;
on les arrête avec des crochets. La fécondé eft de
les pofer dans des feuillures pratiquées au pourtour
du tableau. La troifième eft de faire des feuillures
au dormant, dont l’arrête extérieure eft ornée
d’une moulure.
Quant à leurs ouvertures, elles s’opèrent de trois
manières. La première à noix & en dedans : alors
il .ne faut point de côte aux dormans, & Ion doit
tenir les châflis des doubles croifées plus courts de
quinze lignes que ceux du dedans , afin de les pouvoir
pafler entre la pièce d’appui & la traverfe d’en
haut du dormant, ou l’impofte des châflis intérieurs.
L’ouverture du milieu fefait à doucine, à champ,
frain ou à feuillure.
La fécondé manière de faire l’ouverture des doubles
croifées, eft de les faire ouvrir en dehors. Les
châflis de ces croifées entrent à feuillures dans leurs
dormans , & font ferrés de fiches à vafes ou de
pommelles ; elles ouvrent à feuillure dans le milieu. I
La troifième manière eft de faire ouvrir à coulifle
ces doubles croifées ; mais alors on ne peut
s’en fervir que dans les grandes croifées.
Lorfque ces croifées n’ont point d’impoftes, on I
les partage dans le milieu , afin de les rendre plus 1
légères , & on recouvre le joint du montant par
une côte que l’on rapporte en dehors & que l’on
ravale dans le bois pour plus de folidite.
Des croifées-jalouf.es.
Les doubles croifées-jaloufies different de celles
dont on vient de parler, en ce qu’elles ne reçoivent
point de vérre, & qu’en leur place , on met dans
les châflis des croifées des tringles de bois de lé-1
paiffeur de quatre à cinq lignes , lefquelles font
aflfemblées obliquement dans les battans du châflis,
afin d’empêcher les rayons du foleil d’entrer dans
les appartemens.
Ces croifées ouvrent ordinairement en dehors ; I
elles ouvrent à feuillures ou noix dans les dormans,
& toujours à feuillures dans le milieu. g
Les bois des châflis ont depuis trois jufqu’à quatre
pouces de large fur quinze à vingt lignes d epaif-1
Les tringles ou lattes peuvent être aflemblees
dans les bâtis de trois manières différentes.
La première eft de les faire entrer en entaille
dans les~ battans, ayant foin de faire ces entailles
plus profondes par le haut, ‘afin que les lattes fe
ferrent en entrant : on les arrête par bas avec
une pointe de chaque côté.
La fécondé manière eft de les faire entrer en
entaille, comme celles ci-deflus, &. d’y ajouter un
goujon, lequel entre dans un trou que l’on pratique
au milieu de l’entaille.
La troifième eft de faire à chaque latte ,- au lieu
d’entaille & de goujon, un tenon de cinq à fix lignes
de largeur; ou onlaiffe fur la hauteur du châflis
les tenons de deux ou trois lattes d’une longueur
fufïifante pour % re chevillées. ^ "
Les lattes font quelquefois mouvantes en tout
ou en partie fur la hauteur des châflis ; il faut alors
les pofer de façon qu’étant fermées, elles puiflent
fe rejoindre les unes aux autres.
Il faut aufii difpofer les traverfes du haut & o"
bas félon la pente des lattes , ainfi que celles a»
milieu que l’on met au nombre de deux ou trois,
félon la hauteur de la croifée.
M E N .
Quant aux jaloufes dites perfennes, elles ne fe
font pas d’affeinblages, mais feulement avec des
lattes de chêne de quatre pouces de large fur environ
deux lignes d’épaiffeur. Ces lattes font retenues
enfemble par trois rangs de rubans de fil difpofés
à cet effet.
Voici la manière de les §onftruire.
Ces lattes étant corroyées, coupées & apariées de
mêmes longueur, largeur & épaiffeur, on obferve
qu’elles foient deux à trois pouces moins longues
que le tableau de la croifée n’a de largeur.
On perce fur la largeur des lattes, à quatre pouces
de leur extrémité, & au milieu de leur largeur ,
des trous de cinq à fix lignes de large fur environ
un pouce de longueur.
Enfuite on a un bon ruban de fil dont la longueur
eft de deux fois la hauteur de la croifée ; on y rapporte
d’autres rubans qui ont de longueur la lar-
| geur de la latte, & de plus, ce qui eft néceffaire
pour les attacher au premier ; ce qui fait environ
fix pouces de longueur en tout. Ces petits rubans
font attachés aux grands à quatre pouces les uns
des autres : kyez foin , en attachant ces rubans , que
I la partie qui eft coufue foit en contre-haut de la
[.latte. ,
Les rubans ainfi arrangés, on les arrête par les
deux extrémités fiür des lattes ou planches d’une
| largeur & d’une longueur égale aux autres, mais
| qui ont un pouce d’épaiffeur, ce qui eft néceffaire
K à celle du haut potir placer à fes deux extrémités
I deux tourillons de fer qui entrent dans deux autres
| morceaux de fer évidés qui tiennent au fommier ,
I lefquels portent toute la jaloüfie.
La planche du bas doit aufii être épaiffe afin de
I lui donner plus de poids pour mieux retenir les
I lattes lorfque la jaloüfie eft levée.
I Les rubans étant arrêtés fur les deux lattes du haut
I & du bas , on place les autres lattes fur les rubans,
I auxquels on perce des trous qui correfpondent à I ceux des lattes, par lefquels on fait paffer des cor-
I des qui font fixées à la dernière latte, laquelle n’eft I percee que par des trous ronds de la groffeur des
I cordes ; & ces cordes ,- on les fait pafler dans des
I poulies placées en entaille dans l ’épaiffeur du fom-
Imier de la jaloüfie.
I II faut entendre par fommier une planche de fix
Ipouces de largeur fur quinze lignes d’épaiffeur &
■ dune largeur égale à la largeur du tableau de la
■ croifée au haut duquel elle eft arrêtée.
I Vers l’extrémité, & fur le devant du fommier,
Ion place trois autres poulies fur lefquelles les cordes
Jpaflent pour redefcendre en bas ; touces ces poulies
i ne font point parallèles avec le devant du fommier,
Imats au contraire elles font biaifes, s’alignant cha-
■ cune avec celles qui leur font correfpondantes.
I Ces poulies doivent aufii être affez creufes pour
■ pouvoir contenir les cordes,lefquellés doivent tom-
K er kien perpendiculairement, afin d’éviter les frotr
■ temens & de rendre le mouvement de la jaloüfie
| !% & facile.
M E N 655
On tend les cordes, qu’on attache enfemble, pour
baiffer & hauffer toujours de niveau la jaloüfie.
On tient la jaloüfie à la hauteur que l’on veut,
en attachant les cordes à un crochet de fer placé
au bas & à la droite du tableau de la croifée.
Le mouvement des lattes s’opère par le moyen
d’une corde qui paffe fur une. poulie placée à l’extrémité
du fommier & en travers de fa largeur. Cette
corde eft attachée à la latte du haut, de forte qu’en
la tirant en dedans ou en dehors , on fait rehauffer
ou baiffer les lattes comme on le juge à propos.
On attache cette corde à un crochet pour confer-
ver aux lattes l’inclinaifon qu’on veut leur donner.
Enfin , on place en dehors & en haut du tableau
de la croifée une planche ordinairement chantournée
, mais d’une largeur affez confidérable pour
cacher toutes les lattes de la jaloüfie lorfqu’elles
font remontées.
Quelquefois on fait au pourtour des jaloufies un
bâti qui affleure le devant du tableau , pour empêcher
les lattes de fortir en dehors de la croifée, &
pour les défendre contre l’agitation du vent.
Des volets ou guichets qui couvrent les grandes
croifées.
Les volets font des vantaux de menuiferie propres
à fermer les croifées : ils font compofés de
battans , de traverfes, de panneaux & de frifes difpofés
par compartimens.
Ces volets peuvent être brifés en deux ou trois
parties, félon la largeur des châflis qu’ils ont à couvrir
, & félon la profondeur des embrafemens.
Lorfque les embrafemens font confidérables &
qu’ils peuvent contenir les volets d’une feule pièce,
on ne fait point à ces volets de feuillures au pourtour
, mais on les ferme avec des fiches à noeuds
fur l’arrête, ou avec des pivots.
Il y 5 trois manières différentes pour les volets;
qu’on eft obligé de brifer.
La première fe fait à rainure & languette..
La fécondé à feuillure.
La troifième à feuillure dont le joint fe trouve
dans le dégagement de la moulure du côté de la.
petite feuille.
Il faut que la feuille de volet du côté de l’efpa-
gnolette foit plus étroite que l’autre de quinze lignes,
au moins, parce que i’efpagnolette occupe un certain
efpace, & qu’elle demande du jeu pour s’ouvrir
& fe fermer.'
Les volets doivent toujours être rangés derrière
les chambranles , afin qu’ils ne foient pas, autant
qu’il eft pofiible , apparens fur leur épaiffeur.
La hauteur des volets eft déterminée par celle-
des châflis des croifées , plus leur recouvrement
fur le dormant.
Au-deffous des volets , à leur à-plomb, on retm-
plit le vide de l’embrafement par un petit panneau;
nommé banquette , dont les champs , ainfi que les,
moulures, doivent répondre à ceux des volets