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dans le mur de la tou r , & en partie fur celles qui
font <Je fuite dès le bas ; alors on l’appelle vis à
jour.
Si l’efcalier à vis dans une tour ronde eft voûté
en berceau tournant & rampant, on l’appelle vis S.
Gilles ronde.
- Si la tour eft ca rrée, le noyau étant aufli carré ,
chaque côté étant voûté en berceau, on l’appelle
vis S. Gilles Carrée.
Vitrail ; grande fenêtre d’une églife , avec des
croifillons de pierre ou de fer.
V ive (p ie r re ),; c’eft une pierre qui fe durcit
autant dans la carrière que dehors.
V oie de pierre ; c ’eft une charretée d’un ou plu-
fieurs quartiers de pierre, qui doit être au moins
de qu inze pieds cubes.
Voie de plâtre. Quantité de douze facs de-plâtre,
chacun de deux boiffeaux & demi.
V oussoir; c’eft une pierre propre à former le
cintre d’une voûte , taillée en efpèce de coin tronqué,
dont les côtés, s ’ils étoicnfprolongés, abou-
tiroient à un centre où tendent toutes les pierres
de la voûte.
V oussure , fignifie toute courbure eh voûte.
Les vouffures qui font au dedans d’une baie de
porte ou de fenêtre derrière la fermeture, s ’appellent
arrière-vouffures.
V o u t e , eft un plancher en arc tellement formé,
que les différentes pierres dont il eft compofé ,
fe foutiennent les unes les autres par leur difpofi-
tion.
V oûter ; c’eft conflruire une voûte fur des
cintres & doffets , ou fur un noyau de maçonnerie.
On d o it, félon les lieu x , préféreries voûtes
aux plafonds, parce qu’elles donnent plus d’exhauf-
fem en t, & qu’elles ont plus de folidité.
Viiiier en tas de charge ; c’eft mettre les joints des-
lits partie en coupe du côté de la dou élle, & partie
de niveau du côté de l’extrados, pour faire une
voûte fphérique.
V ue ; ce mot fe dit de toutes fortes d’ouvertures
par lefquelles on reçoit le jo u r ; les vues
d’appui font les plus ordinaires : elles ont trois
pieds d’errfeuillement & au deffous.
Vue ou jour de coutume. C 'e f t , dans un mur non
m ito y en , une fenêtre dont l’appui doit être à neuf
pieds d’enfeuillement du rez-de-chauffée , pris au
dedans de l’héritage de celui qui en a befoin , &
tffept pour les autres étages & même à cinq, felo,n.
l’exhattffement des planchers; le tout à fer maillé
& verre dormant.
Ces fortes de vues font encore appelées vues
hautes, .& dans le droit vues-mortes*
Vue à tèmps. V u e dont on jou it, par titre, pour un
temps limité.
Vue de côté. V u e qui eft prife dans un mur de
fa c e , & qui eft diftante de deux pieds du milieu
d’un mur mitoyen en retou r , jufqu’au tableau de la croifée.
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O n la nomme plutôt bée que vue.
Vue du profpeft. V u e libre dont on jouit par titre
ou par autorité feigneuriale , jufqu’à une certaine
diftance & la rg eu r, devant laquelle perfonne ne
peut bâtir ni même planter aucun arbre.
Vue dérobée. Petite fenêtre pratiquée au deffus
d’une plinthe, ou d’une corniche, ou dans quelque
ornement, pour éclairer en abat-jour des entrefols
ou petites pièces, & pour ne point corrompre
la décoration d’une façade.
Vue de terre. Efpèce de foupirail au rez-de-
chauffée d’une cour ou même d’un lieu couvert,
qui fert à éclairer quelque pièce d’un étage fou-
terrain, par le moyen d’une pierre percée, d’une
grille ou d’un treillis de fer.
Vue droite. V u e qui eft. dîre&ement oppofée à
l’héritage, maifon ou place d’un v o ifin , & qui ne
peut être à hauteur d’ap pui, s’il n’y a fix pieds de
diftance depuis le milieu du mur mitoyen, jufqu’à
là même v u e ; mais fi elle eft fur une ruelle qui
n’ait que trois ou quatre pieds de la rg e , il n’y a
aucune fujétion , parce que c’eft un paffage public.
Vue enfilée. Fenêtre directement oppofée à celle
d’un v o ifin , étant à même hauteur d’appui.
Vue faîtière. Nom général qu’on donne à tout
petit jou r, comme une lucarne, ou un oeil de boeuf
pris vers le faîte d’un com b le, ou la pointe d’un
pignop.
Vue de fervitude. Vue(\uon eft obligé defouffrir,
en vertu d’un titre qui en donne la jouiffance au
voifin.
Vue de foujfrance. V u e dpnt on a la jouiffance
par tolérance ou confentement d’un vo ifin , fans
I titre.
Vue défigne encore l’afpeét d’un bâtiment; on
i l’appelle vue de front, lorfqu’on le 'regarde du point
du milieu; vue de côté, quand on le voit parle
flanc; & vue d'angle, par l’encoignure.
Vue à-plomb. C ’eft une infpeétion perpendrcu-
laire du deffus .des combles & terraffes d’un bâtiment
, confidérés dans leur étendue en raccourci.^/
Quelques archite&es l’appellent improprement
plan des combles.
Vue d'oifeau. C ’eft la repréfentation d’un plan
fuppofé vu en l’air.
V uidange ; c’eft le tranfport des décombres ou
ordures qu’on ôte d’un lieu.
Vuidange d'eau ; c’eft l’étanche qui fe fait de
l’eau d’un bâtardeau, par le moyen de moulins,
chapelets , vis d’Archimède & autres machines}
pour le mettre ,à fec & y pouvoir fonder.
Vuidange de terre ; c’eft le tranfport des terres
fou illé es , qui fe marchande par toifes cubes, »
dont le prix fe règle félon la qualité des terres »,
la diftance qu’il y a de la fouille au lieu où elles
doivent être portées. J On dit aufli vuidange de fojfe d’aifance*
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V uide ; c’eft une ouverture ou une baie dans
un mur. Ainfi on d i t , les vuides d’un mur de face
ne font pas égaux aux pleins, pour dire que fes
baies font ou moindres ou plus larges que les trumeaux
ou maflifs. ^
Efpacer tant plein que vuide, c’eft peupler un
plancher de folives , enforte que les entrevoux
foient de jnême largeur que les folives,
On dit aufli que les trumeaux font efpaçés tant
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plein que vuide j lorfqu’ils font de la largeur des
croifées.
Enfin, on dit pouffer ou tirer au vide, c’eft-à-dire,1
déverfer & fortir hors de fon à-plomb.
Vuides , dans les, maflifs de maçonnerie trop
épais, font des chambrettes ou cavités pratiquées,
autant pour épargner la dépenfe de la matière, que
pour rendre la charge moins pefante.