qu’il reffent l’oblige à frapper de la tête^ contré la
muraille , à la fourrer dans la litière , à fe lever
& fe coucher brufquement, &c.
IL y a différentes manières de guérir cette maladie
, mais toutes commencent par la faignée.
V esslgon ; les maréchaux appellent ainfi une
tumeur molle qui vient à droite & à gauche du
jarret du cheval. Voici la meilleure maniéré de la
guérir.
Ayez une aiguille d’argent courbe, enfilez - la
avec un gros fil, faites-la rougir par le bout, frottez
le fil avec de l’onguent de fcarabeus, & paffez
l’aiguille toute rouge au travers du vefligon de
bas en haut. Pour la paffer plus facilement, il faut
auparavant couper le cuir avec une lancette dans
l ’endoit où l’on veut la faire entrer, & dans celui
par lequel on veut la faire reffortir ; après avoir
paffé l’aiguille, ôtez*la, liez les deux bouts du fil
en dehors, refrottez le féton toutes les vingt-quatre
heures avec le même onguent jufqu’à ce que le fl
forte de lui-même ; il coupera le cuir qui eft entre
les deux ouvertures, & fans y faire autre chofe,
le vefligôn & la plaie fe guériront ; il convient
même d’y mettre le feu , quand il ne feroit pas
vieux ; mais lorfqu’il l’eft, il n’y a que ce moyen
qui puiffe y remédier, encore ne réulfit-il pas tou.
jours.
V omique ( la ) ; maladie du cheval, occafionnée
par un abcès enveloppé d’une membrane dans la
fubftance du poumon.
VOÛTÉ, fer voûté ; les maréchaux appellent ainfi
une efpèce de fer qui fert aux chevaux qui ont le
pied comble. Son enfoncement l’empêche de porter
fur la foie qu’ils ont alors plus haute que la corne,
Les meilleurs écuyers blâment cet ufage, &
prétendent, avec raifon , que la corne étant plus
tendre que le fe r , elle en prend la forme & n’eu
devient par conféquent que plus ronde.
M A R É C H A L - G R O S S I E R .
( A rt d u )
L e maréchal - groflîer s’adonne à certains gros
ouvrages de ferrurerie, qui font principalement def-
tinés aux voitures, tels que la garniture des.roues
en bandes de fer, les arcs-boutans, les fiéges, les
eflieiix,, les crics, &c.
Embattre.
Ceft la manoeuvre par laquelle le maréchàl-
groffier garnit une roue de voiture de fes bandes
de fer. 11 y a deux manières de ferrer les roues ;
l’une avec autant de bandes de fer qu’il y a- de
jantes à la roue, c’eft celle que nous allons expliquer;
l’autre manière confifte à ferrer la roue avec
; un cercle de fer d’une feule pièce, ce qui fe fait
avec l’aide, du diable, qui eft une efpèce de levier
affez, femblable a celui des tonneliers, pour faire
paffer les bandes fur, les roues de voitures.
| Pour embattre ou ferrer une roue, on la place
dans Y embattoir , qui eft une foffe de fix à fept
pieds de long fur un de large ^ & environ trois pieds
de profondeur : cette foffe doit être bien maçonnée
ou garnie d’un courroi de glaifê, afin qu’elle puiffe
[tenir l’eau dont on la remplit & dont on verra
Mage ci-après.
Cette foffe ou embattoir eft bordé aux rez-de-
chauffée d’un fort châflis de charpente qui affure
la maçonnerie ; on place donc la roue dans cette
[foffe, enforte qu’elle y foit plongée à moitié, &
hue les deux bouts du moyeu portent fur le châflis
de charpente.
I Dans cet état , on applique une des bandes de
jfer, qui doivent être rougies au feu , fur les jantes
(de la roue , enforte que le milieu de la bande réponde
jufte fur le joint de deux jantes contiguës ;
[on frappe de grands clous par les trous des barres
Rui j par ce moyen, le trouvent affujetties fur les
Hantés. ^ : ■ '
On fait rougir les barres afin qu’elles fe plient
s appliquent mieux à la circonférence de la
|roue; mais comme ordinairement le feu y prend
m * que la bande eft embattue ou clouée , on
[fait tourner la roue , enfortç que la bande & la
[partie enflammée fe trouvent plongées dans l’eau
|de l’embattoir où elles s’éteignent.
' Arc- I Partié de la ferrure d’un carroflè ; ce font les
jfflarechaux-grofliers qui forgent les arcs ; voici la
manière de forger l’arc & foi* emploi dans le car-
roffe.
On a une barre de fer que l’on étire toujours
un peu en diminuant, .dont on arrondit le milieu,
qu’on écarrit par les deux bouts & qu’on coude
par le plus gros bout écarri.
Après cette première façon de forge, on prépare
trois viroles qui fervent à faire la poire & la
pomme de l’arc.
On foude ces parties avec le corps de l’arc ;
on les modèle ; on y perce enfuite plufieurs
trous.
Les parties de l’arc s’appellent le patin, la queue,
la pomme, les poires.
On cambre l’arc de manière que fa courbure
foit dans le plan des trous pratiqués aux extrémités
, & perpendiculaire au patin.
.Après ces préparations on forge l’arc , prit à
recevoir les façons de lime qui confiftent à enlever
les gros traits de forge.
Quant à l’ufage de l’arc, le voici :
Le patin s’encaftre dans le liffoir du devant de
la voiture, & dans les fourchettes de deffus.
La quelle s’encaftre dans la flèche qui paffe fous
le corps du carroffe. Cette pièce eft retenue par des
chevilles qui paffent dans les trous du patin & de
la queue de Y arc, & dans ceux du bois où ces parties
font encaftrés. Le patin eft tourné extérieurement.
La manoeuvre 8c la connoiffance des autres ouvrages
du MaréchaJ.-Groftier , feront plus fenfibles
par l’infpeâîon des fix Planches concernant cet
art , tome III des gravures , & par l’explication
fui vante.
Explication des planches & de Vart du Maréchal
Grojjier, tome I I I des gravures*
P L A N C H E P R E M I È R E .
La vignette reprefente ,
Fig. /•, roue de derrière que l’onembat à fec.
Fig. 2 , ouvrier qui frappe fur cette roue.
* Fig. j , quatre ouvriers qui pèfent fur les bâtons.
Fig. 4 , ouvrier qui pèfe fur le diable au milieu
des qu-atres autres ouvriers.
Fig. y , roue de derrière que l’on embat a bandes.
Fig. 6 , ouvrier qu-i tient la bande avec des tenailles.