
. Ces appuis doivent aufli être recourbés de
façon à ne point bleffer ou -incommoder celui qui
inerte le diable.
On a aufli imaginé de faire fervir les diligences
ordinaires au même ufage, en les coupant au
nu de l’appui ou à environ deux pouces au*
defliis.
On les nomme alors .diligences coupées en birou*
che ; invention qui nous vient d’Angleterre.
Le Wourfl ou Vource eft une voiture de chaffe
que nous avons imitée des Allemands. Elle con-*
fifte en un train à flèche très-étroit, afin de pouvoir
mieux paffer dans les routes des forêts.
Au-deffus de la flèche de ce train eft fufpendu
un fiége long d’environ fept pieds, lequel eft porté
par deux courroies ou foupentes , dont une tient
à un reffort placé fous le fiége du cocher & au
devant du fiége , & l’autre du derrière du fiége
tient à un cric placé au derrière du train3 duquel
on ferre ou on relâche la foupeftte.
Au deflous du fiége, & par conféquent de la
flèche du train qui paffe entre -deux, eft placé un
marche-pied iur lequel pofent les pieds de ceux
qui font àflis comme à cheval fur le fiége , au
bout duquel, fur le derrière , eft une efpèce , de
caifle femblable à celle d’un cabriolet. Cette caifle
eft féparée en deux par le fiége, & peut contenir
deux perfonnes fur la largeur, ou bien une feule
aflife comme les autres qui font fur le long
fiége. |
Les voituresnommées chaifes ont en général
un train compofé de deux brancards dont le derrière
eft affembléà peu près comme celui-des berlines.
Le devant fe termine en deux bras ou limons
.entre lefquels on place le cheval qui fait la
fonélion de traîner la voiture & d’en fupporter
fine- partie.
Les chaifes ont leur unique portière par-devant,
la trop, grande élévation des brancards empêchant
de mettre des portières fur les cotés ; cette portière
s’ouvre horizontalement ; on la momme
portière à la Touloufe.
Les chaifes font fufpendues fur de longues fou-
pentes , ou par le moyen de refîbrts à l’écreviffe
ou autres.
Leur hauteur eft d’environ quatre pieds &
demi, fur trois pieds fix pouces de largeur de ceinture,
lorfque ces voitures font à deux places fur
la longueur , .& de trois pieds au plus quand elles
font à une place, en obfervant dans le premier
cas de faire beaucoup faillir le devant de la portière
pour pouvoir placer commodément les jambes
de la perfonne aflife fur le devant ; .& pour empêcher
que le fiége ou ftrapontin ne gêne la perfonne
aflife dans le fond. Au-deflous ou au-devant
de ce ftrapontin eft une cave dans laquelle celui
qui eft fur le devant peut placer fes jambes.
La largeur des chaifes doit être de quarante pouces
à la ceinture, quand elles font à deux places fur
la largeur, ou de 2$ à 26 pouces lorfqu elles fottf
• à une feule place.
La forme de leur plan peut être comme celle
des diligences à la françoife ou à l’angloi fe lorf,
qu’elles font à deux places ; on les nomm e déjo-
b lige ante s lorfqu’il n’y a qu une place.
Les chaifes de pofte reffemblent aflez a celles
qui viennent d’être décrites , fi ce n’éft qu’on les fait
un peu plus baffes. Elles font ordinairement à
une feule place ; fi on les fait à deux places, ce
n’eft que fur la profondeur ou fur la largeur , mais
jamais fut l’un & l’autre fens à la fois.
Les cabriolets font des efpèces de petits chars
découverts. Ils ont des portières ouvrantes à
peu près comme celles des chaifes de pofte,
ou plutôt c’eft le devant de la voiture qui en
ouvrant emporte une partie des cotes.
On fait aufli des cabriolets dont l’ouverture de la
portière n’eft indiquée par aucune moulure, & fefait
à travers le panneau de côté, foit en cintre , foit
par une ligne droite comme aux voitüres à panneaux
arrafés. .
On en conftruit d’autres dont il n y a que le
devant qui s’ouvre dans les moulures , fans em*
porter rien des Cotés. . ,
Ces voitures ne peuvent contenir quuné perfonne
fur la longueur ; quand on veut qu elles en
contiennent deux , il faut ouvrir le devant pour ^
en augmenter la profondeur, ce qui fait un vide
par le côté, qu’on remplit par une joue ou aile
qu’on ôte quand on le juge à propos. Cette ouverture
fe fait à rainures &. languettes , & on la place
' autant qu’il eft poffible dans le dégagement des
moulures ou bien au milieu du champ.
Il y a des cabrio lets dont on fupprime le devant
totalement, de forte que ce ne font que des fiéges
portés fur un brancard.
Il y en a d’autres dont non-feulement le devant
eft fermé, mais encore le deffus dé l’appui, foit
par un entourage de cuir mobile quon nomme
fouffiet & qu’on hauffe, & qu’on baiffe comme on
le juge à propos. _ . ,
Quelquefois le haut des cabriolets eft ferme
de menuiferie par-devant & aux cotés.
La largeur des cabriolets eft ordinairement de
vingt-huit pouces au brancard, & de trente-üx
pouces par derrière à la ceinture, & par-devant de
trente-huit à quarante pouces fur la meme largeur
de brancard, lequel eft égal d’un bout à 1 autre,
& dont la longueur eft d’environ trois pieds a
trois pieds un^quart. t
Quant à -la hauteur des cabriolets , on leur
donne ordinairement vingt-trors à vingt-quatre
pouces de haut à l’endroit de l’ouverture du de u
de l’appui, au-deffus du brancard.
On doit avoir foin de mettre à cet endroit un
faux montant affemblé dans le brancard atji~
la traverfe .d’appui , lequel paffe par-dernere
panneau, & fert à le foutenir.
i Les fourgons, les guinguettes, & quelques autres
Voitures à deux roues, ne font pour la plupart que
de grands coffres fufpendus entre deux brancards,
ouvrant en deffus, ou par derrière, ou par les
côtés, en raifon des befoins ou de la volonté
de ceux qui les font conftruire.
Les litières font des voitures qui fervent à
tranfporter les malades, ou - à voyager dans les
pays montagneux. Il y en a de deux efpèces; favoir,
de louage, qui n’ont point de portières ouvrantes ,
& celles appartenantes aux particuliers , lefquelles
ont des portières ouvrantes.
L’une & l’autre efpèce. de litières font portées
bar des chevaux & plus ordinairement par des
mulets. Elles ne peuvent contenir que deux perfonnes
, l’une fur le devant & l’autre fur le
derrière.
Aux litières de louage, les brancards qui fervent
à les porter, paffent tout le long , & y font arrêtés
par des chapes de fe r , lefquelles tiennent au corps
de la caifle.
Au milieu de cette caifle & du deffus de l’appui,
eft une ouverture d’environ vingt-deux pouces
de largeur , qui la fépare en deux parties qui ne
font rejointes au milieu que par une traverfe , fur
laquelle eft. attaché un rideau de cuir , lequel fe
relève deffus la litière , ou qu’on abaiffe à volonté
Il faut être enlevé par deflus les brancards pour
entrer dans cette forte de litière ; ce qui la rend
fort incommode.
Aux litières des particuliers' il y a des portières
ainfi qu’à un visrà-vis , auquel elles reffemblent:
mais ces portières obligent de couper les bâtons
des brancards"au nu de ces dernières, ce qui
les rend moins folides, & ce qui oblige à y faire
des ferrures très-compliquées pour empêcher les
coups de côté.
Les litières ont vingt-quatre à vingt-fix pouces
de largeur à la ceinture, fur cinq pieds de
long, & quatre pieds trois pouces de hauteur
de portière.
Les bâtons des brancards de litières doivent
avoir environ cinq pieds de longueur par-devant,
depuis le nu de la caifle & être plus longs
par-derrière d’environ un pied , afin que la tête
du cheval ou du mulet ne foit point trop près
de la litière.
Le traîneau eft une forte de voiture fans roues ,
laquelle n’eft pas portée , mais traînée par des
chevaux, fur la neige ou fur la glace.
Les traîneaux font compofés d’un brancard de
dix pieds de longueur , fur trois pieds de largeur.
Les deux battans de ce brancard fe relèvent fur
le devant , & fe rejoignent en arc, au haut duquel
on place un étendart, fur lequel eft peinte
une devife , ou les armes du propriétaire. Le
deffous de ces brancards eft garni de deux bandes
ne fer, afin d’en faciliter le frottement.
Les battans font affemblès avec deux traverfes ,
lefquelles Soutiennent le corps de la voiture , au
derrière dè laquelle eft placé un fiége deftiné à
| pôrtér lé conduâeur , qui y eft aflxs à califourchon
, & qui de cette place mène le cheval attelé
au traîneau par deux bâtons ou efpèces de limons
de neuf à dix pieds de longueur qu’on attache
aux battans de brancard par le moyen d’anneaux
de fer.
La caifle de ces voitures eft quelquefois à deux
places fur la largeur mais plus ordinairement à
une. Il y en a aufli à quatre places , dont
deux fur la largeur , & deux fur la longueur ;
mais cela eft fort rare.
La décoration des traîneaux confifte- ordinairement
dans la représentation de têtes d’animaux
ou d’animaux mêmes, dans le corps defquels les
voyageurs femblent placés.
La mefure des traîneaux eft la même qu’aux
cabriolets.
Les chaifes à porteurs font des efpèces de litières
coupées dont la portière eft pardevant; & qui
font portées par deux hommes, placés l’un devant,
l’autre derrière.
Les chaifes font fufceptibles d’avoir des glaces
de devant & fur les côtés, ou de cuftode , qui
coulent horizontalement, & mieux perpendiculairement.
Pour celles-ci, on ne donne d’épaiffeur
par le bas au pied cornier de devant & de
derrière , que ce qui eft néceffaire pour contenir
la glace ; & par le haut des mêmes pieds on
augmente cette épaiffeur de ce qui eft néceffaire
pour la languette de l’apfichet & pour la glace,
ce qui fait environ neuf lignes en tout. Cette plus
grande épaiffeur des pieds fe continue tout le long
du cô té , lequel eft cintré en S du-deffus de la
traverfe d’accottoir ou de ceinture, jufqu’à neuf
ou douze pouces plus bas.
Ces chaifes font portées ou fufpendues par des
bâtons, autrement des brancards , lefquels paffent
dans des chapes de fer placées fur les pieds corniers
aux deux côtés de la chaife , & à dix-huit pouces
du bas au deffous des bâtons. Ces bâtons ont
ordinairement deux pouces à deux pouces trois
lignes de largeur fur une épaiffeur moindre de
trois à quatre lignes.
Leur longueur doit être de dix pieds à dix pieds
,&demi ; & on doit toujours obferver qu’ils excédent
le corps de la chaife par-derrière d’environ neuf à
douze ponces plus que par-devant, afin que le
fardeau devienne égal pour les deux porteurs.
Les bâtons fe font quelquefois de bois de
noyer blanc , ou de bois de frêne , ou de bois
de hêtre.
Comme ces bâtons ne font pas adbérens au
. corps de la caifle & qu’il pourroient gliffer , on y
place en deffus , & à l’endroit des chapes de fe r ,
des clous à têtes plates, ou toute autre chofô
de deux à trois lignes de faillie, pour les retenir
en place*
La largeur des chaifes à porteurs eft ordinairement
de vingt-deux pouces à deux pieds par-de*
I vant, Ôl environ un pouce de moins par-derrière,