
On fuppofe que la manivelle- 4’une ferinette ^
fait quarante tours pendant que le cylindre n’en
fait qu’un. , - 7
On compte la quantité de. mefures de l’air dont
il s’agit : on les réduit en parties .égales, comme
noires ou croches, à chacune dèfquel.les on donne
tant de partiés de chaque tour de la manivelle ;
ou ce qui revient au même , tant de divifions
du cadran qui fert. à divifer ces tours de la manivelle.
Chacune de ces divifions eft communément la valeur
d’un module de câdcnce, fur-tout aux cadrans
d’ un petit nombre de divifions, comme ceux depuis
8 jufqu’à 12 , & même quelquefois jufqu’à
13 ; mais à ceux depuis 12 ou 13 & au deflus,
chaque module eft toujours de plus d’une divifion ,
à moins que la manivelle qui conduit le cylindre,
ne puiffe faire fon tour dans une demi-fécondé ;
dans ce cas, cette règle doit varier en proportion :
mais dans les ferinettes, chaque divifion des cadrans
de petit nombre vaut ordinairement un module
de cadence, qui équivaut à peu près à une
triple croche pointée : elles feroient trop ferrées
à une triple croche; d’où je conclus, qu’une qua-
druple croche ne peut être exécutée que dans les j
«irs extrêmement lents.
On doit fentir aifément que plus les tours de
la manivelle feront fubdivifés, plus le produit de
c«.s divifons fera multiplié , & en conféquence
refferré fur la circonférence du cylindre.
Ainfi , chaque module de cadence fur la feri-
nette, revient à peu près à une divifion des cadrans
de 11 ou de 12 pour les cadences ferrées,
& à une divifion des cadrans de:8 du de 9 , pour
les cadences lés moins précipitées. L’ufage du 110-
tage fait bientôt fentir cette différence; il.ne s’agit
pour cela que de noter un air.
Il eft bon d’avertir que pour noter avec jufteffe ,
il faut être affuré du temps de la révolution du
cylindre g afin d’y proportionner les airs dont la
longueur doit s’eftimer , non par la quantité des
melures, mais par la durée du temps qu’on met
à les exécuter, dans le degré de viteffe néceffaire
à leur genre d’expreflion.
Si l’on a un cylindre dont les pivots foient en
vis , pour le faire avancer infenfiblement , afin
qu’on puiffe noter une pièce de fuite, ou même
plufieurs qui ne fouffrent aucun retard dans le
changement de l’un à l’autre ; la totalité de fes
tours réunis, doit alors être confidérée comme une
feule révolution du: cylindre , 8c doit être eftimée
en entier , comme on feroit pour un feul tour
qui ne contiendroit qu’un air.
Il s’enfuit delà, qui fi un feul tour ne produit
que 2Q fécondés , les 8 tours réunis fans interruption
par fes pivots en vis , doivent en produire
160. Dans ce cas, ils peuvent contenir une
tour contenant ordinairement un air, il faut que
les airs des ferinettes n’excèdent pas la duree^de
20 fécondés, quelque quantité de mefures qu’ils
aient* •
Des marchés ou airs de 20 mefures d’ùn mouvement
pièce de 160 fécondés d’exécution.
Il fuit encore delà que, fi le cylindre d’une fe-
rjoette eft 20 fçcondes à faire fon tour , chaque I
gai, ne durent communément que 20 fécondés
; ce qui fait une fécondé par mefure, une
demi-fécondé par blanche, un quart de fécondé
par noire, &c.
Des menuets de 24 mefures d’un mouvement
gai, durent aufli 20 fécondés. Des f & -f du même
cara&ères & de 20 mefures., durent aufli 20 fécondés.
Des | ou allemandes vives de 32 mefures,
20 fécondés. Tous ces airs rempliroient chacun
leur tour du cylindre, & ne laifieroient aucun
filence d’intervalle entre le Commencement & la
fin , fi l’on vouloit les aftreindre à 20 fécondés
juftes : cependant, on aura toujours la facilite de
les refferrer autant qu’on voudra, par les différens
cadrans dont on va faire eonnoître le. calcul &
la comhinaifon.
Ge fera par le moyen de ces cadrans différem-
ment combinés, qu’on pourra faire terminer les
airs à quelque point donné que Ce foit de la -cir*
conférence des cylindres. •
Ce qui vient d’être d it, doit faire préfumer la
néceflité d’un principe pour calculer & combiner
les airs avec lçs cadrans : quelques fuppofition$
vont répandre du jour fur ce fujêt.
La manivelle de la ferinette fait 40 tours pen-r
dant que le cylindre n’en fait qu’un ; chaque tour
de manivelle vaut une demi-feconde : donc les 49
tours valent 20 fécondés.
Suppofons qu’on veuille faire exécuter une
marche de 20 mefures pendant ces 40 tours , il
faudra, pour trouver le cadran qui y convient ,
réduire les mefures en noires : chaque mefure ei?
contient quatre , lefquelles , multipliées par 2Q ,
feront 80 noires, qui équivalent à ces 20 mefures.
Suppofez a&uellement que chacune de ces noires
foit fubdivifée en cinq^ multipliez 80 par 5,
le produit fera 400. Ge fera donc 400 divifions
qu’il faudra pour l’exécution de ces 80 noires.
Cherchez enfuite un nombre quelconque, par lequel
, en multipliant les 4° tours de la manivelle ,
vous puifliez avoir auffi 400 divifions, vous trou-?
verez que 40 multipliés par 10 valent 400; donc,
avec un cadran divifé en 10, vous pourrez noter
ces 80 noires à 5 divifions par noires; donc chaque
tour de la manivelle qui vaut 10, vaudra 2
noires.
Pour faire ce calcul plus Amplement, on dira
ao mefures à 4 noires par mefure, valent 80 noires;
multipliées par 5 divifions, elles valent 400
divifions : voilà pour l’air. On dira enfuite ,' les
40 tours de la manivelle „multipliés par 10 , valent
auffi 400 ; ce qui eft le même nombre que
le produit de l’air : donc il faut un cadran de 10
pour remplir un tour dp cylindre ayec cet air,
par
par conféquent point de filence à la fin de cette
marche.
Cependant, fi l’on vouloit y en placer u n , on
n’auroit qu’à le noter fur un cadran de 21 ; en
donnant 10 divifions par noires , il refteroit 40
divifions de filence final. 80 noires multipliées par
10, Valent 800 ; 40 tours de la manivelle multipliés
par 2 1 , valent 840 : donc les divifions des
tours de la manivelle excèdent de 40 divifions,
qui équivalent à 2 tons moins 2 divifions.
Si c’étôit un menuet de 24 mefures, 3 noires
par mefure font 72 noires ; à 5 divifions par noire,
le produit eft de 300 divifions. 40 tours de manivelle
multipliés par 9, font également 360 : donc
au cadran de 9 , ce menuet remplira fon tour.
Si , au contraire , on donnoit 6 divifions par
noire , qui feroient 432 ; en multipliant les 40
tours par 1 1 , qui feroient 440, il fe trouveroit 8
divifions de filence à la fin de ce menuet.
Çes deux fuppofitions doivent fuffire, pour faire
entendre la manière de combiner les cadrans par
les airs. Voici a&uellement le moyen de pofer les
chiffres fur ces cadrans.
Quant au cadran de 10 pour la marche , on
n’a pas befoin de chiffres, parce que chaque noire
équivaut jufte à la moitié de chaque tour de la
manivelle.
Pour le menuet au cadran de 9 , à 5 divifions
par noire, il faqt que les chiffres foient difpofés
de manière à les retrouver toujours dans leur ordre
naturel, de 5 en 5 divifions.
Si l’on compte les divifions de ce cadran ainfi
chiffré, en commençant par celle du haut chiffrée 1,
& en fuivant toujours les divifions de gauche à
droite, on trouvera que le chiffre. 2 fera pofé, à
la fin de la cinquième divifion; le chiffre 3 , à 5
divifions plus loin , & ainfi de tous les autres.
Par ce moyen, ce cadran de 9 fe trouve combiné
de 5 en 5. On peut le combiner pour d’autres
airs de 6 en 6 , de 7 en 7 , de 8 en 8 , de 4 en
4 , & d e 3 e n 3 ; c e qui fait au befoin fix com-
binaifons différentes que l’on pourra fe procurer
avec le même carton, en tranfpofant les chiffres
d’une place à l’autre.
Tous ces principes bien conçus, il s’agit de
les réduire en pratique. Un feul exemple peut fuffire
pour mettre au fait du notage. Celui qui pourra
noter un air, pourra, avec un peu de réflexion ,
noter quelque pièce de mufique que ce foit. Il ne
s’agit que d’un fimple effai pour en être convaincu.
On trouve par-tout des ferinettes ; on peut faire
. tourner un autre cylindre de la même groffeur &
longueur que le fien, & fur ce nouveau cylindre,
faire des effais fans inconvénient & fans beaucoup
de dépènfe.
Pointes propres au notage.
On fe fert d ’un compas de rédu&ion pour avoir
au jufte l’épaifleur des pointes propres au notage
r du cylindre.
Ans 6» Métiers. Tome IV. Partie I.
Les pointes nèceflaires à chaque air, qui font
fini vent dans le cas de varier d’un air à l’autre ,
fe font aifément avec une filière & un laminoir,
& de toutes les épaiffeurs, par le moyen du compas
de rédu&ion.
Les plus petites pointes ou les plus petits numéros
, fervent pour les modules des cadences. Il
peut y en avoir de plufieurs épaiffeurs, fuivant
les cadrans qu’on emploie.
Celles qui font plus groffes que les cadences ,
font pour les taÜées, ou pour les notes dont on
ne fait entendre que le- ta&;, après celles-là font
les petites tenues, enfuite les autres tenues ou
ponts.
Communément les noteurs n’emploient que 4
ou 5 épaiffeurs de pointes, avec lefquelles ils ajuf-
tenr bien ou mal leurs airs ; mais il convient de proportionner
les pointes ou d’appliquer les numéros ,
fuivant le produit des différens cadrans.
Il eft aufli des noteurs qui ont la mauvaife habitude
de marquer un cylindre tout entier, avant
que d’y mettre les pointes ; & comme ils n’ont
que trois ou quatre efpèces de pointes pour les
noter tous, ils font à chaque a ir , avec de l’encre ,
des marques, pour, les diftinguer.
Ces marques confiftent à réunir les piquûres
pour les points , à tracer des lignes inclinées de
gauche à droite pour les ta&ées, & de droite à
gauche pour les petites tenues ou gros clous : on
laiffe les modules des cadences blancs.
Pour avoir avec le compas de proportion l’épaif-
feur jufte d’un module de cadence, on marque avec
le cadran la valeur de deux modules de cadence :
en prenant cette mefure fur le cylindre avec les
pointes du compas , on aura jufte l’épaiffeur réduite
comme il convient. Alors, chaque pointe
de cadence fera de la moitié de la valeur d’un module,
pour former entre eux un petit filence d’environ
un tiers, à caufe de ^anticipation qui fait
parler les tuyaux , avant que les touches foient
parvenues au haut des pointes.
Les épaiffeurs des pointes doivent néceffairement
varier, fuivant les différens cadrans, & fuivant
les groffeurs différentes des cylindres ; d’où il s’enfuit
que les noteurs qui n’emploient que les mêmes
numéros pour toutes les occafions , ne peuvent
être exaâs ni fatisfaifans dans leur notage.
Une taEiée ordinaire eft le quart d’une croche ;
les plus petites tenues font du quart d’une noire ;
quant aux autres tenues plus étendues, il eft inutile
d’en parler puifqu’on en marque la longueur en
notant ; d’ailleurs , on peut en faire de toute longueur.
Piquage du cylindre.
L’air étant bien marqué fur le cylindre & la
groffeur des pointes bien décidée ,* fuivant le cadran
avec lequel on a noté, on retire le cylindre de
la ferinette, & l’on pique, avec une aiguille emmanchée,
à la place de toutes les marques faites