
Avoir la dent mauvaife, fe dit d’un cheval qui
mord ceux qui l’approchent. Mettre, pouffer, prendre
, jeter, percer, ye.r dents.
Un cheval dangereux du pied ou de la dent ,
doit être coupé, cela l’empêche de mordre & de
ruer.
D épêtrer un cheval ; c’eft la même chofe que
démêler.
D errière , en parlant du cheval, s’entend de
la croupe. Train de derrière ouvert, ferré du derrière.
D ésarmer, un cheval ; c’eft tenir fes lèvres fu-
jettes & hors de deflùs les barres. Lorfque fes lèvres
font fi groffes quelles couvrent les barres où
confifte le fentiment du cheval , & ôtent le vrai
appui de la bouche , il faut lui donner une embouchure
à canon coupé, ou des olives, pour lui
défarmer les lèvres.
D ésentra ver ; c’eft ôter les entraves d’un cheval
.D
ésergoter , fe dit des chevaux auxquels on
fend l’ergot jufqu’au v i f , pour arracher quelques
veffies pleines d’eau qui leur viennent aux jambes
fous l’ergot, particulièrement dans les lieux marécageux.
Cette opération n’eft point d’ufage à Paris, mais
on la pratique fort en Hollande , même aux quatre
jambes du cheval.
D esharnacher ; c’eft ôter le harnois du cheval
.D
essangler un cheval; c’eft lui ôter les fangles
ou les lâcher.
D essoler ; c’eft ôter au deflous du pied d’un
cheval la foie, efpèce de corne plus tendre que la
corne du fabot.
D iahexaple ; c’eft un breuvage pour les chevaux
, qui a pris fon nom des fix ingrédiens dont
il eft compofé; favoir, d’ariftoloche, de racine de
gentiane, de baies de genièvre, de baies de laurier,
de gouttes de myrrhe, & de raclure d’ivoire.
C ’eft un bon contre-poifon, & il guérit les mor-
fures des bêtes venimeufes, les rhumes, les con-
fomptions.
D iaphragme (rupture d u ) ; accident qui arrive
quelquefois aux chevaux à la fuite de violentes
tranchées.
D ragon ; les maréchaux appellent ainfi une
maladie qui vient aux yeux des chevaux, & qui
confifte en une tache blanche au fond de la prunelle
: elle n’eft pas au commencement plus greffe
que la tète d’une épingle ; mais elle croît peu à
pé’u au point de couvrir toute la prunelle.
Le dragon vient d’obftruélion & de l ’engorgement
d’une lymphe trop épaiffie. Ce mal eft incurable.
Eau blanche ; boiffon rafraîchiffante pour les
chevaux : c’eft de l’eau dans laquelle on a mis du
fon. Eaux aux jambes, maladie du cheval ; c’eft une
férofitè âcre qui fuinte continuellement des jambes.
Ebrouer ( s’ ) ; un cheval s'ébroue quand, poMr
fe dégager de ce qui lui chatouille le dedans des
nazeaux, il les fait frémir en faifant du bruit,
E b u l l i t i o n ; maladie du cheval dans laquelle I
toute l’habitude du corps fe trouve en un moment
couverte de petits boutons plus ou moins, nombreux.
Ecaille d’huître ; nous n’employons cette ex-
preftion que pour mieux peindre la difformité de
l’ongle des pieds comblés ; elle peut être comparée
avec raifon, à celle de ces écailles.
E c a i l l o n s ; expreffion ancienne, inufitée au-
Jourd’hui, & à laquelle nous avons fubftitué les
termes de crocs ou de crochets. C ’ eft ainfi que nous
nommons à préfent les quatre dents canines du
cheval, que nos pères appeloient écaillons. Ces
quatre xdents canines font celles dont les jumens
font dépourvues, à l’exception de celles auxquelles
nous donnons le nom de brehaignes.
E c a r t , maladie du cheval ; c’eft un effort violent
fur le bras, qui tend à l’écarter de la poitrine,
E c h a u f f é , bouche échauffée; on donne un coup
de corne à un cheval qui a la bouche échauffée.
E c h a u f f e m e n t ; un échauffement exceffif caufe
la courbature des chevaux.
Ecouvette ; efpèpe de balai propre à ramaffer
le charbon dans le foyer de la forge.
E c l i s s e s ; morceaux de bois employés dans le I
traitement des chevaux , pour contenir des parties
fraéfurées.
E f f l a n q u é , fe dit particulièrement d’un cheval
accidentellement & non naturellement coufu,
c’eft-à-dire, d’un cheval dont le flanc s’eft retiré
enfuite d’un voyage plus ou moins long, ou pour I
avoir été furmené, eftrapaffé, fatigué, & c .
Le repos, la bonne nourriture le rétabliront ai*,,
fément & lui redonneront du corps, pourvu que
fa conformation foit telle , qu’il ait la côte bien
tournée.
E f f o r t ; c’eft l’indifpofition qui réfulte d’un
mouvement forcé dans l’extenfion de quelques-uns
des mufcles du cheval.
Egarotté ; terme qui a été fubftitué au vieux
mot encrainé, dont on fe fervoit très - anciennement
pour défigner un cheval bleffé fur le garot.
Quelques-uns emploient indifféremment l’épithète
d'égarotté , foit que la bleflùre foit légère,
foit qu’il s’agiffe d’une plaie véritablement dange-
reufe & confidérable ; elle ne convient néanmoins
proprement que dans ce dernier cas. Les caufes de
ces bleffures, leurs progrès, leurs fuites, leurs ter-
minaijfons, font différentes.
Ehanché (cheval ) ; on diftingue par cette ex*
. preffion un cheval dont les hanches font ou pa-
roiffent inégales , ce dont on juge par l’infpeffion
des os iléon à l’endroit de leur faillie.
Quelques-uns ont attribué cette inégalité à quelque
heurt, quelque coup , quelque contufion )
dont ils l’ont envifagée comme une fuite ; mais ils
font empreffés de nous raffurer, en ajoutant que ce
défaut n’occafionne aucune claudication, & ne nuit
jamais à l’animal.
En fuppofant que le vice d’une hanche plus
baffe que l’autre puiffe , 'quoiqu’il ne nuife point
au cheval, n’être pas rapporté à fa première conformation
& être déclaré accidentel , il s’enfuit
qu’il né confifte que dans une déprefîion, un af-
faiffement à l’os qui faillit extérieurement; ce qui
aura plutôt lieu dans le poulain que dans le cheval
, parce que dans le premier les os font moins
compafts , & que d’ailleurs ceux dont il s’agit ,
plus fpongieux que la plupart de ceux qui fervent
de bafe à l’édifice du corps' de l’animal, peuvent
en conféquence d’une violente contufion, avoir
été affaiffés à leur pointe.
Du refte , l’expreffion dont il eft queftion paroît
[ ^)rt, *mProPre i car elle n’offre, en aucune façon
l’idée de la fignification qu’on lui donne.
Embajirer ( s’) ; un cheval qui s’embarre eft
I celui qui fe trouve tellement pris & arrêté après
avoir paffé l’une de fes jambes au-delà de la barre
I qui limitoit la place qu’il occupe dans l’écurie,
Iquil ne peut plus l’en dégager. Dans les efforts
Iquil fait pour y parvenir, il pçut fe bleffer dan-
I gereufement. Des féparations en forme de cloifon,
la fufpenfion des barres à une jufte hauteur, pré-
| viendroient fans doute un pareil événement*
Embarrure ; c’eft tout accident qui fuit l ’ac-
I tiori de s’embarrer.
Embryulkie , ou opération céfarienne pour ex-
! traire le foetus du ventre de la jument.
I Emmiellure ; remède topique, diftingue de ceux
I que nous appelons charge, emplâtre blanche, &c.
len ce que nous faifons entrer du miel dans fa
I compofition.
| Quelques-uns l’emploient communément dans
I une foule de circpnftances, comme dans celles des
I efforts, des écarts, des entorfes, de la foulure des
I tendons, de l’engorgement des jambes, des coups
I «e pieds, des embarrures, & d’autres contufions
I quelconques, &c. r ^MmuseL£R un cheval ; c’eft lui mettre une mu-
eliere pour l’empêcher de mordre ou de manger.
Emouchoir ; les maréchaux appellent émou-
IÜ °lu U-ne <ïueue c^eval, jouant dans un manche
I e bois auquel elle eft attachée. Ils s’én fervent
I pour faire émoucher l’animal lorfqu’ils le ferrent
I°u quils pratiquent quelque opération ; cette pré-
| caution eft d’autant plus fage, qu’il ne leur feroit
pas pofîible de maintenir en été le cheval dans
Un état de tranquillité néceffaire, & qu’ils p<?ur-
r°ient même en être bleffés, s’ils ne prenoient le
S H k ^harraffer de l’importunité de ces in-
^ Empêtrer ( s’) , fe dit d’un cheval pris ou mêlé
f ans les traits; ce qui peut arriver, foit qu’en
dant tout le train de derrière foit forti du milieu
ia CRS m^raes tra*ts» f°h qu’il ait paffé une feule
mbe au~delà, les traits n’étant point affez tendus,
mme on le voit fréquemment, fur-tout eu égard
aux chevaux conduits par de mauvais poftillons ,
foit à raifon de quelques autres caufes : il s’agit
alors de replacer le cheval ainfi qu’il doit l’être
lorfqu’il eft bien attelé, en l’obligant à repaffer fa
jambe ; c’eft ce que nous appelons dépêtrer , démêler
un cheval.
Emphysème ; gonflement dans quelques parties
du corps du cheval.
Encastelé ; on doit diftinguer le cheval encaf-
telé de celui qui tend à l’encaftelure ; les talons du
premier font extrêmement refferrés, les talons du
fécond ont du penchant à fe rétrécir. Les pieds de
devant s’encaftèlent , & non ceux de derrière
parce que ceux-ci font continuellement expofés à
1 humidité de la fiente & de l’urine de l’animal.
Encastelure ; c’e f t , dans les pieds des chevaux
, un trop grand rétréciffement des talons auprès
de la fente de la fourchette.
Enchevêtré ; un cheval enchevêtré eft celui
dont un des pieds de derrière eft pris dans une-
des longes de fon licou. Ce mot d'enchevêtrure dérive
du terme de chevêtre, qui défignoit autrefois
un licou. Ce n’eft qu’à l’occafion de quelque dé-
mangeaifon dans le voifinage de la tête ou de quel-
qu’autre perception qui l’importune , que l’animaL
s’enchevêtre.
Il s’efforce de s’en délivrer, en y portant un '
de fes pieds de derrière, mais fa jambe peut fe
trouver embarraffée dans la longe ; & dans les
mouvemens qu’il fait pour la dégager, il arrive
très-fou vent que le frottement violent qui en réfulte
, caufe une écorchure ou une plaie plus ou*
moins profonde dans le pli du paturon.
Des boules de bois fuipendues à l’extrémité des
longes , & dont le poids les tient toujours dans--
un degré de tenfion convenable , fans les empêcher
de couler librement dans les anneaux, préviennent
ces fortes d’accidens qui, eu égard à des-
chevaux extrêmement vifs & impatiens, ont quelquefois
des fuites beaucoup plus facheufes.
Enchevêtrure; nous appelons de ce nom toute-
écorchure, toute contufion, toute plaie qui affefte
le pli du paturon des jambes poftérieures du cheval
, conféquemment à un frottement plus ou moins
violent de cette partie fur les longes du licou
dans lefquelles l’animal s’eft embarraffé par quelque
caufe que ce foit, & de manière ou d’autre.-
L’écorchure eft-elle fimple & fans inflammation,.
on b affinera le lieu affecté avec du vin , & on
defféchera infenfiblement en faupoudrant avec de
la cerufe. L’érofion, au contraire, eft-elle accompagnée
d’inflammation, eft-elle v ive , on recourra
d’abord aux cataplafmes émolliens; & lesaccideus-
appaifés, on leur fubftituerà les defficcatifs.
S’il arrive que la jambe s’engorge, que la douleur
perfévère , & qu’il y ait une véritable plaie,
on faignera l’animal, on panfera la plaie ainfi que
toutes les autres , & l’on appliquera des émolliens
réfolutifs fur la jambe, tels que les feuilles de