
ï'feQ i â r s i
Les cadences ou trils féj font fur la clarinette
comme fur les autres inftrymeps à, yenta en dv\
bouchant le trou fupérieur. ) ■ !' >
Une obfervation importante cjp’iUfaut faire, c eft
que la clarinette eft d’une; tierce mmeure plus
baffe que les autres inftriiqisns ; -c’eff-à-dire,•• que
fon premier ut en bas eft a funifion du premier
la du violon ; à ce compte l’étendue de la clarinette
eft donc effeélivemènt depuis Yut dièfe à
l’uniffon de celui du quatre, pieds , ou du premier
ut dièfe du violonçel , jufquj’au mi triple oâave
de la tiercemineure de cet ut , & qui eft à lunif-
fon du mi qu’on prend en démeiichant fur la chanterelle
du violon. i ; 1 ! • • '
C’eft pourquoi, quand la! clarinette eft accompagnée
d’autres inftrumens, on note fa partie une
tierce mineure plus haut que celle des autres inftrumens:
par ej|pmple , fi la pièeè eft en la majeur,
on note la partie de la clarinette en ut ; fi la pièce
eft en ré, on la note en fa ,
Vu la difficulté du doigter, on ne peut.com-
pofer des parties obligées pour la clarinette qu en
ut majeur, {ou la relativement aux autres mftru-
mens), & en fa majeur, (ou ré relativement aux
autres inftrumens) ; pour remédier à ce peu. de variété
, on a imaginé de faire doubler les corps du
milieu, où fe trouvent les trous à , 3,4,^ 5^ 6 ,
& 7. Moyennant ces nouveaux corps, on élève
toute la clarinette d’un femi-ton majeur, enforte
que l’on a deux modes de, plus , f i bémol & mi
bémol majeurs, dans lefquëls on peut compofer.
Lorfque l’on veut donc compofer une pièce-en
la majeur pour la clarinette , on la note ( en ut
majeur, & pour ré majeur en fa , & l’on écrit au
deffus comme pour le cors, clarinette en ut, afin
que ie mufiçien fâche quels corps du milieu il doit
prendre. .
Si l’on veut compofer en f i bémol, ou mi bémol,
on écrit la partie de la clarinette toujours en ut
pour fi bémél, & en fa pour mi, bémol, & ôn
écrit au deffus clarinette en f i bémol. ^ -
Quant aux parties de rempliffage , où 4a clarinette
n’a que des tenues, ou du moins peu de
notes, on peut les faire dans tous les modes;
feulement il faut faire attention au d o ig t e r& à
ménager du temps au joueur pour, reprendre -hale
in e , car cet infiniment en demande beauçoup.
On aura toujours égard à ce que la clarinette, eft:
d’une tierce mineure plus baffe que les autres inftrumens
, & Von aura foin d’écrire de quels corps
les muficiens doivent fe fervir. J ‘ ■ ;
Dans le temps que je faifois cet article, il paffa
par Berlin un muficien qui jouoit d’une clarinette
à fix clé s , fur laquelle il exéputoit tous , les
modes. On a déjà remarqué combien les quatre
. clés caufent de difficulté; ce doit être bien ‘pis
avec fix. (F . D. C. )
■ ÇsrvèlatJ
gfpèced’inftriiment à anche, dont on fe fervoit
r n s
’ ci-clêV^irit‘, qui n'avoit en tout tjue cinq pouces
de loue. La pièce de bois qui forme le corps
même du cervelat, eft percée dans fa longueur
de huit trous qui fe communiquent; enforte que
quoique [’infiniment ne foit long que de cinq
pouces, il donne cependant un ton aum grave
que s'il étoit long de huit fois cinq pouces, ou
de trois pieds quatre pouces; ces huit trous tout
cachés fdus le collet fupérieur, & encore foigneu-
fement bôuclïès avec des chevilles.
Les trous latéraux font répandus ça & la lurle
corps de l’inflrument, & rèpondent.;aux differens
canaux intérieurs, & c’eft ce qui leur donne un
air de détordre.
Les trous ;6 & 7 font doublés, quoiqu’ils ne
produifent chacun qu’un foui ton, parce qu ils repondent
à deux différens canaux intérieurs.
Les trous 11 , 12', 13 & 14 font derrière linl-
trtiment, & fourniffent les tons les plus graves.
Les trous latéraux étant près lés uns des autres,
on en couvroit plufieurs du même doigt ; enfin,
le fon'fortoit par un trou fait exprès dans la.collet
■ inférieur, & par les quatre trous latéraux.
Le cervelat rie produifoit pas plus de tons dit-
férens qu’il n’avoit de trous latéraux, & le fon
en étoit affez femblable à celui qu’on produit eu
chantant avec un peigne enveloppé de papier.
Mufette.
On prétend que cet infiniment tire fon nom &
fon origine d’un nommé Colin Mufet, officier de
Thibaud de Champagne , roi de Navarre, vers le |
milieu du XIIL fiècle, , ,
La mufette eft un inftrument a vent & a anches,
compofé de plufieurs parties. Voye^fig. i » y» 3 *
4 , ƒ , $ & 7 , pl- VI des inftrumens de, mufique,
tome 3 des gravures. I
La partie A B C s’appelle le cotps, ou plus ordinairement
la peau. C’eft une efpece de poche
de peau de mouton , de la forme à peu près d une
veille , laquelle a un goulot dans lequel s ajultem
les chalumeau^ D E, d,c.
Cette poche eft encore percée de deux trous
F G.,, !
Au premier de ces .trous s’ajufte le bourdon
Le fécond G reçoit le bourdon I G qui a une
foupape g à l’extrémité de la boîte, (qui eft la vi-
rolle d’ivoire G g , ) qui entre dans le corps de la
mufette.
A l’autre extrémité du porte-vent eft une portion
de tuyau d’ivoire X , que l’on fait entrer dans
. le trou K du foufflet, afin que l’air contenu dans
le foufflet puiffe paffer lorfqu’on le comprime dans
le corps de l’inltrument, où il eft arrêté par la
foupape g qui le laiffe entrer, mais non pas rel-
fortir. Le foufflet, fig. î & 4 , n une pièce de bois
ceintréé K L , laquelle eft collée fur le deffous
du foufflet. Elle fert à faire pofer fermement le I
I N S
foufflet fur la hanche droite de celui qui joue de
cet inftrument.
Les deux courroies O O , P D fervent de ceinture
, & par conféquent à attacher le foufflet fur
le côté: Au deffus du foufflet font deux autres'
courroies Q R , R I , defquels on ceint le bras
; droit. . . .
L’anneau dormant S fert à accrocher le crochet
T de la fécondé courroie qui fe trouve ainfi plu-
: tôt peinte autour du bras , que s’il falloir à chaque
fois, faire ufage de -la boucle R. -
Le côté des têtières M du-foufflet doit regarder
le coude'du bras droit ; & le côté N qui eft la
pointe des écliffes, doit être tourné vers le poignet.
| Au refte , la peau ou le corps de cet inftrument
n’eft arrondi, comme on voit dans la figure, que
lorfqu’il eft rempli de vent; on l’habille toujours,
& pareillement le porte-vent, d’une efpéce de
[ robe que l’on nomme couverture ; on couvre de
même le foiifflet & ce qui en dépend.
Le velours ou le damas font ce qui convient le
mieux pour faire ces couvertures ; parce que ces
étoffes font moins gliffantes que les autres étoffes
de foie , cUer ou d’argent, & par conféquent que
! la mufette en eft bien plus ferme fous le bras, &
:1a ceinture autour du corps.
On peut enrichir cette couverture, autant que
[ l’on v eut, foit de galons ou point d’Efpagnê, ou
de broderie, &c. car la parure convient fort à cet
: inftrument. On peut mettre auffi une efpèce de
chemife entre la peau & la couverture, ce qui,
entretient la propreté de çelle-.ci.
Il refte à parler des chalumeaux, du bourdon
& des anches.
Les chalumeaux font des tuyaux d’ivoire D E ,
\ d e, fig. 1 , perforés d’un trou cylindrique dans
toute leur longueur, & percés de plufieurs trous
comme les flûtes, qui communiquent à celui qui
règne dans toute la longueur du chalumeau. L’extrémité
inférieure appelée la patte, eft ornée de
différentes moulures, ce qui èfl: affez indifférent.
On ménage, en tournant le chalumeau par
dehors , des eminences dont on forme les tenons
[ S S S S , fig. 5 & 6, que l’on fend en deux S S
[ avec un entailloir droit ou courbe*
| C’eft entre deux de ces tenons* qu’on ajufte les
1 clés d’argent ou de cuivre qui ferment les trous
' des feintes ou demi-tons , lefquelles font au nombre
[ de fept au grand chalumeau, & au nombre de fix
ï au petit.
Les clés font retenues dans leur place par une
I goupille qui les traverfe, & les deux tenons entre
■ defquels elles font placées.
Le petit chalumeau a une patte G E ? e , fur
I le collet G g , de laquelle font montées les fix
I clés, trois de chaque côté, qui ouvrent & ferment
■ tous les trous.
I _ Les chalumeaux entrent par leurs parties fupé-
| rieures e e , dans les boîtes 1} B , d b, fig. $ & 6 ,
I qui leur diftribuent le vent. Les deux boîtes D B ,
Arts & Métiers. Tome IV. Partie I.
I N S 121
\d o9 communiquent l’une à l’autre par le canal
qui fe trouve dans les groffeurs B B , pour que
le vent qui vient par.-C guiffe fe diftribuer aux
deux anches ƒ ƒ , qui font entées à la partie fu-
. périeure é e des chalumeaux. Ces parties e e des
chalumeaux, & qu’on appelle tenons, & qui entrent
dans les boîtes, font garnies de filaffe pour
bien étancher le vent. .
Les anches ƒ e font compofées de deux petites
lames de rofeau , liées, Tiiné contre l’autre fur une
petite verge de fer cylindrique, enforte qu’elles
font un petit' tuyau par le côte de la ligature ,
lequel aboutit au tuyau du chalumeau ; & de
l’autre côté ƒ elles font applaties, comme on peut
voir dans les figures. L’anche du grand chalumeau
eft vue en face ou fur le plat, & celle du petit
fur côté ou le profil.
La partie C entre, comme les tenons e , dans
la boîte'D B , dans une autre boîte,, autour de
laquelle la peau de la mufette eft liée avec un gros
fil cir4.
Cette ligature entre dans une gravure qui* entoure
cette fécondé boîte , enforte que le vent
dont on remplit la peau, ne peut trouver à s’échapper
que par l’ouverture de cette boîte.
l l y en a trois attachés ainfi au corps de la
mufette : une pour les chalumeaux, laquelle eft
attachée à l’extrémité du goiileau B D ; une autre
F , pour recevoir le bourdon; & une troisième
G g , qui eft aufli attachée au porte-vent, & par
-■ le moyen de laquelle il communique au corps de
la mufette.
Cette dernière boîte a une foupape g qui laiffe
paffer le vent du foufflet par le portp-vent I G
dans le corps de l ’inftrument , & ne l’en laiffe
point reffortir.
Le bourdon , fig. q , dont il refte maintenant à
expliquer la conftruétion, eft un cylindre d’ivoire
de 5 ou 6 pouces; de long, fur environ i pouce,
ou 1 5 lignes de diamètre, percé de plufieurs trous
dans toute fa longueur, lefquels font parallèles à
; fon axe , enforte que le bourdon ne diffère de
j plufieurs tuyaux mis à côté les uns des autres ,
| ce qu’ils tiennent tousvepfemble .& font per-
! cés dans la même pièce.
Comme la longueur de 5 ou 6 pouces du boùr-»
don , n’eft pas fuffifante pour faire rendre aux
anches .un fon affez -grave, on fait communiquer
un tuyau avec un autre du côté D , qu’on appelle
le dôme du bourdon , & on bouche les trous du
tuyau que l’on fait communiquer , enforte que
deux ou trois ne font qu’un feul tuyau , qui eft
ré courbé autant de fois qu’il eft. néceffaîre.pour lui
faire rendre le fon defiré.
La circonférence des bourdons eft occupée par
plufieurs rainures qui font parallèles à l’axe du
bourdon, lesquelles on appelle coulijfes ; ces cou-
liffes font plus larges dans le fond qu’à la partie
extérieure ; & cela, afin de pouvoir retenir les