
Par deffus les regiftres & leurs guides, les re-
siftres dormans, on met une table a b c d , fig. 9
& ,o , de bois de Hollande ou de Vofges, qu on
appelle chape. .
Les chapes , qui font épaiffes au moins dun
pouce , fervent à recevoir les tuyaux par leurs
pieds qui entrent dans des cavités hémifphêriques.
Pour trouver fur la chape, qui doit être arrêtée
fur le (ommier par les quatre coins avec des chevilles
, les places des tuyaux , il faut tracer des
lignes u x , pl. V i l , fig. 10.
Ces lignes doivent répondre fur le milieu des
) confidérable d’un gros morceau de fer étant ca-
! pable de faire éclater le bois.'
gravures & des lignes ^ y , qui doivent repondre
l'ur le milieu des regiftres.
Pour tracer les premières, il faut, avant d avoir
collé la table du fommier fur les barres , avoir
tracé fur les longs côtés du châflis les points f i t ,
même fig. io3 qui répondent à la gravure ; divifer
enfuite l’efpace ƒ t en deux parties égales au point
t , mener avec l’équerre des menuifiers la ligne
droite r u , perpendiculaire au plan de la chape,
faire la même opération à l’autre extrémité x , &
à toutes les gravures; tirer enfuite les lignes u x ,
u x , qui répondront fur le milieu des gravures.
Pour tracer les autres lignes £ y , il faut prolonger
fur les côtés de la chape les têtes de regiftres
dormans, & divifer l’efpace qu elles laiffe-
ront entré elles en deux parties égales., mener
par les points de divifion les lignes £ y , ^y» qui
répondront directement fur le milieu des regiftres.
les interférions des lignes u x , {Sut les endroits
où il faut percer avec un vilbrequin les
trous , lefquels fe rencontreront perpendiculairement
fur les gravures dans lefquelles ils doivent
déboucher : la chape, le regiftre , & la table du
fommier, doivent tous trois être percés.
Il faut obferver qu’un des épaulemens doit porter
contre la table du fommier t 1 autre epaule-
ment qui eft celui où la bafeule du mouvement
prend, doit en être éloigné de l’autre côté de la
moitié de l’intervalle uu o u x x 9 que nous avons
dit être l’excès de la longueur o o du regiftre,
fig. n , fur celle de la table du fommier.
Après avoir percé les trous, on les agrandit,
& on les brûle avec des fer chauds pour les approprier
; les trous des baffes qui doivent avoir
une certaine grandeur, fe font carres par deffous
les chapes, & on les ecarrit jufqu a la moitié de
Vépaiffeur de la chape ; dans l’autre moitié de la
chape, ori les arrondit pour recevoir le pied des
tuyaux.
Ceux des regiftres & de la table, font carrés
dans toute l’épaiffeur dé ces pièces : on fait ces
trous des baffes avec un cifeau de menuifter, éeft
même à caufe qu’on les fait avec un cifeau qu’ils
font carrés ; leur figure au refte eft affez indifférente
: on les fait avec un cifeau, à caufe de l’inconvénient
qu’il y auroit de les brûler avec un
fer chaud affez gros pour les creufer, la chaleur
Un regiftre eft ouvert lorfque fes trous répondent
vis-à-vis ceux de la table du fommier & ceux
de la chape ; ce qui établit la communication de
ces derniers à la gravure.
Il eft fermé lorfque le regiftre eft enfonce, en-
forte que les intervalles de fes trous a b c d é fi*
fig. /», répondent entre les trous correfpondans de
la table & de la chape ; ce qui empêche la communication
du vent de la gravure aux trous de
la chape. . c - .
Quant à l’arrangement des jeux, u laut lavoir
qu’un jeu eft pofé fur un feul regiftre, felon la
largeur du fommier.
Le premier jeu que l’on pofe eft fur le devant
du fommier, qui eft le côté de la laie marqué I ,
pl. VI, même fig. 8 bis ; on met la montre de 16 pieds
enfuite fur le regiftre marqué I I , le bourdon de
16 ou 8 pieds bouché fonnant le 16 ; enfuite le
grand cornet, & les autres jeux felon 1 ordre de
la table fuivante.
Arrangement des jeux fur le fomnùer.
Noms des regiftres,
fig, 9. Noms des feux.
I. Montre de 16 pieds.
oï 11. Bourdon de 16 ou 8 pieds bouché.
- in . Grand cornet.
Egl IV. Bourdon de 8 ou 4 pieds bouché.
raj V . Huit pieds ouverts ou huit pieds e
<0 réfonance*
VI. Preftant..
VII. Flûte.
VIII. Double tierce.
IX. Nazard.
X. Doublette.
£ XI. Quarte de nazard*
XII. Tierce..
ft XIII. Double trompette.
"é XIV. Trompette.
a. XV. Cromorne.
XVI. Clairon.
XVII. Voix humaine.
Pour éviter la confufion parmi tant de feux-;
on fait le fommier du grand orgue en deux par-
ties , & on place les baffes aux côtés extérieurs
de chaque partie vers les bafcules des mouvemens ,
enforte que les plus grands tuyaux font vers les
côtés de l’orgue, & les petits au deffus dans le
milieu , où l’on fait un pont fur lequel on pofe
les fommiers de cornet & de la trompette du récit
, & quelquefois aufli les chapes de la fourniture
& de la cimbale, lôrfqu’on ne les met pas fur le
Pour faire tenir tous ces deux jeux debout fur' les
chapes des fommiers , dans les trous delquels, ils
ne font que pofer, on met de faux fommiers a b
e i , pl- PU > fig- '4 > qui font des planches de
feuillet de Hollande que l’on perce avec les tar-
rières pointues des charrons , d’autant de trous e e
qu’il y en a à la chape du fommier.
Ces trous, qui doivent être affez grands pour
que le tuyau H K,, même fig. 14, puiffe y entrer,
doivent avoir leur centre perpendiculairement au
deffus de celui des trous de la chape, vis-à-vis def-
quels ils fe rencontrent.
Pour trouver la place du centre de ces trous,
on trace fur le faux fommier les mêmes lignes
w x r y qu’on a tracées fur la chape ; & aux interférions
de ces lignes, on perce des trous avec
un vilebrequin que l’on accroît avec un autre dont
la mèche eft plus groffe , & avec les tanières
pointues , jufqu’à ce que les tuyaux puiffent y
entrer ; après , on place le faux fommier fur le
fommier à environ un demi-pied de diftance : on
le fait tenir par quatre piliers fixés aux-quatre coins
avec des vis : on placé enfuite les pieds des tuyaux
dans, les trous du faux fommier , & on les fait
entrer dans les trous des chapes, comme les tuyaux
k h ,fig .t4 - I r a 1 1 1
On doit remarquer que la bouche des tuyaux
doit toujours être en deffus du faux fommier, &
que par confèquent , il faut que les pieds des
tuyaux foient quelques pouces plus longs que la
diftanée de la chape A B C D , au faux fommier
a b c d.
Il fuit de cette conftru&ion, qu’après que la laie
eft remplie du vent des fou filets , fi l’organifte
abaiflé une touche du clavier (qui par le moyen
de fa targette fera tourner un rouleau de l’abrégé,
lequel, par le moyen d’une autre targette, tirera
une foupape, & la fera ouvrir ) , que l’air con-
denfé contenu dans la laie entrera dans la gravure
dont la foupape eft ouverte, & paffera de-là par
le trou de la table & du regiftre qui fera ouvert
dans le trou correfpondant de la chape , d’où il
entrera dans le tuyau par le trou de fon pied ;
ce qui le fera parler.
Le fommier du pofitif diffère peu de celui du
grand orgue ; toute la différence eft que la laie
E F , pl. V I I9 fig. fit, eft en deffus du côté de la
table , & que les foupapes s’ouvrent en foulant
en deffous par le moyen des petits bâtons o n 9
qui portent fur le haut des bafcules du pofitif.
Dans les grandes orgues qui ont deux fommiers
placés à côté l’un de l’autre, en cette forte
A □ C □ B , les tuyaux des baffes & des deffus
font répartis fur tous les deux , enforte que les
plus grands foient vers les extrémités extérieures
A B , & les plus petits vers C ; les tuyaux far chaque
fommier fe fuivent par tons, en cette forte :
Sommier A C.
r -O Û -------------
Ç}
T
Sommmier C B,
-W & -
La difpofition des rouleaux pour faire cette répartition, eft reprefentee dans la figure,
Sommier de pofitif.
Le fommier de pofitif, repréfenté pl. V I I du
Luthier, fig. 12, ne diffère de celui du grand orgue
, qu’en ce que la laie E F eft en deffus, &
que les foupapes n s’ouvrent en pouffant par le
petit bâton 0 n qui traverfe une bourfette.
Ce petit bâton eft pouffé en haut par la bafeule
du pofitif.
Le derrière de la laie eft affemblé par une languette,
dans une rainure faite à la table du fommier
du côté de la queue des foupapes, qui font
de même que celles du fommier de grand orgue.
Le deffus E F de la laie, eft affemblé d’un côté
H i j