
Perdue (pierre) ; celle jetée à deffein dans .
l’eau, pour en fonder la profondeur.
La pierre perdue eft encore celle jetée à baies de
mortier dans la maçonnerie de blocage.
Perron ; Heu élevé devant une maifon, où il
faut monter plufieurs marches de pierre.
Perron à pans. Perron dont les encoignures font
coupées.
Perron cintré. Perron qui a les marches rondes
ou ovales. U y a de ces perrons dont une partie
des marches eft en dehors & l’autre en dedans;
ce qui forme un palier rond dans le milieu.
Perron double. Perron qui a deux rampes égales
qui tendent à un même palier, ou deux rampes
oppofêes pour arriver à deux paliers.
Il y a des perrons doubles qui ont ces deux dif-
pofitions de rampes, enforte que par un perron
carré on monte fur un palier , d’où commencent
deux rampes oppofêes pour arriver chacune à un
palier rectangulaire ; de ce palier on monte par
deux autres rampes à un paUer commun. Ces fortes
de perrons font fort anciens.
Perron carré. Perron qui eft d’équerre , comme
font la plupart des perrons.
Perspectif ; un plan perpeâif eft un plan ou
les différentes parties d’un bâtiment font repré-
fentées félon les gradations ou les diminutions conformes
aux lois de la perfpeétive.
Pour rendre les plans intelligibles, on a coutume
de diftinguer les parties maihves & lolides par le
moyen d’un lavis noir.
Les faillies du rez-de-chauffée fe marquent en
lignes pleines, & celles que l’on fuppofe au def-
fus, fe diftinguent par des lignes ponctuées ; les
augmentations & les changemens que l’on doit
faire , font marqués par une couleur différente de
celle qui repréfente ce qui eft déjà bâti, & les
teintes de chaque plan deviennent plus claires ou
plus légères, à proportion que les étages font plus
élevés.
Dans les grands bâîimens, on fait ordinairement
trois différens plans pour les trois premiers étages.
Peupler ; garnir un plancher de folives, une
cloifon de poteaux, &c.
P ic ; outil de fer fort pointu 8c un peu courbé,
avec un manche de bois dont on fe fert pour piocher
la terre.
Pied-droit ; c’eft la partie du trumeau ou jambage
d’une porte ou d’une croifée, qui comprend
le bandeau ou chambranle , le tableau, la feuillure
, l’embrâfure , & l’écoinçon.
On donne auffi ce nom à chaque pierre, dont
le pied-droit eft compofé.
Pied de fontaine ; efpèce de gros baluftre ou
piédeftal, rond ou à pans , quelquefois avec des
confoles ou des figures , qui fert à porter une
coupe ou un baflin de fontaine , ou un chandelier.
Pied de mur ; c’eft la partie inférieure d’un mur,
comprife depuis l’empattement du fondement juf-
qu’au deffus, ou à hauteur de retraite.
Pièce ; nom général qu’on donne aux lieux dont
un appartement eft compofé. A in fi, une falle
une chambre, un cabinet, &c. font des pièces.
Pierre ; corps dur qui fe forme dans la terre
& dont on fe fert pour la conftruélion des bâti-
mens.
Il y a deux fortes de pierres , de la pierre dure
& de la pierre tendre.
La première eft fans contredit la meilleure.
La pierre tendre a cependant quelques avantages
: c’eft qu’elle fe taille aifément, & qu’elle
réfifte quelquefois mieux à la gelée que la pierre
dure. Mais ceci n’eft pas affez recommandable pour
mériter de la confiance à la pierre tendre.
Lorfqu’une pierre eft bien pleine, d’une couleur
égale, qu’elle eft fans veine, qu’elle a un. grain
fin & uni, que les éclats fe coupent net*. & qu’ils
rendent quelque fon, elle eft certainement bonne.
On connoît encore cette qualité , en expofant la
pierre , nouvellement tirée des carrières, à l’humidité
pendant l’hiver. Si elle réftfte à la gelée,
elle eft bonne, & on peut l’employer avec confiance.
Pigeonner ou Epigeonner, terme de maçon;
c’eft employer le plâtre un peu ferré , fans le plaquer
ni le jeter, mais le lever doucement avec la
main & la truelle par pigeons, c’eft-à-dire, par
poignées, comme lorfqu’on fait les tuyaux & les
languettes de cheminées qui font de plâtre pur.
Pignon ; c’eft le haut d’un mur mitoyen ou
d’un mur de face, qui fe termine en pointe & où
vient finir le comble.
Pignons à redens ; c’eft la tête d’un comble à
deux égoûts , un pignon dont les côtés font par
retraites en manière de degrés., & qu’on faifoit
anciennement pour monter fur le faîte du comble,
lorfqu’il en falloit réparer la couverture. Cela fe
pratique aujourd’hui dans les pays froids, où les
combles font fort pointus, mais plutôt pour ornement
que pour les réparations.
Pignon entrapeté; c’eft un bout de mur à la tête
d’un comble, dont le profil n’eft pas triangulaire,
mais qui a cinq pans comme celui d’une manfarde,
ou même quatre comme un trapèze.
Pile ; c’eft un mafîif de forte maçonnerie, dont,
le plan eft prefque toujours un exagone alonge,
qui fépare oc porte les arches d’un pont de pierre,
ou les travées d’un pont de bois.
On conftruit ce mafîif avec beaucoup de précaution.
D’abord, fon fondement eft relevé en
talud , par recoupement, retraites & degrés, jui*
qu’au niveau de la terre du fond de l’eau. .
En fécond lieu, la première aflife eft toute de
pierres de taille, compofée de carreaux & de bou-
tiffes, ceux-ci ayant deux pieds de lit, & les bou-
tiffes au moins trois pieds de queue ; ces pierres
font coulées, fichées, jointoyées, mêlées de chaux
& de ciment.
On cramponne celles qu’on appelle pierres a
parement, les unes avec les autres, avec des crampons
de fer fcellés en plomb ; outre cela , on met
à chaque pierre de parement un crampon pour la
lier avec des libages, dont on entoure la première
aflife. A
Ces libages, de meme hauteur que les pierres
de parement , font pofés à bain de mortier de
chaux & de ciment : on emplit bien les joints d’éclats
de pierre dure. On bâtit de même les autres
afiifes de pierres.
Pilier; forte de colonne ronde ou carrée, fans
proportion , qui fert à foutenir la voûte de quelque
édifice.
Pilier butant. C ’eft un corps de maçonnerie, élevé
pour contretenir la pouffée d’une voûte ou d’un
arc; il y a des piliers bu tans de différens profils,
comme en adouciffement ou en enroulement, ou
quelquefois avec des arcades.
Pilier butant en confole. Efpèce de pilaftre atti-
que , dont la partie' inférieure forme un enroulement
par fon profil , comme une confole ren-
verfée ; ce pilier fert pour buter un arc ou une
voûte, & pour raccorder, par une large retraite,
deux plans ronds l’un fur l’autre , différens de
diamètre.
Piliers de dôme. On appelle ainfi dans une églife
à dôme, chacun des quatre corps de maçonnerie
ifolés, qui ont un pan coupé à line de leurs encoignures
, & qui, étant proportionnés à la grandeur
de Péglife, portent fur leurs croifées.
Pilier de moulin à vent. C ’eft le mafîif de maçonnerie
qui fe termine en cône, & qui porte la
cage d’un moulin à vent, laquelle tourne verticalement
fur un pivot, pour en expofer les ailes ou
volets au vent.
Pilier carré. C ’eft un mafîif appelé aufîi jambage
, qui fert pour porter les arcades, les plates-
bandes & les retombées des voûtes.
Pilier de carrière. Ce font des maffes de pierres
qu’on laiffe d’efpace en efpaçe, pour foutenir le
ciel d’une carrière.
Piloter ; c’eft enfoncer des pieux ou des pilots
, pqur foutenir & pour affermir les fondemens
dun édifice qu’on bâtit dans l’eau, ou fur un terrain
de mauvaife confiftance.
On ferre ordinairement le bout des pilots , ou
ôn Ie brûle, pour empêcher qu’il ne pourriffe , &
°n 1 enfonce avec la fonnette ou l’engin, jufqu’au
refus du mouton ou de la hie.
Pilotis ; c’eft un grand pieu que l’on enfonce
'a terre pour fervir de fondation , quand il
s agit de bâtir fur un terrain marécageux.
Pinacle , fe dit du haut ou du comble qui fe
termine en pointe.
Pioche ; c’eft un morceau de fer femblable à j
du pic, mais moins, pointu avec un manche
Cp ° 1S ’ ^ont on fe fert également pour piocher,
j,*QUEUR; c’eft , dans un atelier, un homme prèle
Pay l entrepreneur, pour recevoir par compte
S p é n a u x , en garder les tailles, veiller à l'empîoi
du temps , marquer les journées des ouvriers»
& piquer fur fon rôle, ceux qui s’abfentent pendant
les heures de travail, afin de retrancher de
leurs falaires.
On appelle chaffavant , les moindres piqueurs
qui ne font que hâter les ouvriers..
Piqué (mur) ; c’eft-à-dire, dont les paremens
font piqués avec la pointe du marteau.
Pisa y , Pisey , Pisé. Bâtir en pifé, c’eft faire
les murs d’une maifon avec une qualité particulière
de terre que l’on rend dure & compaâe.
Les fondations font en pierres & s’élèvent juf-
qu’à deux pieds au deffus du pavé, pour mettre
le pifé à l’abri de l’humidité.
La terre doit être naturelle, un peu graveleufe;
on voit des maifons ainfi conftruites depuis un
fiècle : l’ufage en eft bon dans les pays où l’on
manque de pierres"& de briques.
Piser la terre ou telle autre matière ; c’eft rapprocher
les parties féparées , c’eft rétablir leur
union avec la maffe, c’eft donner à cette maffe
plus de dureté , & la rendre plus compaâe à
mefure qu’elle eft plus long-temps & plus forte*,
tement frappée par le pifon.
Pison , outil principal du maçon pifeur; c’eft;
une maffe tirée d’un morceau de bois dur, long
de huit à neuf pouces , écarri fur trois pouces d’é-
paiffeur & cinq de largeur, formé enfuite en pyramide
tronquée , & ayant un manche d’environ
quatre pieds de hauteur.
Plafond ; c’eft la partie fupérieure d’un appartement,
qu’on garnit ordinairement de plâtre,
& qu’on peint quelquefois.
Les plafonds font faits pour cacher les poutres
& les folives. -
Plafonner ; c’eft revêtir le deffous d’un plancher
ou d’un cintre de charpente, avec des ais
ou du mairrain.
PlAin-pied ; fe d it, dans une maifon , d’une
fuite de plufieurs pièces fur une ligne de niveau
parfait, ou de niveau de pente fans pas ni ref-
fauts, foit au rez-de-chauffée, ou aux autres étages
dé deffus.
Plan. Un plan eft la repréfentation de la dif-
pofition des corps folides, qui compofent les parties
d’un bâtiment pour en connoître la diftribu-
tion.
On nomme plan gèométral, celui dont les folides
& les efpaces font repréfentés dans leur naturelle
proportion.
Plan relevé ; celui où l’élévation eft élevée fur
le géométral , enforte que la diftribution en eft
cachée.
Plan perfpcElif ; celui qui eft par dégradation,'
félon les règles de la perfpeâive, pour rendre les
plans intelligibles. On en marque les maffifs d’un
lavis noir, les faillies qui pofent à terre fe tracent
par des lignes planes ; & celles qui font fuppofées
au deffus, par dçs lignes ponâuées. On diftingue
les augmentations ou réparations à faire, d’une
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