cors-dë-chaffe du royaume de Loango. Ces inftru-
mens font d’ivoire &. reffemblent aux anciens cors-
de-chaffe : leur plus grande ouverture eft d’un
pouce & demi ou deux pouces ; on en fait de
plusieurs fortes, & probablement les uns fervent
de deffus & les autres de baffe. On prétend que
plufieurs rongos réunis, produifcnt un effet affez
harmonieux.
R o s e ; ce font plufieurs trous qui repréfe-ntent en
quelque forte la figure d’une ro fe , & qui fo n t au
m ilieu de la table d’u n instrum ent de m ufique ,
com m e d’un luth.
La rofe eft auffi, dans le clavecin, un petit ou.
vrage de carton très-délié , fait en forme de cuvette
ou d’étoile, du fond de laquelle s’élève une
petite pyramide de même matière. Cet ouvrage
peint & doré, eft percé à jour & ne fert que d’ornement.
R o s o ir ; outil dont les f a d e u r s de clavecins
lie fervent pour percer dans les tables des c la v e cins
& des épinettes, les trous où on met la rofe.
Cet outil fe rapporte au compas à verge. Il eft
compofé de deux pièces de bois égales , qu’on
peut appeler boîtes. Au.milieu de la boîte eft fixée
une tige carrée de bois, qui y eft chevillée &
collée. Cette tige traverfe l’autre boîte, dans laquelle
elle peut couler. A un des côtés de la boite
eft une pointe conique; & vis-à-vis eft une autre
pointelaquelle eft tranchante.
Pour percer une rofe avec cet outil , il faut
mettre la pointe au centre de la rofe, & avec la
pointe tranchante (qui doit être éloignée de l’autre
pointe du demi - diamètre de la rofe ) , tracer un
cercle, dans le trait duquel o n repâ ffera la pointe
autant de fois qu’il fera néceffaire pour détacher
entièrement la pièce enfermée dans la circonférence
du cercle tracé. On remplit enfuite le trou
avec une d é co u p u re ., ou grille de carton peint,
artiftement travaillée, qui eft ce qu’on appelle proprement
rofe.
R o s s ig n o l ; efpèce de petite flûte d o nt on
m odifie & varie les fo n s, au m o y en d’un bâton
q u ’on pouffe plus ou m oins dans le tu y au , en
m êm e-tem ps qu’on y introduit le fouffle par une
p etite em bouchure.
R o t e ; efpèce de guitare nom m ée ainfi dans
quelques auteurs.
R o u e -a r c h e t ; c’eft une roue bien polie &
frottée de colophane , qui- fait l’office d’archet
dans certains inftrumens, tels que la vielle.
R o u e f l a m a n d e ; les enfans, pour fe divertir,
fe fervent d’un inftrument qui fait beaucoup de
bruit, & qu’ils appellent hets, appel, p e f ou jeu,
du cercle de bois.
Autour de ce cercle il y a beaucoup de fon-
nettes , & au centre un petit tuyau long à peu
près de trois pieds, qui eft attaché par des cordelettes
à la circonférence du cercle ; ce qui fait
une roue de chariot.
On infère , pour foutenir les cercles dans le
petit tuyau \ un bâton qu’on tient à la main ± & qui
peut avoir un peu plus de quatre pieds de longueur.
On le fait tourner fur le pavé, & pendant
ce temps-là les fonnettes font un bruit continuel.
R o u l e t t e s ; ce font de fortes plaqués circu;
laires : elles font faites de cuivre & affez petites.
On les adapte en plufieurs endroits au deffous du
chariot d’un grand & gros cylindre, pour en faciliter
le mouvement.
S ; la grande S , c’eft dans le clavecin le che-
valet qui eft le plus haut du côté du fommier.
La petite s eft l’autre chevalet le plus bas du
coté du fommier.
Salamanie ; flûte turque- faite de rofeau avec
un anneau de plomb par. lé' haut, ou toute entière
d’un feul morceau de bois. On tient cet inftrument
à peu près dans la même position que la
flûte douce. L’embouchure en eft affez difficile,
parce qu’elle n’a point d’anche & qu’elle eft toute
ouverte par le haut.
S a m b u c a l y n c e a ; inftrument à cinq cents cordes
, inventé par Colonne, Napolitain, dans le XVIe
fiècle.
Sa q u e b u t e ; efpèce de trompette dont le tuyau
s’alonge >& fe. raccourcit à la volonté de celui qui
en joue; ce qui fait les différens tons.
C ’eft le même inftrument que les Allemands &
les Italiens appellent trombona.
Les Latins l’appelloient tuba duêlïlis.
La faquebute a ordinairement huit pieds de long
fans être, tirée , & peut aller à feize quand elle eft
déployée. Cependant il y en a de différentes grandeurs.
C’eft par un anneau de fer qu’o'n la tire &
qu’on la fait rentrer.
Cet inftrument étoit connu des Hébreux.
Sa u t e r e a u ; c’e ft, dans les inftrum ens à clavier
& à cordes , une petite règle de bois ay ant à fon
extrém ité fupérieure une entaille faite en bifeau,
laquelle reçoit une petite pièce de bois quon
nom m e languette.
Sc h r y a k i ; efpèce d’inftrument à vent & à
anche , dont on fe fervoit encore dans les X V ! &
XVIIe fiècles. L’anche du- fchryari étoit cachée ou
recouverte d’une efpèce de boîte percée, enforte
que le muficien ne pouvoit pas la gouverner à
fon gré. Cet inftrument avoit un ton fort & perçant
, parce qu’il étoit ouvert par le bas, excepte
celui qui fonnoit le deffus, lequel étoit fermé en
bas ; mais autour du pied de {’infiniment étoient
plufieurs trous pour donner iffue au 'fon. U
fchryari étoit percé de plufieurs trous latéraux i
& il ne produifoit pas plus de tons qu’il n’a voit
de trous. ,
S c ie a m a in , dont les faéléurs de clavecins fe
fervent , -eft une lame d’acier dentée, que l’on emmanche
dans un manche courbé, dont la poignee
va en relevant, pour que les doigts de l’ouvrier
ne frottent point contre l’ouvrage. Cette fcie en
propre à fcier les entailles des fautereaux où font
placées les languettes.
Secret; ce mot fignifie la caiffe, la layette où
l’on réferve le vent pour le diftribuer félon les
befoins dans l’orgue. , , I v
Sementerion ; efpece d inftrument de bois a
percuffion ; c’eft une planche de bois avec des
manches de fèr mobiles, en ufage en Italie , dans
certains temps, à la place des cloches.
- Les prêtres grecs fe fervent d ’un fementerion, qui
n’eft qu’une planche qu’ils frappent avec un maillet.
Séparation des v e n t s ; on entend par cette
expreffion, une ou plufieurs divifions diftinâes &
féparées dans une foufflerie d’un grand orgue ,
enforte qu’une partie des fôufflets fournit le vent
à certains fommiers, & l’autre partie le fournit à
d’autres fommiers , fans que ces diverfes parties
:de la foufflerie aient aucunè communication en-
femble : cette féparation des vents a été imaginée
pour éviter les altérations dans les grandes or-
[ gués.* •
Serinette ; petit orgue dont on joue au moyen
[d’une manivelle qui fait aller un foufflet, lequel
I communique le vent à des. tuyaux. Il y a un cylindre
noté qui fait en même temps agir les tou-
j ches, & diftribue ainfi les tons cçnvenables à l’air
| qu’on veut jouer.
On fe fert de ce petit orgue mécanique pour
apprendre à fifler aux ferins." >
Se r p e n t ; inftrum ent à v e n t que l’on em bouche
| par le m oyen d’un bocal.
Il eft du genre des cors, & leur fert de baffe,
i II eft à l’uniflbn du baffon de hautbois.
[. Sa figure lui a donné fon nom.
Il eft compofé de deux pièces de bois de noyer,
• & couvert d’un cuir mince ou de chagrin,
i Cet inftrument a fix trous qui lui procurent l’é-
I tendue d’une dix-feptième.
Le bocal, s’emboîte dans une frette de cuivre
[ ou d’argent. Ce col eft recourbé; & le bocal eft
l une petite cuvette d’ivoire ou de bois.
On tient cet inftrument de manière que l’index,
’ le doigt du milieu & le troifième de la main gau-
|j che, bouchent les trous un, deux & trois , & que
les trois mêmes doigts de la droite bouchent les
| trous quatre, cinq & fix.
Se w u r i ; inftrument arabe, efpèce de califfon-
I cini , qui a quatre cordes d’àcier & une cinquième
f de laiton. '
[, Siao ; inftrument de mufique des Chinois ,
I compofé de feize tuyaux de bois de bambou, &
B de longueur graduée pour rendre les différens fons
I graves & aigus.
I Sif f l e t d e P a n . ou Syringe ; inftrument très-
I ancien : il eft formé de l’affemblage de douze
I tuyaux placés les uns à côté des autres, qui vont
I en diminuant de longueur, & qui rendent fuccef-
1 fivement tous les tons de la gamme ut, ré, mi,
E fa , fo l, la, f i , ut, ré, i mi, f a , fol.
I Siffl e t de Payfan ; c’eft une efpèce de haut-
■ bois d’une feule pièce , dont les payfans montais
gnards accompagnent la cornemufe..
. Sil l e t ; c’eft un p etit m orceau de bois qui va
to u t le long du b o ut du m anche d’un inftrum ent
à c o rd e , & fur lequel po fent les cordes de l’inf-
trum en t.
Sim ic h o n ; nom que les G recs d o nnoient à la
harpe.
S is t r e ancien ; c’étoit un inftrument harmonieux,
confiftant en un arc de métal reployé en
figure ovale , dont les côtés fe ter mi noient par un
manche qui étoit perpendiculaire^ fur deux petits
fers, dont les bouts étoient quelquefois pliés &
paffant à travers les côtés oppofés de l’arc. En les
frappant diverfement avec une petite baguette de
fe r , ils rehdoient différens fons. :
Cet inftrument étoit de cuivre, d’airain, d’argent
, &. quelquefois d’or.
On en attribuoit l’invention à Ifis ou à Ofiris
& les prêtres égyptiens s’en fervoient dans leurs
fondions, & dans les danfes en l’honneur dlfis.
S is t r e moderne ; c’eft un inftrument dans le
genre de la'mandoline , monté de plufieurs cordes
d.e laiton & de fil de fer. Il eft agréable pour s’accompagner
en chantant.
Sis t r e des Nègres ; c’eft un fer garni dans fa
longueur d ’une infinité de petits grelots , que l’o n
agite en m efure.
So m m ie r de clavecin , eft la pièce de bois dans
laquelle en tren t lés fiches q ui fervent à tendre les
cordes de cet inftrum ent.
S o m m ie r de grand orgue , & en général tout
fommier d’orgue eft la partie de l’orgue fur laquelle
les tuyaux font rangés, & qui leur diftribue
le vent.
S o m m ie r de pofitif ; il ne diffère de celui du
grand orgue, qu’en ce que la laie eft en deffus,
& que les foupapes s’ouvrent en pouffant par le
petit bâton qui^traverfe une bourfette.
S o m m ie r du violon; c’eft , dans le manche de
cet inftrument, la partie évidée pour faire place
aux cordes qui s’enveloppent autour dés chevilles
1 , a , 3 ,4 . "•* $; ; '
Sonnante's ; inftrument qui confifte en plufieurs
timbres de métal de différens calibres, élevés &
fixés chacun par une tige fur une planche épaiffes
dont on tire des fons gradués & brillans en les
frappant avec des baguettes. Voye* fig. 29 , pl. I l
des Inftrumens de Mufique, tome III des gravures.
So u d u r e ( la ) des fa fleur s d’orgue eft un mélange
de deux parties d’étain & d’une de plomb ,
que l’on fond enfemble dans une cuiller de fer ,
& que l’on coule en plufieurs bandes , larges d’un
pouce & épaiffes de deux lignes ou environ.
S o u f f l e r ie ; eft le local où font pofés les
fôufflets de l’orgue. O 11 entend par ce term e l’en-
fem ble des fôufflets pofés en leur place.
S o u f f l e t s de Vorgue ; ce font de grands corps
qui, en fe dilatant, fe rempliffent d’air qu’ils chaf-
fent par les porte-vents dans la laie du fonuniey
lorfqu’ils. fe contrarient.
Z i j