
eourboit enforte que fon axe devînt un cercle en fe
réunifiant par les deux bouts.
Le plan d’une telle voûte eft un anneau aufli bien
que tous les rangs de vouffoirs que l’on peut di-
vifer en deux claffes, en extérieurs & en intérieurs;
les extérieurs font ceux qui s’appuient fur le mur
de la tour 3 & dont les lits en joints font des fur-
faces coniques, dont le fommet eft en en bas; les
intérieurs font ceux qui appuient fur le noyau qui
eft au milieu de la tour, & dont les lits en joint
font des furfaces coniques dont le fommet eft en
en haut.
Toutes ces furfaces coniques qui font les joints
de lit, doivent paller par l’axe courbé du cylindre,
comme aux voûtes cylindriques {impies.
Tous les joints de tète, tant des voulions intérieurs
que des extérieurs, doivent paffer par le
centre de la tour comme aux Voûtes fphériques.
Voûtes cylindriques , font celles dont les doellés
imitent le cylindre ; leur conftru&ion eft très-facile r
elles fe réduifent à obferver, que les joints de lit,
c ’eft-à-dire, leurs plans, paffent par l’axe du cylindre
, & que les joints de tête lui foient perpendiculaires
& en liaifon entre eux.
Voûtes coniques, font celles dont la figure imite
en quelque forte le cône „ comme font les trompes.
Il faut feulement obferver pour leur conftruétion,'
cjue les joints de lit paffent par l’axe, & que les
joints de tête foient perpendiculaires à la furface du
çône.
Voûtes hèlicoïdes ou en v is, font des voûtes cylindriques
annulaires, dont l’axe s’élève en tournant
autour du noyau : les joints de lit doivent
fuivre conftamment l’axe du cylindre, & les joints
de tête doivent y être perpendiculaires.
Voûtes mixtes & irrégulières ; elles participent toujours
de quelques-unes des efpèces précédentes ,
auxquelles il faut les rapporter.
Voûte plan’e. Il y a en général deux manières de
les faire : fi on avoit des pierres allez grandes pour
pouvoir couvrir de grands appartenons, la Voûte
plane feroit bientôt faite; il n’y auroit qu’à tailler
une pierre en bifeau ou talud renverfé fur les bords,
enforte que cetté pierre fût une pyramide tronquée
& renverfée, & le haut des murs de la chambre
en talud, pour fervir de coufiinèts à la pierre ; fi
on l’applique alors dans cette efpèce d’entonnoir,
il eft évident qu’elle ne pourra point tomber en
bas, à caufe que: l’ouverture de chambre eft plus
petite que fa grande bafe.
Mais comme on ne trouve pas de pierre allez
grande pour faire les planchers d’une feule pièce ,
ori eft obligé de les faire de différens morceaux ,
qui réunis font le diême effet.
Une fécondé manière de conftrüire les voûtes
planes , eft fondée fur une invention de Serlio ,
qui a donné une manière de faire des planchers
avec des poutrelles trop courtes pour être appuyées
fur les murs de part & d’autre : c’eft u n e certaine
difpofition qui confifte à les faire croife.r alternativement,
enforte qu’elles s’appuient réciproquement,
le bout de l ’une fur le milieu de l’autre.
On ne peut douter que les voûtes plates de la
fécondé manière n’aient' été imitées de cette charpente
; car fi on confidère chaque parallélogramme
de l’extrados comme une pièce de bois , on verra
qu’on a fuppléé aux entailles & aux tenons par
des taluds fur les côtés , & des croupes en fur-
plomb fur les bouts ; lés uns & les autres con-
fervant toujours cette forte d’arrangement, que
les architeâfes- appellent à bâtons rompus.
Mais ce qui rend l’invention de cette voûte plus
ingénieufe que celle de la charpente , c’eft qu e par
lè moyen de ces fur-plombs & de ces ta lu d s prolongés,
on remplit le vide (qui refte entre les poutrelles)
, dans le parement inférieur, où l’on forme
Un plafond continu, tout compofé de carrés parfaits
arrangés de fuite en échiquier, qu’on appelle
en déliaïfoh, ce qui en rend l’artifice digne d’admiration
: il n’en eft pas de même dans la furface
f u p é r ié u r e , elle n e peut être continue, p a r c e que
les coupes des taluds reftent en partie d é c o u v erte s,
deforte q u ’ ils s’y forme des vides en pyramides
Carrées renverfées. Çes vides donnent ô c ç a fio n de
faire un compartiment de pavé agréable & varié,
parce qu’on peut y mettre des carreaux différens
de celles des premières pierres.
Vmtes fphériques, font celles dont la figure imite
la fphère. Tous les claveaux ou v o u ffo ir s des voûtes
fphériques , font des cônes tronqüés_ôu des parties
d’anneaux coniques , dont le fommet eft a u centre
de la fphère. Les joints de lit font des fu rfac e s coniques
dirigées au centre de la fphère : le plan des
joints de tête doit pâffer par le centre.
Voûte à lunette, efpèce de voûte qui traverfe
les reins d’un berceau ; ou, pour m’exprimer plus
nettement, c’eft lorfque dans les côtés d’un berceau
d’une voûte , on fait de petites arcades , pour y
pratiquer quelques jours ou des vues : on la nomme
lunette biaife , quand elle coupe obliquement un
berceau ; & lunette rampante, lorfqué fon ceintre
eft rompu.
Galandages ou Cloifons en briques.
Les galandages font des cloifons qui fe font, à
Lyon & ailleurs, avec des briques qu’on tire de
Verdun en Bourgogne, qui ont dix pouces de
longueur, cinq pouces, de largeur & un fort pouce
d’épaiffeur. Elles fe pofent de champ les unes fur
les autres.'
L’ouvrier-, avant de commencer fa cloifon, commence
à placer aux deux bouts , un cordeau ou
„ ficelle qu’il attache bien perpendiculairement : ces.
deux ficelles lui fervent de règles.
Aux deux premières il en attache une autre qui
fui fert de règle horizontale , aux deux bouts de
laquelle e ft un noeud coulant, qui fert à faire monter
cette ficelle fans la dénouer, à mefure que fon
ouvrage s’élève; il fait dans les murs une rainure,
de la largeur de la cloifon, & aufti profonde qu’il
eftpoftible, fans cependant attaquer les pierres du
mur ; il arrofe bien cette rainure, pour qu’il ne refte
point de pouflière.
Cette opération faite , il gâche peu de plâtre à la
fois-, qui-n’eft ni trop clair, ni trop épais; il prend
les briques les unes après les autres , qu’il imprime
de ce plâtre avec fa truelle fur un des lits, & fur un
des joints de bout ; il pofe chaque brique fur fon
champ , fuivant la dire&ion des cordeaux, fans les
frapper ; mais il les appuie avec la main feulement
, afin qu’il refte dans les jointures une certaine
épaiffeur de plâtre , qui puiffe lier & accrocher
l’enduit qui fe met après coup. Il a l’attention , en
les pofant, que les joints fe coupent bien les uns
aux autres, dans le milieu à peu près de chaque
brique;
Quand toutes les briques font ainfi pofées, if
enduit fa clôifon des deux côtés avec une bonnè
couche de plâtre fort, mi-fin : deffus ce premier
enduit, il en applique un fécond de plâtre fin, gâché
clair , qu’il polit avec fa truelle fans le gratter,
comme font les ouvriers de Paris, & qui cependant
eft très-uni & très-poli.
Lorfqu’il fe trouve des portes dans les cloifons ,
on y pofe les huifferies , qu’on arrête folidement
au plancher fupérieur, & qu’on fcelle dans les carreaux
du plancher inférieur. Les montans & tra-
verfes de ces huifferies font en bois de fapin, auxquels
font des feuillures ou rainures, dans lefquelles
les briques entrent d’un pouce environ. Ces montans
d’huifferie ont trois pouces d’épaiffeur , fur
quatre de largeur.
Si les cloifons ont une longueur bien étendue,
on y pofe de diftance en diftance , comme de dix
pieds en dix pieds, des montans en bois qui ont
nne double rainure , dans lefquelles entrent les
briques.
Telle eft la manière dont on conftruit les cloi-
fons en briques , qu’on appelle à Lyon galandages.
Les féparations font aufli fourdes, & même plus
que celles en plâtre & en bois , qu’on emploie à
, ns> Elles ont l’avantage de diminuer le diamètre
des murs, de ménager l’efpace <
/ n ®tre pas fi pefantes que L
( Journal de Phyjîque, tome II. )
Procédé contre les Incendies*
J f i l / , , M u s . 11VUV w lw t U V \
, Pro.c.ede imaginé par M. Frédéric , pour rendre
es maifons incombuftibles. Les incendies qui fom
requens en bien des endroits, font defirer qu’or
J S 6 par" tout> L’empereur l’a fait publier ; ï
j e en un compofé de neuf parties d’argile,
0_e .Pod > une de tan & une d’eau de tannerie; or
y ajoute une treizième partie de cendres, avec
& bi e^a e q u a n tité de fable f i l’argile eft bonne
ien, 8r^ffe, & une vingt-cirtq.uième partie feule-
bonQ’ & de ^ndres, fi l’argile eft moin:
On pétrit le tout avec de l’eau, & on laiffe
enfuite repofer cette pâte ; on l’étend fur u n plancher
uni, en lui donnant l’épaiffeur de trois on
quatre doigts ; & on attache avec une ficelle bien
frottée de favon une couche de paille de même
epaiffenr. Outre cette couverture préfervative , il
faut enduire le bois & tout le toit-, d’une couche
épaiffe de la même pâté.
Des Nivellemens.
Le nivellement eft une opération qui confifte à
renvoyer des niveaux autour de l’édifice fur des
parties immuables, & à les indiquer par des lignes
ou repaires , qui, tous de même niveau , pui£
fent fervir à déterminer les pentes pour l’écoulement
des eaux, relativement à celles déjà obfervées
dans les environs ; les profondeurs des caves, les
hauteurs des fols & des planchers comparés entre
elles, & généralement toutes les parties de bâtiment.
Les nivellemens fe font avec des niveaux de
différentes fortes ; le plus fimple eft le niveau à bouteilles
: c’eft une efpèce de canon, le plus fouvent
de fer-blanc, d’environ un pouce de diamètre fur
quatre pieds de long, recourbé par chaque bout
avec une fiole ou portion de tube de verre, de
trois ou quatre pouces de longueur, maftiquée avec
le fer-blanc.
Le niveau à bulle, ou à pinule y ou à lunette, eft
plus commode & plus exaâ que le précédent; il
le monte fur le même pied. Il eft compofé d’un
tube fermé, rempli d’efprit-de-vin, dans lequel on
a réfervé une bulle d’air qui fert à faire connoître
le niveau.
Ce tube eft'fixé fur l’inftrument, de manière que
les lunettes ou pinules font dans un niveau parfait
avec lui, & fervent à les renvoyer de la même
manière qu’avec le précédent inftrument, tournant
aufli à pivot fur fon pied fans être dérangé pour
chaque opération.
T o 1 s H j
Mefure de différente grandeur, félon les lieux
où elle eft en ufage ; celle de Paris, dont on fait
ufage en quelques autres villes du royaume, eft
de f ix pieds de roi. Son étalon ou mefure originale
eft au châtelet de Paris ; c’eft pourquoi on l’appelle
toife du châtelet.
On donne aufli le nom de toife à i’inftrumerit
avec lequel on mefure.
Toife à mur ; c’eft une réduction de plüfieurs
fortes d’ouvrages de‘ maçonnerie, par rapport à
une toife de gros mur ; ainfi on dit toifer à mur de
gros ou de légers ouvrages.
Toife courante ; toife qui eft mefurée fuivant fa
longueur feulement, comme une toife de corniche,
fans avoir égard au > détail de fes moulures ; une
toife de lambris, fans confidérer s’il eft d’appui ou
de revêtement.
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