
deux pieds en deux pieds ou environ. Leurs extrémités
font coupées d’onglet ; on les affemble
à queue d’aronde perdue, pour qu elles ne fe
dérangent pas en les attachant; & on y met une
vis à chaque joint, afin qu’elles tiennent plus fondement
enfemble. .
La forme extérieure du profil des bandes doit J
être très-fimple ; & il faut que fa face intérieu- j
re foit inclinée en dedans , afin que la garniture j
qu’on place deffus, quoique d’une forme bombée,
foit toujours difpofêe de la même maniéré.
On fait quelquefois des tiroirs à l’un des bouts
du billard, & même à tous les deux, mais en fens
oppofé. .
Lorfqu’on veut faire fervir ces tiroirs à-placer
les billes, les queues, les maffes & autres inf-
trumens propres à ce jeu , il faut Leur donner
quatre pieds & demi à cinq pieds de longueur,
fur deux pieds de largeur au moins : cela oblige
à couper à l’endroit des tiroirs , non-feulement
les traverfes des bouts du pied, mais encore celles
qui les fuivent, ce qui diminue beaucoup de, leur
folidité; c’eût pourquoi le mieux eût de fe^ paffer
de ces longs tiroirs, & de n’en faire qu’un ou
deux petits pour les billes. ■
Ce font les menuifiers qui fe chargent ordinairement
de garnir les billards. Ils attachent le
tapis deffus en l’étendant fortement, & le clouant
fur les cotés de la table, dont on doit avoir
grand foin d’abbattre les arêtes.
La garniture des barres, fe fait avec un bourrelet
compofé de plufieurs lifieres de drap choi-
fies les plus égales poflibles fur l’épaiffeur, qu’on
coud par leur extrémité fupérieure à une bande
de toile. On obferve de faire dégrader chaque
lifière de largeur , & même de mettre entre
deux d’autres lifières qui n aillent que juf-
qu’au tiers ou à la moitié de leur largeur, pour
faciliter le contour du bourrelet..
On recouvre ce bourrelet avec un drap fem-
blable à celui de la table. On commence par l’attacher
en deffus avec des clous dorés, ainfi que .
la toile à laquelle les lifières font coufues ; enfuite
on ferre le drap autant qu’il eft pofiible, & on
l’attache en deflbus. _ f
Une autre manière de garnir les bandes d’un
billard, eft de faire le bourrelet avec de la laine
ou avec du crin; mais On préfère le bourrelet
fait avec les lifières de drap, qui préfentent une
forme & une réfiftance ég a le .
Quant à la pofe du billard, elle confifte à le
mettre parfaitement de niveau de tous les fens
poflibles. s
Les menuifiers fe chargent encore de placer
fur le billard la pajfe , laquelle confifte en deux
monîans de fer d’environ trois lignes de diamètre
, di flans l’un de l’autre d’environ, trois pouces
, & qui fe rejoignent en arc à environ huit
pouces de hauteur, ^
Au bas de chaque branche, eft une bafe très-
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mince, de laquelle fort un goujon, dont le* bout
eft taraudé pour Recevoir un écrou qu’on place
lorfque la paffe eft pofée fur la table.
La pajfe fe pofe au milieu de la largeur du
Billard à une de fes extrémités, à environ deux
pieds un ou deux pouces de la bande du bout,
avec laquelle elle doit être parallèle.
En général, pour tous les billards tant grands
que petits,on détermine la place de la paffe en
laiflant entre la ligne diagonale , menée d’une
bloufe de l’angle avec celle du milieu, & la paffe,
un intervalle depuis trois jufqu’à quatre pouces,
afin que la bille puiffe aller fur cette ligne fans
toucher à la paffe.' . v . .
La manière de placer la paffe, confifte a taire
deux trous à la table & au tapis pour faire paf-
fer au travers les branches de la paffe, qu on arrête
en déflous avec des écrous , q u i, étant ferrés
, empêchent qu’elle ne fe dérange. Il faut ob-
ferver que les trous foient de la groffeur jufte
des branches. . .
Les billes fe pouffent avec l’un des trois înltru-
mens , favoir , une maffe une queue & un
biftoquet.
La maffe a un manche droit & u n i d’environ un
demi-pouce de diamètre par le plus petit bout,
qui va en grofliflant un peu jufqu’à 1 endroit de
la maffe , laquelle a* environ un pied de longueur
fur vingt lignes de largeur, & huit a neut
lignes d’épaiflèur à fon extrémité, laquelle relève
en deffous de quinze à feize lignes.
Le bout de la maffe doit être à peu près perpendiculaire
avec la courbe de deffous, & onia
garnit d’un morceau d’ivoire dans toute fa fur-
face.
On fait au-deffus de la partie inférieure de la
maffe' une petite rainure ou alidade fervant a régler
l’incidence de la bille.
La queue eft un morceau de bois rond de fix
lignes de diamètre au plus d’un bout , & de
quinze à dix-huit lignes de l’autre, qu on appla-
tit par le gros bout à environ uij tiers de fon dia- |
mètre fur fept à huit lignes de long. Cet inftru-
ment fert par l’un & l’autre bout.
Le biftoquet eft un inftrument qui tient pnn*
cipalement de la maffe. Le petit bout de cet
inftrument eft recourbé de neuf lignes, ainfi que
le gros bout, qui eft garni d’ivoire. Le petit bout
eft applati, de forte qu’il n’a à fon extrémité qu environ
deux lignes d’épaifleur.
Les menuifiers de Paris font rarement de ces
inftrumens ; mais ceux de province font dans
le cas d’en faire : c’eft pourquoi on a crû devoir
en parler. r c • j-
La table de jeu nommée galet, fe fait ordinairement
d’une feule pièce de bois, tant fur »
longueur que fur la largeur , laquelle varie
depuis douze jufqu’à dix-huit ou vingt pieds de
longueur fur feize ou vingt pouces de logeur.
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Les galets font de deux efpèces : les uns ont
des noyons non-feulement aux deux extrémités ,
mais encore des deux côtés dans toute leur longueur.
Les noyons font des ravalemens qu’on fait aux
deux bouts, & quelquefois aux deux côtés des
galets , pour que l’écu , le palet ou le difque qu’on
fait gliffer d’un bout à l’autre, foit expofé à tomber
dedans ; ce que les joueurs évitent le plus
qu’ils peuvent. La profondeur de ces ravalemens
ou noyons doit être de huit à neuf lignes , fur
deux à trois pouces de largeur par les côtés , &
de quatre à cinq pouces par les bouts.
Les tables Aq galets fe font ordinairement de
bois de fapin , mais mieux en bois de chêne,
on d’un autre bois liant & bien de fil, de deux
à trois pouces d’épaiffeur, au pourtour defquelies
on attache des bandes de chêne qui excèdent le
deffus de la table d’environ un pouce, à celles
qui n’ont pas de ravalemens par les côtés, & de
fix lignes de plus à celles qui en ont.
L’épaiffeur de ces bandes doit être d’environ
un pouce & demi, & il faut qu’elles foient difpofées
de manière que leur face intérieure foit inclinée
en dedans , afin que quand le palet vient à frapper
contre, cette pente ferve à le retenir fur la table.
Les bandes des galets s’attachent ordinairement
avec des clous à plat-joint au pourtour de la table,
ou bien à recouvrement fimple. Ces bandes
doivent aufli être affemblées à queues les unes
avec les autres , obfervant de faire les queues
dans des bandes de côté , afin que le choc des
palets ne faffe pas disjoindre celles des bouts.
Les tables des galets fe pofent communément
contre le mur, à trois pieds §£ demi au plus du
deffus des bandes ; on les foutient par des pieds
placés affez proche les uns des autres, pour que
la table ne puiffe point ployer fur la longueur ;
on les arrête, même dans le mur , afin que la
table ne puiffe faire aucun mouvement.
Quelquefois aufli les galets font ifolés comme
les billards. On peut mettre encore deux tiroirs
en deflbus aux deux extrémités de la table, pour
qu’on puiffe y ferrer les palets.
Les petites tables de jeu les plus ordinaires ,
font des tables à quadrilles, les tables de brelan ,
les tables de tri.
Les tables à quadrilles font d’une forme carrée
par leur plan , .& fervent à jouer à quatre per-
fonnes. Elles font d’ordinaire compofées d’un
deffus garni de drap d’environ deux pieds fix
pouces carrés, & d’un pied très-léger. On place
dans les traverfes du haut quatre tiroirs , c’eft-
à-dire, un au milieu de chaque face. Ces tiroirs
ont huit à cfix pouces carrés , fur deux pouces de
profondeur. On les fait porter par des coulifleaux
aflemblés dans les traverfes en deffus de la table.
On met .entre le deffus de la table & le drap dont
on la couvre , une garniture très-mince, foit de
ouate de coton, foit de crin ou de flanelle.
Arts 6» Métiers. Tome IV . Partie II.
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Le drap, & quelquefois le velours, s’étend fur
cette garniture, & on l’arrête fur le champ des
extrémités de la table, qu’on recouvre enfuite avec
des bandes qui entrent à recouvrement fur le deffus
, & l’excèdent d’environ trois à quatre lignes.
On les attache fur le champ de ce deffus avec
des vis à tête fraifée ; ou l’on ne fait que les coller à
rainure & languette avec le deffus de la table ,
pour éviter les vis.
On brife fouvent ces tables en deux fur fleur
largeur, enforte qu’une table de deux pieds fix
pouces de large, fe trouve, étant ployée, réduite
à quinze pouces.
Le deffus des tables à quadrilles brifèes, eft fé-
paré en deux parties égales fur fa longueur ou
fur fa largeur, lefquelles fe rejoignent à plat-joint,
& font arrêtées en affemblage par des charnières
de fer attachées fur le champ de l’extrémité des
deux parties du deffus de la table , & dont le
centre ou oeil fe trouve au milieu du joint & au
deffus des bandes ou rebords dans l’épaifleur def-
quels il eft entaillé ; de forte que quand on fait
mouvoir une des deux parties du deffus de la table,
elle fe reploie fur l’autre avec laquelle elle
joint.
La brifure du deffus de ces tables ne change
rien à la manière de les garnir. Il fuffit d’appliquer
à l’endroit du joint une bande de drap attachée
fur chacune des parties du deffus , afin que quand
il eft fermé, la doublure ne foit pas apparente.
Les pieds de ces tables font compofés de quatre
montans de vingt-fix pouces de haut du deflbus
de la table , & de quatre traverfes , dont deux
font de la largeur de la table, moins la faillie qu’on
veut lui donner. Les deux autres n’ont que la longueur
néceffaire pour que le pied de la brifure affleure
avec elle , & que l’autre pied laifle à la table fa
faillie ordinaire, de. forte que ce pied, quand il
eft fermé, n’a de largeur que la moitié de fa longueur.
O r , voici comme fe fait l’ouverture de ces pieds.
On affemble dans les pieds qui doivent refter en
place fous la table ,une grande traverfe & les deux
petites, dont le bout n’a qu’une petite languette
qui entre dans les autres pieds. On affemble dans
ces derniers l’autre grande traverfe & un tiroir ,
dont la largeur eft donnée par la capacité intérieure
du-pied lorfqu’il eft fermé, & la longueur
par l’efpace qui refte du dedans en dedans des
deux petites traverfes entre lefquellës il coule. Il
eft retenu par de fortes languettes faillantes prifes à
même l’épaiffeur du tiroir , lefquelles entrent, foit à
rainure ou à queue,dans les petites traverfes de côté,
d’environ quatre à cinq lignes de profondeur au plus,
fur la plus grande largeur qu’il foit poflible de
leur donner, afin qu’elles tiennent folidement en^
femble. j
La hauteur du tiroir eft bornée par la largeur
des traverfes du pourtour de la table, moins l’épaiffeur
d’une fauffe traverfe ou entretoife, laquelle
T t t t