
Ces principales parties ont encore d autres
parties de détail qu’il faut connoitre , favoir ^
pour le brancard, deux battans , deux traverfes de
renflement, deux traverfes des bouts, & des plafonds
ou trappes qui rempliflent le vide du brancard
et*forment le fond de la voiture.
Les faces de devant & de derrière font chacune
compofées de deux battans ,^d angles nommés
pieds* corniers , qui leur font communs avec
les côtés de traverse d’en h a u t , & de traverfes de
ceinture ou de milieu ; celles-ci font difpofièes pour
recevoir par deflous les panneaux} & par deflus
la glace.
Il n’y a point de traverfes d’en bas, au devant,
au derrière, ni aux côtés, parce qu’elles font fup-
pléées par les traverfes & les battans des brancards.
Les côtés,font compofés de deux battans, dont
l’un eft le pied cornier du devant ou du derrière
de la voiture, .& l’au tre eft 1 Q.pied d'entrée, fur
lequel vient b attre . ..la ■ portière , ou fur lequel
e lle . e f t ^ferrée. ‘ au
Au-.defluLdeJa portière, il y a, une frife ou
traverfe 'très-étroite, affemblée. dans le haut , des
pieds d’entrée, dont elle entretient la diftance
& auxquels elle affleure pour servir de battement"
à la portière.
Les côtés ont des traverfes d’en haut ainfi que;
les devans & les derrières. On n om m e celles du
milieu accotoirs ou accoudoirs f de quelquefois traverfes
d'aileron, fur-tout--quand les euftodes ou
panneaux d e deflus font pleins, & nont point;
de glaces. * ~
Au deflus des traverfes d'accoudoirs, font affem
b lé s des montans de crojfes ; ainfi nommés,
à caufe de leur forme courbe^ Ces montans fer-
v e n t "à éricad rer la glace*!;' s’il y qn a , ou le faux
panneau*,'qu’on recouvre de cuir, & aies féparer
d’avec ie*pânnëàu apparent que l’on nomme panneauy'dc
^cuflo'de. ‘
O n m e t au “d e flou s de la traverfe d’ a c co to ir
un panneau apparent qui y entre à rainure &
la n g u e tte | ainfi que les autres panneaux appa-
re n s dans le pied cornier, dans les pieds d’entrée,
& dans le battant ' de brancard, lequel fert de
traverfe au cô té , & reçoit le pied cornier & le
p ie iïd | e n tr é e , q u i 7 y ; fo n t affemblés à ten o n &
mortaife. ^
Les portières' font chacune compofées de deux
battans & de trois traverfes; favoir, une par le
haut, une par le bas, et une autre au milieu,
laquelle eft rainée par deflous pour recevoir le
panneau, ainfi que celle du bas , & par deflus
eft difpofée pour recevoir la glace ou le faux
panneau. - - ' ...
L e pavillon, eft compofé de d eu x battans & de
deux traverfes affemblés à t e n o n '& mortaife, le s q
u e ls forment ce qu ’ori appelle le, châjjis dit pa*
villon ou de l'impériale, félon la difpofition des
courbes qui rempliflent le vide de ce chaffls.
Lorfque ce vide eft rempli par plufieurs courbes
perpendiculaires, au milieu de ce châflis &
parallèles entre elles, on nomme le châflis pavillon,
Mais quand ce vide eft f rempli par des court
e s qui tendent ^.toutes à.,un ovale placé au milieu
du châflis , - dans .'.lequel elles s’affemblent,
pour’ lors ce^'châllis fe nomme impériale■.
- L’intérieur, tant des impériales que des pavillons,
eft recouvert de planches de deux lignes
d’èpaiffeur au plus , que l’on attache, tant fur le
châflis que fur les courbes , avec des pointes. 11
faut qu’elles reprèfentent une furface très-unie,
afin que le cuir que l’on étend deflus, ne foit
point expofé à fe couper, ni à faire de côtes , ni k
fe rider.
Le dedans de la caiffe eft compofé de barres,
lefquelles fervent à porter les panneaux, & à les
empêcher de fe tourmenter, vu qu’ils font fortement
arrêtés enfemble par le moyen du nerf
battu, & de la toile que l’on^colle deflus.
IL eft encore d’autres barres lefquelles remplif-
fent; le même objet dont on vient de parler, &
4fervent de. plus, aux felliers à attacher la toile
qu’ils nomment de Matelajfure, ce qu’ils ne
pourroient faire fur le panneau fans rifquer de le
fendre.
L’intérieur de la voiture eft encore compofé
d<5 couliffeaux , lefquels fervent à faciliter le
•mouvement des glaces & des faux panneaux,
& en même temps à les retenir en place.
Deflus, comme au nu de ces çouliffeaux,
font placés des panneaux nommés panneaux dt
doublure, lefquels fervent à recouvrir les coulif-
Ifeâux, & à empêcher de caffer les glaces lorfquel-
les font baiffées; d’ailleurs ces panneaux font
mutiles pour appuyer les fièges &leS'taffeaux qui
,les portentv & les felliers attachent deflus leurs
igarnitures^et leurs étoffes.
'frU n e b e r lin e a deux fièges ; l’un sur le derrière;
et l’autre fur le devant. Le deflus du premier
s’élève, & pour cet effet, on le place dans un
bâtis ; l’autre refte en place, & n’a un devant
ou une ouverture qu’à la moitié de fa hauteur.
Il y a des berlines, au deflous defquelles on
j pratique une caiffe ou cave , laquelle eft de toute
la grandeur intérieure du brancard, & dans laquelle
on fouille par l’intérieur de la voiture, enl
faifant ouvrir les deux parties du milieu du plafond
du brancard.
Ces caiffes ou .caves ne fe pratiquent pas à
toutes fortes de voitures , mais ordinairement a
celles deftinées pour la campagne,
• Voilà en général toutes les parties dont une
caiffe de berline eft compofée, lefquelles peuvent
changer à raifon de la forme & de 1 efpece
de voiture; mais leur pofition & leur conftruc-
tion font prefque toujours les mêmes, et applicables
aux autres voitures.
Maniéré de débiter le bois etc voiturei
Le bois d’orme, propre à faire les bâtis des
voitures , fe débite par tables de cinq pouces
d’épaiffeür, de 3 pouces, d’un pouce et demi,
et d’un pouce.
Dans les premières tables, on prend les battans
de brancard, que l’on chantourne les uns
dans les autres , & que l’on coupe à la longueur
convenable.
On tire des plus belles tables les battans de
pavillon que l’on chantourne aufli les uns dans les
autres.
Dans les tables de trois pouces d’épaifleyr,
on débite les pieds corniers, que • l’on a également
foin de prendre les uns dans les autres, ^
Dans celles d’un pouce, & d’un pouce & demi
d’épaiffeur, on trouvera les battans des portières,
les pieds d’entrée, & autres pièces de cette efpèce,
que l’on débite pareillement les unes dans les autres,
obfervant le plus qu’il eft poflibleque. le{
fil du Jjois, fuive le contour des pièces que l’on
débite, ce qui contribue autant à la folidité de
l’ouvrage, qu’à la facilité de l’éxécution.■
Le bois des panneaux, fe refend par tables
de quatre lignes d’épaiffeur , obfervant qu’il foit
le plus de fil poflible,
Le bois des caves doit avoir 6 à 7 lignes d’épaiffeur
, qui eft celle des voliges ordinaires ; on
en met de plus épais pour les voitures de fatigue.
Les bons menuifiers en carroffe ont de ces bois
en provifion , refendus par tables de différentes
épaiffeurs, & ils ont en quantité des pièces débitées
de chaque efpêce.
Les bois des bâtis des voitures fe débitent
par le moyen des calibres, que les menuifiers
font d’après le, deflin S{. lés mefures de la voiture
qu’ils ont à conftruirë, & ces calibres une
fois faits, peuvent fervir à différentes voitures.
Des outils des menuifiers en carrojfss.
Les outils des menuifiers en carroffes , diffèrent
peu de ceux des menuifiers en bâtimens, du moins
pour ceux de la boutique , que les maîtres doivent
fournir à chaque ouvrier en particulier.
M. Roubo dit qu’il feroit à fouhaiter que leurs
établis euffent des preffes difpofées horizontalement
, c’eft-à-dire, du fens de la table , à laquelle
elles doivent affleurer ; ces preffes étant commodes
pour travailler des pièces roibles ou chantournées
fur le champ, lefquelles on ne peut affurer fur
l’établi, fans s’expofer au danger de les caffer,
ou de les meurtrir.
Ces preffes étant attachées à la table de rétabli
, on peut faire la vis en fer , afin' qu’étant
moins groffe, elle affoibliffé moins la table ^dans
le deflous de laquelle on place unfecrou qui
retient cette vis. h
On place, dans le côté de la table P uhç, tringle
de fer platte, laquelle paffe au travers de la
jumelle ou joue de la preffe. On l’écarte autant
qu’il eft néceflli -e, & on l’arrête par' le moyen
d’une broche.de fe r , paffée au travers de la tringle,
percée de plufieurs trous, afin de pouvoir
refferrer ou écarter la jumelle.
On fait cette tringle mobile, c’éfb-à-dire qu’on
l’arrête d’un bout, dans le côté de la table de
l’établi, à laquelle on fait une rainure de la longueur
, & de l’épaiffeur de la tringle de fe r , laquelle
vient s’y loger, & par conféquent affleurer
le nu de la table, iorfqu’on ne veut pas faire
ufage de la preffe.
Quant à la vis de fer, elle doit être d’environ
18 pouces de long, fur un pouce à 15 lignes de
diamètre , avec un collet ou bafe d’un bon pouce
de faillie. Le bout de cette ' vis*'au-delà de la
bafe, eft percé d’un trou,“dans*lequel on fait
paffer la poignée , avec laquelle • on • ferre et
dëfferre la vis,
L’écrou doit être d’iine forme barlongue,
afin qu’il prenne moins dans l’épaiffeur de la ta?
ble , à trois pouces du bord de laquelle il faut
le placer , afin qu’il H’âffoibliffe moins.
Comme une partie’Mês*pièces ,’ qui compofent
les caiffeslfde voituresfdiiF'cintrées foit fur le
plan , où fur l’élévation $ ou.,de l’un & l’autre
fens , ylès outils d.om;o'‘n: fé fert" pour pouffer les
moulurés , non feulement-' ne . peuvent *pas être
droits, mais encore il faut qu’ilsffoient très-courts g
afin qüé:: dans les angles , & àal’endroit* des ref-
fauts, ils puiffentapprocher le^plus^près poflible.
Ces outils, ainfi que ceux des menuifiers'en
bâtimens, font compofés d’un fut , d’un fer &
d’un coin; mais ils,différent des premiers en
ce que , lôrfqu’ils embraffent plufieurs membres
de moulures , ils n’ont qu’un fer, de forte'qu’un
feul & même outil avec un feul fe r , forme quelquefois
deux ou trois baguettes avec leurs déga-*
gemens, et un ou. deux filets,
Les outils des menuifiers en càfroffes, diffèrent
encore de ceux des menuifiers,en bâtimens, en
ce que, non feulement ils fe pouffent, comme
ces derniers, en paremens & fur,'le plat de l’ouvrage,
mais encore ils fe,pouffent fur le champ,
& quelquefois la joue appuyée fur là joue intérieure
Âe la^rainure ,„.ou de^la feuillure, ou enfin
par-derrière l’ouvrage^Dans.ce derniercas,
les menuifiers^nomment, ces outils arbitraires,
pour dire qu’ils font d’une forme inverfe des outils
ordinaires.
On fe fert des outils arbitraires, lorfque d’autres
faillies de moulures, ou des maffes d’orne-
mens , empêchent le paffage du conduit des outils
ordinaires ; ou lorfque le bois fe trouve de rebours
, ou trop tranché pour être pouffé du bon
fens.
Lorfqu’on fait ufage des outils arbitraires, il
faut faire attention qu’ils foient parfaitement fem-
blables à ceux qu’ils remplacent.