
Quant aux traverfes <5n y fait les feuillures en
parement pour porter l’extrémité des èchalas ; ce
qui ne fouffre aucune difficulté| fi ce n eft que 11
on fait la divifion des mailles de 1 arête des tra-
vçrfes , la feuillure en diminue la hauteur ,
Ou fi on fair ce compartiment du devant de la
feuillure, les mailles du haut & du bas paroiflent
trop hautes , ce qui produit un mauvais effet.
On poqrroit remédier à ces deux inconvéniens
çn fupprimant les feuillures des traverfes , & en
y failant des entailles pour placer l’extrémité des
roontans qu’on y arrête à l’ordinaire.
Quand les bâtis font remplis par des lattes , on
y fait des feuillures d’une profondeur égale dans
leur pourtour ; & on fait ployer l’extrémité des
lattes pour venir porter contre la feuillure du
battant.
Cette manière de difpofer les bâtis pour recevoir
les frifages eft la plus ufitée tant pour les comparti-
mens à mailles carrées que pour ceux à mailles
lofanges, où il faut qu’ils foient difpofes de cette
manière. -
Quand les compartimens font à mailles carrées
on peut faire la feuillure des battans moins profonde
, que celles des traverfes, de l’épaiiTeur des
lattes montantes ; ce qui difpenferoit d ailleurs de
faire ployer les lattes horizontales.
Les rempliffages, foit à compartimens carrés
ou lofanges , s’attachent fur les bâtis dans lefquels
on les conftruit cependant il vaudroit mieux, dit
M. Roubo , les conftruire à part, pour avoir la
facilité de les ôter, quand on le juge à propos
indépendamment des bâtis : mais dans ce cas
il faut, attacher l’extrémité des lattes fur une
tringle ou èchalas dont la largeur n excède pas
la largeur de la feuillure du bâtis.
On doit faire la même chofe par le haut &
parle bas ; c’eft-à-dire, attacher l’extrémité des lattes
montantes fur des tringles femblables à celles des
côtés avec lefquelles on les arrête dans les angles,
de forte qu’elles forment une efpèce de bâtis qui
entoure le panneau ou rempliffage du treillage , foit
que les mailles foient carrées ou quelles foient
*° On’<peut faire la même chofe pour les treillages
conftrutts avec des èchalas, ce qui ne fouffre aucune
difficulté.
Quand les panneaux ou rempliffages de treillages
font ainft conftruits , on a beaucoup plus
daifance à ajufter & à pofer l’ouvrage , fur-tout
quand il eft d’une grandeur un peu confiderable.
Si les parties de treillage ne font point très-
grandes , on peut faire entrer leurs rempliffages dans
des rainures ; & quand les compartimens font
Ipfanges , on fait ces rainures d’une épaiffeur affe?
confiderable pour qu’elles puiffent aifément contenir
deux lattes l’une fur l’autre.
Quand au contraire les compartipiens font a
mailles carrées, il ne faut faire de rainures que
de l’épaiffeur d’une latte, & les difpofer comm®
les feuillures mentionnées ci-deffus.
Cette manière de placer les panneaux de treillage
eft affez bonne & même ufitée. Cependant elle
ne peut être adoptée que pour des parties d’une
médiocre grandeur qui peuvent s’enlever indépendamment
du refte de l’ouvrage.
Les ouvrages de treillage fervent non-ffeulement
à orner les diverfes parties des jardins comme
revêtiffemens , ou comme cotps d architecture ;
mais encore ils fervent à orner l’aire de ces jardins
en entourant les compartimens des parterres , foit
avec des bandes ou bordures, ou avec des corbeilles
à compartimens qu’on nomme corbeilles
de terre.
Il y a des corbeilles de terre de différentes efpeces
foit pour’ la forme ou la grandeur ; mais leur
conftruétion eft toujours à peu près la même, ainfi
que leur ufage , toutes fervant également à en*
i fermer des fleurs.
Ces corbeilles de terre font ordinairement cintrées
par leur plan, félon la forme qu’on veut leur donner
, ou félon que l’exige l’enfemble du parterre
dans lequel elles font placées;
Il y en a de Amples & de doubles. Les Amples
ne forment qu’une enceinte d’environ un pied de
hauteur , & les doubles en ont deux , trois \
quelquefois même davantage, diftantes les unes
des autres d’un à.deux pieds, & parallèles les
unes aux autres en fuivant toujours les Contours
de la première.
Ces différentes enceintes ne font pas de niveau
avec le deffus de la première, mais elles s’élèvent
pyramidalement les unes au deffus des autres.
Quelquefois les enceintes des corbeilles doubles
font d’un contour différent, ce qui fait très-bien,
parce que la différente forme de$ contours préfente
comme autant de caffes féparées les unes dés autres.
Les vafes de treillage font compofés de p!u-
fleurs membres de moulures placés les uns au
deffus des autres , de manière qu’ils puiffent fe
féparer quand on le juge à propos ; ce qui^ eft
néçeffaire non-feulement pour les conftruire,
mais encore pour les peindre , après qu’ils font
faits. k .
Quand toutes les parties d’un vafe font réunies,
on les arrête enferable par le moyen d’une tringle
de fer qui fert d’axe au v afe , & qui paffe au
travers des gobrioles du haut & du bas du vafe
& du moyeu qui porte les fleurs, au deffus duquel
on place une clavette , laquelle'traverfe
l’axe de Fer & par ce moyen arrête toutes les
parties du vafe d’une manière folide.
Les treillageurs nomment gobrioles des morceaux
de bois qu’ils placent aux parties les plus étroites
d’un vafe, & plus ordinairement par le bas pour
mieux en fupporter le poids, & Air lefquels uS
attachent une partie des garnitures, v .
Les gobrioles font percées pour laiffer le pat*-
faze de l’axe de fer qui monte dans toute la hau-
& • •• pg ' - teur
fëuf du vafe. On les affemble, fur-tout celui du
bas, dans le plateau de la plinthe du vafe;
Les gobrioles portent ordinairement pluAeurs j
membres de moulures, qui ,* à moins que le vafe
ne foit très-grand, fe trouvent trop petites pour
être faites en treillage : ce qui oblige à les faire
travailler par un tourneur.
Aux ouvrages communs , les treillageurs ne
prennent pas beaucoup de précaution pour les
gobrioles des vafes, qu’ils font avec un morceau
de bois à peu près arrondi, fur lequel ils attachent
les garnitures ; & quand il y a des moulures, ils
les font avec des cercles dé bois plus ou moins
épais, qu’ils ployent & attachent deffus.
Le moyeu n’eft autre chofe qu’un morceau de
bois percé dans fa longueur pour le paffage de
l’axe de fe r , & fur la furface duquel font pluAeurs
trous deftinés à recevoir les tiges des fleurs dont
on orne quelquefois la partie fupérieure dés vafes,
d’où ces fleurs femblent fortir.
Les bâtis des autres parties du vafe , c’eft-à-
dire, de celles qui font les plus évafées, fe font
avec des cercles qu’on fait ployer comme on l’a j
déjà dit ; & quand la forme de ces bâtis exige qu’il
y ait des feuillures ou des corps faillans, on parvient
à les faire en mettant pluAeurs cercles les
uns fur les autres , auxquels on donne une épaiffeur
& une largeur, félon que l’exige la grandeur
& la forme du vafe.
Quand toutes les parties qui doivent compofer
le vafe font terminées, on les affemble & on les
arrête avec des liens de fil de fer.
Les corbeilles, les caffolettes, les candélabres
& autres ouvrages de ce genre, fe conftruifent de
la même manière.
Des fleurs en treillages.
Les fleurs faites en treillages, font en général
compofées de feuilles ou pétales, &. du bouton
ou tige.
Le bouton n’eft autre chofe qu’un morceau de
bois tourné, félon que l ’exige la forme des fleurs
qu’on veut exécuter. La partie fupérieure de ce
bouton eft dive; femenr travaillée, pour repréfen-
ter l’intérieur des fleurs autant bien qu’il eft pof-
Ablé ; & la partie inférieure eft coupée en biais
ou habillure, pour la rejoindre à une tige plus
longue, fuppofé qu’on foit obligé de faire cette
tige de deux pièces, foit pour avoir la commodité
de la tourner plus aifément, ou pour quel-
qu’autre raifon que ce foit.
Aux ouvrages communs , les treillageurs ne
font pas tourner les boutons ; ils les font tout
uniment avec un morceau de bois de frêne, dont
ils fendent l’extrémité fupérieure en divers fens
& à Ax ou huit lignes de profondeur, pour y faire
une barbe, au milieu de laquelle ils laifllnt fub-
After une efpèee de bouton de bois plein, fait au
couteau ou au cifeau.
Arts 6* Métiers, Tome IV* Partit i/j
J En préparant les boutons , il faut avoir foin
que leur forme, & fur-tout leur groffeur, foient
relatives à celles de la fleur qu’on veut faire, &
diminuer fur cette épaiffeur celles des feuilles ou
pétales qui doivent être attachés deffus , foit que
cette fleur ait un calice ou non , parce que., dans
le premier cas , le bas du. calice eft formé dars
le bouton, & on l’achève a v e c , de petits morceaux
qu’on rapporte , après avoir attaché tous
les pétales.
Quant à ces dernières, on les prépare toutes
félon la forme qii’eli'es doivent avoir, & fuivant
la place qu’elles doivent occuper. Cela fait, on.
, les courbe au feu, quand c’eft pour quelque ouvrage
foigné ; ou on, les mâtine à la tenaille, A
c’eft de fouvragë commun. Enfuite, on attache
ces feuilles fur le bouton ou tige ; en commençant
par celles de l’intérieur de la fleur, où font
les plus petits pétales , & finiffarit par celles de
l’extérieur, où font les plus grands.
Chaque pétale s’attache avec une ou deux bro-
quettes à tête plate; & quand les fleurs font pe-
| tites , on fait ufage de clous d’épingles, dont la
tige eft courte & la tête large & plate.
Il faut avoir attention, eh attachant les pétales
ou feuilles des fleurs, d’y faire des trous avec le
perçoir , pour que les clous ne les faffent pas
fendre.
Les fleurs qui font trop petites pour être faites
de pièces rapportées , fe prennent en plein bois
qu’on découpe.
Ces fortes de fleurs, comme le jafmin & autres
, ne deviennent trop petites qu’autant qu’on
les fait de grandeur naturelle ; ce qui arrive rarement
: on peut prelque toujours les faire en
.pièces de rapport, de quelque efpè.çe que puiffent
être ces fleurs.
On fait quelquefois des guirlandes de fleurs &
de fruits; alors ces derniers font fculptés dans
du bois léger & liant, & on les monte fur un
pédicule ou tige , par le moyen duquel on les
attache, ainA que les fleurs, fur un mandrin ou
maffe de bois , qui eft contourné félon la forme
qu’on veut donner à la guirlande.
Lorfque l’on veut faire des bouquets de fleurs
qui terminent des corbeilles ou des vafes , on
fait leur tige droite, & on la fait entrer dans des
moyeux ou mandrins, ce qui eft bien quand les
vafes font très-élevés; mais quand ils font placés
fous les yeux , il convient de faire courber la
tige des fleurs-, afin quelles paroiffent fortir de
la corbeille ou du vafe, dont on termine le deffus
avec un morceau de bois épais, dans lequel
on place & arrête les tiges des fleurs après qu’elles
ont été peintes.
Les treillageurs qui font des fleurs, travaillent
affis devant un établi ou table placée au jour.
Cet établi doit avoir des tiroirs en deffous, pour
y ferrer les pièces relatives au travail, & être
garni d’un rebord,
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