
qu’il regarde fouvent fort flanc, & plus fouvent un
côté que l’autre; 130. qu’il jette une humeur jaunâtre
par les narines ; 140 que fa riiarche eft chancelante;
1 5°* s’il a la vue trille & abattue, & les
yeux larmoyans; 160. une difficulté d’uriner , dont
On s’apperçoit dès que le cheval fe prefente pour
cette fonction ; 17°. lorfque l’animal eft enflé, le
tourmente & lâche des vents ; 180. s il y a battement
des flancs , & difficulté de refpirer.
Les fymptômes dangereux font , i°. lorfque le_
cheval fe tient foiblement fur fes jambes, héfite à
fe coucher, tombe comme une maffe^Ôc fe relève
de temps en temps ; 20. qu’il fort de la moufle , ou
de la bouche ou des narines ; 30. que l’oeil eft tourné
de manière qu’on y découvre beaucoup de blanc ;
40. que l’urine découle goutte à goutte , fans que
le cheval fe préfente pour uriner; 5 • --qui! jette
par le nez une matière fanguinolente, & quelquefois
brune comme une efpèce de pus ; 6°. s il ne rend
que des matières glaireufes & fanguinolentes ; 7
ÿil fe lève & fe relève en regardant fes reins ; 8°.
lorfqu’il regarde fixement fon flanc & fa poitrine,
& qu’il a une grande difficulté de refpirer. Ces
fymptômes ne fe rencontrent pas tous à la. fois
dans une feule maladie ; ils appartiennent à plu-
fieurs : on ne les a raSemblés ici que pour con-
noître l’état de maladie.
Indiquons en deux mots les remèdes generaux
qui conviennent danstoutes les maladies curables,
parce que nous y renverrons dans le détail des
maladies.
C ’eft de retrancher le fon & la paille , mettre le
cheval à l’eau blanche, faigner & donner des lave-
mens adouciffans, des breuvags avec les plantes
émollientes, tenir le corps dé l’animal chaudement
& tien couvert, &c.
Fièvre. -
La fièvre confifte dans la fréquence des contractions
du coeur, dans le dérangement des fonctions.
Les fymptômes font, i° . la fréquence du battement
du coeur & des artères; 1°. l’abattement, la trif-
teffe , les yeux abattus, la tête baiffée; 3°. le
vice des digeftions , la dégénérefcence des fucs di-
geftifs ; & de là , celle des humeurs, & le défordre
des fécrétions ; 40. la chaleur.
Le battement du coeur fe fent en plaçant la main
fur la région des côtes qui répond au coeur ; & celui
des artères , en la pofant fur l’artère maxillaire,
au deffous de l’angle de la mâchoire poftérieure;
ou bien au deffous de fon articulation, ou bien
fous les aines fur l’artère curale à la fortie du
bafiin ; en dedans de l’avant-bras à fon articulation;
au jarret, (te.
Le battement de l’artère eft fouvent fenüble
quand on met la main fur le dos. En général la
fièvre demandé la diète , parce qu’elle affoiblit
l’eftomac, altère les fucs digiftifs , & diminue les
fondions de ce vifeère. Puis on donne les remèdes
généraux.
Vertigo.
Le vertigo eft une maladie dans laquelle le cheval
eft comme étourdi, porte la tete de cote en avant;
il la tient quelquefois dans l ’auge, & l’appuie contre
la muraille, de manière qu’il femble faire effort pour
aller en avant ; fes yeux font étincelans ; il eft chanc
e lan t de tous fes membres,fe laiffe tomber comme
une maffe ».tourne les yeux de tous côté s , ne boit
ni ne mange.
Les caufes du vertigo ne font pas faciles à con-
noître, mais il eft vraifemblable qu’il vient du battement
confidérable des artères de la rétine & de
l’engorgement du cerveau. Cette maladie eft toujours
dangereufe. Il faut faire d’abord les remèdes
généraux , & l’attach'er de manière qu’il ne puiffe
pas fe bleffer la tête.
On remédie enfuite à l’engorgement du cerveau,
qui eft la caufe de la maladie, par lés faignées qui
doivent être promptes & copieufes, & faites fur-
tout à l’arrière-main, c’eft-à-dire, au plat de la
cuîffe , ou à la queue, pour déterminer le fang
à fe porter vers les parties de derrière ; & dégager
par-là la fête. Puis on emploie les délayans & les
rafraîchiffans, tant en boitions qu’en lave mens. Il
eft bon auffi d’ouvrir deux fêtons au c o l, afin de
détourner une partie de l’humeur.
Mal de feu.
On dèfigne fous les noms de mal de feu ou mal
d’Efpagne, une maladie dans laquelle le cheval a la
tête baffe, & toujours trifte, ne fe couche que rarement
, & s’éloigne toujours de la mangeoire ; elle
eft accompagnée d’une fièvre confiderable : on
donne prefque toujours le nom du mal de feu ^ a la
fièvre.
Le mal de feu vient de la ftagnation du fang dans
les vaiffeaux du cerveau, laquelle eft ordinairement
produite par la fièvre. Ainfi, tout ce qui augmentera
le mouvement du fang, & qui l’obligera de
féjourner dans les vaiffeaux du cerveau, doit être
regardé comme la caufe du mal de feu.
Le prognoftic eft a peu près le même que celui
du vertigo, & les remèdes les mêmes , parce quil
y a engorgement du cerveau dans cette maladie
comme dans le vertigo. 11 faut fur-tout s’attacher
à guérir la maladieeffentielle dont le feu n eft qu uu
fymptôme, comme quand il y a fièvre, pleuréfie,^.
Mai de cerf
On donne le nom de mal de cerf à une maladie
dans laquelle le cheval eft raide de tous fes membres
, ou d’une partie.
■ Si le col eft attaqué, le cheval ne peut remuer
ni le col ni la tête; fi ce-font les vertèbres, 1
ne peut pas recevoir les rênes ; fi c’eft 1 >ava‘1L
main , toutes les parties de.devant font roides
fans mouvement.
Lorfque. le mal affefte toutes les parties , le
cheval femble être tout d’une pièce ; il eft roide
de tous les membres. Ce dernier cas eft rare.
Quelquefois les mufcles de l’oeil font en contraction
, & le globe tourne fans ceffe dans l'orbite ;
il fait de grands mouvemens, & l’onglet s’élève
jufqu-’à la cornée tranfparente.
La caufe immédiate de cette maladie, eft la contraction
permanente des mufcles , qui tient les
parties roides; & cette contraction eft produite par
la trop grande quantité d’efprits animaux qui
coulent dans les nerfs , & qui vont fe diftribuer
aux mufcles actuellement contractés ; & cet influx
du liquide animal dépend de la compreffion des
membranes & de la fubftançe du cerveau , caufée
par lé battement des artères qui.s’y diftribuent.
Cette cOinpreflion vient de l’engorgêment des
vaiffeaux du cerveau , qui lui même vient de la
trop grande quantité ou de la raréfaCtion du fang.
Le m^l de -cerf eft toujours dangereux, parce
qu’il attaque une partie effentielle à la.vie.
Il faut d’abord mettre le cheval à une diète rigou-
reufe, & preferire les remèdes généraux, enfuite
venir à la faignée , fur laquelle on doit plus infifter
que dans le vertigo.
Après avoir fait précéder ces remèdes, il faut
ouvrir un ou deux fêtons au côté du col , pour
détourner une partie de l’humeur qui fe porte à
la tête V o n les laiffera couler pendant quelque
temps , afin d’empêcher l’immobilité dans laquelle
le cheval tombe quelquefois. .
Lorfque les fymptômes violens font diflîpés, &
que la 'maladie pârôît céder aux remèdes, il eft
bon de donner quelques lavemçns purgatifs.
Gourme.
La gourme eft l’écoulement d’une humeur qui fe
fait ordinairement par le nez dans les jeunes chevaux.
Cette humeur a plus ou moins de confiftance
& différentes couleurs , fuivant le degré d'inflammation
& d’engorgement des glandes affeCtées.
1 antôt elle eft gluante & blanche comme le blanc-
j! j tantôt elle eft épaifle & jaunâtre. Quelque-
iois elle eft cuite & reffemble au pus. ■
1 antôt l’humeur coule par le nez , tantôt elle
orme un dépôt fous la ganache ; d’autres fois le
epot s’établit du côté des parotides.
L écoulement eft quelquefois abondant, & jette
hors du corps toute la matière de la gourme ;
o autres fois peu abondant ; quelquefois l’inflammation
gagne Larrière-bouche & le larynx.
Ces variétés ont donné lieu à la diftinCtion de
r°is efpèces de gourme ; l’une bénigne , l’autre
maligne, & l’autre fauffe.
La bénigne eft une évacuation totale de l’humour
de la maladie, qui fe fait, foit par le nez
utement, foit par abcès fous la ganache, foit par
Ces t‘eu* yoles en même temps.
L a m a lig n e e ft c e lle d o n t le v e n in eft plu s ab on d
an t o u plu s â c r e , & q u i atta q u e des pa rties im p
o r ta n te s , c om m e le la r y n x , o u q u e lq u e v ife è r e .
L a fa u ffe e f t c e lle d ans la q u e lle il n e s’é v a cu e
qu ’ une pa rtie d u le v a in , c e q u i o c e a f io n n e en fu ite
u n d ép ô t fu r q u e lq u e s au tre s p a r tie s.
L a g o u rm e p a ro ît ê tre a u x c h e v a u x c e q u e la
p e t ite v é r o le e ft au x hom m e s .
C ’e ft u n v e n in d’u n e e fp è c e in c o n n u e , q u i c ir c
u le d ans la ma ffe d u f a n g , ju fq u ’ à ce q u ’ i l v ie n n e
fe fix e r fu r le n e z o u la g an a ch e .
O n fu p ç o n n e q u e le c h e v a l v a je te r fa g o u rm e ,
lo r fq u ’il e ft je u n e , & qu ’il ne l’ a pas en c o r e e u e ;
q u ’il eft t r i f t e , d é g o û t é , ab attu ; qu ’ il to u ffe , &
q u ’ il c om m en c e à .fe fo rm e r une g ro ffeu r fou s la
g an a ch e . t
C e q u i d iftin g u e la g o u rm e de la m o r v e , c ’ e ft
q u e d ans la p rem iè r e y il y a to u x , tr ifteffe , &
u n e g ro ffeu r m o lla ffe q u i o c c u p e to u t l ’in te rv a lle
d e la m â ch o ire in fé r ie u r e , & q u e c e t en g o rg em en t
n’afFeCte com m u n ém en t q u e le s g land es fa liv a ir e s ;
au lie u q u e d an s la m o rv e le c h e v a l e ft g a i , n e
to u ffe pa s ; l ’e n g o rg em en t n ’e x ifte q u e d ans les
d eu x g lan d es lym p h a t iq u e s , fitu é e s au x d e u x c ô té s
in té r ieu rs d u milieu! de la m â ch o ir e p o fté r ie u r e ,
& le c h e v a l b o it & m a n g e c om m e à l’o rd in a ire .
L o r fq u e la g ou rm e eft b é n ig n e , e lle e ft fa lu ta ire
& fans d a n g e r ; il n’en eft pa s d e m êm e fi e lle eft
m a lign e : n o u s -p a r le ron s d e c e lle - c i d ans un m o m
en t. P o u r la cu ra tio n d e la b é n ig n e , d è s qu ’o n
s’ ap p e r ço it q u e la g an a ch e e ft p le in e ( c e q u ’o n
a p p e lle g an a ch e c h a r g é e ) , i l fa u t m e ttre le c h e v a l
à l ’e au b la n c h e , à-la d iè t e , & c . em p lo y e r les r e m
è d e s g én é ra u x ,; lu i fa ire refp ire r la v a p e u r d e
d é c o llio n s d e plan tes ém o llien te s .
L o r fq u e la fu p p u ra tio n e ft é tab lie d ans la tum eu r
( ce q u ’o n re c o n n o ît lo r fq u ’en a p p u y a n t le d o ig t
fu r la g ro ffeu r le pu s fa it une e fp è c e d e flu c tu a tio
n , o u lo r fq u ’o n v o i t u n e p e tite p o in t e , blan châ
tre f a i l la n t è ) , i l fau t p e r c e r l’a b c è s , & n e pa s
to u jou r s a tten d re qu’ il p e r c e lu i-m êm e , p a rce q u e
le pus en ferm é e n tre tien t l’e n g o rg em en t & l ’ in flam
m a tion des pa rties v o ifin e s .
L a gourme maligne èft a c c om p a gn é e d ’une d iffic
u lté d e r e fp ire r ; le c h e v a l to u ffe b e au c o u p &
a v e c pe in e ; il e ft trifte , ab attu , d é g o û t é , o£> ne
fe n t pas qu an d o n le p in c e fu r le s rein s : la fiè v r e
e f t con fid é ra b le .
L a g o u rm e m a lign e n’e ft jamais fans d an g e r. E lle
a tta qu e o rd in a irem en t le fo n d de la b o u c h e , &
fu r -tou t le la r y n x : l’ in flamma tion n ’o c cu p e q u e lq
u e fo is q u e la g lo tte ; q u e lq u e fo is e lle g a gn e l’in té
rieu r d e la trach ée -a rtère ; d’au tre s fo is e lle s ’é ten
d ju fq u ’au p o um o n .
C e t t è in flamma tio n fe t e rm in e , o u p a r îa g a n g
r èn e ( & cau fe la mo rt ) , o u pa r la fu p p u ra tio n
q u i fe fo rm e d ans plus o u moins de p a r t ie s , fu i-
Vant l ’é ten d u e d e l'in flamm ation q u i l ’a p r é c é d é e .
A in fi , i l fu rv ien t q u e lq u e fo is u n d é p ô t au la r y n x ,