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feur , pour recevoir le bout de la fraife qui fert à
forer le marbre.
Paremens ; ce font les deux parties d’un marbre
fendu par la fcie.
Par o s (marbre d e ) ; c’eft un marbre antique
qui fe droit d ’une île de l’Archipel. S a cou leu r eft
d ’un blanc un peu jaune & tranfparent.
Pierre a papier ; morceau de marbre rond ,
ovale ou ca rré, au deffus duquel il y a un bouton
de marbre pour le prendre, & dont on fe fert
pour mettre fur l e papier, afin de le tenir fixe.
Piqué (marbre); celui qui eft travaillé avec la
pointe du marteau.
Poinçon , outil du marbrier ; c’eft un fer en
pointe forte & acérée.
Pointe carrée ; outil du m arbrier, pour tailler
le marbre par petites parties.
Poli ( marbre ) ; celui qui a été liffé & frotté
a v e c un tampon de linge & de la potée d’émeril
ou de la potée d’étain.
Porphyre ; c’eft le plus dur des marbres antiques
. & le plus beau après le lapis.
I l y à du porphyre rouge, vert & gris.
Portor ou Porteur d’o r ; marbre de Provence
qui eft d’un jaune doré & d’un noir très-
v if.P
otée d’é ta in ; c’eft de l’étain calciné & réduit
en poudre grifâtre, a vec laquelle on polit le
marbre.
Pouf ( marbre ) ; celui qui étant travaillé ne
peut retenir fes arêtes v iv e s , parce qu’il eft fujet
à svégreiier. '
Rabat ; les marbriers appellent ainfi la terre
des plats dont la cuiffon a été man quée, & qu’ils
emploient pour frotter ou rabattre les inégalités
du marbre.
Rabot ; morceau de bois dur avec lequel on
frotte le marbre.
Rance (marbre d e ) ; fa couleur eft d’un fond
rouge fale, mêlé de taches & de veines bleues &
blanches.
Râpe ; c’eft une grande lime emmanchée dans
un manche de bois.
Riflard , outil de marbrier ; c’eft une efpèce
de lime p la te , recourbée & acérée par chaque
bout. ’ . , ; . ^ ■ >
Rip e , outil du marbrier ; c’eft un infiniment
acéré & denté, fait pour fouiller dans des cannelures.
- î ■
Rondelle ; outil du marbrier, dont on fe fert
pour fouiller le marbre & unir des cavités. .
Saravèche (b rè ch e ) ; marbre qui a le fond
brun & v io le t , mêlé de grandes taches blanches
& ifabelles.
Scie des marbriers; elle eft fans d en ts , elle a
une monture Semblable à celle des autres fries ,
mais proportionnée à la force des ouvrages. La
feuille de cette fc ie eft fort large & affez ferme
pour fcier le marbre, en l’ufant peu-à-peu par le
moyen du grès & de l’eau que le fcleur répand
- M A E
fur la fente de la pierre, avec une longue cuiller
de fer.
Sciôtte ; c’eft une fcie à main du marbrier. 11
y en a une dentée & l’autre fans dents.
Sebille du*, marbrier ; c’eft une cuiller à deux
manches faite pour contenir du grès & de l’eau,
dont on fe fert lorfqu’on fcie les blocs ,;de marbre.
Sept bases ( brèche de ) ; ce marbre a le fond
Brun, mêlé de petites taches rondes de bleu fale.
Serancolin ( l e ) ; marbre d’un rouge couleur
de fa n g , mêlé de g r is , de jaun e, & de quelques
endroits tranfparens, comme l’agate. C e marbre fe
tire des carrières près de Serancolin & des Pyrénées
en Gafcogne.
Serpentin ; marbre très-dur dont la couleur eft
d’un vert brun, mêlé de quelques taches carrées
& rondes, & de quelques veines jaunes.
Simple (compartiment); c’eft le plan d’un pavé,
compofé de carreaux de marbre blancs & noirs
ou de deux autres couleurs, difpofés les uns contre
les autres en échiquier ou en lofange.
St u c ; c’eft une pierre de compofition avec laquelle
on peut imiter toutes fortes de marbre.
Stucateur; on donne ce nom à l’ouvrier qui
travaille en Jluc, qui eft une marbre faftice dont
le plâtre fait la bafe.
Suze ( vert de ) ; ce marbre à des marques vertes
& noires, qui fe détachent fur un fond blanc.
T errasse de marbre ; c’eft un tendre , ç’eft-a*
dire , un défaut dans les marbres , qu’on appelle
boudin dans les pierres. O n corrige ce défaut avec
de petits éc la ts, & de la poudre du même marb
re , mêlée avec du maftiç de pareille couleur.
T e r r as seü x (marbre) ; celui qui porte avec
lui des parties tendres, qu’on nomme terrajfes.
T ouche ( pierre de) ; nom que l’on donne à un
marbre n o ir , qui fert en effet à éprouver les métaux.
T ranche de marbre; morceau de marbre mince,'
qu’on incrufte dans un compartiment, ou qui fert
de table pour recevoir une infcription.
T répan ; outil qui fert à forer & percer les
marbres & les pierres dures.
V ert antique ; marbre des anciens dont 11
couleur-eft mêlée d’un vert de gazon & d’un vert
noir, par taches d’inégales forme & grandeur.
V ert moderne ; il y en a de deux efpècest
l’une , qu’on nomme vert d’Egypte -, fe tire des carrières
de Carrare. Sa couleur eft d’un vert fonce,
mêlé de quelques taches de blanc & de gris de
lin. ,
I/autre, .qu’on nomme vert de mer, eft d un ver
clair mêlé de veines blanches. . .
V ierge (m a rb re ) ; c’eft un marbre blanc qui
tire des Pyrénées du côté de Bayonne.
• V ilebrequin; outil armé d’un trépan pour p&*
c e r le m a rb V re .: 3 ' ■ ' r j u ,n io l e t t e (b r è c h e ) ; ce m a rb re a le fond br
ro u g e â tre , av e c d e lo n g u es v ein e s .ou taches V1°
l? t t « m êlées d e b lan c, - m a R C H A I®S
MARCHANDS ET ARTISANS
( Corps & Communautés des )
417
L ’A R T eft une connoiftance méthodique jointe à une pratique exercée , pour produire un effet
déterminé & prévu.
La connoiffance fans la pratique, eft une théorie
impuiffante ; & la pratique fans la connoiffance
méthodique, eft une routine fautive.
Tout art fuppofe donc néceffairement,
i°. Un but-déterminé.
2*. Des opérations propres à produire sûrement
l’effet qu’on fe proporc.
3°, Des règles f ix e s , félon lefquelles on opère
sûrement.
40. Des procédés qui exigent le raifonnement,
& une habitude d ’a&ion.
Il s’enfuit que l’art eft néceffairement une imitation
étudiée de la nature , & une combinaifon
réfléchie de Tes m o y en s ; il ne peut d è s-lors appartenir
qu’à l’homme, à cet être raifonnable qui
a fa trouver les caufes daqs les effe ts, & fe rendre
maître à fon gré des effets en déterminant & ré glant
les caufes.
Les animaux que la nature conduit à certaines
afiions par in ftin â , n’ont point d'art, parce qu’il'
[ leur manque le choix réfléchi des moyens. Ils ne
! fortent jamais de là ligne des procédés affignés à
. leur efpèce; & quelque perfeÂion qu’ ils mettent
| dans leurs opérations, ils ne font ni maîtres ni
; élèves; ils font fervilement affervis à une même
; natbre qui leur commande impérieufement & ne
les inftruit pas.
Confondez plufieurs efpèces d’animaux, chacune
; k.ra, k tâche fans fe détourner, & l’exemple des
elpeces voifines lui fera abfolument étranger. Ainfi
les différens végétaux répandus dans un même
champ, pompent les fucs qui conviennent à chacun
p particulier ; mais ils font toujours les mêmes,
1 s tont toujours uns & fimples au milieu de la
Plus grande diverfité.
La théorie ou la partie fpéculative d’un art ,
doit ordinairement précéder là pratique ; autrement
artiile ne fera que des mouveméns irréguliers,
" ,es Souvent inutiles & même dangereux ,
es tatonnemens lents & incertains.
A fon tour , la pratique doit fuivre la théorie
P°ur en vérifier les principes, en affurer les con-
cquenees, en conftater les règles.
Cependant la théorie eft Souvent trompée par
tfe*; apparences, abufée par des faits mal v u s , en-
rainee dans l’erreur par des fuppofitions vagues;
Arts 6* Métiers. Tome IV. Partie II.
alors c’eft à la pratique à reirifier cette fauffe
th éo rie, à découvrir les difficultés d’ex écution , à
affurer la poftïbilité des effets & l’efficacité des
moyens.
C ’eft fur-tout dans les arts nouveaux ou dans
les opérations nouvelles de l’art, que la pratique
éclaire la théorie , avant même que la théorie
puiffe établir les véritables lois de la pratique.
O n doit conclure de ces réflexions , que la
théorie des arts eft fondée fur des faits conftatés
par une èxpérience raifonnée ; mais que la pratique
elle - même demande à être dirigée par un
efprit philofophique. Enfin , c’eft par la réunion
& la correfpondance en quelque forte de la théorie
& de la pratiqu e, qu’on peut efpérer d’ atteindre
le but q u’on fe propofe ; & quoique l’une & l’autre
ne foient pas toujours données à la même per-
fon n e , il n’en eft pas moins vrai que l’établiffe-
ment d’un art dépend des lumières & des fecours
que ces deux qualités doivent fe rendre mutuellement.
L ’art étant fubordonné à la natu re , & le pouvoir
des hommes ne pouvant ni c ré e r , ni anéantir
, c’eft dans la modification des fubftanees * c’eft
par l’altération ou l’augmentation de leurs qualités
ou de leur .forme, que l’art opère. Sous ce point
de v u e , on peut diftinguer quatre claffes d’arts.
L a première claffe '’eft celle d’arts purement phy-
fiqu e s, dont le cara&ère propre confifte à donner
une nouvelle forme à la matière, fans la détruire,
fans la décompofer, fans y rien ajouter d’étranger';
ainfi ^ouvrier en cuivre , en argent , étend fon
métal fous le marteau & lui donne une autre forme;
ainfi le fculpteur ôte plufieurs parties d’un b loc
de marbre, & form e , avec fon cife au , un vafe ,
une ftatue.
La fécondé claffe d’arts phyfiques, tend à former
un nouveau corps par le rapprochement de fubf-
tances qui exiltoient féparées les unes- des autres.
C ’eft ainfi que le chimifte crée des arts nouveaux
par la mélange de différens êtres qu’il réunit &
qu’il amalgame entre eifx ; c’eft ainfi que l’ouvrier
en foie fabrique fes éto ffe s , & que le peintre fait
un tableau. Ce s combinaisons peuvent être variées
à l’infini ; & elles s’écartent d’ autant plus des produirions
de la fimple nature, que ces arts naiffent
de l’aCcord d’un plus grand nombre de parties
fecondaires, dont les formes , les rapports , le«