
guillaumes ] le feuilleret, le rabot, le cifeau, le
fermoir, le valet, le marteau : chaque ouvrier doit
avoir un affûtage complet. .
Af fû t er ( manière d’ ) les <5utils; c’eft-à-dire ,
d’en refaire le tranchant à mefure qu’ils s’émouf-
fent par l’ufage. Les menuifiers affûtent la plupart
de leurs outils fur un grès.
A i l e r o n (traverfes d’ ) ; on nomme ainfi celles
qui prennent la place des accoudoirs, quand
il n’y a pas de glaces aux cuftodes des voitures.
A ïs ; planche de chêne ou de fapin à lufage
de la menuiferie: on nomme les ais, entrevouts9 ■
lorfqu’ils fervent à couvrir les efpaces des foli-
ves , & qu’ils en ont la longueur , fur neuf ou
dix pouces de large, & un pouce d’épaiffeur.
Cette manière de couvrir les entrevouts etoit
fort en ufage autrefois : mais on fe fert à prefent
de lattes, que. l’on ourdit de plâtre deffus & def-
fous ; cela rend les planchers plus fourds, & |
empêche la pouffière de pénétrer ; ce qu’il eft ,
prefque impolfible d’éviter dans l’ufage des ais de
planches, qui font fujets à fe fendre ou gercer :
ces entrevouts de plâtre ne fervent même aujourd’hui
que pour les chambres en galetas : on
plafonne prefque toutes celles habitées par les
maîtres ; ce qui occafionne la ruine des planchers
; les charpentiers trouvant par-là occafion
d’employer du bois verd rempli de floches &
d'aubier ; au lieu qu’on voit prefque tous lès
planchers des bâtimens des derniers fiècles fub-
fifter fans affaiffement, le bois étant apparent,
ayant une portée fuffifante , étant bien écarri,
quarderoné fur les arêtes & les entrevouts ,
garni d’<zi^ bien dreffés & corroyés, ornés de
peintures & fculptures, ainfi que font celles de
la grande galerie dii Luxembourg à Paris.
Aïs de bois de bateau ; ce font des planches de
chêne ou de fapin qu’on tire des débris des bateaux
déchirés, & qui fervent à faire des cloi-
fons légères, lambriffées de plâtre des deux côtés,
pour empêcher le bruit & le vent, pour ménager
la place & la charge dans les lieux qui ont
peu de hauteur de plancher.
Alaise ;c’eft une planche étroite qu’on emploie
pour élargir quelque chofe, ou pour en compléter
la largeur.
On dit auffi qu’on met une alaife. à un panneau
, lorfqu’un certain nombre de planches n’eft
pas fuffifant pour faire la largeur donnée.
On dit encore un plancher à'alaifes, c’eft-à-
dire , qui eft fait avec des planches refendues
en deux fur la largeur.
Al ç o v e ; partie de menuiferie compofée d’une
niche, dans laquelle on place un lit. A la plupart
des alcôves on pratique des cabinets, un de
chaque, côté de. la niche, lefquels fervent de
garde-robe ou de dégagement.
A l e t t e ; on nomme ainfi les pieds droits d’une
niche carrée.
A m o r t is s e m e n t ; p ar c e te r m e , o n e n te n d
tout corps d’architefture, dont la forme pyramidale
couronne & termine heureufement, c’eft-à-
dire avec grâce, un avant-corps quelconque.
A n e ; efpèce de chevalet ou banc, fur lequel
on place un étau de bois. Les menuifiers fe fervent
de l’âne quand ils veulent découper le placage,
& ils s’affolent à califourchon deffus.
Angle; c’eft le point de rencontre de deux lignes
, foit droites, foit courbes. Les angles prennent
différens noms , félon l’ouverture ou la forme
des lignes qui les compofent; c’eft pourquoi on
dit angle droit ou carré, angle aigu ou fermé,
angle obtus ou ouvert ou angle gras, enfin angle
re&iligne, curviligne , & mixtiligne.
A nse à panier ou de panier ; on nomme ainfi
un cintre qui a la forme d’un demi-ovale pris
fur fon grand axe.
A-plomb ; les menuifiers nomment ainfi toutes
les lignes perpendiculaires à l’horizon.
Appartement; fous ce terme on entend l’en-
femble de plufieurs pièces, fervant à loger des
perfonnes riches. . - .
Appui ; par ce mot on entend en général,
toute partie de menuiferie difpofèe horizontalement
, & dont la hauteur ne furpaffe pas trois a
quatre gieds^ a
Appui (pièce d’ ) ; c’eft la traverfe du bas d’un
dormant de croifée, laquelle reçoit les deux châffis.
Appui de porte ; dont la hauteur fe détermine
par celle du lambris d’appui.
Appui (lambris d’ ) ; on appelle ainfi toutes
fortes de lambris , dont la hauteur ne paffe pas
trois à quatre pieds. On dit appui de croifée,
tant du lambris dont cet appui eft revêtu, que
de la tablette qu’on pofe quelquefois deffus.
Appuis de voiture, appelés autrement ceintures.
Les traverfes d’une caiffe qui font placées à
l’endroit de la ceinture, fe nomment traverfes de
ceinture, pour le devant & le derrière ; & celles
j de côté fe nomment traverfes de cuftodes ou
d’accotoirs.
A psichet ; languette faillante faite pour retenir
en place les-glaces des voitures.
Arbitraires (o u tils ) ; par ce terme les menuifiers
en carrofle entendent deux outils à fut
qui forment la même moulure, quoique faits à
contre-fens l’un de l’autre.
A rchet ;. c’eft un morceau d’acier élaftique
monté dans un manche de bois. A l’extrémite
de l’archet, eft attachée une corde de boyau
ou une courroie de cuir qu’on arrête vers le manche
, & on donne à cette dernière une longueur
fuffifante, pour qu’après avoir fait deux fois le
tour de la boîte à foret, l’archet ou branche d’acier
ploie, & par fa réfiftance, faffe tourner le
foret ainfi entouré.
Ar ch it r a v e ; partie inférieure d’un entablement
qui eft compofé de plufieurs faces & de
moulures peu faillantes.
ARCHITRAVÉe ; on nomme ainfi une efpece
d’entablement dont on a fupprimé la frife, &
où l’architnave, dont on a auffi fupprimé la partie
fupérieure, eft joint à la corniche.
Ar ch ivol te; on appelle ainfi le revêtiffement
extérieur d’une arcade plein-cintre. Le plafond ou
revêtiffement de cette même arcade fe nomme
aufli archivolte. On nomme encore ainfi les moulures
& les faces qui ornent le pourtour de la
partie-circulaire d’une porte, d’une croifée , &c.
Ar ê t e , arêtier; pièce droite ou circulaire formant
l’angle rentrant ou faillant d’une couverture
ou toit, Amplement inclinée pour le premier
cas, & cintrée en voûte pour le fécond.
Arrière-corps ; champ liffe qu’on met entre
deux parties de lambris, ou à la place d’un pi-
laftre , lorfqii’on craint qu’il ne devienne trop
étroit.
Armoire ;. le plus grand des meubles fermant
dont on faffe ufage actuellement: il fert dans les
offices, garde-robes,chambres.
On nomme auffi armoire, toute devanture de
menuiferie fervant à fermer un renfoncement ou
toute autre partie d’un appartement quelconque,
a condition toutefois que cette devanture ait
une ou plufieurs portes ouvrantes : ce nom s’entend
auffi du renfoncement couvert par la devanture
de menuiferie.
Arrasement ;. extrémité d’une traverfe à la
naiffance du tenon, laquelle vient joindre le battant
à l’endroit de l’affemblage.
A rraser un panneau ou une porte ; c’eft-à-
dire , faire affleurer l’un Ou l’autre avec leurs bâtis
, de forte qu’ils leur foient égaux d’épaiffeur
d’un ou des deux côtés^
Affemblage ( menuiferie d’ ) ; on nomme ainfi
la partie de l’art du menuifier qui a .pour objet
la fermeture & le revêtiffement des édifices, ce
qui lui a fait donner auffi le nom de menuiferie
de bâtiment. En général ce terme défigne tous
les ouvrages de cet art qui font compofés de
plufieurs pièces affemblées à tenon St mortaife,
& qui renferment des panneaux qui y entrent
à rainures & languettes.
A ssemblage par tenon & mortaife, c’eft celui
qui fe fait par une entaille appelée mortaife, qui
a d’ouverture la largeur du tiers de la pièce de
bois, pour recevoir l’about ou tenon d’une autre
pièce taillée de jufte groffeur pour la mortaife
qu’il doit remplir, & dans laquelle il eft enfuite
retenu par une ou deux chevilles.
Affemblage à clef ; c’eft Celui qui, pour joindre
enfemble deux plates-formes de comble ou deux
moifes de file de pieux, fe fait par une mortaife,
dans chaque pièce, pour recevoir un tenon à
deux bouts appelé clef.
Affemblage par entaille ; c’eft celui qui fe fait
pour joindre bout-à-bout, ou à retour d’équerre,
deux pièces de bois par deux entailles de leur demi
épaiffeur , qui font enfuite retenues avec des
chevilles ou des liens de fer. Il fe fait auffi des
en tailles à q u e u e d ’a r o n d e , Ou e n tria n g le , à
b o is d e fil, p o u r le m êm e o b jet.
Affemblage par embrevement ; c’e ft u n e e fp è c e
d ’en taille e n m a n iè re d e h o c h e , q u i re ç o it le b o u t
d ém a ig ri d ’u n e p ièce d e b o is-fan s te n o n n i m o rtaife.
C e t affemblage fe fait auffi p a r d e u x ten o n s
f ro tta n s , p ofés e n d éch arg e d an s le u r m o rtaife.
Affemblage en crémaillère ; c’e ft celu i q u i fe fait
p a r en ta ille s e n m a n iè re d e d en ts d e la d em i-
é p aiffeu r d u b o is , q u i s’en caftren t les u n es d an s
les autres- p o u r jo in d re b o u t-à -b o u t d eu x p ièces
d e b o is , p arc e q u ’u n e feu le n e p o rte p as affez d e
lo n g u e u r : c e t affemblage fe p ra tiq u e p o u r les
g ran d s en rraits & tiran s.
AJfemblage en triangle ; c’eft celu i q u i, p o u r e n te
r d eu x fo rte s pièces d e b o is à - p lo m b , fe fait
p ar d eu x ten o n s trian g u laires à b ois d e fil d e
p are ille lo n g u e u r , q u i s’e n c a ftre n t d an s d eu x a u tre
s fem b la b le s , e n fo rte q u e les jo in ts n ’en p a-
ro iffe n t q u ’au x arêtes.
Affemblage carré ; c’eft e n menuiferie celu i q u i
fe fait c a rrém e n t p a r en tailles , d e la d em i-ép aif-
fe u r d u b o is , o u à te n o n s & à m o rtaifes.
v Affemblage à bouvement ; c’e ft celu i q u i n e diffé
ré d e Y affemblage c a r r é , q u ’en ce q u e la m o u lu
re q u ’il p o rte à fo n p a rem e n t eft co u p é e en
o n g let.
Affemblage en onglet, o u p lu tô t e n anglet ; c’eft
celu i q u i le fa it e n d ia g o n a le fu r la la rg e u r d u
b o is , & q u ’o n re tie n t p a r te n o n & m o rtaife.
Affemblage en faujfe-coupe ; c’e ft celu i q u i é ta n t
en an g le & h o rs d ’é q u e rre , fo rm e u n a n g le .o b tu
s o u aig u .
Affemblage à queue d’aronde ; c’eft celu i q ui fe
fait e n tria n g le à. b ois d e fil p a r e n ta ille , p o u r
jo in d re d eu x ais b o u t-à -b o u t.
Affemblage à queue percée, ; c’e ft celu i q u i fe fait
p ar ten o n s à q ueue, d ’a ro n d e , q u i e n tre n t d an s
d es m o rta ife s , p o u r affem bler c a rrém e n t & e n
re to u r d ’éq u e rre .
AJfemblage à queue perdue ; c’eft celu i q u i n ’eft
d ifféren t d e la q u e u e p e rc é e , q u ’en ce q u e fes
ten o n s fo n t cachés p a r re c o u v rem e n t d e d em i-
ép aiffeu r , à b ois d e fil & à o n g let.
Affemblage à la carroffière ; o n ap p elle ain fi le
jo in t d ’u n ca d re a u q u e l o n n e ra lo n g e p as d e
b arb e à la tra v e rfe , d e m a n iè re q u ’o n eft o b lig é
d e p o u ffer à la m ain u n b o u t d e la m o u lu re d u
b atta n t.
A s t r a g a l e ; m o u lu re com p o fée d’u n d em i-
ro n d fa it e n fo rm e d e b o u d in , & d ’u n filet au -
defl’o us. L’aftrag ale fe rt à fé p a re r le ch ap iteau
d ’av e c le fû t d e la co lo n n e.
A s t r a g a l é e ; o n n om m e ain fi u n p ro fil d ’u n e
c o rn ic h e , d o n t la p a rtie in fé rie u re e ft term in é e
p a r u n aftrag ale.
A t t r a p e -M o u c h e ; o n d o n n e ce n o m à u n e
p e tite ép aiffeu r d e b ois en fa illie , q u ’on ré fe rv e
au b as d e la p a rtie in fé rie u re d e l’im p o fte d ’u n e -
croifée à c o u liffe , p o u r q u e les m o u c h e s n e p af