
les compartimens qui les compofoient. Il y en avoit
qui étoient ornés de lames de bronze, ou faits tout
entiers de cette matière.
Ces fortes de plafonds conviennent fort aux loges
, fallons & grandes pièces, où la hauteur du
plancher donne affez d’éloignement pour les voir
d une diftance raifonnable , parce que dans les
petites pièces dépendantes des grandes, il faut le
moins de relief qu’il fe peut.
Il y faut obferyer des proportions qui confiflent
dans la divifiondès compartimens, dont les cadres
doivent répondre aux vides des murs, comme aux
renetres & aux portes, ce que les poutres règlent
affez facilement. O r , dans les grandes pièces, il
faut de grandes parties, & particulièrement une qui
marque le milieu, & qui foit différente des autres
*a fiSure* Par exemple, elle doit être ronde ou
octogone pour les pièces carrées, & ovale pour les
rondes.
Les reriforcemens peuvent être ornés de rofes
tombant en pendentifs, qui ne doivent pas excéder
1 arrafement dés poutres principales.
Les corniches ou entablemens doivent être tel-
lement proportionnés, que leur profil qui eft ordinairement
fort riche, ait la même hauteur que
il 1 ordre étoit au deffous, au cas qu’il n’y fût pas
parce qu on eft sur que la corniche ne fera ni trop
puiffante, ni trop foible, lorfqu’elle fera élevée à
la hauteur de l’ordre qu’elle doit couronner.
Les frifes peuvent recevoir de grands ornemens
en cet endroit, pourvu qu’ils foient convenables
aux lieux & aux perfonnes.
Outre les plafonds garnis de plâtre, il y en a de
pierre qui font nuds, & d’autres qu’on enrichit de
peintures.
^ On appelle plafond <ƒ<? pierre le deffous d’un plancher
fait de dalles de pierre .dure ,• ou de pierre de
hauteur d’appareil. Ces plafonds font ou fimples,
ou avec compartimens & fculptures.
Façons de faire Us plafonds en blanc en bourre.
Quand vous aurez latte Votre plafond , vous y
mettrez une couche d’environ trois à quatre lignes
d epaiffeur. Cette couche eft compofée d’une bonne
terre blanche , un peu graffe & graveleufe , & on
met douze boiffeaux de cette terre ' trois boiffeaux
de chaux-vive, trois livres de bourre grife de tanneur.
Seconde'Couche : on en fait avec de la bourre ou
tonture d’étoffes ; l’on met trois livres de cette
bourre bien battue , avec un boiffeau de chaux !
nouvellement éteinte que l’on mêle bien enfemble, I
& 1 on met une couche d’environ une ligne d’é-
paiffeur de cette matière fur la première couche,
lcrfqu elle commence à fécher.
Batifodage.
L on donne ce nom aux plafonds que l’on fait j
avec de la terre graffe <Sc de la bourre bien mêlées, j
Ces plafonds coûtent beaucoup moins que ceux
qui font faits ou en plâtre ou avec du mortier 6c
de la bourre , comme on le pratique dans les
corps de cafernes. Il faut latter à l’ordinaire, pour
faire tous les plafonds.
La terre graffe a un avantage, c’eft que les goût-
tières ne la font point éclater ; elles font feulement
un trou que l’on peut reboucher fans frais & dans
l’inftant ; deux jours après on peut reblanchir avec
un lait de chaux, ou de blanc de Troyes.
On peut encore pouffer des moulures avec la
terre graffe mêlée de bourre, avec plus de facilité
que fi l’on plafonnoit en plâtre. Le blanc dure beaucoup
fur la terre graffe; le plâtre roufiit facilement
& rend une vapeur alkaline. très - nuifible à la
fanté.
P l a n c h e r .
On nomme plancher certaine épaiffeur faite de
folives, qui fépare les étages d’une maifon ; c’eft
auffi l’aire que cette épaiffeur forme , & fur laquelle
on marche.
La première attention qu’on doit avoir lorfqu’on
fait un plancher, c’eft de prendre garde qu’il ne
fe rencontre point de murs au deffous , comme
ceux qui ne vont pas au haut de l’édifice ; & quand
il y en a , on doit tenir le plancher un peu plus
haut que le mur, parce que s’il venoit à s’abaiffer
des deux côtés, le mur le briferoit..
Cette précaution prife, voici comme on fait,un
plancher; on pofe des folives appuyées fur les murs,
& fur elles on cloue des planches minces des deux
côtés, afin d’empêcher qu’en fe tourmentant, elles
ne s’élèvent par les bords ; on couvre ces planches
de fougère ou de paille, pour -les garantir de la
chaux qui les gâteroit ; après quoi on met une couche
de groffe maçonnerie, compofée d’une partie
de chaux, & de trois de cailloux neufs , au moins
aufii gros que le poing, ou deux parties de chaux,
& cinq parties de cailloux qui ont déjà fervi ; oh
bat cette couche pendant quelque temps , de forte
qu’elle foit d’environ neuf pouces d’épaiffeur ; là-
deflus on pofe une couche de fix doigts d’épaiffeur,
faite d’une partie de chaux & de .deux de ciment
; ce qu’on appelle faire te noyau.
C ’eft fur ce noyau qu’on met le pavé bien dreffé
avec la règle, foit qu’il y ait des pièces rapportées
ou feulement des carreaux, & le plancher eft
fini.
On fait encore des planchers d’une autre façon;
après avoir cloué un rang de planches , en en couche
un autre par deffus entravers, que l’on arrête
auffi avec des clous. Deffus ce double plancher,
on met la première couche faite de cailloux neufs,
mêlés avec une troifième partie de tuileaux pilés
fur cinq partie de ce mélange, & de deux parties
de chaux ; cette couche fe couvre avec une
autre de forte maçonnerie.
Vient enfuite le noyau qu’on bâtit comme nous
venons de le dire, & on attache deffus de grands
carreaux épais de deux doigts , & pofés enforte
qu’ils foient élevés par le milieu de deux doigts
pour fix pieds.
Ce plancher eft meilleur que l’autre, mais aufii
plus dispendieux.
Les Grecs fuivoient une autre méthode dans la
conftru&ion de leurs planchers. C ’eft ainfi que Vi-
truve la décrit : il s’agit ici d’un plancher du premier
étage. On faifoit un creux de deux pieds de
profondeur, & on battoit la terre avec le bélier;
ce creux étoit rempli d’une couche de mortier ou
de ciment, qui étoit un peu élevée au milieu.
On couvroit enfuite cette couche avec du charbon
, que l’on battoit & entaffoit fortement, &
ceci étoit couvert d’un autre enduit compofé de
chaux, de fable & de cendre, de l’épaiffeur d’un
demi-pied. On dreffoit cet enduit à la règle & au
niveau ; on emportoit le deffus avec la pierre à
aiguifer, & on avoit un plancher fort uni.
Selon Pline, le premier plancher de cette efpèce
fut fait par Sofus, qui en eft l’inventeur. Il étoit compofé
d’une infinité de petites pièces de différentes
couleurs, en manière de mçiaïque, quirepréfen-
toient les ordures qui peuvent demeurer fur un
plancher après un feftin, & qui le faifoient paroître
comme n’étant point balayé.
Plancher ajfaiffe ou arené; c’eft un plancher qui,
n’étant plus de niveau, penche ou d’un côté ou
dun autre, ou qui eft courbe vers le milieu, ‘à
caufe que fa charge eft trop pefante, ou que fes
bois font trop foibles.
Plancher creux; plancher qui eftlatté par deffus
à lattes jointes, recouvert d’une fauffe aire de deux
à trois pouces, pour porter le carreau, & enduit
par deffous de plâtre au fas, fur un pareil lattis
pour le plafonner.
Plancher enfoncé ; plancher dont le deffous eft
abois apparent, avec des entrevoux couverts d’ais,
ou enduits de plâtre fur un lattis.
Plancher hourdé ; plancher dont les entrevoux
étant couverts par des ais ou des lattes, eft enfuite
maçonné groffièrement pour recevoir la charge &
le carreau, ou les lambourdes du parquet.
Plancher plein ; plancher dont les entrevoux font
remplis de maçonnerie & enduits à fleur de folive,
ou dont les bois reftent apparens ou font recouverts
de plâtre, comme on le pratiquoit autrefois ;
mais cette1 forte de plancher n’eft plus en ufage,
a caufe que la grande charge fait plier les folives.
Plancher ruiné & tamponné ; plancher dont les
entrevoux font remplis de plâtre & de plâtras, retenus
par des tampons ou fentons de bois, avec
des rainures hachées aux côtés des folives. Ce
plancher eft ordinairement enduit d’après les en-
uits par deffous & quelquefois par deffus, fans
ïans aire ni charge.
I » dit M . Patte dans fes Mémoires d’Ar-
r lte^ure \ on faifoit des planchers de bien des
açons; aujourd’hui, du moins à Paris & dans fes
environs, on n’en confirait plus guère que de deux
manières. i°. Les uns font à folives apparentes
par deffous, & lattés à lattes jointives clouées par
deffus ; fur ce lattis on étend une aire de plâtre
de'trois pouces, où l’on pofe du carreau; & par
deffous fes entrevoux, entre les folives, on fait
tin enduit en plâtre.
20. Les autres font creux, lattés par deffus, &
par deffous à lattes prefque jointives. On étend
fur le lattis fupérieur une aire de plâtre d’environ
trois pouces, fur lequel on pofe aufii du carreau,
ou bien l’on fcelle des lambourdes à augets , fi
l’on veut revêtir le plancher de parquets ; enfin ,
par deffous le plancher on plafonne, & l’on pouffe
au pourtour les moulures des corniches avec des
calibres, fuivant les profils que l’on deftre.
Il eft à remarquer que pour qu’il entre moins
de plâtre dans la conftru&ion de cette fécondé
efpèce de plancher , en ufage pour les appartenons
, les ouvriers affe&ent fouvent de placer leurs
lattes le plus jointives qu’ils peuvent du côté du
plafond, d’où il s’enfuit que le plâtre ne faifant
qu’un plaquis fur les lattes, ôccafionne dans les
plafonds la plupart des gerçures qu’on ne ceffe
de raccommoder : aufii eft - il important de recommander
aux maçons de laiffer toujours à peu
près un demi-pouce d’intervalle entre les lattes ,
afin que le plâtre paffant entre leurs joints & les
embraffant , donne plus de foutien & de confif-
tance au plafond.
Mais pour éviter toute gerçure, continue M.
Patte , en fuppofant que la latte foit de coeur de
chêne, de bonne qualité & fans aubier, la meilleure
façon de conftruire les planchers eft de les
faire en augets. Après avoir latté par deffous le
plafond à claire-voie, c’eft-à-dire, tant plein que
v id e, on larde de clous le côté des folives, puis
on met du plâtre de part 3c d’autre par deffus
chaque entrevoux en triangle, de manière à former
une efpèce d’auge; & ann d’empêcher ce plâtre
de tomber, on place fous l’entrevoux une planche
que l’on laiffe jufqu’à ce qu’il ait fait la prife.
Enfuite en plafonnant, le nouveau plâtre s’incorpore
par l’intervalle des lattes avec celui des augets
, qui eft retenu par les clous placés dans les
folives; ce qui opère une conftrudion de plafond
qui ne laiffe rien à defirer. pour la folidité.
Comble, du latin culmen, fommet ; ou culmusL
chaume.
Ce terme en général défigne la forme des couvertures
de toutes les efpèces de bâtimens : on
les appelle aufii toît, du latin teétum ; de tegere ,
couvrir.
Ordinairement la conftru&ion des combles eft de
charpente recouverte de cuivre, de plomb, d’ar-,
doife, de tuile.
Leur hauteur dépend de l’ufage intérieur qu’on
en veut faire, & de l’importance du bâtiment dans
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