
On pratique aufli uhe autre conduite qui vient
s’ajufter dans le boifîeau , & à l ’extrémité de laquelle
eft un robinet. Ce. robinet fe tire au moyen
d’un regiftre vers le milieu du boifleau , ce qui
fert à laver à l’eau chaude & à l’eau froide, fui-
vant les faifons. Ces robinets s’appellent flageolets ,
& ces aifances lieux à l’angloife , parce que c’eft
aux Anglois qu’on en doit l’invention.
Puits.
: Trou profond, fouillé au deftous de la furfacé
de l’eau, & revêtu de maçonnerie.
Ce trou eft ordinairement circulaire ; mais quand
il fert à deux propriétaires dans un mur mitoyen ,
il eft ovale, avec une languette de pierre dure ,
qui en fait la féparation , jufqu’à quelques pieds
au-deftous de la hauteur de fon appui. On le
conftruit de pierre ou de moellon piqué en dedans,
& en dehors de moellon émillé, & maçonné de
mortier de chaux & de fable : voici comment cette
conftru&ion fe fait.
Lorfqu’en creufant on eft parvenu à l’eau, &
qu’on en a cinq à ftx pieds, on place dans le fond
un rouet de bois de chêne de quatre pieds de diamètre
, dans oeuvre, & de quatre à douze pouces
de groffeur. Sur ce rouet on pofe cinq ou ftx
affifes de pierre de taille, maçonnées avec mortier
de ciment, & bien cramponnées, par des crampons
de fer coulés en plomb.
On élève le refte de la hauteur du puits, avec
de la maçonnerie de briques ou de moellons , jufqu’à
trois pouces au deftous du rez-de-chauflee ;
enfin, trois aflifes de pierre de taille, faifant en-
femble deux pieds & demi, maçonnées en mortier
de ciment, & cramponnées comme celles du
fond, achèvent le puits qu’on équipe enfuite de
tout ce qui eft néceflaire pour en tirer de l’eau.
Le puits dans une maifon, doit être éloigné des
retraits , des étables, des fumiers, & des autres
lieux qui peuvent communiquer à l’eau un goût
défagréable. Sa meilleure fttuation eft dans la cour
du maître du logis.
Il doit être-'là à découvert, quelque inconvénient
qu’il y ait qu’il y foit de cette façon, parce
que l ’eau en eft meilleure, les vapeurs qui montent
s’évaporant plus facilement, & l’air qui y circule
librement la purifiant mieux.
Puits commun ; c’eft un puits plus large qu’un
puits particulier, & qui eft fitué dans une rue, ou
dans une place, pour l’ufage du public.
Puits de carrière; ouverture ronde de douze à
quinze pieds de diamètre, creuféè à plomb, par où
l’on tire les pierres d’une carrière avec une roue,
& dans laquelle on defcend par un efcalier ou
rancher.
Puits décoré ; puits dont le profil de l’appui eft en
forme de baluftre ou de cuve, & qui a deux ou
trois colonnes , termes ou confoles, ppur porter la
traverfe où là poulie eft attachée.
Puits fores ; puits où l’eau monte d’elle - même
jufqu’à une certaine hauteur , de forte qu’on
n’a la peine que de puifer l’eau dans un balfin ou
elle fe rend , fans qu’on foit obligé de la tirer ;
cela eft fort commode, mais on ne peut pas mal-
heureufement faire de ces' puits quand on veut.
On en va juger par leur conftru&ion.
On creufe d’abord un balfin dont le fond doit
être plus bas que le niveau , auquel l’eau peut
monter d’elle-même afin qu’elle s’y épanche. On
perce enfuite avec des tarières un trou de trois
pouces de diamètre , dans lequel on met un pilot
garni de fer par les deux bouts. On enfonce ce
pilot avec le mouton autant qu’il eft poflible, &
on le perce avec une tarière de trois pouces de
diamètre, & environ un pied de gouge; c’eft par
ce canal que doit venir l’eau , fi l’on a enfoncé le
pilot dans un bon endroit ; on la conduit delà dans
le balfin avec un tuyau de plomb.
On fait ainfi des puits forés en Flandre , en
Allemagne, & en Italie.
En plufieurs endroits du territoire de Bologne
en Italie, il y a aufli des puits forés, mais on les
conftruit différemment. On creufe jufqu’à l’eau,
apès quoi on fait un double revêtement dont on
remplit l’entre -ydeux d’un corroi de glaife bien
pétrie ; on continue de creufer plus avant, & de
revêtir, comme dans la première opération, juf-
qu’à ce qu’on trouve des fources qui viennent en
abondance ; alors on perce le fond avec une longue
tarière, & le trou étant achevé , l’eau monte &
remplit non - feulement le puits, mais fe répand
encore fur toute la campagne , qu’elle arrofe continuellement.
Puits perdu; puits dont le fond eft d’un fable fi
mouvant, qu’il ne retient pas fon eau, & n’en a,
pas deux pieds en été, ' qui eft la moindre hauteur
qu’il puifle y avoir pour puifer.
Voûte.
C ’eft un plancher en arc tellement fabriqué, que
les différentes pierres dont il eft formé , fe lou-
tiennent les unes les autres par leur difpofition.
On préfère dans bien des cas des voûtes plates ;
parce qu’elles donnent à la pièce plus de hauteur
& d’élévation , & que d’ailleurs elles font plus
fermes & plus durables.
Saumaife remarque que les anciens ne connoil-
foient que trois fortes de voûtes ; la première,
fornix , faite en forme de berceau ; la fécondé,
tefludo, en forme de tortue , & nommée chez les
François, cul de four ; & la troifième, coucha, laite
en forme de coquille.
Mais les modernes fubdivifent ces trois fortes en
un bien plus grand nombre, auxquelles ils donnent
différens noms, fuivant leurs figures & leur ulage>
il y en a de circulaires, d’elliptiques, &o.
Les calottes de quelques-unes, font des portions
de fphère plus ou moins grandes ; celles qui foj1^
deffus de l’hémifphère font appelées grandes voûtes
ou voûtes furmontées ; celles qui font moindres que
des hémifphères fe nomment voûtes baffes ou fur-
baijjées, &c.
Il y en a dont la hauteur eft plus grand-e que
le diamètre; d’autres dont elle eft moindre.
Il y a des. voûtes fimples, des doubles, des croi-
fées, diagonales, horizontales, montantes , dépendantes,
angulaires, obliques, pendantes, &c. Il y
a aufli des voûtes gothiques, de pendentives , &c.
Les voûtes principales qui couvrent les principales
parties des bâtimens, pour les diftinguer des
voûtes moindres & furbordonnées qui n'en couvrent
qu’une petite partie, comme un paffage, une
porte, &c.
Double voûte, eft celle qui étant bâtie fur une
autre pour rendre la décoration extérieure proportionnée
à l’intérieure, laiffe un efpace entre la
convexité de la première voûte & la concavité de
l’autre.
Voûtes à compartimens ; font celles dont la face
inférieure eft enrichie de panneaux de fculpture fé-
parés par des plates-bandes : ces compartimens qui
font de différentes figures, fuivant les voûtes, &
pour l’ordinaire dorés fur un fond blanc, font faites
de ftuc fur^ des murailles de briques, & de plâtre
fur des voûtes de bois.
Une arcade demi-circulaire ou voûte étant ap-
I puyée fur deux pieds-droits, & toutes les pierres
qui la composent étant taillées & placées de maniéré
que leurs jointures ou leurs lits prolongés,
| fe rencontrent tous au centre de la voûte, il eft
! évident que toutes les pierres doivent être taillées
I en forme de coins, c’eft-à-dire, plus larges & plus
grottes aufommet qu’au fond; au moyen de quoi
I elles fe foutiennent les unes les autres, & oppo-
| j ,nt mutuellement l’effort de leur p.efanteur qui les
i déterminent à tomber.
‘La pierre qui eft au milieu de la voûte, qui eft
perpendiculaire à l’horizon , & qu’on appelle la
i cle de la voûte , eft foutenue de chaque côté par
I es deux pierres contiguës précifément comme par F .^ux pkns inclinés ; & par conféquent l’eftort qu’elle
aiLP?uy tomber, n’eft pas égal à fa pefanteur.
| . mais il arrive toujours que cet effort eft d’autant
I P us grand, que les plans inclinés le font moins ;
[. c»e/i°.rtf. ^ue .s ^s Soient infiniment peu inclinés ,
1 V î dire> S ^toient perpendiculaires à l’horizon
[ au i bien que la clé, elle tendroit à tomber avec
out fon poids, & tomberait aduellement, à moins
que le mortier ne la retînt. ~
a fécondé pierre qui eft à droite ou à gauche de
a cle , eft foutenue par une troifième , qui , au
”|°yen de la figure de la voûte, eft Jtéceflairêment
P'Us ihvlinee a la fécondé, que la fécondé ne l’eft
ni * Pjemi®re > & par conféquent la fécondé em-
Poie dans l’effort qu’elle fiait pour tomber, Une
oindre partie de fon poids que la première.
^rts 6* Métiers. Tome IV* Partie I.
Par là même raifan, toutes les pierres, à compter
depuis la clé , emploient toujours une moindre
partie de leur poids, à mefure qu’elles s'éloignent
du centre de la voûte jufqu’à la dernière , q u i,
pofée fur un plan horizontal, n’emploie point da
tout de fon poids ; o u , ce qui revient au même,
ne fait point d’effort pour tomber, parce qu’elle
eft entièrement foutenue par le pied-droit.
;De plus , il y a un grand point auquel il faut
faire attention dans les voûtes , c’eft que toutes les
clés faffent un effort égal pour tomber. Pour cet
eftet, il eft vifible que comme chaque pierre (à
compter de la clé jufqu’au pied-dro.it) emploie tou-
toujours moins que la totalité de fon poids; la première
n’en employant, par exemple, que moitié;
la fécondé, un tiers ; la troifième, un quart, &c.
il n’y a point d’autres moyens de rendre ces différentes
parties égales, qu’en augmentant la totalité
du poids à proportion, c’eft-à-dire , que la fécondé
pierre doit être plus pefante que la première;
la troifième, que la fécondé, &c. jufqu’à la dernière
, qui doit être infiniment plus pefante.
M. de la Hire démontre quelle eft cette proportion
dans laquelle les pefanteurs des pierres d’une
voûte demi-circulaire dojvent être augmentées pour
être en équilibre, pu tendre en en bas avec une
force égale ; ce qui eft la difpofition la plus ferme
qu’une voûte puifle avoir.
La règle, de M. de la Hire eft d’augmenter le
poids de chaque pierre au-delà de celui de la clé,
d’autant que la tangente de l’arc de la pierre excède
la tangente de l’arc de moitié de la clé. De
plus, la tangente de la dernière pierre devient né-
ceflairement infinie, & par conféquent fon poids
devrait l’être aufli ; mais comme l’infini n’a pas lieu
dans la pratiqué, la règle revient à ceci, que les
dernières pierres foient chargées autant que faire fe
peut, afin qu’elles foient plus en état de réfifter à
l’effort que la voûte fait pour les fépàrer ; c’eft ce
qu’on appelle le dejjîn & le but de la voûte.
M. Parent a depuis déterminé la courbe ou la
figure que doit avoir l’extrados ou la furface
extérieure vd’une voûte, dont l’intrados ou la fur-
face intérieure eft fphérique, afin que toutes les
pierres puiffent être en équilibre.
La clé d’une voûte eft une pierre ou brique,'
placée au milieu de la voûte en forme de cône
tronqué, & qui fert à foutenir tout le refte.
Les montans d’une voûte font les côtés qui la
foutiennent.
Pendentive d’une voûte, eft la partie qui eft: fuf-
pendue entre les arcs ou ogives.
Pied-droit d’une voûte, eft la pierre fur laquelle
eft pofée la première pierre qu# commence àcaver.
Dans les arches on entend par pied-droit, toute la
hauteur des culées ou des piles, depuis le deflùs
des fondemens & des retraites jufqu’à la naiflance
de ces arches.
Les voûtes annulaires font des voûtes cylindriques
en quelque forte, comme fi un cylindre fe
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