
ies touches blanches, fur l’autre extrémité : les plaques
doivent occuper 3 ^ pouces ou 4 pouces, fur
la longueur des planches.
- Si on veut faire le clavier noir, comme A B ,
■ GH, fig. i6 , même pi. V III, on plaque avec de
l’ébène coupé, de même que l’ivoire , en feuilles
épaiffes d’une ligne, fur la même profondeur A C ,
de 4 pouces.
Lorfque les plaques font fèches, ou même avant
de les coller , on drefie bien la rive A B , qui doit
faire un angle droit avec les largeurs A G , B H ,
des planches ; on trace enfuite avec le rrufquin
deux traits, & à un pouce de diftance de la rive À B ,
les deux traits que l’on imprime profondément,
doivent être à une ligne de diftance l’un de l’autre.
On fait la même chofe aux claviers blancs.
Après cela on trace les touches, qui font fept
dans chaque oélave : ainfi, il faut divifer un demi-
pied , que nous avons dit être la mefure d’une octave
, en fept parties égales , aux points u t , ré,
mi, f a , fol 9 la , fi-, par fix traits : ces traits ne
doivent aller que depuis l’arête antérieure juf-
qu’au fécond des traits e f , excepté celui qui fépare
le mi du f a , qui doit divifer la planche dans
toute fa longueur : on trace enfuite les feintes
dans l’efpaçe e C D ƒ , dpnt la largeur eft de deux
pouces, qui eft aufli la mefure de la largeur des
h.aufles des feintes.
La première que l’on trace, eft le fo l dièfe ; ce
qui fe fait en divifant les deux touche's f o l , la , en
quatre parties , prenant un quart du fo l , & un
quart du la , & tirant deux lignes parallèles à la
longueur des planches, ou à la feinte fol diè fe,
qui fe trouve être placée vis-à*-vis la féparation
du fo l ou du la , & avoir de largeur la moitié de
celle d’une touche. Les autres feintes fe tracent
de même , ôbfervant feulement que toutes les
autres feintes -, excepté celle du fol diefe , font
précédées ou fuivies de deux touches, entre lef-
quelles il ne doit'point fe trouver de feintes.
Ces touches font mi fa , f k f ut; les feintes contiguës
à ces touches font ut dièfe , mi bémol ,
fa dièfe, f i bémol ; elles doivent entrer des trois
quarts de leur largeur dans les touches contiguës
qui n’ont de feintes que d’un côté, c’eft-
à-dire, de f de ces touches ; ainft Y ut dièfe, entre
de l dans Yut, & feulement d’| dans le ré ; le
mi bémol entre de | dans le mi, & d j dans le ré;
lp fa dièfe entre de \ dans le fa , & d’1 dans
le fol ; le fol dièfë , comme nous avons dit, entre
moitié dans le fol & moitié dans le la , ç’efl-à-
dirë, de f dans chacune de ces touches ; enfin,
le f i bémol entre de | dans le f i 9 & d’|- dans le la.
Après avoir aînfi tracé les touches, on les préfente
fur le châflis, faifant entrer la partie qui
doit fervir <fe queue dans la rainure de la barre
B C , fig, j 9 du châflis , & on perce des trous
avec un vilebrequin fort menu, qui doivent tra-
yerfer la barre B C , & la planche des touches.
Ce? trpus fervent à mettre des pioches, qui font
des morceaux de fil de fer d’une ligne ou environ
de diamètre, dont l’ufage eft de retenir les touches
par leur queue dans la rainure du châflis. Après
avoir ainfi afl'uré la place de chaque touche, il
faut les féparer les unes des autres ; ce qui fe fait
avec une fcie à refendre.
On. doit obferver que les feintes ne font pas fi
longues que les autres touches : pour les en fé-
parer, outre les deux traits de fcie fuivant leur
longueur, il faut encore faire une entaille avec
un bec-d’âne, de la largeur des feintes ; cette entaille
doit être faite par deffous la planche, &
avoir de ce côté quatre ou cinq lignes de long,
& du côté de défiés feulement une ligne : après
cela on fépare par un trait de fcie les touches les
unes des autres.
Ces traits de fcie ne doivent pénétrer dans les
planches que jufqu’aux traits e f , fig. 16, qui fervent
d’alignement aux feintes, excepté celui qui fépare
le mi du f a , qui doit divifer la planche dans toute
fa longueur.
On commence à faire les traits de fcie qui fé-
parent les touches par la partie antérieure A B , &
ceux qui féparent les queues des mêmes touches ,
parla partie poftérieure G H , des mêmes touches.
On perce enfuite les mortaifes g h , fig. 16, dans
lefquelles les demoifelies doivent pafler, & on fait
les haufles.
Les haufles font, pour ies claviers noirs, de petits
morceaux de bois de poirier noircis, longs de deux
pouces , & hauts feulement d’un demi - pouce ,
aufli larges que la feinte : on plaque le deflus avec
de l’ivoire ou de l’o s , pour les claviers blancs. On
fait les haufles d’ébène, & on ne les plaque point,
parce qu’elles doivent être noires.
Le fécond clavier, qui eft le clavier du grand
orgue dans celles où il y a un pofitif, fe tire fur
le premier, par les deux pommelles A , fig. 17 ÿ
même pl. V I I I , plantées fur Tes extrémités, antérieures
du châflis , pour faire rencontrer les talons
0, qui font au deflous de ces touches , fur
ceux a , des touçhes çorrefpondantes du clavier du
pofitif,
La ligne de tablature que l’on voit au deflous
delà pl. VIlI,fig . 16 y montre la pofition des trois
clés, & quelles notes de mufique répondent aux
touches du clavier.
On doit remarquer qu’un ut entre deux oâaves^
eft commun à ces deux oâ av e s , c’eft>-à-dire, Y ut
à l’o&ave de l’o&ave qui le précède, & Y ut tonique
de celle qui le fuit; & que la fig. 16 re-
préfente un clavier à grand ravalement, c’eft-à-
dire, que les touches defcendent au deflous des
quatre oilaves, jufqu’en F ut f a , & montent au
deflus des mêmes quatre oâaves, jufqu’en E fi mi;
ce qui fait cinq oélaves, qui eft plus que les orgues
ordinaires n’en contiennent, puifqu’elles n’ont
que quatre oftaves & une touche pour tout rava^
lement.
I N S
Guide du Clavier.
Le Guide du clavier, eft la fuite des pointes E F ,
pt. VIII ,fig. j , entre deux defquelles les touches
fe meuvent, & les pointes b b b , fig. 18 , qui guident
les touches du clavier de pédales.
Le clavier de pédales fe voit pl. V , fig. 1 , &
pl. V I I I I X , fig. 18 & tç , Art du Luthier 9 tome 3
des gravures.
Il eft placé ail bas de l’orgue au lieu où l’or-
ganifte a fes pieds , avec lefquels il abaifle les
touches de ce clavier , qui pour cela eft nommé
pédale. Cette dénomination eft commune aufli aux
jeux & tuyaux que le clavier fait parler.
Pour faire un clavier de pédales , on fait d’abord
un châflis A B , C D , pl. V I I I , fig. 18, de
bois de Hollande, qui eft du bois de chêne, dont
les Hollandois font commerce.
La barre C D a environ deux pouces de largeur
fur un pouce & demi d’épaifleur : elle a une
rainure ou gravure à fa partie fupérieure & intérieure,
qui fert à recevoir les bouts des touches
parallèlement à cette barre ; & fur le derrière du
chaifis eft une barre I de deux pouces environ
d’écarriflage , percée de plufieurs trous dans lefquels
font enfoncées des chevilles de fer b b b ,
entre lefquelles les touches f g peuvent fe mouvoir
verticalement : cette barre , avec les chevilles
, s’appelle le guide.
Il y a encore une autre barre c d, large de quatre
ou cinq pouces , & épaifle d’u n , qui fert de point
d’appui aux reflorts d e , qui renvoient les touches
contre le deflus dii clavier.
Toutes ces pièces .doivent être aflemblées à
queue d’aronde dans les côtés A G , C D , épais
d’un pouce & demi, & hauts du côté du guide
d’environ fix pouces, & feulement de deux, du
côté de la barre C D , pour que le deflus foit en
glacis.
Les touches font des barres de bois f g, épaifles
d’un pouce & larges de deux : elles entrent par
leurs extrémités g , dans la rainure que nous avons
dit être à la partie intérieure.de la barre C D , &
elles y font retenues par des; pioches.
A l’autre extrémité de k touche on ajufte des
pattes^fh, percées d’un trou pour recevoir le fil
de fer de l’abrégé.
Aux orgues où il n’y a point de pofitif, on ne
met point de pattes aux touches du clavier de
pédales, mais on fait les touches plus longues &
en pointe par l’extrémité/, où on met un anneau
qui fert au même ufage que le trou qui eft aux
pattes ; au deflous de chaque touche on fait un
trou, dans lequel on fait entrer la pointe du ref-
fort d e , dont l’autre extrémité appuie fur la barre
r ^ert Point ^xe i ce fait que toute
1 action du reftort fe porte fur la touche, & tend
a la relever lorfque le reflort a été comprimé en
iabaiflanto.
I N S 6;
Le deflus du clavier que nous avons dit être en
glacis vers la partie antérieure , eft une planche
a b , c d, pl. IX , f ig .19, percée d’autant de trous
qu’il y a de touches.
Ces trous ou mortaifes font, favoir, ceux des
tons ou intervalles naturels , de quatre pouces de
long fur un pouce de large, & répondent perpendiculairement
& fur la partie moyenne de la touche;
& ceux des feintes ou demi-tons, feulement
de deux pouces de long fur un pouce de large ,
& répondent vers l’extrémité de la touche du
côté de la patte, ainfi qu’on peut le voir dans- la-
pl. V l l l ,. fig. 16.
Lorfque les mortaifes font faites, on pofo le deflus
du clavier fur le châflis, & on l’y fixe avec des vis
enfuite an fait les haufles qui font des morceaux
de bois d’un pouce d’épais fur autant de long ,
à un tiers de pouce près que les mortaifes ont de
longueur ; elles doivent, celles des tons , fe lever
au deflus de la table du clavier au moins d’un
pouce, & celles des feintes de deux.
Lorfqu’elles font ajuftées , on les colle fiir ie s
touches avec lefquelles elles ne font plus qu’une
même pièce.
Il fuit de cette conftruétïon , qu’en pofant le
pied fur une haufîe & la faifant baifler , on fait
baifler la touche qui tirera , par fa patte h , le fil
de fer ou la targette de l’abrégé, & que lorfqu’on
lâchera le pied, le reflort d e , fig. 18, qui a été
comprimé par l’abaiflement de la touche, ceftant
de l’être, le relevera & reftituera les choies dans
leur premier état.
Pilotes;
Les pilotes , dans l’orgue , font des baguettes
cylindriques E C , pl. IX ; fig. 22 , Art du Luthier 9
à l’extrémité inférieure defquelles font des pointes
déliées, ou des épingles qui entrent dans des trous
qui font aux extrémités des bafcules du pofitif
qui entrent dans le pied du grand orgue.
La partie fupérieure E traverfe un guidé D ,
percé d’autant de trous qu’il y a de pilotes ou de
touches au clavier , au deflous defquels ces trous
doivent répondre.
La longuëur des pilotes eft égale à l’a diftance
qui fe trouve entre ie deflous des touches du premier
clavier , qu’on appelle clavier du pofitif, &
l’extrémité B des bafcules.
Les pilotes fervent à tranfmettre Paâion des
touches dû premier clavier aux bafcules qui tranf-
mettent la même a&ion aux foupapes du fommier
du pofitif ; ce qui les fait ouvrir.
Le guide, pour les pilotes, eft une planche percée-
de trous, au travers defquels les pilotes paflent
la partie D E de la pilote qui entre dans le trou
du guide, doit être plus menue que l’autre partie
D C , pl. IX , fig. 22, qui ne doit point pouvoir
y pafler.