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toucher les trois autres clés. 4 » 2 , 6 , du même
chalumeau, fig. y. ,
Toutes les clés du grand chalumeau, lefquelles
forment des demi-tons , fe touchent avec le pouce
de la main, droite qui refte élevé en finiflant.
Le demi-ton fa dièfe fe forme en ne bouchant
qu’un des deux trous marqués 8 dans la fig. $.
Le fol dièfe fe forme aufli dans les mufettes qui
ont le feptième trou double , ou par le moyen
d’une clé.
La petite clé du la fe touche avec le pouce de
la main gauche, fans déboucher cependant le
premier trou.
Tablature de la Mufette,
< a
123'
b
Grand Chalumeau,
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P e tit Chalumeau,
A l’égard des cadences , elles font très-faciles à
former. Il faut d’abord articuler la noté d’où elle
gft empruntée , laquelle eft toujours un ton ou im
demi-ton au deffus; ce qui fe fait en débouchant
le trou de cette note , tous les autres étant fermés;
on débouche enfuite le trou de la note que
l’on veut trembler , & on bat avec le doigt, autant
que fa valeur l’exige, fur la. note qui fert de
port de voix ou de préparation à la cadence, laquelle
doit relier fermée en finiflant.
Ainfi, pour cadencer le ré,i\ faut d’abord déboucher
le troiftème trou pour faire le mi qui fett
de port de voix , enfuite le quatrième , & battre ;
fur le troiftème qui. doit reflet fermé en finiflant', j
ainfi des autres, foit que le port de Voix foit un;
ton naturel, ou un dièfe , ou un bémol, A l’égard ;
des autres agrémens , en les fait fur, :1a; mulette
en exécutant les unes après les autres les notes
qui les compofent.
Corrtemufe'.
La corflemufe eft un inflrument à vent, avec
des chalumeaux à1 anches. ■ ! ' ' ;
On nomme aufli cet.inftrument ehalme..
Cet infiniment eft particuliérement; d’ufage dans,
le Nord & chez les payfans, fur-tout parmi les
montagnards;; S
La cornemufe eft- fort ancienne. S. Jérôme en I
parle dans' fa lettre à Dardanus.
Les Latins l’appelloient tibia utrïculaûa , à caufe I
de fa reflemblance avec une outre.
Les parties de la. cornemufe font la peau de I
mouton , qu'on enfle comme un ballon par le I
moyen du porte-vent, & les trois chalumeaux 2, I
5 , 4, fig. S , pl. VI y des lnfirurnens de Mufique, I
tome 3 des gravures.
Le chalumeau z eft te bourdon.
Le chalumeau 4 s’appelle le petit bourdon : ces I
deux bourdons font à l’imiflcm.
Le porte-vent à une foupapé au dedans de la I
peau qui permet au vent d’entrer, mais qui ne I
lui permet pas de fortir tandis que le joueur de I
cornemufe reprend haleine.
Le vent n’a d’iffue que par les chalumeaux; I
ils ont chacun leur anche à leur partie inférieure. I
■ Ces- anches font prifes dans des boites , fur lof- I
quelles la peau eft bien appliquée. ■
Quand on joué de la cornemufe , le grand bont-
.idon paffe fur l’épaulé-gauche ; On enfle la peau,
■ avec fan haleine, par'le porte-vent ; la peau eS
preflee fous le bras gauche , & les3 doigts font
;fur le chalumeau que le vent fait réformer.
Le gros bourdon.eft de deux pieds & demi,
en y comprenant fon anche qui a deux pouces
& demi, dont la languette ou fente eft de deux
pouces de long fur quatre de large.
Le petit bourdon a un pied, en y comprenant
fon anche qui a deux pouces de longueur.
Le porte-vent a fix pouces de long ; on lui en
peut donner plus ou moins.
Le chalumeau a treize pouces avec fon anche
& fa boîte, qui font de deux pouces & demi. Il
'a huit trous. -,
Le premier de ces trous eft feul en deffous, a
:la diftance de trois pouces & un tiers du haut de
Tanche. ,
Il n’y a que deux tiers de pouce de ce trou au
^fécond. Du fécond au troifième, il y a dix lignes,
autant du troifième au quatrième.
[ Les autres font éloignés d’un pouce ; ils font
prefqne tous de même grandeur,
f La peau eft d’un pied & demi de long , fur
dix pouces de large.
Le gros bourdon rend l’oCtave au deffous du
; petit; & le petit bourdon l’o&ave au deffous du
chalumeau, quand tous les trous font 'bouchés ;'
& fa quinzième , quand ils font ouverts.
' Ainfi, la cornemufe à trois oélaves d’étendue :
’ on peut lui en donner davantage en forçant le
ryent.
f Tout ce qu’ori auroit à dire fur cet infiniment,
. concerne particuliérement les anches dont le ton !
[ varie félon ies ouvertures qu’on leur donne.
■ On fe ménage la commodité d’alonger ou de
: raccourcir les bourdons par le moyen des boîtes ,
■ & par conféquént celle de les rendre plus ou
; moins graves.
Les chalumeaux de la cornemufe étant mobiles
• dans ces boîtes , on parvient à l’accorder.
Il y a une forte de cornemufe , qu’on appelle
• cornemufe de Poitou. Elle ne diffère de celle que
nous venons de décrire , qu’en ce qu’elle n’a point
de petit bourdon. Son chalumeau a huit trous,
y dont le premier s’ouvre & fe ferme à clé.
b II y avoit autrefois une autre forte de corne-
. mufe , appelée par les Italiens corna mu fa ; cet
[ inftrument étoit à anche, droit & bouché par
|le bas. Le fon fortoit par plufieurs trous. Cette
fe cornemufe n’avoit point de clé ; & le fon, affez
I femblable à celui de la cromorne , étoit plus doux
l & plus agréable.
Il paroît encore par quelques paffages , que
Iles anciens avoient une efpèce de cornemufe, avec
r un petit barril ou tonnelet de bois'qui lui fervoit
I d’outre. Cinq flûtes lui étoient attachées , dont
K une avoit des trous pour exécuter la' mélodie..;'
K deux autres étoient mobiles & pouvoient tourner
I autour d’un cylindre , qui étoit le réfervoir com-
Emun du vent, propre à faire réfonner cet inftru-
Kment.
Sourdeline.
i Inftrument de muftque à vent ; c’eft une efpèce
de mufette qu’on appelle aufli \ampogne , & qui
étoit autrefois d’ufage en Italie.
Elle eft différente de nos mufettes, en ce qu’elle
a quatre chalumeaux avec plufieurs trous garnis
de boîtes, qui fervent à les ouvrir & fermer, &
qui s’avancent ou fe reculent par le moyen de
petits refforts.
On attribue l’invention de la fourdeline à Jean*
Baptifte Riva, à dom Julio & à Vincenze.
x 11:
I n s t r u m e n s a v e n t e t a B O C A L , S A N S
D O IG T E R .
B u c c i n m a r i n .
Le buccin marin ou bouret de mer, eft un inftrument
à vent des anciens, dont on attribue l’invention
à Thyrrène fils d’He.rcule, l’an du monde
- 2884.
C ’étoit une groffe coquille appelée buccinum ,
à laquelle on faifoit, dans la partie inférieure qui
.étoit pointue, un trou pour tonner.
Cette , efpèce de trompette eft nommée plufieurs
fois’ dans l’Exode. Les Rabbins prétendent que le
premier buccin, fut une des cornes du bélier qu’A-^
braham immola à Dieu au lieu de fon fils Ifaac.
On fe fervoit du buccin à l’armée, pour avertir
les foldats, pendant la nuit, des heures auxquelles
ils dévoient monter & defeendre la garde.
Cor.
Le cor-de-chaffe antique étoit fait de corne de
boeuf, & les bergers s’en fervoient pour rappeler
leurs troupeaux.
Le cor dont on fait ufage parmi nous, ne ref-
femble point à. celui des anciens.; il eft contourné
& va infenfiblement en s’évafant, depuis fon embouchure
jufqu’à fon pavillon.
Comme les cors font de cuivre jaune,, ce font
les chauderonniers qui les font. ( Voyer tome I ,
page 630 de ce Dictionnaire des Arts, la manière
de fabriquer les cors, les trompettes, & les inftrument
acouftiques qui fe font en cuivre.}
L’embouchure du cor peut être ' d’argent, de
cuivre, de corne, de bois, ou d’autre matière.
Pour fonner le cor , on embouche le bocal de
manière que le^bout de la langue puiffe s’ÿ infi-
nuer & conduire'te vent dans le corps dé finftrument.
On forme les fous en appuyant plus ou
moins fur l’embouchure.
En diminuant la grandeur du cor, on en a corn-'
pofê un nouveau , qui , moyennant la facilité
qu’on a de l’alonger & de le raccourcir, eft devenu
un inftrument de concert, & peut jouer
dans tous les tons.
Ordinairement on en emploie deux , dont l’un
fait le deffus & l’autre la baffe.