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Au refte, Mr. Roubo en rapportant ces deux
manières de cintrer les panneaux à bois de fil,
n’en approuve point l’ufage, il le regarde au con-
traire comme très-dangereux.
Il faut obferver que les bois lie peuvent être
Cintrés que fur un fens, c’eft-à-dire, à bois de
travers, ou à bois de fil. C ’eft cette impoffibi-
lité de creufer les panneaux fur les deux fens à
la fois, qui empêche de faire les voitures cintrées
fur le plan & fur la face verticale , du moins
d’un cifitre confidérable ; car s’il n’y avoit que
trois à quatre lignes de cintre, le panneau ploye-
roit aifément, fur-tout en prenant les panneaux
dans du bois d’une forte èpaiffeur , faut à évi-
der enfuite ces panneaux en dedans pour les alléger.
Des glaces employées dans tes voitures•
Autrefois les carroffes étoient exa&ement fer-
tnés au pourtour, excepté au deflus des portières,
lefquetles étoient ouvertes, & fe fermoient avec
des rideaux. Ënfuite on les ferma avec des verres,
puis avec des glaces à demeure, enfin avec des
glaces mobiles, qu’on fait defeendre dans un ef-
pace pratiqué dans l’épaiffeur de lsappui de la
portière.
L’ufage des glaces a eu lieu depuis, non feulement
aux portières, mais encore au devant,
quelquefois aux côtés à la place des panneaux
de euftode* et même au derrière de la voiture.
C’elt la largeur de la portière, plus un recouvrement
de quatre à cinq lignes de chaque coté,
qui donne la largeur de la glace. La hauteur de
la glace doit être telle , qu’elle puifle être tout-à-
fait cachée dans la hauteur de l’appui^ de la
portière.
Les glaces de euftode font toutes cintrées par
le bas , pour que , le fond des voitures l’étant
auffi, elles puiffent y être., contenues.
ba* n’eft point de niveau, on doit fe borner au
côté le plus court , auquel on fait quelquefois
une entaille à la traverfe, afin de ne pas trop
hauffer la traverfe d’appui ou d’accotoir, et donner
De quelque manière que l’on difpofe les
glaces de euftode, & de quelque largeur que
foient les traverfes qui leur fervent de battement
, il faut toujours qu’il relie neuf lignes de
plus de hauteur à ,1a glace.
Il en eft des glaces de devant * comme de
celles des côtés; c’ eft-à-dire, que quand on veut
qu’elles foient mobiles, leur largeur eft bornee
par celle du bas de la voiture , prife entre les
deux pieds corniers , ce qui fait^ qu aux voitures
ordinaires on fait deux petits pilaftres aux deux
côtés de la glace', lesquels regagnent 1 inégalité
de largeur de la voiture.
La largeur de ces pilaftres eft donnée par U
largeur intérieure de la voiture.
Quand les glaces du devant des voitures font
immobiles, on peut les faire de toute ta-grao-
deur de l’ouverture, fans aucune efpece de pi-
laftre ni de frife. Ces glaces entrent à rainure
dans un des pieds corniers, & à feuillure dans
l’autre, fur lëquel on rapporte une pièce à queue
ou à v is , laquelle retient la glace, ainfi qu aux
glaces de euftode immobiles.
jeu , entré le deffus de la glace & le pavillon, '
ce qui* ell néceflaire pour la portée de la glace,
& pour la refuite de la languette ou apfichet de
l’accotoir qui retient la glace en place.
Il faut avoir la même précaution pour les gla:
Ces de portières, c’elt-à-dire, que quand elles
font levées, & que les portières font fermées,
il doit fe trouver toujours entre le deflus de la
glace , & le deflous de la frife, fix lignes de jeu,
pour la refuite de l’apfichet, lefquelles jointes à
trois lignes de portée a 11 njoins, font les neuf
lignes de jeu.
Quand les glaces de euftode font immobiles,
on peut les faire de topte la largeur de pette dernière.
Aux portières de diligence, ou la traverle du
Pour les voitures dont la largeur du devant
eft égale du haut en bas, on peut y mettre des
glaces de toute la largeur.
La hauteur de ces glaces du devant des voi-
tures eft toujours bornée par le deflus de la tra-
verfe d’appui, qui doit être de niveau au pourtour
de la voiture, & par le milieu du cintre de
là-traverfe du haut; il faut auffi lorfquon es
baiffe, quelles puiffent être contenues dans 1 appui,
au deffus duquel elles doivent affleurer.
. Les glaces des voitures font contenues dans
un châffis de cinq lignes d epaiffeur. , .
On doit faire enforte que les couUJJes n aient
que fept lignes de largeur à leur extrémité ftp*
rieure, fept lignes également du devant de 1 ap*,
fichet au dedans de la joue , ou pour mieut |
dire, d’après la faillie de la moulure.
Il faut auffi qu’il y ait fept-lign es de eu
entre le derrière de la traverfe, & le dedans de
la joue de la couliffe ; & que la même diftance
fe trouve pareillement en bas. . - ^
L’épaiffeur de eette,couliffe dans tout le r<*
de fa hauteur, eft déterminée par le esntre de
la voiture , qui donne plus ou moins de largeur
dans la partie de l’appui, félon que le cintre de
la voiture s’écarte plus ou moins de la hg®
droite.
Lorfqu’on veut que les faux panneaux foient
• contenus dans l’épaiffeur de la. voiture ainli jjgi
les glaces, cela ne change rien à la maniéré a
faire les coulifles, excepté qu’on en augmente
la largeur de dix lignes feulement par le bas,
favoir, fept lignes pour le faux panneau , & trois
lignes pour la languette qui fépare les deux cou-1
liftes : quelquefois cette languette fe fait de eut
yre , d’une ligne d’épaiffeur, . {
Le haut de cette coulifle doit être de même
largeur, qu’aux coulifles fimples, à moins que
le peu de cintre du panneau do l’ouvrage n’oblige
de la faire un peu plus large par le haut ;
mais alors, afin que la joue de la coulifle devienne
droite, & que le faux panneau puifle monter aifément
, on fait venir le haut de cette joue en
adouciflant, de forte qu’elle n’ait que fept lignes
de large à fon extrémité fupérieure.
Les coulifles fe font, comme on vient de le
dire, dans les battans des portières. Pour ce qui
eft des glaces de côté des voitures, on fait leurs
coulifles d’un côté dans le pied d’entrée, & de
l’autre, dans des .coulifleaux qui fe rapportent à
plat fur les panneaux de euftode, lefquels leur
fervent de joue intérieure feulement par le haut.
Pour le bas, ils ont une joue , laquelle ne va que
jufque fur le panneau, dont elle fuit les contours.
Les coulifleaux fe font de la même manière
que les coulifles. On pratique aux coulifleaux
des entaillés , pour recevoir les traverfes d’appui
& les barres qui portent les panneaux.
Les glaces de portières fe tirent par le haut j
mais celles de euftode fortent à refuite. dé côté,
par le moyen d’une barre à queue, placée dans
le coulifleau du côté du panneau, lequel lui fert
de joue.
Cette barre à queue doit avoir fept lignes
carrées, afin que quand elle eft ôtée, on puifle
faire entrer la glace à fa place ; elle a pour lors
la refuite néceflaire pour lortir de l’autre coulifle,
laquelle n’a , ainfi que toutes les autres, que cinq
lignes de profondeur.
Les bâfres à queue font fuffifamment retenues
par le frottement de l’étoffe dont elles font entourées,
& dont font garnies les feuillures qui
les reçoivent. ,
La largeur des coulijjeaux eft ordinairement
de feize lignes, afin qu’ils aient aflez de bois d’après
la rainure, pour y placer les vis avec lefquelles
on les attache au bâtis.
Quant à la hauteur des coulifleaux, ils viennent
finir par le bas fur le brancard, & par le haut,
on les laifle pafler d’un demi-pouce au-deflus
des traverfes, afin qu’ils entrent dans les battans
des pavillons.
Il en eft de même des coulifleaux du devant,
comme de ceux de côté. Cependant on fait ordinairement
les coulifleaux de devant, de, deux
lignes plus minces que les autres.
Le bas des coulifles ainfi que des coulifleaux
na point de joue en parement, c’eft-à-dire, en
dedans des voitures depuis le nu de l’appui ;
mais au contraire, on y fait uné entaille fur
toute leur largeur, de l’épaifleur de la joue fupérieure.
Cette entaille eft faite pour recevoir les
panneaux de doublure, lefquels tiennent lieu de
joue, & garantiflent les glaces lorfqu’elles font
baiffées.
Ces doublures fe font de bois blanc de quatre.
Arts & Métiers.. Tome IV, Partie II,
lignes d’épaîfleur, qui eft celle de la joue intérieure
des coulifleaux; on les met toujours couchées
; •& à l’endroit de l’accottoir , on ajoute une
alaife d’environ trois pouces de large, laquelle a
fept lignes d’épaifleur au moins, polir porter la
garniture d’accottoir.
Les châjfis de glace fe font de bois de noyer
ou d’orme ; ils ont cinq lignes d’épaifleur fur
fept lignes de largeur aux battans, neuf lignes à
la traverfe du bas, & onze lignes à celle du haut.
Au milieu de l’épaifleur des châffis de glace,
on fait une ramure de quatre lignes de profondeur
fur trois lignes d’épaifleur, ce qui eft néceflaire
pour recevoir les deux côtés de l’étoffe
dont ces châffis font garnis , & pour recevoir la
glace chanfreinée au pourtour, à l’effet de lui
donner de l’entrée.
Le dehors du bois de châflis doit être arrondi
fur tous les battans , afin d’en faciliter le coule-
ment. On doit auffi arrondir les arêtes intérieures
, pour que l’étoffe ne fe coupe pas.
Les châffis s’affemblent à tenons et mortaifes
à l’ordinaire ; mais on ne les cheville ni ne les
colle point, afin de laiffer aux felliers la liberté
ou la facilité d’y. faire entrer la glace.
Si ces châffis font cintrés en ovale , on affem-
ble la traverfe du haut en enfourchement dans
les battans, à la-retombée du cintre,• obfervant
de faire l’enfourchement dans la traverfe cintrée,
& le tenon dans les battans.
Les faux panneaux fe font de bois blanc, afin
d’être plus légers, dé quatre lignes d’épaiffeur au
plus, de forte qu’étant garnis de cuir en dehors, &
d’étoffe en dedans, ils n’aient que fix lignes d’é paifleur
au plus, & qu’ils paffent aifément dans
les coulifles.
On conftruit les faux panneaux de planches
jointes enfemble à l’ordinaire, & on les emboîte
par les deux bouts, afin de les rendre plus fo-
lides , et qu’ils ne puiffent -pas coffiner aifément ;
le bois qu’on emploie, doit être très-fec.
Les arêtes du pourtour des faux panneaux
doivent être arrondies, fur-tout fur la largeur, pour
faciliter leur coulement.
Il eft de faux panneaux, tant pour les portières
que pour les autres glaces, faits en forme de jalou-
fies ayant des jours, & donnant de l’air à l’intérieur
de la voiture : ces faux panneaux font de
bois apparent, & peuvent avoir fix lignes d’èpaif-
feur.
Ils font compofés de bâtis dans lefquels font
affemblés des panneaux dont l’épaifleur égale
la moitié de celle des bâtis : ces panneaux font
percés à jour & forment différens comparti-
mens.
Au derrière de ces panneaux & en dedans
de la voiture , font placés -d’autres panneaux ,
lefquels fe meuvent à coulifle dans les bâtis, &
font percés des mêmes compartimens que ceux
du parement, de forte que les pouffant d’un côté ,
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