
67 2 M E N
Les porches font pour l’ordinaire à doubles pa-
remens; & lorfqu’ils font d’une certaine grandeur,
on peut les faire de deux menuifenes appliquées
fur un bâtis de charpente, afin de donner de la
faillie aux avant & arrière-corps qui les compo-
Leur plafond peut être fait en vouffure , & dé-
coré de menuiferie.
Un buffet d'orgues s’entend de toute la menui-
ferie qui fert à contenir ce grand infiniment.
Il y a trois efpèces de buffets d'orgues; favoir,
les grands, les moyens & les petits. Q
Les grands ont trois parties ; favoir, i°. un ƒ îed
ou maflif; a°. une montre compofée de plates-faces
& de tourelles; 30. un bâtis ou coffre de menui-
ferie. ] . c
Au devant & à quelque diftance du grand buffet
d’orgues , eft placé un plus petit que 1 on
nomme pofitif, lequel eft aufli compofé, comme
les autres buffets, de tourelles & de p'ares-races.
Ce petit buffet ou pofitif n a point de maflif ;
& fes tourelles pofent au nu du fol de la tribune,
quelquefois même defcendent en contre- bas en
forme de pendentifs.
Les moyens buffets d'orgues font ceux compofés
d’un maflif & d’une montre, ainfi que les grands,
mais fans pendentifs.
Enfin les p e t i t s , l’ufage des petites eglil.es
font des efpèces de pofitifs, lefquels n’ont point
de maflif. ,
Ces trois efpèces de buffets font entoures de
menuifërie de toutes parts, pour garantir, foute-
nir & conferver l’intérieur de l’orgue. ^ (
On pratique dans les derrières & par les cotes
de ces buffets , des portes d’une grandeur fuffi-
fante, pour donner la liberté d’entrer & de travailler
dans l’intérieur.
Le pied ou maflif d’un orgue eft le corps de
menuiferie fervantà élever la montre, dans la hauteur
duquel font placés les claviers des pédales,
les claviers à la main, les registres, les abrégés,
& tout le mécanifme intérieur de l’inftrument.
Ce maflif fert encore de foubaffement à toute
la face de l’orgue ; c’eft pourquoi il faut, autant
qu’il eft poflible , que fa hauteur, y compris la
corniche qui le couronne , ne paffe pas les deux
tiers ou environ de la hauteur de la montre qui
doit dominer.
Les tourelles font des parties d** la montre qui
faillent du nu du devant de-fon bâtis, & forment
un demi-cercle ^par leur plan.1
La corniche qui couronne le maflif du buffet
d’orgues , doit tourner au pourtour des tourelles
& leur fervir de bafe. Le deffous de ces corniches
eft terminé à l’endroit de chaque tourelle par des
culs-de-lampes, ou foutenu par des confoles.
Le deffus des tourelles eft couronné par un entablement
d une hauteur proportionnée à celle
' des tourelles, c’eft-à-dire, d’un fixième au plus &
M E N
d’un dixième au moins de la hauteur de la tou;
relie.
Cet entablement tourne autour du corps de la
tourelle , excepté par derrière. Le deffus eft terminé
par des amortiffemens de figures ou de
trophées.
Les plates-faces font les parties de la montre
comprifes entre les tourelles, & arrafées au corps
du buffet d’orgues. Leur hauteur moindre que celle
des tourelles , n’eft prefque jamais terminée de
niveau , parce que la traverfe du haut fuit la pente
que forme la diminution graduelle des tuyaux.
On termine le haut des plates-faces par des
traverfes chantournées & taillées d’ornement, or- I
dinairement percées à jour , qu’on nomme pour
cette raifon claires-voies ou clair-voir.
Le bout des tourelles immédiatement au def-
fous de l’entablement, fe termine aufti par des
claires-voies dont l’ufage eft le même qu’aux pli- 0
tes-faces.
Le diamètre intérieur des claires-voies des tourelles
, doit être égal à celui du focle qui porte fl
les tuyaux, afin que ces derniers foient toujours
d’à-plomb. I
On donne différentes formes aux buffets d orgues.
Il en eft de droits fur leur plan , d autres
d’une forme ronde, d’autres carrés, d autres creux,
d autres en S , ou avec des reffauts.
Il y a des inconvéniens de les faire trop bomber
dans leur milieu , parce que cette forme éloigné
trop le fom nier.
Le maffif d’un buffet d’orgues eft ordinairement
orné de pilaltres & de panneaux , lefquels répondent
aux tourelles & aux plates - faces de la
montre, & tombent à-plomb de ces dernières.
Le m’Ueu du maflif eft occupé par une ou-1
verture qui fert à placer les claviers & les régit* |
très de l’inftrument.
Le maflif eft couronné par un entablement régulier
: ce maflif eft pour le refte formé par des
panneaux de menuiferie, affembles à petits cadres
ou à moulures fimples. j
Le pourtour du deffus du buffet eft ferme de
menuiferie, ainfi que le maflif. On y fait par der-1
rière des portes fur toute la largeur, d’environ
deux pieds de large chacune. Le bas de-l’ouverture
de ces portes doit fe trouver au niveau du
deffus de l’architrave du maflif, vis-à-vis les lom* I
miers. ' 1 Z . ,
Si le buffet d’orgue eft très-grand, on fait nés 1
portes fur le derrière des tourelles au lieu de pan* 1
neaux. fixes. ' _. , .
On ferme aufli par des plafonds le delius a«,
buffets d’orgue. . ,N
Quant à la grandeur des tourelles, elle elt ae
terminée par celle de l’orgue, ou plutôt par e
plus grands tuyaux de la montre.
Il faut obferver que l’intérieur d’un buffet ci *
gués foit uni de tous côtés, & fans aucune par
faillante. Qn
On nomme carcaffe le bâtis d’un buffet d’orgues.
Elle eft compofée de montans & de traverfes ; &
dans les grands buffets, elle eft féparée en deux
parties’ fur la hauteur.
En général, un buffet d’orgues du côté de la
montre eft-compofé de montans qui portent fur
le fol de la tribune, & qui font affemblés en chapeau
dans la traverfe qui porte l’architrave dans
toute la largeur du buffet.
L’ouverture ou la fenêtre du milieu du maflif,
doit avoir fix pieds de haut fur trois pieds de
large. On y place une traverfe dont le deffus, à
la hauteur de trois pieds, fert po,ur les claviers à
la main.
La traverfe qui porte la corniche, s’affemble
avec celle qui porte l’architrave, par des montans
qui de hauteur ont la largeur de la frife, & que
l’on place à l’aplomb de chaque montant des tourelles.
L’efpafce qui fe trouve entre la frife, la-corniche
& le montant , refte Ÿide , ou pour mjeux
dire la frife fe lève pour pouvoir travailler aux
fommiers , & on ne fait pas de feuillures pour
foutenir les frifes rapportées, mais on y met des
taquets rapportés de diftance en diftance , afin
de ménager la largeur.
Les entablemens des maflifs qui foutiennent les
tourelles , fe rapportent en trois parties ; favoir,
l’architrave, la frife & la corniche.
L’architrave & la corniche s’affemblent à clefs
dans les traverfes droites du bâtis , & ces clefs
paffent dans des mortaifes.
On peut aufli foutenir la maffe des tourelles par
des barres de fer qu’on entaille & attache, tant
deffous l’architravç, que fur le pilaftre qui fe trouve
au deffous. Cette barre eft cachée par les ornemens
qu’on met au deffous des tourelles.
Comme les frifes des tourelles fe lèvent, on les
fera de bois évidé , félon leur cintre, & on les
conftruira de plufieurs pièces de bois affemblés à
traits de Jupiter.
La corniche &. l’architrave qui portent les tourelles
fe font en plein bois , à moins que leur hauteur
ne foit trop grande.
On met entre l’architrave & la corniche un
montant ordinairement en fer, qui fert à foutenir
| la corniche.
Les tourelles reftent vides de toute leur hauteur
; leurs montans font affemblés dans le bout
1 d’en bas dans la corniche du maflif, & par le
[ haut dans l’entablement, lequel eft bâti d’une feule
I pièce , enforte qu’il couronne toute la tourelle,
| tant fur la largeur que fiir la profondeur qui eft
I égale à celle de l’orgue.
^es c^aires voies des tourelles entrent à bois de
fl bout dans le deffous de l’entablement, & à feuil-
I mres fiir les montans auxquels elles affleurent en
I «edans , où elles font attachées avec des vis.
I - Oomme les claires-voies des plates - faces font
I Auvent très-larges & ont beaucoup de retombée,
Arts d* Métiers. Tome IV. Partie II,
on les fait de plufieurs morceaux , afin qu’elles
foient moins fujettes à fe fendre. Il eft bon aufli
de garnir ces claires-voies de toiles , ainfi que celles
des tourelles, afin de les rendre plus folides.
Il y a des buffets d’orgues qui non - feulement
font cintrés fur le plan, mais même fur l’élévation,
& dont le bas des tourelles & des plates - faces
n’eft pas de niveau. Alors il eft à propos de rapporter
le lambris du maflif fur la carcaffe du bâtis,
qu’on fait monter de fond avec des traverfes ; &
on lie toutes les parties avec des bandes de fer
entaillées dans l’épaiffeur des bois , & attachées
avec des vis.
Quand les côtés des buffets d’orgues font en
porte à faux, ce qu’ils excèdent du maflif eft porté
par des courbes cintrées en S , qu’on affemble
d’un bout dans la traverfe qui porte l’architrave,
& de l’autre dans le montant du maflif.
La traverfe du bas du bâti des, portes qu’on fait
régner à la hauteur du deffus de l’architrave, doit
être d’une feule pièce ou du moins ralongée à traits
de Jupiter.
A dix-huit pouces environ plus bas que cette
traverfe , règne un plancher de toute la largeur
de l’orgue, qui eft. porté fur des chevrons, s’appuyant
d’un bout dans le mur & de l’autre fur
le montant du bâtis : ce plancher fert aux fadeurs
d’orgues pour travailler, ou pour accorder cet inf-
trument..
Enfin, quelque foin qu’on ait pris pour rendre folide
la menuiferie d’un buffet d’orgues, on doit encore
en affurer les affemblages par des équerres & des
liens, de fer , & la maffe entière, par des tirans
& de fortes barres de fer placées en plufieurs
fens.
Il a été parlé du buffet d’orgues dans la deferip-
tion de cet infiniment, & l’on peut y avoir recours,
ainfi qu’à plufieurs articles concernant l’orgue
dans le Vocabulaire de Y Art des Injlrumens de
Mujique, tome IV , partie première de ce Diéliohnaire
des Arts.
Coupole en Menuiferie.
Un des plus grands ouvrages de menuiferie, eft
fans doute la coupole de la halle aux blés de Paris.
Ce fuperbe ouvrage ne pouvoit être confié, pour
l’exécution de la menuiferie , à un artifte plus habile
que M. Roubo fils. C’eft un trophée qui annonce
l’excellence de ses talens ; & nous ne devons
pas omettre d’en parler, tant pour lui rendre
juftice, que pour faire connoître cette importante
entreprife de menuiferie que la France offre à la cu-
riofité & à l’utilité des étrangers.
Telle eft la defeription de cette grande machine,
que nous trouvons dans le Journal de Paris, n°. 308,
année 1783.
Nous nous fommes engagés, difent les Rédacteurs
du Journal, en annonçant les travaux de la
coupole d« la nouvelle halle, à rendre compte des
Qqqq
ü l