
confufe 3 & qu'ils font incapables de la faire Voir
clairement.
Mais dans ce nouveau microfcpe, par le moyen
d’un miroir concave d’argent extrêmement poli, en
plaçant à fon centre la lentille, on réfléchit fur
l ’objet une lumière fi direâe & fl forte , qu’on
peut l’examiner avec toute la facilité & tout le.
plaiflr imaginable.
On emploie quatre miroirs concaves dé cette ef-
pèce o-^de différentes profondeurs, deflinés à quatre
lentilles de différentes forces, pour s’en fervir à
jobferver les différens objets : on connoît les plus
fortes lentilles , en ce qu’elles ont de moindres
ouvertures.
Microfcope à réflexion.
Le microfcope à réflexion eft de l’invention de M.
Barlcer.
Ce microfcope eft en effet un tèlefcope Grégorien,
auquel on a ajouté un petit miroir concave de
métal, plus petit que celui du tèlefcope, & qu’on
lui fubftitue lorfqu’on veut faire faire à l’inftrument
la fonâion de microfcope. Au refte, ce microfcope
eft de peu d’ufage depuis qu’on eft parvenu à
rendre les autres microfcopes propres à faire voir,
avec beaucoup de netteté, toutes fortes d’objets,
foit tranfparens, foit opaques.
Optique.
Un optique ou une machine - optique g eft une
boîte dans laquelle des objets affez éclairés, fe
font voir fous des images amplifiées & dans l’éloignement
, par le moyen de miroirs & de verres
convexes.
La conftrucfion de ces boîtes peut être extrêmement
variée.
On a une boîte fermée de tous les côtés, excepté
dans un feul endroit. On place , dans la
partie fupérieure, un miroir plan incliné à 45 degrés;
& dans un trou pratiqué vers le milieu de
la largeur d’un des côtés de la boîte, on ajufte un
verre lenticulaire.
Si le fond & les côtés de la boîte font couverts
de différens objets , les rayons de lumière qui en
partent & qui tombent fur le miroir, font réfléchis
au verre lenticulaire devant lequel l’oeil étant placé,
apperçoit l'es images de tous les objets amplifiés,
dans l’éloignement & dans la fituation horizontale.
Les deux premiers effets réfultent des propriétés
des verres convexes, & le troifième vient des miroirs
plans.
Quand fur les deux côtés de la boîte perpendiculaires
à celui où eft placé le verre convexe,
pn place d’autres miroirs plans parallèles à ces
côtés,les images font multipliées prefqu’à l’infini;
çe qui produit un effet très-agréable.
Ce qu’on fait dans une boîte, peut fe faire avec
plus d’avantage & d’iilufion, dans un cabinet dif-
pofé d’après les mêmes principes*
Lanterne magique.
C ’eft une machine inventée par le P. Kircker ;
jéfuite , laquelle a la propriété de faire paroître
en grand , fur une muraille blanche , des figures
peintes en petit fur des morceaux de verre min’
ces, & avec des couleurs bien tranfparentes. ’
Pour cet effet, on éclaire fortement par derrière;
le verre peint fur lequel eft placée la repréfenta-
tion de l’objet ; & on met par-devant, à quelque
diftance du verre qui eft placé, deux autres verres
lenticulaires , qui ont la propriété d’écarter les
rayons qui partent de l’objet, de les rendre diver-
gens, & par conféquent de donner fur la muraille
oppofée une repréfentation de l’image beaucoup
plus grande que l’objet.
On place ordinairement ces deux verres dans
un tuyau où ils font mobiles, afin qu’on puiffe les
approcher ou les éloigner l’un de l’autre, fuffifam-.
ment pour rendre l’image diftin&e fur la muraille,
Ce tuyau eft attaché au devant d’une boîte
carrée , dans laquelle eft le porte-objet ; & pour
que la lanterne faffe encore plus d’effet, on place
dans cette même boîte un miroir fphérique dont
la lumière occupe à peu près le foyer ; & au devant
du porte-objet, entre la lumière & lui, on
place un troifième verre lenticulaire.
Ordinairement on fait gliffer le porte-objet par
une couliffe pratiquée tout auprès du .troifième
verre lenticulaire.
La théorie de la lanterne magique eft fondée
fut4 une proportion bien fimple ; fi on place un
objet un peu au-delà du foyer d’une lentille,
l’image de cet objet fe trouvera de l’autre côté
de la lentille, & la grandeur de l’image fera à celle
de l’objet, à peu près comme la diftance de l’image
à la lentille eft à celle de l’objet à la lentille.
Ainfi, on pourroit faire des lanternes magiques
avec un feul verre lenticulaire.: la multiplication
de ces verres fert à augmenter l’effet.
Miroirs optiques,
Nous parlerons des miroirs plans ou dont la
furface eft plane & unie , à l’article du Miroitier;
mais nous devons faire ici mention de différens
autres miroirs optiques , qui font du reffort des
lunetiers-opticiens.
Miroir multiplicateur\
Lorfqu’on fait fur un même morceau de glace
plufieurs facettes ou cavftés , dont les circonférences
fe touchent, & que l’on enduit le côté plap
d’étain & de vif-argent, il en réfulte un tniroit
multiplicateur, ainfi appelé parce que fi l’on fe place
vis-à-vis du milieu de cette glace , on s’y voit reJ
préfenté autant de fois qu’il y a de ca.vités. Mais
la repréfentation que donne . ce miroir eft p*“s
petite que nature, parce que plus les rayons ^
lumière s’approchent de la ligne perpendiculaire |
plus l’angle de réflexion eft étroit & aigu, & que,
comme on fait , la grandeur apparente des objets
dépend de l’angle fous lequel nous les voyons.
Miroir prifmatique.
Ce miroir eft compofé de furfaces planes, inclinées
les unes aux autres,. & qui ont chacune la
figure d’un parallélogramme.
Le miroir prifmatique à la propriété de raffem-
bler, dans une feule image & fans interruption;-,
plufieurs objets ou divers fragmens d’un même
defîin, quoiqu’ils foient difperfés & féparés par des
efpaces, foit vides, foit remplis par d’autres figures,
mais qui ne fe repréfentent point dans le
miroir prifmatique.
Ainfi, on peut déguifer dans un deflin la véritable
figure dont le miroir prifmatique doit donner
l’image, & qu’il feroit difficile de deviner fans fon
fecours.
Miroir pyramidal.
Ce miroir eft compofé de.furfaces planes, triangulaires,
inclinées les unes aux autres-, de manière
i que les fommets de tous les triangles ont un point
commun de réunion , lequel forme le fommet
de la pyramide.
Le miroir pyramidal a , de même que le prifmatique
, la propriété de raffembler, dans une
r feule image & fans interruption , plufieurs objets
I difperfés & féparés par des efpaces qui font ou
[vides ou remplis par d’autres figures, qui ne fe
repréfentent point dans le miroir pyramidal.
Miroir elliptique.
C’eft un miroir dont la furface réfléchiffante eft
celle d’un fphéroïde elliptique.
La propriété de ce miroir qui, de même que
(lellipfe, a deux foyers, eft de réfléchir à l’un de
|fes foyers tous les rayons qui partent de l’autre;
; de façon que fi l’on met à l’un de fes foyers une
bougie allumée, fa lumière fe raffemble à l’autre
foyer, ^a conftruâion d’un pareil miroir eft très-
difficile.
Miroir parabolique.
Miroir dont la fur-face eft celle d’un conoïde
I parabolique.
La propriété de ce miroir eft que les rayons
^ui partent de fon foyer & qui tombent fur fa
furface , font réfléchis parallèlement à fon axe ;
• & réciproquement les rayons qui viennent paral-
I lèlement à l’axe du miroir tomber fur fa furface,
font tous réfléchis à fon foyer. Un tel miroir fe-
I r°it un très-bon miroir ardent.
Miroir mixte.
Ce miroir a fa furface réfléchiffante compofée
Arts 6* Métiers. Tome IV. Partie J.
de lignes droites dans un fens, & courbes dans
l’autre.
Il y a deux fortes de miroirs mixtes; favoir,
le miroir cylindrique & le miroir conique»
Miroir cylindrique.
Miroir dont la furface réfléchiffante eft cylindrique.
La furface de ce miroir eft compofée de
lignes droites dans le fens de fa hauteur, & de
lignes circulaires dans le fens de fa largeur. Il a
la propriété de produire tout à-la-fois , les effets
des miroirs plans & ceux des miroirs convexes.
Il y a des miroirs cylindriques dont la furface
courbe eft convexe, & d’autres dont cette furface
eft concave ou creufe. Ils produiferît à peu près les
mêmes effets ; cependant avec cette diôérence, que
la furface étant convexe, l’image eft vue derrière
le miroir; & lorfqu’elle eft creufe, l’image eft vue
en devant du miroir, parce que l’objet eft toujours
placé plus loin que le foyer des rayons parallèles.
Les dimenfions des objets qu’on place en long
devant ces miroirs, n’y changent pas beaucoup ;
mais les figures de ceux qu’on y place en large y
font fort altérées, & leurs dimenfions y diminuent
d’autant plus , qu’ils font plus éloignés du miroir ;
ce qui les rend très-difformes.
Miroir conique.
Miroir dont la furface réfléchiffante eft conique.
La furface de ce miroir eft compofée de lignes
droites dans le fens de fa hauteur, & de lignes
circulaires dans le fens de fa largeur ; mais de
façon que toutes les lignes droites ont un point
commun de réunion, lequel forme le fommet du
cône.
Ce miroir a , de même que le miroir cylindrique
, la propriété de produire tout à-la-fois les
effets des miroirs plans, & ceux des miroirs convexes.
Dans le miroir conique , l’image paroît beaucoup
plus petite que l’objet, & plus près de l’oeil
qu’elle ne le feroit fi le miroir étoit purement droit.
On voit au centre de l’image ce qui eft deflïné
dans la circonférence extérieure, & les extrémités
de l’image doivent être compofées de ce qui fe
trouve dans la circonférence intérieure ; & comme
la courbure du miroir augmente de plus en plus
en approchant de la pointe du cône , puifque les
cercles qui la composent, vont toujours en diminuant
de diamètre , it s’enfuit que ce qui eft le
plus étendu dans l’objet, eft le plus refferré dans
l’image : voilà pourquoi les objets font très-difficiles
à reconnoître, fans le fecours du miroir.
Miroir convexe.
La furface réfléchiffante de ce miroir eft convexe
, & affez ordinairement fphérique.
Le miroir convexe à la propriété d’éparpiller les
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