
Outre les remèdes énoncés, on paffe au cheval
un féton de chaque côté du c o l , & on a f o in ,
après l’avoir graine tous les jo u r s , de le retourner
pour procurer une grande fuppuration. Mais rarement
le cheval guérit quand le virus s’eft porte
fur un des vifcères ou fur la membrane pituitaire.
Le farcin qui attaque.les glandes fe traite comme
celui du skirre de la peau ; fi ce n’eût que fur la fin
de la curation, en fe fervant du c h e v a l, on lui fait
manger dans du fon , ou prendre en breuvage des
poudres de graines aromatiques. O n emploie en
même temps tous les remèdes quelconques.
Froidure.
Lorfqu’après une courfe forcée & une longue
fa tigu e , le cheval eft tout en fueur , elle lui découle
du col , du poitrail. & des jambes fur les
extrémités & fur le pied.
Quelque temps ap rè s, fi on porte la main fur
les jambes , on fent que cette fueur eft réfroidie,
& que les jambes font froides depuis l’épaule juf-
qu’en bas ; mais on s’apperçoit que le froid v a en
augmentant à mefure qu’on defcend vers le pied ;
c’eût ce qu’on appelle cheval froid dans les épaules.
Si on laiffe la fueur fur les jambes, elle y fèche ;
ou , ce qui revient au même, ce fera l’eau fi on
lui lavé les jambes, ou fi on le mène à la r iv iè r e ,
8c qu’on ne l ’effuie pas.
L e lendemain on remarque que le cheval a peine
à marcher , que les jambes de devant femblent
être d’une feule pièce , que les articulations ne
jouent plus ; c’eût ce qu’on appelle cheval pris des
épaules.
L ’animal, en marchant, fe déroidit, les articulations
fe dénouent, puis il marche fans b o iter ,
comme s’il n’y avoit point de m a l, 8c cela parce
que le mouvement met en jeu les fibres , les dégourdit
& ranime la circulation : mais il retombe
dans le même état par le rep o s , parce que les
fibres ayant une fois perdu leur reffort, ne le reprennent
pas facilement.
Cet accident n’attaque quelquefois qu’une jambe,
mais le plus fouvent les deux jambes de devant
en même temps. C ’eût un mal fâ ch eu x, il eft rare
de le. guérir.
Pour prévenir ce m a l, il fau t , dès que le cheval
revient de fa courfe , faire tomber la fueur avec un
couteau de ch aleur, effuyer avec un lin g e , &
frotter fortement les jambes avec un bouchon de
paille de bas en haut à rebrouffe po'il, afin d’empêcher
l’épaiffiffement des humeurs & l’éngour-
diffement des fibres. Par cette précaution, on préserve
toujours le cheval de cette maladie.
Pour la curation , les indications qu’on a à
remplir font de ranimer le jeu des fibres, d’augmenter
la férofité du fa n g , de rendre la fluidité aux
humeurs.
Pour cela il faut i° . donner au cheval une bonne
aou rriture, du fon & de la farine d’orge ou de
feigle délayée dans beaucoup d’eau : les bons ali.
mens augmentent le liquide animal, 8c raniment
par-là les parties. 1% Il faut fomenter les jambes
a vec une déco&ion de plantes aromatiques & les
frotter a rebrouffe-poil.
Mais le meilleur remède, c’eût le bain des eaux
thermales, ou les boues de ces eaux ; elles mettent
de la férofité dans le fa n g , & fortifient en même
temps les fibres, leur rendent leur reffort & réta-
bliffent les fondions.
Enflure des jambes.
U enflure des jambes peut être phlegmoneufe ;
mais le plus fou v en t, c’eût un amas de férofité dans
le tiffu cellulaire de ces parties q u i, en féjournant,I
s’épaiflit & fe durcit, de manière que les tuniques
des tendons & le corps cellulaire font tellement I
endurcis , qu’on crôiroit couper des tranches de
lard.
La bouffiflure des jambes fe connoît aifémentl
par l’enflure, le défaut de douleur 8 c l’impreflionj
du doigt qui refte. ,
La fimple bouffiffure peut fe gué rir, mais Mdèm
endurci, qui forme une tumeur reffemblante à du
la rd , ne fe peut gué rir, vu la délicateffe des parties
fu r lefquelles elle fe trouve.
Les remèdes de la bouffiffure font à-peu-près les
mêmes que ceux de l’oedème. Les fudorifiques,|
les foiffentations aromatiques , l’exercice font recommandés.
Mais fi la lymphe épànchee dans le I
tiffu cellulaire eft endurcie, ces remèdes font in-1
fruétueux ; on doit avoir recours au fêu qu’on I
met par raies; lorfque l’oedème eft dans le paturon,!
on met le feu par pointes. C ’eût le moyen le plus
efficace.
O n appelle jarret enflé le gonflement total deI
cette partie : il doit communément fon origine a I
un vice des humeurs qui fe manifefle par une in-1
flammation. ~ : . „1
L e gonflement du jarret eft quelquefois opiniâtre
, ce qui annonce un épaiffiffement de la^ lymphe
dans les tuniques, qu’on ne fauroit guérir fins
. l’application du feu qu’on met en patte d’oie ; ce j
qui opère plus d’effet que les pointes.
Le jarret eft encore expofé à d’autres maladies,
dont nous allons parler , telles que le veffigo0 j
la m o le tte ,.&c.
VeJJigon.
L e vefifigon eft pour l’ordinaire une tumeur mole
qui furvient au jarret, à la partie inférieure an
t ib ia , entre lui 8c le tendon extenfeur de 1 os n
ja r re t, tantôt en dedans, tantôt en déhors.
Si cette tumeur paroît des deux côtés, on 1 apPel.
veJJigon chevillé. C e mal vient d’un effort ^ que
cheval a fait dans cette partie : on le guérit Fj
les fomentations réfolutives, le feu qu’on app ^
en raies ou en pointes,
Caplet.
I Le caplet ou pafle - campagne eft une groffeur
I flottante fur la pointe du jarret ; elle n’attaque que
I b peau & fon tiffu : ce n’eft qu’un épanchement
K de férofités. Les caufes les plus communes font les
I coups.
Molette.
I On appelle molette une petite tumeur molle 8c
I indolente qui vient ordinairement au boulet fur
I le tendon, & plus fouvent entre le tendon 8c l’os
I du canon ; quelquefois elle forme une tumeur en
I dedans & en dehors : c’eût la même maladie que
I le veffigon, & elle fe traite de la même manière.
Jardon.
I Le jardon eût une tumeur dure qui s’étend depuis
I la partie poftérieure & inférieure, de l’os du ja r re t,
■ juiqu’à la partie fupérieure & poftérieure de l’os
I du canon, fur le tendon fiéchiffeur du pied. La
■ caufe vient d’une extenfion de l’un des tendons de
■ cette partie. Si le mal eft récent , il faut les émol-
I liens; s’il eût an c ien , il y faut le feu.
Poireau ou fie.
I Les poireaux ou fies,~ font de petites tumeurs dont
■ la bafe eût plus étroite que l’extrémité ; elles font
■ recouvertes d’une petite pellicule grisâtre, dénuée
■ de poils 8c aride : on les détruit en les coupant ou
■ en les faifant toucher par les cauftiques, ou en les
■ liant. Le choix du moyen dépend de leur figure
■ &de leur fituation.
I Les verrues des paupières s’annoncent comme
■ celles qui viennent fur toute l’habitude du corps :
l.o n les détruit de trois manières ; en les liant , ou
■ en les coupant, ou en les brûlant.
I t Les poireaux qu’on vo it aux paturons femblent
■ etre d’une autre efpèce que ceux qui naiffent fur
I les autres parties du corps , ils rendent continuel-
■ leraent une férofité âcre , d’une odeur très-défa-
■ greable ; dès qu’ils commencent à paroître, il faut
■ les couper.
I II furvient en devant du b o u le t , tant du devant
■ :que du derrière, une tumeur molle fans chaleur,
■ a laquelle on donne improprement le nom de
■ °üP\ ; c’eft un épaiffiffement de la lymphe dans
■ .les tiffus des tendons de l’os du paturon 8c de
■ 1 os du pied, qui fe manifefte à la fuite d’un effort
■ de cette articulation.
■ après les.remèdes convenables la guérifon
■ neft pas terminée au bout d’un mois , il faut y 1 le feu en raies plutôt qu’en pointe. Il y a
■ des chevaux fur lefquels le feu n’opère, aucun
■ ettet : ce font des chevaux ufés qu’on appelle
■ wuletés., .
Eaux aux jambes.
■ On appelle eaux aux jambes, une férofité âcre
| ^Ul fninte continuellement des jambes.
Les caufes les plus ordinaires font les boues âcres,
par lefquelles. les tuyaux excrétoires de la fueur
8c de la tranfpiration font irrités 8c bouchés.
L e f ro id , la gelée & les neiges , font une fécondé
caufe des eaux : ajoutez à cela le v ic e du
fang épais ou âcre , qui eft communiqué à la lymphe
ou à la matière de la tranfpiration.
Si on a lieu de croire que les eaux viennent
du v ic e du fan g , il faut employer les émo llien s,
les adouciffans ; puis les fudorifiques, & infifter
fur*.ces remèdes pour corriger le fang.
Mais fi le mal eft lo ca l, il faut frotter la partie
jufqu’au fang ; puis la laver avec une légère teinture
de noix de galle , &c.
Suros.
Le furos eft une éminence dure fur l ’os du
can on , qui vient ordinairement à la jambe de
de van t, fur la partie fupérieure latérale de l’os du
canon : elle eût ordinairement large 8c ronde comme
une pièce de vingt-quatre fols. Quand le furos fub-
f if t e , c’eft une exoûtofe : il n’y a rien , à moins
qu’il ne foit trop difforme, & qu’on ne veuille
l’enlever avec le cife au , ce qu’on peut faire fans
danger.
La courbe.
La courbe eft une tumeur qui entoure le bas du
jarret. : elle vient fouvent d’un effort ou d’un exercice
outré. Si elle eft phlegmoneufe , ou aura
recours aux adouciffans 8c aux. émolliens ; fi elle
eft fquirrheufe , le meilleure remède eft le feu ,
qu’on appliquera après avoir employé les réfolutifs.
Pied comble.
On appelle pied comble , un pied dont la foie des
talons, 8c fouvent même toute la foie eft bombée ;
naturellement elle doit être concave. C e t accident
ne vient jamais que de la ferrure, de l’application
du f e r , des longues ép on g e s, des fers voûtés 8c
trop entoilés , des paremens de la foie.
‘Les pieds- plats y font les plus fujets : d’après
lelrcaufes de ce mal que nous venons d ’indiquer,
il eft facile d’y appliquer le remède.
Oignon de la fiole.
U oignon eft une groffeur qui furvient à la foie ,
plus fouvent en dedans qu’en déhors, jamais ou
prefque jamais au p ied de derrière. Cette élévation
de la foie de la corne , n’eft pas un vice de la fo ie ,
mais de l’os du pied , dont la partie concave eft devenue
convexe par la ferrure , 8c le fait renverfer
en déhors. Le remède eft donc par conféquent
dans la manière de ferrer.
Extenfion du tendon.
L ’extenfion du tendon fiéchiffeur du pied & des
ligamens, vient de la même caufe que la compreflion
A a a a ij