
ou touret qu’ils nomment violon. C ’eftun morceau
de bois d’environ un pied de long , fur deux
pouces d’épaiffeur, & de deux pouces & demi a
trbis pouces de largeur. L’extrémité inférieure de
ce morceau de bois eft diminuée & arrondie ,
pour qu’on puiffe l’empoigner plus aifément ; à
l’autre extrémité , & à environ deux pouces du
b out, eft une entaille de trois pouces de longueur,
dans laquelle on .place la boîte du foret , dont un
des bouts entre dans un trou pratiqué à bois de
bout dans l’épaiffeur du violon, 8c l’autre bout
eft adapté dans une entaille faite dans 1 intérieur
du bois au travers duquel il paffe. On .1 arrête
en place par le moyen d’une cheville ou d’une
vis , qu’on , ôte quand on veut retiter la boîte du
foret ou en mettre un autre.
Pour faire ufage du violon, il faut prendre
le manche de la main gauche, 8c de la droite
,~on tient l’archet, par le moyen duquel on fait
mouvoir la boîte du foret à l’ordinaire : cet outil
fert à faire des trous dans des pièces très-minces
fans craindre de les- faire éclater. -
Le perçoir eft un petit outil a manche , dont
l’extrémité du fer eft aiguë 8c applatië fur les côtés,
qui par ce moyen deviennent coupans..
La majfe eft un gros marteau dont les treillageurs
font ufage pour enfoncer des poteaux & autres
fortes pièces de bois : la maffe a quatre à cinq pouces
de longueur, fur. deux à deux pouces 8c demi.
Le manche éft d’un bois- très .liant 8c long d’environ
deux à trois pieds.. - - 4 \
Le dreffoir pour dreffer les échalas, eft une
pièce de bois de fixa fepti pieds de long , de quatre
a cinq pouces de large, & d’environ deux pouces
d’épais : à neuf à dix pouces d’une des extrémités de
çette pièce eft affemblée une efpèce de pied de
tréteau, dont la longueur prife du deffus du dreffoir
doit être de deux pieds neuf a dix pouces. Ce pied
ne doit pas être affemblé carrément dans le deffus
du dreffoir, mais être difpofé de manière que
fon extrémité inférieure tombe à-plomb de celle
du deffus ; précaution néceffaire pour que quand
on fait ufage du dreffoir, le point d’appui de
l’échalas fe trouve precifément à l’aplomb du bas
du pied , 8c que l’effort de l’ouvrier ne tende pas
à faire relever l’extrémité inférieure du dreffoir,
dont l’écartement du pied eft retenu par une entrer
toife en écharpe affemblée d’un bout dans le deffus
du dreffoir, 8c de l’autre dans la traverfe du pied,
Sur le côté du pied eft attachée une équerre
nommée mâchoire, dont la branche horizontale
s’élève d'environ trois pouces au deffus du dreffoir
& perpendiculairement à fa longueur.
Cette mâchoire fert de point d’appui pour dreffer
lés échalas. „
Le chevalet eft une efpece de banc d environ
quatre pieds fix pouces de longueur , fur fept à
huit pouces de largeur dans fa partie la plus étroite.
Ce banc eft fupporté par quatre pieds de dix huit à
vingt pouces de hauteur ^ris du deffus«, Ces pieds
font affemblés à tenon 8c mortaife dans le deffus
du chevalet, 8c l’écart eft retenu par des entre-
toifes en écharpe afin de ne pas nuire au mouve-
ment du levier.
Ce levier ou montant eft un morceau de bois
d’environ deux pouces carrés, à 1 extrémité duquel
eft affemblée une autre pièce de bois d’environ
trois pouces d’épaiffeur, fur quatre pouces
de largeur & fix pouces de longueur. Cette pièce
de bois fe nomme la tête du levier, & reçoit ce
dernier, qui y entre à tenon 8c affourcheqient a
queue, pour qu’elle tienne plus folidement. Cette
tête affleure le dehors du É vie r , 8c le déborde
en dedans afin de pouvoir mordre fur la planchette
8c y arrêter l’ouvrage d’qne maniéré ftable.
Le deffous de la tête du levier, du côté qu’il
porte fur la planchette," eft garni d une lame de
fer mince qui y eft incruftée de toute fon epaif-
feur , 8c arrêtée avec des çlous ou avec des vis.
On met cette bande de fer pour que larete de
la tête du levier fe conferve, 8c qu’elle morde
également dans toute fa longueur.
Le levier paffe au travers de la planchette &
du deffus du chevalet, avec lequel il eft; arrêté
par le moyen d’une goupille ou broche de fer.
Ce levier eft placé à environ un pied & demi
du devant du chevalet ; & il faut obfërver que
les mortaifes tant de la planchette que du deffus
du chevalet, dans lefquelles il fe meut, foiem d’une
longueur fuffifante pour qu’on puiffe le dreffer
perpendiculairement.
La planchette a environ trois pieds, de longueur
depuis fon extrémité, jufqu’a la rencontre de 1 env- j
boîture du chevalet, avec laquelle elle eftaffemblee.
Elle eft foutepue par un montant qui s’élève de !
neuf à dix pouces- à fa plus grande hauteur. Ce
montant eft affemblé à tenon 8c mortaife, tant
dans çette dernière,' que dans le deffus du chevalet
; 8c il faut qu’il foit un peu incliné du cote
de la tête du levier, afin de faire_effort, ou pour
réfifter à la prefflon du levier, qui par fon aâion
tend à abaiffer la planchette.
Au bas du levier eft placée une cheville ou i
pédale qui paffe au travers de fon épaiffeur, &
fur laquelle celui qui fait ufage du chevalet pôle
fes pieds t. huit à dix pouces de longueur, 8c huit
à neuf lignes de diamètre fuffifent à cette cheville.
La plrne eft une lame de fer acérée, dont le
tranchant, femblable à celui des cifeaux, elt fait |
fur la longueur. ..
La largeur de là plane eft d un pouce tü demi a
deux pouces fur environ quinze pouces de longueur.
Son épaiffeur eft d’environ deux lignes,
& fa furface du côté de la planche deit être bouge
fur fa longueur de deux à trois lignes , afin que |
quand on fait ufage de cet outil, on puiflebien
dreffer le bois ; ce qui ne pourroit être , fi le cote
| du taillant de la plane ètoit exadement droit.
Les deux extrémités de la plane font diminuées I
de largeur, 8c reployées en retour d’équerre du
côté de la planche, d’environ quatre lignes prifes
du nu de cette dernière ; après quoi elles font
ûn fécond coude parallèle au plan de la plane ,
& font terminées en forme de foies, pour recevoir
deux manches ou poignées de bois qui fervent
à tenir cet outil.
Ces poignées ont environ deux pouces de longueur
& un pouce 8c demi de diamètre, 8c elles
font, ainfi que leur foies, reportées fur le derrière
de la lame, afin que l’effort que fait l’ouvrier,
lorfqu’il fait ufage de cet outil , & la réfiftance
qu’éprouve ce dernier fe trouvent fur le même
plan.
Quand on fait ufage de la plane, on empoigne
les manches des deux mains un peu renverlèes
en dehors 8c les pouces furie deffus des manches
vers leur extrémité fupérieure. La planche de
la plane doit être en deffous 8c parallèle à la face
de l’ouvrage fur laquelle on la fait mordre en la
levant un peu de derrière 8c en la tirant à foi.
Lorfqu’on plane au chevalet, il faut fe tenir
droit en face de fon ouvrage, 8c le corps placé
de manière que quand on eft au bout de fon coup,
c’eft-à-dire à l’extrémité de la pièce que l’on
plane , le corps ne foit pas trop renverfé en
arrière, afin d’être toujours en force 8c maître de
fon outil.
Les treillageurs font un grand ufage de la plane
8c du chevalet pour corroyer 8c dreffer toutes
fortes de pièces ; ce qu’il font avec beaucoup d’a-
dreffe, fur-tout pour les pièces très-minces comme
les frifages 8c autres.
Les treillageurs ‘fe fervent aufli de deuxefpèces de
coutres qui ne diffèrènt entre eux, que par la manière
dont-ils font emmanchés.
Dans l’un , le - manche entré dans une douille
pratiquée dans l’epaiffeur même de l’outil. Cette
douille eft evaféè du côté du tranchant, qui eft
celui par lequel on fait entrer le manche.
La longueur de ce coutre eft d’environ dix
pouces fur trois pouces de largeur, 8c quatre lignes
d’épaiffeur par le dos ; cette épaiffeur diminue des
deux côtés en venant à rien du côté du tranchant
qui eft placé au milieu. Cet outil n’a de bifeau
que vers lé tranchant.
L’autre coutre eft un peu moins long de fer ,
8c fon manche eft placé comme aux autres outils
fur la même ligne que l’épaiffeur du fer.
Le coutre de l’une 8c l’autre efpèce fert aux
treillageurs pour fendre les pièces foit de .châtaignier
ou de frêne , 8c les réduire en lattes ou en
copeaux.
On fend quelquefois les lattes qu’on achète
en botte. Pour cet effet on les met tremper pendant
quelque-tems dans l’eau, après quoi on les
fend en deux fur l’épaifleur, avec un couteau , ou
avec une petite ferpe à lame courbe en dedans.
Arts 8* Métiers. Tome IV. Partie II.
Les treillageurs dreffent leurs bois ï 8c les
mettent de largeur au moyen d’un outil nommé
boîte à mettre de largeur.
Cette boîte à mettre de largeur n’eft autre chofe
qu’un morceau de bois d’un bon pouce d’épaifieur
fur trois à quatre pieds de longueur 8c quatre
à 5 pouces de largeur, aux deux côtés duquel font
attachées deux bandes ou rebords de bois dur 8c
liant, qui affleurent en deffous 8c le débordent en
deffus d’une faillie égale à la largeur que doivent
avoir les lattes.
On attache ces rebords avec des clous ou avec
des vis, ou mieux on les affemble à rainure 8c
languette ayec le fond. Il faut difpofer ces rebords
de manière que leurs fils aillent en montant du
côté de la tête de la boîte afin que la varlope ait
moins de prife en paffant deffus.
Entre les deux rebords, 8c à une des extrémités
de la boîte, que l’on nomme la tête , on attache une
traverfe dont l’épaiffeur eft égale à la faillie des
rebords qu’elle affleure en deffus , 8c pour que
cette traverfe tienne plus folidement, il eft bon
qu’elle entre à tenon 8c mortaife dans ces. rebords.
La boîte ainfi difpofée , on la place fur l’établi,
ayant la tête, c’eft-à-dire , le bout fermé contre le
crochet.
On met dans la boîte autant de lattes fur le
champ, qu’elle peut en contenir, 8c on les dreffe
d’un côté avec la varlope ; après on les retourne
& on achève de les mettre de largeur en paffant
la varlope deffus, jufqu’à ce qu’elle porte fur
les rebords de la boîte, qu’il faut bien fe donner
de garde d’entamer , afin de n’en point diminuer
la hauteur.
Les lattes ainfi mifcs de largeur, on les dreffe
fur le plat, 8c on les met d’épaiffeur avec la
plane.
La boîte à mettre de largeur fert non-feulement
pour les lattes de rempliflage, mais encore pour
toutes les autres pièces minces qui doivent être
d’une largeur égale ; telles que les pièces deftinées
à remplir des membres de moulures foit droits
ou cintrés.
Pour les pièces cintrées, quand elles ont été
planées on les fait tremper dans-de l’eau pour
les rendre.plus fouples, puis on les chauffe 8c
on les tourne en cercle à peu près comme on
fait pour les cerceaux de futailles. Oh les retient
en cet état en les nouant de diftance eh diftance
avec des liens de fil de fer.
Les treillageurs apprêtent d’avance beaucoup
de cercles ou bottes de. bois minces de différentes
largeurs 8c diamètres, afin de les trouver au be-
foin.
Ils ont la même attention pour les copeaux ou
bois de mâtinage , propres à faire des fleurs , qu’ils
planent long-temps d’avance pour ne les employer
que très-fecs.
Y y y y