
ceux où il y aura un plus grand nombre de marches.
Cette méthode que je viens de décrire eft
très-utile aux tailleurs de pierre & aux charpentiers.
Quant aux menuifiers qui font ordinairement
les rampes des chaires de prédicateur, ils fuivront
le même ordre décrit ci-deffus.. Pour avoir l’é- .
chiffre dans laquelle font affemblées les marches ,
vous marquerez la largeur totale de votre rampe
comme de 44 à 4 7 , 43 à 4$, 42 à 4 9 , 41 à 50',
ainfi des autres ; & des points 47-48-49 50-51-
52-53 ; vous marquerez votre ligne de gauche qui
eft celle du dehors : l’on fuivra le même ordre
à celle du dedans , qui fera la ligne fur laquelle
on marquera l’élévation des fufdires marches.
Cela fait, vous releverez ladite échiffe, comme
le montrent les deux lignes ponétliées 54 & 55 :
la raifon eft qu’il faut que la rampe foit plus
large à la perpendiculaire du milieu qu’au refte
de l’ovale , par rapport aux membres d’architecture
& élévation des panneaux : je laiffe le tout
au génie de l’ouvrier.
Avant que d’entrer en pratique de l’exécution ,
il eft bon de faire attention à la longueur totale
de la courbe rampante ; lorfque l’on aura terminé
la largeur du profil de ladite courbe , on la marquera
horizontalement fur l^élévation : on peut
mieux le donner à entendre. Suppofons quelle a
de largeur depuis la perpendiculaire 47 jufqu’au
point 12 horizontalement; par conféquent ladite
rampe fera plus longue de 12, à 47 qu’elle n’eft marquée
fur le panneau de 7 à 1 4 comme il fe voit
par la fig.
Pour entrer en pratique, vous lèverez un calibre
fur votre cotirbe d’élévation, où vous marquerez
toutes les perpendiculaires, tant du dehors
que du dedans , qui tombent à angles droits fur
la ligne rampante.
Remarquez que pour le débillardement de la
courbe rampante , il faut pofer une fauffe équerre
le long de la ligne perpendiculaire N 14 , & du
point 14 fermer l’autre jambe le long de la diagonale
qui vous montre un angle aigu que vous
porterez fur le plat de votre pièce , comme vous
repréfen'te la fig. 3 , dont les deux horizontales 1-
2-3-4 repréfentent les parallèles N 14 , & les diagonales
1-4-2-3 , repréfentent les parallèles des
rampantes 7-14 ; & vous poferez votre calibre aux
extrémités 1-2-3-4, qui fera le deffus & le def-
foùs de votre"piece ; & vous trancherez tout le
bois que vous aurez de trop ; & pour lors votre
courbe deviendra femblable à la fig. 2.
Gela fa it , vous éleverez fur votre bois débil-
lardé les perpendiculaires tant, du dehors que du
dedans , comme vous le montre la fig. 2. marquée
au point H G F E D C : on obfèrvera que
la ligne courbe de la fig. 2. marquée au point C
H , repréfente l’arête ou fuperficie du bois.
Pour avoir les gauches ou équerres de votre
courbe débillardêe , vous prendrez les hauteurs
des points 35 à S , 34 à 8 , 3 3 à 10 » 31 à r i ,
30 à 13 , que vous porterez aux lignes perpendiculaires
marquées fur votre pièce de la fuperficie
de votre courbe parallèle à la ligne rampante 7*
14 , qui fera fur le gauche du dedans ; & pour
ceux du dehors vous prendrez de 39 à 7 , de
3 5 à & , & de 9 à l’horizontale 33., de 32 à C ,
de 37 à 12 , de 3.6 à l’horizontale 46 , 8c de 46 à
14 ; & de tous les points que vous aurez, vous
marquerez à la main vos lignes courbes qui croifent,
& vous trancherez tout le bois jufqu’à la fufdite
ligne ; & pour lors votre pièce fera terminée par
les figures régulières ; c’eft-à-dke,* demi ou quart
de cercle. ,,
Quant aux figures irrégulières, pour tracer les
fufdits gauches , vous prendrez de 3 à 44 ,
que vous porterez à la perpendiculaire N 14 pour
le dehors ; enfuite vous prendrez de 43 à 45 »
que vous porterez à la fécondé ligne du dehors
36 Z puis vous prendrez de F à 28, que vous
porterez' à 1a- fécondé perpendiculaire du dedans
13 R ( on voit que c’eft le même ôrefre ci-deffus ),
& vous trancherez tout le bois de trop ; par ce
r- moyen votre rampe deviendra parfaite , égale de
> largeur & fans jarret dans le flanc.
Plafond de rampes des efcaliers pour recouvrement du
defifbus des marches.
On voit deux courbes différentes repréféntées par
cette figure A B. Il eft facile au leéteur de voir
que cette courbe marquée A provient de la courbe
du plan marqué E 8 , qui eft celle qui entré
dans la grande courbe où font affemblées les mar-
. ches ; & celle marquée B provient de la courbe
, du plan marquée D F , qui eft celle qui recouvre
fur le limon ; le diamètre M N eft la grof-
feur dû pilier fuperficiellement ; & la ligne courbe
marquée O , eft fuperficiellement le dedans du li-
1 mon de la courbe rampante qui reçoit les mar*
! ches.
On ne peut dilpofer le plan de terré qu’on
n’ait terminé le plan de la rampe , comme je
l’ai cité ci-deffus enfuivant le même ordre de la
; courbe rampante : l’ouvrier peut fe difpenfer de
tirer les perpendiculaires & horizontales à travers
1 des plans & élévations , ou il peut faire feulement
des repaires aux lignes courbes 8c aux diagonales.
On remarquera que les deux lignes courbes
marquées E F font les profondeurs des affembla-
ges marqués par les profils 1-2, & de ces lignes
qui terminent les dehors des marches , on élevera
; les lignes perpendiculaires jufqu’aux lignes diagonales
de l’élévation GH IL : cela fait ,, de lalù
gne E F , .vous ajouterez vos largeurs de profil E
8 -FD , comme vous le montrent les points 1-2.,
qui font les lignes du dedans des marches mar-
; quées 8 , d’où vous éleverez. les lignes perpencl-
diculaires jufqu’aux lignes d’élévation G H IL pa*.
ralièles à celle des dehors ; les quatre lignes mi**
tes 3 - 4 - 5 - 6 , font les gauches des courbes ; P-
Q R S font les arrafemens des panneaux.
Je ne parle point de la manière dont on doit
trouver les lignes obliques ou diagonales avec leurs
gauches , d’autant qu’il eft énoncé dans la pratique
de la courbe rampante , qu’elles proviennent
de marche en marche ; voilà en peu de mots en
quoi confifte le revêtiffement des marches.
P L A N C H E X X .
Rampes d’efcalïer fur plan ovale Ce autres plafonds.
Par cette pratique nous retrouvons la meme
erreur dont nous avons parlé à la Planche précédente
, courbes rampantes fur plans irréguliers, au
fujet de l’échiffre ou gauche, comme le montrent
les lignes ponâuées 24-25 ; ce qui nous montre
qu’il ne faut pas s’arrêter aux hauteurs précifes
des marches , bien qu’elles nous y conduifent
toujours, pour avoir ces fortes de lignes , & à
nous d’y conduire la main à l’oeuvre.
{Fig. /.) Pour entrer en pratique , fera fait le plan
de votre efcalier A B C D E F G H , rond ou
ovale , comme le montre cette figure. H I E LE-
M G N vous montre l’épaiffeur de votre courbe
rampante qui reçoit vos marches. A B C D voub
montre la ligne courbe inférieure du mur qui reçoit
l’autre bout des marches, qui eft le giron le
plus large. O P vous montre la ligne courbe
pon&uée qui eft le milieu de vos marches.il faut
divifer cette ligne en autant de parties que vous
aurez de hauteurs de marches. Idem la ligne EF G H,
comme il eft marqué en cette figure en fix parties
égales pour la moitié du plan , comme le montrent
les points O E Q R V S X F T Y Z 6 » HP.
Pour avoir vos lignes courbes , ralongez celles
du dedans & du dehors & vos échiffres ; vous
«éleverez vos perpendiculaires ponâuées des points
F R S F T & H au travers du plan & élévation.
'Idem celles du dedans des marches de la courbe
des points M I 2 L3-4I. Cela fait , pour avoir
vos lignes courbes rampantes , vous terminerez
les hauteurs de vos marches comme il eft marqué
, ou autrement.
Pour avoir celles du dehors , vous éleverez la
diagonale 5 & 6 à la hauteur des marches que
vous aurez, comme en cette figure", en fix, hauteur
des marches : vous voyez où touchent les perpendiculaires
ponâuées à la diagonale 5 & 6 aux
points 7-8-9-10-11 ; vous les renverrez d’équerre
ou autrement horizontales fur ladite diagonale :
cela fait, vous prendrez avec un compas de H à 6*,
que vous porterez de 11 à 12 ; enfuite vous prendrez
T 17 , que vous porterez de 10 à 13 . Idem
F 20, que vous porterez de 9 à 14 , ainfi des autres
, S 18 de 8 à 1 5 , R 19 de 7 à 16 ; & des
points 5-12-13-14-15-16-6 , vous marquerez votre
ligne courbe.
Je crois que l’on peut entendre de quelle m*.-
nière je m’explique pour trouver cette ligne courbe :
ainfi c’eft le même ordre à celle du dedans des
marches, qui vous donnera pour lofs la ligne courbe
21-22-33,
O r , ceux qui ne font pas verfés dans cette pratique
, ces deux lignes courbes peuvent les em-
barraffer , ne voyant pas le développement de
la courbe rampante dans fon entier , fur fa largeur
; mais pour vous le faire comprendre , la
ligne courbe 5-12-13-14-15-16 8c 6 , eft comme
qui diroit parallèle à celle du dedans des marches
de la planche précédente de la courbe rampante,
8c celle .21-22-23 parallèle à celle du dehors des
marches. ( C ’eft pour vous faire entendre qu’il ne
faut qu’une diagonale pour abréviation, 8c plus d’intelligence
pour le$ Charpentiers 8c les Menuifiers.)
Quant à la pratique des échiffres ou lignes des
gauches, vous ferez attention que les deux lignes
ponâuées 24-25 , qui font les lignes des gauches ,
font marquées du même ordre de Marin Legereft,
8c comme il eft preferit dans la Planche précédente,
courbes rampantes, comme le montre 24-25 ; vous
remarquerez qu’elles font trop roides , & même
qu’elles font des jarrets : donc il ne faut pas
s’arrêter aux hauteurs précifes des marches , 8c il
faut les adoucir , comme le montrent les deux
lignes noires 26-27 ; elles fe trouvent toujours
juftes de hauteur en les traçant fur votre courbe, 8c
il faut bien obferver de marquer vos lignes à-plomb
des dehors 8c des dedans de vos marches fur
votre pièce à débillarder 8c débillardêe.
Je ne parle point de l’exécution , étant le même
ordre que ci-deffus.
Fig. z. Trompes fur l'angle.
Il eft d’ordinaire que les trompes fe jettent en
faillie 8c comme en l’air, fur des angles fie bâti-
mens, tant des dedans que des dehors, pour pratiquer
des paffages ou cabinets de quelque commodité
qu’on les veuille avoir; 8c comme ces fortes
de voûtes ne font point revêtues de menui-
ferie, quant au dehors des bâtimens, il fe trouve
auflï communément des mêmes trompes pour des
dedans d’appartemens qui les ont pour ornement,
formant des enniches en pendantifs ; une infinité
dans les églifes, qui forment des tourterelles ou
jubés dans des angles, foit droits, obtus ou aigus,
qui compofent toutes fortes de triangle» qui font
encore aujourd’hui revêtus; 8c comme ces traits
ne font point connus du Menuifier, c’eft ce qui
m’a engagé d’en décrire quelques-uns dans ce
traité. .
Lorfqu’on fouhaitera que cet ouvrage foit de
charpente, les charpentiers y trouveront beaucoup
de fecours pour le développement de leur pièce en
tour ronde, droite ou fut toutes fortes d angles, de
même pour le développement des douehes, comme
il eft expliqué en plufieurs manières.
Quant à la figure ci-après , on remarquera que
les lignes courbes des vouffoirs font marquées ici
à volonté.