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d’Amboine donnent à un affembiagë de ces petits
badins de cuivre , nommés çongeong on gomgon.
Ils joignent cinq ou fix petits gonrgons fur un
banc, & les frappent tour à tour de deux 'bâto'ns
enveloppés de linge. On joue du tataboang beaucoup
plus Vite que du grand gomgon , mais ces
deux inftrumens s’accompagnent ; l’on en peut, je
Crois , conclure que les difterens gomgon qui com-
pofent la tataboang, donnent les fons harmoniques
du grand gomgon.
T ch o u ; infiniment chinois fait en forme de
boiffeau. Au milieu de l’un des côtés, il y a une
ouverture en rond dans laquelle on patte la main
pour faire mouvoir un marteau de bois avec lequel
on frappe Finftrument. Le manche de ce
marteau eft arrêté dans le fond par une goupille,
afin qu’il ne forte pas de fa place.
Le tchoung ou les planchettes , infiniment chinois
, font au nombre de douze, & repréfentent
les douze tons de la mufique.
T e m p é r a m e n t ; opération par laquelle , au
moyen d’une légère altération dans les intervalles ,
faifant évanouir la différence de deux fons voifins,
on les confond en un, qui, fans choquer l’oreille,
forme les intervalles refpeilifs de l’un & de l’autre.
On fe fert du tempérament pour accorder l’orgue
, le clavecin, & tous les inftrumens à clavier.
T e p o n a t z l e ; efpèce de tambour des Péruviens,
dont voici la d e fc r ip tio n tiré e mot à mot de
l'Hifloire générale des Voyages. » Le teponatzle étoit
»> d’une feule pièce de bois fort bien travaillé ,
3? vieux , fans p'eau ni parchemin par dehors , 3> avec une feule fente au principal bout : on le 3» touchoit avec des bâtons comme nos tambours, 3? quoique les extrémités ne fuffent pas de bois , 3> mais de laine ou de quelque fubftance mol-
33 latte. «
On peut conclure de cette defcription, qui pa-
roît bien confùfe, que le teponatzle étoit une efpèce
de cuveau de bois, mais d’une feule pièce ;
qu’on en pofoit le creux vers la terre , & qu’on
frappoit le fond, fendu pour rendre plus de fon,
avec des baguettes dont les boutons étoient de
laine, &c.
Les Péruviens avoient encore une autre forte
de tambour, dont on jouoit en même temps que
du teponatzle , mais dont je n’ai pu trouver le
nom ; je vais le décrire d’apres- le même ouvrage. 33 II étoit plus grand, rond, creux , & peint en
33 dehors. Il avoit fur l’embouchure un cuir bien
33 corroyé & fort tendu, qu’on ferroit ou- qu’on >3 lâchoit, pour élever ou pour baitter le ton. On
33 le battoit avec les mains, & cet exercice étoit
33 pénible. Ces deux inttrumens (le teponatzle &
>3 celui - ci ) accordés avec les v oix , produifoient
33 une fymphonie attfez mélodieufe, mais qui pa-
33 roifloit fort trille aux Caftillans. «
T ê t e de la flûte à bec ; c’eft lé haut de la flûte
où eft fon embouchure.
.Têtieres ; dans les foufflets d’o rgue, ce font
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les pièces qui font les plis de la tête du foufflet.
T h é o r b e ou T h u o r b é ; infinim ent de mufique
fait en form e de luth , ayant deux m anches, dont
le fé c o n d , plus long que le p rem ie r, eft deftiné
à foutenir les quatre derniers rangs de cordes qui
ren d ent les fons graves.
T h o p h ; inllrum ent hébreu , qui étoit une efpèce
de tym panon.
T ie r c e ; jeu d’orgue fait en plomb, & qui a
tous les tuyaux ouverts. Ce jeu fonne l’oélave au
defliis de la double tierce, qui fonne l’oélave an
defliis du preflant.
T ie r c e d o u b l e ; jeu d’orgue fait en plomb,
qui fonne la tierce au defliis du preflant ou du
quatre-pieds : ce jeu a quatre oétaves & eft fait
comme le nafard ; en ce cas , il a des' oreilles,
ou il eft fait comme la tierce qui n’en a point.
T if a ; efpèce de tambourin des habitans de
File d’Amboine. Le tifa tient la même mefure que
les grands gomgons.
Le tifa n’eft couvert de parchemin que par le
haut, l’autre bout eft ouvert.
T irages ; ce font toutes les pièces, comme les
vergettes , qui fervent à faire ouvrir les foupapes
en tiranr.
T i r a n t ; c’eft, dans les battes de violon, le
morceau de bois qui eft lié à un bouton, à la
place du contre-tafleau.
T ir a n t s ; ce font des bâtons ou tringles de
bois d ’environ dix lignes en c a rré , d o nt les bouts
extérieurs garnis de pom m ettes , paroiflent aux
deux côtés de la fenêtre du clavier de l’orgue.
Leur fonélion eft de faire ouvrir ou fermer les
jeux , en tirant ou enfonçant les regiftres des fom-
miers.
T ir a s s e ; on nomme ainfi un clavier de pédale
, qui tire ou fait baitter feulement les baffes
des touches du clavier à la main. On fait ordinairement
une tirajfc dans un petit orgue, où il
n’y a point de pédales féparées.
T ir e -f il e t ; outil avec lequel le luthier trace les
filets qu’il m et autour des ouies du violon & d’autres
inttrum ens.
T l o u n p o u n p a n , forte d’inftrument des Siamois
; c’eft une ,efpèce de tambour de Bafque de
la grandeur des nôtres, mais garni de peau des
deux côtés -, comme un véritable tambour ; de
chaque côté du bois pend une balle de plomb au
bout d’un cordon : cet infiniment a un manche
qu’on roule entre les mains, comme le moulinet
d’une chocolatière, & par ce mouvement les balles
frappent les peaux.
T n ü c i , inllrument; ce font des cymbales ou
caflaghettes dont fe fervent les Arabes.
T o n ; infiniment dont les muficiens fe fervent
pour trouver & donner le ton fur lequel on doit
exécuter une,pièce de mufique; c’eft une efpèce
de flûte à bec , laquelle n’a point de trous pour
pofer les doigts , mais feulement une ouverture
par laquelle on fouffle , & une autre ouverture
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qui eft lu lumière par où le fon de l’inftrument
fort* on fait entrer par le trou de la patte une
efpèce de pifton : une partie de ce pifton fert de
po-ignée pour le pouvoir tenir & enfoncer à vo lonté
: la tige eft graduée par de petites marques
ou lignes qui répondent aux notetf de la mufique ;
enforte que fi on enfonce le pilton jufqu’à une de
ces marques, par exemple, jufqu’à 9 qui répond
à fol , l’infirument rendra alors un fon qui fera
la quinte du premier fon qu’il rend , lorfque la
première marque ou C-fol-ut eft à l’extrémité du
corps deTinftrument. La formation du fon dans,
le ton, fe rapporte à celle du fon dans les tuyaux
bouchés de l’orgue.
T on G , inllrument de mufique des Siamois ;
c’eft une efpèce de bouteille de terre , qui au lieu
de fond eft garnie d’une peau attachée au goulot
avec divers cordons : on tient le tong de la main
gauche, & on le frappe dè temps en temps du
poing droit; cet infiniment fert d’accompagnement
à la voix. Quelques-uns appellent auffi clong le
tong, : , \ ^ '
T o n n a n t , infiniment de mufique; ce font deux
tymbales de grandeur inégale, étroites par le haut
& évafées par le bas. On frappe fur la peau tendue
fur lé haut, avec des baguettes. Ces tymbales rendent
un fon bruyant & jfourd qui imite le tonnerre,
d’où lui vient fon nom.
Voyez fi g. 18, pi. I I des Infirumens de Mufique ,
tome 3 des gravures.
T o n o t e c h n ie ; art qui apprend à noter les cy lindres,
p o ur'faire parler des orgues m écaniques
avec une m anivelle.
T o n t On g ; infiniment des Nègres d’Afrique :
il eft de la nature des tambours, & n’étoit battu
que dans les occafions extraordinaires , comme à
l’approche de l’ennemi.
On dit que le fon de cet infiniment fe fait entendre
jufqu’à fix ou fept milles.
T o p h ou T u p h ; efpèce de tambour particulier
aux Hébreux.
T o u c h e ; ce mot eft équivoque. La touche du
violon eft la partie fur laquelle les doigts font
toucher les cordes., lorfqu’ori joue de l’inftrument.
En parlant de guitare, de• théorbe, de luth, &
autres pareils inftrumens, la touche eft un morceau
de bois d’ébène , délié , poli ., proprement
collé le long dsfdits infirumens, & autour duquel
font les cordes qu’on appelle auffi touches.
Ce terme, en parlant d’orgues ; d’épinette &
; de clavecins, eft un morceau d’ébène ou d’ivoire
carré, fur lequel on pofe, avec adreflè & avec méthode
, les doigts pour jouer tout ce que l’on veut.
T ou RELLE ; on appelle ainfi , dans un buffet
' «orgue, les parties faisantes arrondies, compofées
r de plufi eurs tuyaux qui font comme autant de
t colonnes de la tourelle.
T o u r il l o n ; c’eft u n gros pivot.
On nomme encore tourillon , r dans l’abrégé de
\ i orgue , les petites pièces fixes & percées dans
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lefquelles roulent les pivots des tuyaux. On en
fait en bois & en laiton.
T o u r n e b o u t ; in fin im en t de m ufique à v è n t
q ui a dix trous , & q ui s’em bouche com m e lé
hautbois d’une anche'; les villageois en faifoient
autrefois ufagç en A ngleterre.
T o u r n iq u e t ; outil de luthier, forte de petit
foret pointu monté fur un arbre qui traverfe deux
poupées, comme l’arbre du tour à lunette.
T o u r n iq u e t ; c’e ft, dans les o rg u es, un m orceau
de bois de form e carrée , dont on fe fert
p our accorder les tuyaux.
T r a c e -b o u c h e s des tuyaux ; o util d u fa& eur
d’orgue. : cet in finim en t confifté en line planche
de bois fo rt u n ie , dont la g randeur eft arbitraire.
On peut le faire d’environ un pied & dem i de
lo n g u e u r, fur 9 à 10 pouces de largeur & 10 à
1 2 lignes d’épaiffeur.
Le trace pieds peut fe conftruire fur la planche
du.côté oppofé au trace-boucEe , ou fur une autre.
On tire fur ces planches des lignes pour déterminer
la figure & la grandeur des bouches & des
pieds des tuyaux.
T r a c e -s a u t e r e a u x ; outil dont les fa&eurs
de clavecins fe fervent pour tracer fur les pièces de
bois , dont les fautereaux font faits , les endroits
où il faut faire les entailles pour placer les languettes
; cet outil eft un morceau de bois, auquel
on a formé plufieurs épaulemens ou encoignures.
Dans chacune de ces encoigures font plufieurs
pointes diliantes les unes des autres & de l’épau-
lement, ainfi qu’il convient pour les lignes que
l’on veut tracer. On fe fert de cet outil comme
d’un petit trufquin.
T r a v e r s ie r é ( f lû te ) ; c’eft la flûte dont l’em bouchure
eft en travers.
T r e , trompette des Siamois : elle eft petite &
donne un fon fort aigre.
T r e n t e - d e u x p ie d s ; c’eft le nom d’u n jeu
de l’orgue.
T r em b l a n t d o u x ; c’e f t , dans l’orgue , une’
foupape pofée obliquement en travers du porte-
vent qui .s’élargit en cet endroit. Sur. la foupape
on attache un reffort qui eft une lame de laiton bien
écrouie ; & à l’extrémité de cette lame élaflique
on met un poids de plomb p.efant environ une
demi-livre, plus ou moins, félon que le tremblant
exige pour mieux articuler ou marquer.
T r em b l a n t f o r t ou à vent perdu ; il eft com-
pofé de deux foupapes ajuftées de façon que les
alternatives de denfité & de dilatation de l’ air qui
échappe par ces foupapes-, fe communiquent à
| l’air condenfé contenu dans la laie , & par les
gravures aux tuyaux que l’on entend alternativement
parler fort & parler foible.
T r é p ie d ; on a donné ce. nom à la lyre de
Pythagore de Zarathe , qui avoit donné en effet
la figure d’un trépied à cet infinim ent.
T r ia n g l e ; infinim ent de fer a y a n t trois c ô té s,