
entre les parties à rejoindre, on colle des deux
côtés une bande de fort papier ; & fe fervant de
l’un ou de l’autre des fers chauffés au degré convenable
, félon que les parties planes ou concaves
de la table l’exigent, & frotant légèrement , on
réchauffe la colle:, que l’on parvient, par ce moyen,
à faire fortir en partie d’entre les côtés de la fente,
qui eft d’autant mieux collée qu'il y refte moins
de colle. D ’ailleurs, la chaleur communiquée au
bois, en ouvre les pores, dans lefquels la preflion
de l’air force la colle rendue très-fluide d’entrer :
c’eff la raifon phyflque de toutes les foudures ,
dont le collage peut être regardé comme une ef-
pèce.
F e r s a s o u d e r ; ce font de fers en forme de
coin , dont le tranchant eft arrondi. Les fa&eurs
d’orgues s’en fervent pour fouder toutes les pièces
de plomb ou d’etain qui compofent les tuyaux.
F ic h e s , terme de lutherie, font des chevilles
de fe r , autour defquelles on entortille les cordes
de fer ou de cuivre des clavecins , épinettes ,
pfaltérions & autres inftrumens de cette efpèce:.
Ces fiches ont leur partie inférieure terminée en
pointe obtufe, c’eft celle qui entre dans lé bois ;
l’autre extrémité eft applatie, pour donner prife
à l’acordoir, ou à la clé avec laquelle on les
tourne pour tendre les cordes, jufqu’à ce qu’elles
foient d’accord entre elles.
Il y a des inflrumens dont les fiches font fendues
par la tête, enforte que l’on peut paffer une
boucle, formée à l’extrémité de la corde, fur un
des fourchons. Cette manière de cheville eft bonne
pour les inftrumens dont les cordes fouffrent de
grands efforts, comme du tympanon ou pfalté-
rion.
Mais dans les inftrumens à clavier, cela n’eft
pas néceffaire; il fuflit qu’un demi-pouce ou environ
des cordes, foit pris entre la fifehe 8c les
différens tours que la corde fait autour d’elle ; il
faut feulement obferver que la corde foit telle-
meq| entortillée, que pour tendre ou faire monter
le ton,spn doive tourner à droite; 8c pour def-
cendre ou lâcher, on doive tourner-à gauche.
F if r e ; infiniment à vent de la nature des petites
flûtes. Il y en a de deux fortes, l’une qu’on
embouche comme la flûte à bec, l’autre comme
la flûte traverfière : c’eft cette dernière qui eft
préférée.
F il iè r e , outil du luthier ; c’eft une machine
qui fert à mettre d’épaiffeur les petites planches
de hêtre, de tilleul ou d’ivoire, avec lefquelles
on fait les filets qui entourent 8c bordent les tables
de certains inftrumens auxquels ces filets fervent
d’ornemens. ,
F is t u l e ou petite flûte des anciens qui étoit à
peu près fem blable au flageolet.
F l a g e o l e t ; p etite flûte d o nt il y a de deux
fortes : fa v o ir,
i°. Le petit flageolet d’oïfeau qui a deux parties,
dont l’une eft compofée de la lumière 8c du canal
percé de trous ; l’autre eft un porte-vent formé
d’un petit tuyau & d’une cavité affez confidéra-
ble, où l’on enferme une petite éponge qui laiffe
paffer l’air, 8c qui retient l’humidité de l’haleine.
a0. Le gros flageolet diffère du précédent, en ce
qu’il n’a point de porte-yent, qu’il eft à bec ôj
tout d’une pièce. Du refte, les flageolets ont l’un
& l’autre la même tablature.
F l ip o t s ; ce font des m orceaux de bois qu’on
entaille dans les barres du fom m ier de l’orgue.
F l û t e ; infinim ent à v e n t d’efpèees 8c grandeurs
différentes.
La flûte à bec ou la flûte douce, eft celle qui fe.
joue au moyen d’un bec par lequel on la fait ré-
fonner.
La petite flûte eft faite & fe joue comme la flûte
traverfière. Elle n’a de longueur que la moitié de
l'autre, & elle rend des fons plus haut d’une octave..
....... . ■ ' ;
La baffe flûte eft un infiniment, qui forme la
quinte au deffous de la flûte travefière, 8c lui eft
femblable , à cela près qu’il eft plus grand &
courbé près de l’embouchure.
F l û t e traverfière o u allemande ; c’eft u n tuyau
de bois o u d’ivoire de quatre pièces percées &
arrondies fur le to u r , qui s’aflem blent les unes
aux autres par le m oyen des noix.
A la première partie eft un trou qu’on appelle
Y embouchure.
On nomme cette flûte traverfière , parce que
pour en jouer, il faut qu’elle traverfe le vifage,
8c qu’elle foit parallèle à la longueur de la bouche.
On a aûfli donné le nom d'allemande à cette
flûte, parce que les Allemands s’en fervoient à la
guerre pour accompagner le tambour.
F l û t e traverfière à deux clés ; c’eft une flûte a
laquelle on adapte deux clés au lieu d’une, pour
la rendre plus facile à jouer avec iufteffe.
F l û t e double ou à deux tiges ; flûte des anciens
qui étoit compofée de flûtes unies , de manière
qu’elles n’avoient ordinairement qu’une embouchure
conjmune pour les deux tuyaux.
F l û t e s des facrifices ; il y en avoit de beaucoup
de fortes qui fervoient aux jeux ou aux fpèétacles.
On en voit, fur les monumens anciens, de bois, de
métal, d’ivoire, d’os.
F l û t e d ’a c c o r d s ; elle étoit compofée de deux
flûtes parallèles , pratiquées dans le même morceau
de bois.
F l û t e a l l em a n d e , jeu d’orgue; cejeu,com*
pofé de tuyaux de plomb , n’a ordinairement que
les deux ©Ctaves des tailles 8c du deffus, 8c fonne
l’uniffon du huit-pieds dont il ne diffère que parce
qu’il eft de plus groffe taille.
F l û t e ; autre jeu d’orgue qui a quatre oétaves»
& qui fonne l’uniffon du preftant o u du quatre-
pieds. .
F l û t e de tambourin ou flûtet ; c’eft une petite
flûte à trois trous, dont on joue avec le tambourin
de Provence, Cet inftrument ne doit pas être
confondu avec le galoubet , autfe petite flûte à
plufieürs trous , fort en ufage en Languedoc &
en Gafcogne. ‘ ' L é flûtet dem ande pour le jouer u n artifice particulier,
qui en fait un inftrum ent différent de toutes
les fortes de flûtes à b e c , n’ay a n t que trois trous.
Le fon le plus grave e f t re, les trois trous étant
bouchés. . .
En ouvrant le tro u le plus bas on a mi, le lui-
vant donne fa dièfe , 8c le dernier fol dièfe.
L’artifice pour av o ir des fons u lté rie u rs, con-
fifte à fouiller d’u ne certaine m an ière, en bouchant
tous les trous , & l’on fait qn in ter l’in ftrum en t,
c’eft-à-dire, qu’il fonne la.
En ouvrant fucceffivement les autres trous, on
a ƒ , ut dièfe.
Pour avoir l’oétave , on rebouche encore les
trous, & l’on fait o&avier i’inftrument comme
fur la flûte traverfière, en foufflant plus fort que
pour faire quinter.
C’eft , fans d ou te ,'la grande difficulté de cet
inftrument qui empêche qu’il ne foit plus connu
dans d’autres provinces , fur-tout quand on tire
vers le nord.
F lû t e s des Nègres ; il y en a de differentes
fortes : les unes font des rofeaux perces qui
ne donnent chacun qu’un to n , d ’autres on t plu-
fieurs trous latéraux.
Dans le royaume de Juida, les flûtes font des
cannes de fer n’ayant qu’un trou latéral, ou c eft
un cylindre de fer qui tourne en fpirale autour
d’un bâton.
F l û t e Tyrrhènienne ; ancienne flûte peu connue,
& que l’on croit à peu près femblable à une petite
flûte d’enfant, qu’on nomme roffignol.
Deffus de flûte ; petite flûte qui fonne l’oétave
au deffus de la flûte ordinaire. La tablature en eft
d’ailleurs la même.
Quinte de flûte; inftrum ent dont la figure eft-
plus petite que celle de la flûte o rd in a ire , 8c dont
le fon eft d ’une quinte au deffus.
Baffe de flûte ; cet inftrument fonne l’oétave
ati deffous de la flûte appelée taille.
F o r t e -p ia n o ou Clavecin à marteau ; c’eft un
petit clavecin d’une form e oblongue ,<dont chaque
touche fait lev er une efpèce d e m arteau de carton
enduit de p e a u , qui frappe contre deux cordes
uniffones ou contre une feule.
Forte-piano or gantfé ; inftrum ent auquel o n a
adapté des tu y au x d ’orgue.
F o u r n it u r e , dans l’o rg u e; c’eft u n jeu com -
pofé de plufieurs rangs de tu y a u x , q ui fervent à
remplir & à faire entendre les orgues jufqu’au bout
des' grandes églifes.
Ce jeu a d’ordinaire quatre tuyaux fur marche ,
dont le premier eft ouvert 8c long d’un pied &
demi ; le fécond, d’un pied ; le troifième, de huit
pouces 8c demi; le quatrième, d’un pied 8c demi.
Quelquefois on y met fix tuyaux fur marche,
qui vont jufqu’à deux pieds ou environ.
F r a is o iR ; outil des fa&éurs d’inftrumens, le
même que celui des ouvriers en fer ; il fert à
élargir l’entrée d’un trou où l’on veut noyer un
clou, une vis. Il y en a de carrés, d’autres à un
plus grand nombre de pans, de cannelés, de taillés,
en lime, 8cc. Celui qui fe termine en cône, foit
qu’il foit à facettes , foit qu’il ait été taillé en
lime, s’appelle fraifoir à têtes perdîtes : il eft monté
fur une boîte, comme le foret ; 8c l’on s’en fert
à l’arfon 8c à la palette, ainfi que du foret.
F r e t e l ou F r e t ia u ; o n nom m oit ainfi a u trefois
cette flûte com pofée de fept tu y au x inégaux,
que les anciens m ettoient entre les m ains d u dieu
P an , 8c q u ’on connoît fous le nom de flûte o u
fijflet des chauderonniers.
F r is e ; panneau de menuiferie q u i, dans l’orgue,
eft quelquefois percé à jour. Il y en a à l’extrémité
des tourelles pour retenir les tuyaux par
le haut, ainfi qu’au bout des plates-faces.
La fr ife , dans l’orgue, eft encore une plate-
bande qui fert de focle aux tuyaux, 8c vis-à-vis
| de laquelle lesdevans delà laie des fommiers font
placés.
Cette plate-bande fe peut ôter quand on veut’,'
pour ouvrir les laies 8c travailler aux foupapes.
Elles font retenues dans leur place avec des vis
en bois ou des tourniquets ; femblables à ceux
qui retiennent les devans de la laie.
F r o n t a l 8c d o u b l e F r o n t a l ; o util d o nt les
faveurs de clavecins fe ferv en t p o ur faire les or-
nem ens appelés tréfiles, qu i font à la partie a n te rieure
des touches. ..
Ces outils confiftent en un fer acéré ; l’extrémité
de ces fers qui eft à deux bifeaux, eft profilée
comme le deflin que l’on veut faire. ,
Les fers font emmanchés dans une pièce de
bois , femblable à celle qui tient les mèches des
vilbrequins. On monte de même les frontal & double
frontal fur le fut de ce dernier inftrument , en
faifant entrer les queues dans les boîtes de vil-,
brequin.
On fe fert de cet outil, ainfi monté , pour commencer
les treilles des touches ; pour cela, on
appuie la pointe du frontal au centre des arcs qui
compdfent le treffle, 8c on tourne le fut du vil-
brequin comme fi on vouloit percer un trou : par
ce moyen, l’outil trace un ornement circulaire ,
comme fi la pièce avoit été tournée.
F u s t d ’o r g u e ; c’eft la menuiferie autrement
appelée , le buffet, la caiffe ou carcaffe de Vorgue,
dans laquelle tous les mouvemens 8c les tuyaux
font renfermés.
Le deffin de cette partie peut varier à l’infini,
félon le goût des architectes qui ordinairement en
donnent le plan.
La face du fût de Vorgue, qui eft ornée de fculp-
ture , dorure , eft compofée de deux fortes de
parties; favoir, de tourelles 8c de plates-faces.
Il y a un enfoncement dans le milieu de l’orgue
à l’endroit où font les claviers ; 8c fur la planche